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 High Aomori Musical [Pv ; Cherry]

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Azil Azuro
Azil Azuro
garden

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High Aomori Musical [Pv ; Cherry] Vide
MessageSujet: High Aomori Musical [Pv ; Cherry]   High Aomori Musical [Pv ; Cherry] Icon_minitimeSam 18 Fév - 20:58


« Chérie. »

Un avertissement. Azil essore ses cheveux et les enroule dans une serviette de bain rouge. Elle retourne dans la pièce principale, sa brosse à dent frottant avec acharnement ses quenottes. Elle observe Cherry, affrontant sans ciller son regard effronté. Qu’est-ce qu’elle croit ? Qu’elle va gagner, une fois de plus ? Hors de question. Azil la dépasse, dépasse sont lit et tire sur le premier tiroir de sa commode. Elle jette alors un regard en biais à son amie. Elle sait qu’elle va en profiter. Qu’elle va mater. Elle repense aux lignes rouges striant son dos. Son pantalon glisse le long de ses jambes, s’écrase lourdement sur le sol. Elle se débat avec ses pieds prisonniers du jeans. Elle en profite pour arracher un bas de pyjama à son tiroir, évite les yeux de l’Arc-en-ciel et s’habille sans un mot. Elle disparait, une nouvelle fois, dans la salle d’eau. Azil crache, se défait de son t-shirt et de son soutien-gorge avait d’enfiler le t-shirt trop grand noir, un arc-en-ciel sur la poitrine. Un grincement de matelas, un bruissement de couvertures.

« Chérie ? »

Aucune réponse. Devant son miroir, Azil secoue la tête en soupirant. Encore ? A croire qu’elle n’a pas de chambre. Elle dénoue l’essuie de ses cheveux, jette un dernier regard à son reflet, abandonnant la serviette dans un coin. Elle baille, crevée. Rejoindre son lit. Cherry ou pas Cherry. Sauf que son amie ne semble pas avoir décidé de partir dans les secondes à venir. Elle soupire, l’escalade, manque de se faire agresser en passant et finit par se coller au mur, faisant tomber des post-it par la même occasion. Elle se glisse sous les couvertures, assez loin de son intruse d’amie, quand même. Elle ferme les yeux, prête à s’abandonner à Morphée. A côté d’elle, l’intruse bouge, abat un bras sur elle.

« T’es chiante, Chérie. »

Ca ne l’empêche pas de sourire. Elle se retourne et se rapproche un peu. Dans le seul but d’avoir un peu d’oreiller. Of course.

Introduction musicale

Un rayon de soleil caresse le nez d’Azil, lui arrache un grognement et s’en va jouer plus loin, sur sa poitrine. Elle se retourne. Tombe nez à nez – ce qui est le cas de le dire – avec un visage inconnu. Elle ferme les yeux, les rouvre. Oui, il y a bel et bien un visage de fille. Elle a dormi avec une fille. Avec une fille. D’habitude, il n’y a que Shigeru qu’elle accepte dans son lit. Une mèche jaune tombe sur la joue de la fille, entrainant une avalanche fluide de couleurs. Rouge, violet, vert. Un arc-en-ciel. Cherry. Azil vient de la reconnaître, encore perdue dans les pénombres matinales. Evidemment que c’est Cherry. Cherry qui en a certainement profité cette nuit. Elle la regarde dormir. Bien sûr, qu’elle dort, cette charogne. Elle repousse le bras qui l’entrave à son lit, s’arrache à l’étreinte de ses draps. Elle espère que Cherry bougera. Sauf qu’elle ne bouge pas. Alors, elle l’escalade, encore une fois, pose un pied sur le sol et frissonne. Elle pousse Cherry, pour tenter de la réveiller. Rien à faire. Plus qu’une solution… A plein poumons.

« My gift is my song !
And this one is for you.
You can tell everybody
That this is your song.
»


Elle tripote sa joue du bout des doigts. Elle les descend sur son cou, peut-être un peu plus loin. Mais pas tellement. Pendant cette évasion furtive, elle observe les autres lits. Rien. Personne. Les autres doivent être parties vaquer à leurs occupations. Occupations d’un samedi matin.

« It maybe quite simple
But now that it’s done
Hope you don’t mind
I hope you don’t mind
»


Non, il n’y a vraiment rien à faire. Alors, elle se penche, se rapproche de son visage et dépose ses lèvres sur sa joue. Ca marche pour Blanche-Neige et pour la Belle au bois Dormant, alors pourquoi pas pour son histoire à elle ? Mais la seule chose qu’elle obtient est un grognement satisfait. Grognasse.

« That I put down in words
How wonderful life is now you’re in the world
»


Azil passe une main dans ses mèches rouges. Au fond, c’est quand même un peu vrai. Depuis qu’elle a rencontré Aomori, la vie est merveilleuse. Rien qu’en ayant vu les bâtiments, elle s’était sentie en sécurité. Son père ne passerait jamais le portail. Encore fallait-il qu’il la retrouve. Elle se lève, abandonnant Cherry au milieu des couvertures, s’avance vers un tiroir et… L’ouvre.

« Sat on the roof
And I kicked off the moss
Well some of the verses well, they
They got me quite cross
»


Elle regarde à l’intérieur du bac en bois, en quête d’une tenue potentielle. Que mettre ? Elle n’en sait rien. Si seulement Chérie était réveillée… Elle attrape alors sans une once d’hésitation le t-shirt bleu vif ainsi que le soutif noir, qui traîne dans un coin. Et grâce à une technique de contorsionniste très élaborée, elle parvient à l’enfiler avant d’ôter son haut de pyjama, profitant alors de la longueur de ses cheveux pour cacher les cicatrices, et de l’envoyer sur Cherry, encore paresseusement couchée dans le lit. D’ailleurs, elle ne sait même pas si elle est réveillée. Mais ça n’empêche rien et Azil continue sa chanson. Parce qu’une fois dedans, cette envie de chanter ne la lâche pas.

« But the sun's been kind
While I wrote this song
It's for people like you that
Keep it turned on
»


Azil disparait dans la salle de bain, histoire de se rafraichir un peu. Elle attrape le slim rose bonbon et une culotte avant de fermer la porte, signifiant par la même occasion que c’est interdit d’accès. Parce que mine de rien, elle connait Cherry. Ou du moins, elle la sait capable d’entrer si la porte n’est pas fermée.

« So excuse me for forgetting
But these things I do
You see I've forgotten
»


Bataille contre un pantalon qui refuse de se laisser enfiler. Enfilement d’un t-shirt. Brossage de dents et de cheveux. Mascara. Crayon. Ouverture de la porte. Azil regarde le lit.

« If they're green or they're blue
Anyway the thing is well I really mean
Yours are the sweetest eyes I've ever seen
»

Azil avance à grandes enjambées jusqu’à son lit. Elle tire la couverture, l’arrache des mains de Cherry.

« Bon, lève-toi maintenant ! Tu vas pas squatter ma chambre indéfiniment. Allez ! »

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Cherry A. Fever
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High Aomori Musical [Pv ; Cherry] Vide
MessageSujet: Re: High Aomori Musical [Pv ; Cherry]   High Aomori Musical [Pv ; Cherry] Icon_minitimeDim 19 Fév - 15:59

J'arrive à me glisser
Juste avant que les portes ne se referment


Cherry, dans un dérapage des plus contrôlés, se glissa juste à temps entre le battant et le mur, remerciant pour une fois sa taille de guêpe pour une telle prouesse. Azil, dont c’est la chambre, soupire et ferme la porte derrière elle. L’intruse, ravie, sourit de toutes ses dents. Encore une bonne soirée en perspective.

Elle me dit…
« Chérie. »
Et sa voix me fait quitter la terre ferme
Alors

« Chérie ? »
Les chiffres dansent

Il était quelle heure ? Minuit passé à n’en pas douter. Non, elle ne voulait pas rentrer dans sa chambre. Elle était bien là, dans ce lit qui n’était pas le sien, à regarder Azil se déshabiller et s’habiller, la première partie étant sans conteste sa préférée. Alors que son amie émerge de la salle de bain, Cherry plisse les yeux de contentement en s’emmitouflant sous la couette. Azil soupire. Elle a encore gagné.

Tout se mélange

La jeune fille l’escalade, passe au dessus d’elle. L’américaine tend le bras pour la maintenir mais l’autre la repousse et continue son chemin. Elle s’allonge, dos à elle. Ça ne va pas du tout ça. Son bras, ainsi esquivé de la sorte, retombe sur la taille de sa compagne ; on ne se débarrasse pas de Cherry Fever si facilement. Azil râle mais se retourne, se rapprochant vaguement d’elle.

Je suis en tête-à-tête avec un ange

Le sourire aux lèvres, les deux jeunes filles partent rejoindre Morphée.

En apesanteur
Pourvu que les secondes soient des heures
En apesanteur
Pourvu qu'on soit les seuls
Dans cet ascenseur


Le soleil lui réchauffa l’épaule. Qui est la connasse qui n’a pas fermé les volets hier ? Elle, sûrement. Il est trop tôt pour se lever, son organisme entier le lui cri. Tant pis, c’était pas comme si elle était incapable de dormir avec le soleil dans les yeux. Un souffle lui chatouille le nez. Pas le sien. L’arc-en-ciel médite cette nouvelle information. Au chaud sous les couvertures, elle tend les bras. Effectivement, elle n’est pas seule dans son lit ce matin. Des petites mains, des poignets fins, elle remonte encore et tombe sur le t-shirt informe et les cheveux longs. Une dernière inspiration, pour être sûre. Azil. Cherry se pelotonne contre elle et se rendort.

Des doigts lui caresse la joue. Hmmmm. Qui ose, de si bon matin ? Elle voudrait lui dire de dégager, qu’elle veut encore pioncer un peu. Mais Azil continue, profite qu’elle soit trop endormie pour réagir, et part explorer son cou et ses clavicules. Perverse. Cherry sourit faiblement mais se refuse à ouvrir les yeux, l’écoutant vaguement chanter. Elle se tait et, soudain, une ombre lui cache la lumière du jour en même temps que deux lèvres se posent sur sa joue. Que faire ? L’informer que dans les contes fées c’est sur la bouche que le prince charmant embrasse sa princesse ? L’américaine entrouvre ses yeux roses.

Elle arrange ses cheveux
J'ai le coeur juste au bord des yeux


Azil s’est éloignée et s’occupe maintenant de farfouiller dans ses tiroirs à la recherche d’une tenue potentielle. Parfaitement réveillée, l’arc-en-ciel l’observe se changer, appréciant sa rien dire la courbure de son dos et la finesse de sa taille. Un t-shirt entre en collision avec son visage et elle le repousse en grognant, ne voulant pas perdre une miette du spectacle.

Et sans la regarder je sens la chaleur
D'un autre langage
Alors
Les yeux rivés
Sur les étages
Pourvu que rien n'arrête le voyage


Dévêtue de la sorte, la jeune fille aux cheveux rouges se dirigea vers sa salle de bain. Prise d’une impulsion subite, Cherry repoussa les couvertures et s’élança vers cette dernière. Elle était rapide, peut être qu’avec un peu de chance…

J'arrive à me glisser
Juste avant que les portes ne se referment


La porte lui claque au nez. Avec un soupir, elle pose ses mains sur le battant en bois. De l’autre côté elle entend Azil, toujours en train de chanter. Elle appuie son front dessus, dépitée de ne pas être allée assez vite, quand un frisson glacé lui parcourt l’échine. C’est vrai que dormir en t-shirt-culotte ça tient pas bien chaud. Mollement, elle retourne sous la couette, murmurant pour elle-même :

« En apesanteur
Pourvu que les secondes soient des heures
En apesanteur
Pourvu qu'on soit les seuls
Dans cet ascenseur »


« Bon, lève-toi maintenant ! Tu vas pas squatter ma chambre indéfiniment. Allez ! »

Grmpf. Deuxième coup de froid de la matinée. Cherry se recroquevilla sur elle-même, ramenant ses longues jambes contre sa poitrine. Salope, ça se faisait pas d’arracher les draps comme ça. En grommelant des insultes en anglais, la jeune fille se releva et passa tant bien que mal la main dans l’arc-en-ciel qui lui servait de chevelure. Elle détailla longuement Azil, habillée de pied en cap, avant de jeter un coup d’œil à sa propre tenue et à son jean déchiré qui l’attendait dans un coin de la pièce. Flemme.

« Pourquoi ? On est bien, là, tu voudrais qu’on fasse quoi ? »


Pourquoi quitter ce paradis terrestre : oreillers, couvertures, chauffage, Azil à moitié nue - bien que maintenant elle ne le soit plus - pour retrouver l’enfer extérieur : couloirs bondés, gens qui vous touchent et vous bousculent tout le temps, bruit ambiant.

« Et puis d’abord, c’est quelle heure ? »


Si on l’avait réveillée avant 10h, elle commettait un meurtre. Pas en la personne d’Azil, bien entendue, disons qu’elle allait tuer… le soleil, voilà. Elle allait tuer le soleil. Cherry tendit la main jusqu’au réveille-matin le plus proche et y jeta un coup d’œil circonspecte. 9h58. Ok, elle allait devoir tuer l’astre solaire. Bonne chance. Avec un grognement, elle reposa l’engin et se leva en s’étirant avant de poser ses deux mains sur les épaules de son amie.

« Tu te fais du mal à te lever si tôt, tu sais. C’est juste un matin, tu peux bien le gaspiller. »

Saisissant ses épaules, elle se mit à les agiter en rythme, secouant son popotin en même temps.

« Encore un matin
Un matin pour rien »


Exactement ce qu’elle essayait de faire passer. Laissant glisser ses mains le long de ses bras, elle lui saisit les doigts et balança le tout de gauche à droite, essayant d’animer un peu ce corps insensible. Elle ne voulait donc pas danser ?

« Une argile au creux de mes mains
Encore un matin
Sans raison ni fin
Si rien ne trace son chemin »


L’entrainant sans lui demander son avis, Cherry se mis à tourner et la faire tourner. Elle avait l’impression de jouer avec une marionnette. Elle finit par se coller contre son dos, les bras autour de sa taille et le menton sur son épaule.

« Matin pour donner ou bien matin pour prendre
Pour oublier ou pour apprendre
Matin pour aimer, maudire ou mépriser
Laisser tomber ou résister »


L’américaine finit par la lâcher pour aller faire le tour de la chambre, gigotant et cabriolant. Peu de monde pouvait se vanter de l’avoir déjà vue faire ce genre de spectacle en dehors d’une boite de nuit ou d’une pièce noire. Plus qu’à espérer qu’Azil ne vende pas la mèche.

« Encore un matin
Qui cherche et qui doute
Matin perdu cherche une route
Encore un matin
Du pire ou du mieux
A éteindre ou mettre le feu »


Cherry revint vers sa compagne et lui prit les mains, la regardant dans les yeux avec tout le sérieux du monde.

« Un matin, ça ne sert à rien »


Elle la prit dans ses bras, oscillant sur place dans une mimique de danse de salon

« Un matin
Sans un coup de main
Ce matin
C'est le mien, c'est le tien
Un matin de rien
Pour en faire »


Et d’un subtile coup de hanche, les fit tomber sur le lit sans la lâcher pour autant. Là elle se recroquevilla tout contre elle en fermant les yeux.

« Un rêve plus loin »

L’arc-en-ciel étira le cou, lui planta un baiser sur la joue avant de se caler dans le creux de son cou.

« Bonne nuit. »


Non, elle n’avait vraiment pas envie de se lever non.


Dernière édition par Cherry A. Fever le Mer 22 Fév - 15:37, édité 1 fois
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Azil Azuro
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High Aomori Musical [Pv ; Cherry] Vide
MessageSujet: Re: High Aomori Musical [Pv ; Cherry]   High Aomori Musical [Pv ; Cherry] Icon_minitimeMar 21 Fév - 11:37


Azil observe le spectacle, les longues jambes nues de sa compagne recherchant la chaleur de sa poitrine, sa tête se calant une nouvelle fois dans l’oreiller encore chaud. Elle l’entend murmurer des trucs en anglais, là, roulée en boule comme un chat devant un poêle. Elle ne comprend pas tout ce qui est dit mais au ton employé et à quelques mots par-ci et par-là, elle saisit qu’il s’agit d’insultes. Elle se détourne alors que l’autre semble disposée à se lever. Elle lisse calmement une mèche rouge entre deux doigts en écoutant distraitement la question de Cherry. Pourquoi ? Pourquoi quoi ? Pourquoi se lever ? Parce que…

« C’est la plus belle des journées
Belle des journées.
C’est la plus belle des journées
Belle des journées.
»


Même si jusqu’à présent, il ne s’est pas passé grand-chose. Mais il ne tient qu’à elles de changer tout ça. Au fond, Cherry a raison : elles peuvent rester dans le lit, au chaud sous les couvertures. Sauf que c’est plus fort qu’elle. Une fois réveillée, il lui est impossible de se rendormir. Et puis, dehors, le soleil brille. Et 9h58, c’est une bonne heure pour se lever. Elle roule des yeux quand les mains de l’arc-en-ciel se posent sur ses épaules.

« Tu te fais du mal à te lever si tôt, tu sais. C’est juste un matin, tu peux bien le gaspiller. »

Gaspiller un matin ? Pourquoi ? Chaque minute compte, vaut la peine d’être vécue. Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt. On ne gaspille rien du tout. Ses épaules se laissent entraîner par le rythme imposé par les mains et le cul de Cherry. Hum ? Qu’est-ce que… ? Un matin pour rien. Mais c’est important, un matin ! Le petit-déjeuner, le plaisir de choisir ses fringues, les sourires des gens qui disent bonjour, le Minute Maid orange ou multivitaminé. Elle frissonne quand ses mains se joignent aux siennes. L’Américaine s’éclate, balance leurs bras en synchronisation totale. Azil refuse de bouger, de danser. Même si elle aime ça et que ça lui donne envie de sourire, il en est hors de question. Absolument hors de question de donner raison à Chérie pour la deuxième fois. Elle a déjà perdu en la laissant dormir avec elle. Elle tente de se dégager mais l’autre la rattrape en la faisant tourner sur elle-même, au son de sa voix clamant que les matins n’ont pas de raison ni de fin. Oh. Un matin sans fin… Le rêve d’Azil. Quelque chose se colle à son dos. Des bras enlacent sa taille et un menton se pose sur son épaule. Qui est-ce ? Que se passe-t-il ? Quelle est cette chanson ainsi murmurée à son oreille ? Un parfum la ramène à la réalité. Une réalité colorée. Cherry. Elle sent ses joues piquer, picoter. Et bientôt, elles prennent la même teinte que ses cheveux. L’intruse la lâche et s’en va danser plus loin.

Azil se rue vers le miroir qu’Haku a pris soin d’accrocher dans un coin de la chambre. Ca ne sert à rien d’aller voir puisqu’elle connait déjà l’étendue des dégâts. Elle rouge. Plus rose que rouge, mais rouge quand même. Pas autant que ses cheveux, heureusement. Cherry la rattrape une nouvelle fois. Bon Dieu. Elle n’en a pas encore fini ?

« Un matin, ça ne sert à rien. »
« Je ne suis pas d’accord ! Un matin c’est mer- »

Elle n’a pas le temps de finir sa phrase que Cherry exécute un pas digne d’une danse de salon. Azil peste, râle, grogne et se débat. Lâche-moi, Grognasse.

Le matelas percute sa joue. Bordel. Comment est-elle arrivée là, encore ? Son amie se love contre elle, grommelle un truc dans lequel il est question de rêve. Ses lèvres effleurent sa peau et Azil ferme un œil sous le frisson. Sa tête se niche dans son cou, au milieu de mèches rouges égarées.

« Bonne nuit. »

Blanc.
Blanc.
Blanc.
Contre son cou, la respiration de chérie se fait plus régulière. Non. Non. Non. Il en est hors de question. Azil se redresse brusquement, vire le corps de l’autre de sa place dominante, au-dessus du sien, et la regarde.

« Je veux vivre autre chose que cette vie.
Je veux m’envoler…
»


Elle tend la main vers le visage ensommeillé de l’arc-en-ciel et y chasse une mèche violette, la replaçant derrière son oreille.

« … Dans le bleu de l’espace.
Je veux tout ce que je n’ai pas.
»


Elle se dégage de la nouvelle étreinte de Cherry et se lève, parcourant la courte distance la séparant de la fenêtre. Elle s’y appuie, observant l’extérieur et se moque éperdument du fait que son décolleté puisse faire voir monts et merveilles aux voyeurs.

« Un ami qui me comprenne,
Et des livres par centaine.
»


Elle tourne légèrement la tête, faisant pleuvoir sur sa joue une avalanche de mèches rouges. Elle observe Cherry, le plus calmement du monde.

« Sans m’occuper des gens qui jacassent. »

Une quinte de toux la prend à la gorge et elle se retourne, face à la fenêtre. Plus moyen de s’arrêter. Son corps se secoue, agité par les spasmes de la toux. Elle se redresse, après dix minutes de crachotements enragés. Elle attrape l’un des straps en forme de licorne, posé dans un coin de l’appui de fenêtre, et le touche avec son index. Elle sent l’onde liquide du précieux métal parcourant son doigt et bientôt, l’or rampe, lèche et pénètre le fimo. Elle attrape le cordon et le montre à Cherry.

« Vois ces trésors et ces merveilles,
Toutes ces riches qui brillent comme des soleils.
En voyant ça, tu te dis : ‘Oui, c’est un paradis !’
»


Elle en attrape un nouveau, et encore un. Un, cinq, dix, vingt. Ils pendent de ses doigts, soutenus par les cordons. L’or les envahit, petit à petit. Rampant telle une sorcière à bout de souffle, de sang et de pouvoir dans les livres.

« J’ai des gadgets, des trucs chocs, des trucs chouettes.
J’ai des couics et des couacs à gogo.
Tu veux un tire-baba ? J’en ai des tas
. »


Elle les repose sur l’appui et regarde à nouveau dehors, tandis que ses mains retombent mollement contre ses flancs. D’un mouvement de tête, elle chasse des mèches.

« Mais tout ça m’indiffère
Et m’ennuie.
»


Azil se retourne, regarde Cherry et ose un sourire.

« Moi je voudrais parcourir le monde.
Moi je voudrais voir le monde danser.
Le voir marcher sur ses… Comment ça s’appelle ?
Pieds.
»


En trois ou quatre enjambées, elle rejoint Cherry, tire sur son bras pour qu’elle se lève. Elle tire plus fort en voyant qu’elle ne suit pas et une fois l’Arc-en-ciel debout, elle s’enroule dans ses bras, balançant son buste de gauche à droite, avec une lenteur démesurée.

« On ne va nulle part en battant des nageoires.
Il faut des jambes pour sauter et danser,
Flâner le long de ces… Comment ça s’appelle ?
Rues.
»


Un nouveau tour, elle passe ses bras derrière le cou de Cherry, toujours en se balançant, et la regarde, affrontant le rose si joli de ses yeux.

« Si l’homme marche, si l’homme court,
S’il peut sur terre rêver au grand jour.
Comme j’aimerais, si je pouvais,
Partir là-bas.
»


Elle se raccroche, se rapproche du corps de Cherry et se colle à elle, un sourire rêveur sur les lèvres.

« Je donnerais tout ce que j’ai
Pour partir d’ici.
Pour caresser les grains dorés du sable chaud.
»


Et d’un mouvement gracieux de hanches, avec l’astuce d’un geste souple, elle pousse sa compagne sur le côté, dénoue ses deux bras de son cou et sourit à pleine dent.

« Allez. On bouge ? Et si tu veux, tu peux toi-même choisir l'endroit. »

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Cherry A. Fever
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MessageSujet: Re: High Aomori Musical [Pv ; Cherry]   High Aomori Musical [Pv ; Cherry] Icon_minitimeMer 22 Fév - 19:28

Azil lui rétorqua une réponse sans queue ni tête, comme quoi cette journée était la plus belle. Non, elle était belle, mais elle n’était pas encore la plus belle, désolée. Mais peut être qu’elle le deviendrait si elle acceptait de la passer dans le lit avec elle. Là, elle voulait bien admettre qu’elle serait dans le top 3. Au moins.

Mais à quoi bon discuter ? Comme si Azil allait accepter d’admettre que son raisonnement était erroné. Plutôt que de débattre, Cherry préfère la méthode douce et l’entraîne dans la danse. Elle adore danser, virevolter, se lâcher sur la piste. Seulement son amie rouspète et refuse de la suivre, tentant même de placer un ou deux mots entre deux paroles de la chanson. Rusée, l’américaine ne la laisse pas faire et profite au passage de pouvoir se coller à elle sans raison, s’amusant simplement de la couleur écarlate de la jeune fille. Hoho, elle savait qu’elle lui faisait de l’effet mais pas à ce point là.
Arrivée au bout de la musique, elle la pousse sur le lit et se pelotonne contre elle, bien décidée à se rendormir aussi sec. Durant les premières minutes, Azil ne dit rien et resta immobile - choquée ? - ce qui ravie l’arc-en-ciel ; peut être avait-elle abandonnée. Mais non, elle se redressa brusquement en la poussant, alors qu’elle était si bien installée. Chienne de vie.

« Je veux vivre autre chose que cette vie.
Je veux m’envoler…
»


Cherry ouvre les yeux et la regarde, pendant qu’elle arrange ses cheveux en bataille. Elle est belle Azil quand même et puis elle chante plutôt bien. Quel dommage qu’elle veuille absolument bouger, elle serait parfaite sinon. Enfin, on aime les gens pour leurs défauts, pas pour leurs qualités. C’est connu.
La jeune fille se lève, bouscule son amie au passage et part s’accouder à la fenêtre. L’américain continua de la regarder sans bouger, l’écoutant muettement. Elle aussi, elle voulait voler. Rejoindre le ciel et les oiseaux, dominer une fois dans sa vie les buildings qui l’avaient vue grandir. Elle voulait entre dans l’armée ou juste dans une école d’aviation. Elle se fichait de piloter un ridicule petit appareil tant que celui-ci lui permettait de s’élever jusqu’aux nuages. Mais Cherry était myope et les myopes n’avaient pas le droit de toucher aux manettes d’un avion. D’ailleurs, quiconque avec un problème de vue n’y était pas autorisé. Son rêve de toucher les étoiles était sûrement impossible, même si elle comptait se faire opérer dès son héritage touché. Il ne lui restait qu’à espérer que ça marcherait.

Azil se mit à tousser, plus sexy que jamais. L’américaine sourit un peu, par pure moquerie, et la regarda s’étouffer avant de se redresser avec un semblant de dignité. Bien essayé. Soudain, quelque chose attire son regard et la jeune fille aux cheveux rouges attrape un strap qui trainait par là. Qu’est-ce qu’il faisait là d’ailleurs ? Mais Cherry ne se posa pas bien longtemps la question, la licorne l’obnubilant de trop. God, qu’elle était belle ♥

« Vois ces trésors et ces merveilles,
Toutes ces riches qui brillent comme des soleils.
En voyant ça, tu te dis : ‘Oui, c’est un paradis !’
»


Ça, pour être un paradis. Des licornes en or, Azil avec un décolleté, un couette chaude sur les pieds et un matelas douillet sous les fesses. What else ? Son amie continua de jouer avec son pouvoir et Cherry la regarda faire en souriant, jusqu’à ce qu’elle vienne vers elle et lui saisisse la main. Plait-il ? Oui, ses bijoux étaient jolis et oui, elle aussi voulait parcourir le monde, mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui, elle voulait faire comme l’apprentie sorcière et se balader dans un lit volant. Mais apparemment Azil n’était pas de son avis et tira sur son bras jusqu’à ce qu’elle se résolve, bon gré mal gré, à se lever. Puis elle l’entoura de ses bras, faisant ainsi comprendre à l’arc-en-ciel que ce petit effort en valait bien la peine. Tout en chantant, ses bras passèrent de sa taille à son cou, avant que son corps tout entier ne se colle au sien. Cherry, les mains sur ses hanches, ne dit rien se contentant de lui jeter un regard évocateur « Je rêve Azil ou tu te vends là ? ». Enfin, à ce prix là, c’était donné. L’américaine tend le cou, pour récolter son dû, mais Azil l’envoie voler d’un coup de hanche. À nouveau étendue sur le lit, la tête qui tourne un peu, elle médita ce simple geste. Ok, d’abord le voyage, ensuite la récompense. Message reçu.

« Allez. On bouge ? Et si tu veux, tu peux toi-même choisir l'endroit. »

Cherry n’avait toujours pas envie de bouger mais les plaisirs qui l’attendaient au bout la motivèrent plus sûrement que la plus douce des promesses. Elle se redressa donc, avec un grognement à la sortie de l’hibernation, et ses cheveux colorés volant dans tous les sens. La classe incarnée. Comme plus tôt, elle coula un regard oblique vers ses vêtements entassés sur le sol et se prépara mentalement à les enfiler. Ses yeux la piquaient affreusement, ils étaient tout secs car elle avait oublié d’enlever ses lentilles avant de se coucher. Ça aussi elle allait devoir s’en occuper. Soupir. Courage, pense au bonnet B de Azil.

« Oh simple thing where have you gone
I'm getting old and I need something to rely on
So tell me when you're gonna let me in
I'm getting tired and I need somewhere to begin »


Avec l’impression d’avoir 100 ans et de l’arthrose, la jeune et fraiche demoiselle se leva et partit attraper ses affaires. Sans arrêter de chanter pour elle-même, elle oscilla sur un jambe en enfilant tant bien que mal son jean cigarette - elle devrait arrêter de mettre ce genre de chose, c’était beaucoup trop chiant pour rentrer dedans le matin. Elle glissa ensuite ses pieds dans ses chaussettes dépareillées et fila dans la salle de bain, histoire de se passer de l’eau sur les yeux. Aaah, elle avait l’impression de revivre.

« I came across a fallen tree
I felt the branches of it looking at me
Is this the place we used to love ?
Is this the place that I've been dreaming of ? »


En se passant les doigts dans les cheveux pour les démêler, elle jeta un coup d’œil rapide à son reflet. Passable. La flemme de se maquiller, aussi retourna-t-elle dans la pièce principale telle qu’elle. Azil l’attendait et elle lui coula un sourire au passage ; déjà qu’elle se levait, elle allait pas se presser non plus. Le lit, défait par leurs ébats nocturnes et matinaux, lui arracha un autre sourire. Elle aimait bien ce lit, s’y installer sans la permission de sa propriétaire et y rester malgré tout. Pour peu, elle en aurait presque rêvé une fois dans le sien.

« Oh simple thing where have you gone
I'm getting old and I need something to rely on
So tell me when you're gonna let me in
I'm getting tired and I need somewhere to begin »


Toujours la même rengaine. Elle se laissa tomber sur le matelas qui grinça sous son poids, attrapa ses baskets et les mit lentement, se trompa de pied et s’emmêla les doigts avec les lacets. Elle était vraiment fatiguée. Pas assez dormi sans doute. Ou pas assez réveillée. Le temps aiderait. Enfin chaussée, elle retrouva son sac - planqué sous un bureau - et vérifia que le contenu n’en avait pas bougé. Parfait.

« And if you have a minute why don't we go
Talk about it somewhere only we know ? »


Elle se redressa et s’avança vers son amie, le sourire aux lèvres. Après tout, c’était elle qui voulait sortir non ? Lui enserrant le cou dans le creux du coude, elle se dirigea vers la sortie en l’entrainant avec elle.

« This could be the end of everything
So why don't we go
Somewhere only we know ? »


Cherry ouvrit la porte. Le couloir était vide mais, au de-là, s’entendait le bruit de la foule d’élève prêt à partir à l’assaut de la ville et du week-end en général. Ça allait être l’enfer pour traverser cette cohue d’adolescents excités à l’idée de leur première sortie de la semaine. Tendant sa main à son amie, elle répéta une dernières fois :

« This could be the end of everything
So why don't we go
Somewhere only we know ? »


Et sourit.

« Tu te souviens, c’est moi qui choisis l’endroit tu as dit. »

L’américaine agita sa main et attendit que sa compagne la prenne. Aussitôt après, elle s’élança en avant en claquant la porte derrière elles. Comme si ce simple contact lui avait redonné toute l’énergie qu’elle avait perdu ou comme si le bruit de la masse, de ces centaines de voix qui se croisent et se couvrent, l’appelait à elle. Elle se souvenait de New York et des rues bondées, des piétons qui vous écrasent aussi sûrement que les voitures. Cherry avait beau avoir détesté sa vie là-bas, elle continuait à couler dans ses veines. Elle se tourna soudainement vers son amie qu’elle trainait derrière elle, un grand sourire aux lèvres.

« Allez viens, j't'emmène au vent,
Je t'emmène au dessus des gens »


Droit devant elles, le premier obstacle : une chambre entière de filles se dirigeant vers les douches. Saloperie de chambre B002, elles pouvaient pas attendre qu’elles soient passées, elles avaient besoin de foncer de la sorte se laver. La main d’Azil fermement calée dans la sienne, l’arc-en-ciel se fraya un passage parmi elles.

« Et je voudrais que tu te rappelles,
Notre amour est éternel et pas
Artificiel »


La fin du dortoir, enfin. Et le début du couloir. Ni une ni deux, Cherry se jette dans le flot humain. Elle sait que sa compagne est toujours là, ses doigts lui serrèrent fermement le poignet. Elle déteste ça, ces contacts non-voulus qui lui tombent dessus de tous les côtés, mais la ville de sa naissance lui a appris à les supporter tant bien que mal. Soudain, un mouvement de foule projette Azil contre son dos et l’américaine se retourne pour la cueillir entre ses bras et l’aider à avancer. Ce n’est pas évident dans on est pas habitué.

« Je voudrais que tu te ramènes devant,
Que tu sois là de temps en temps »


Les mains dans le dos, elle la pousse et, soudain, elles émergent dans les escaliers. Cherry reprend aussitôt les devants, les doigts de son amie toujours entre les siens. L’escalier est déjà plus circulable que le couloir mais le remonter à contre courant reste ardu, la totalité du dortoir C voulant descendre et ainsi faire un tour en ville. Mais il n’y a pas plus têtu qu’une Fever, et la jeune fille s’obstine.

« Je voudrais que tu m'appelles plus souvent,
Que tu prennes parfois les devants »


Le palier du troisième étage est presque désert en comparaison de celui du 2eme. Allez, plus qu’un étage à monter et elles y étaient. Presque, presque, presque.

« Je voudrais que tu sois celle que j'entends
Allez viens j't'emmène au dessus des gens »


L’arc-en-ciel poussa la porte et le vent s’engouffra dans l’escalier derrière elles, faisant voler leurs cheveux. Continuant de courir, elle s’immobilisa au centre du toit et ouvrit les bras en grand, savourant l’altitude et cette brise impétueuse qui menaçait de la faire s’envoler. Voler, son rêve.

« Et je voudrais que tu te rappelles,
Notre amourette éternelle,
Artificielle »


Elle se tourna vers Azil et lui sourit, avant d’aller vers le bord et monter sur le rebord de pierre qui les protégeait du vide. Là elle ouvrit à nouveau les ailes qui lui servaient de bras, fermant les yeux au lieu d’admirer la vue. D’ici, on voyait tout. Le pensionnat, la ville, la mer… tout ces endroits que la rousse voulait visiter, on les voyait. Et c’était leur prochaine destination. Se retournant vers son amie et sans craindre le vide dans son dos, Cherry s’exclama :

« Alors, il te plait mon endroit ? N’est-ce pas le plus bel endroit du monde ? »

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Azil Azuro
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MessageSujet: Re: High Aomori Musical [Pv ; Cherry]   High Aomori Musical [Pv ; Cherry] Icon_minitimeJeu 23 Fév - 17:54


Il se traîne mais on l’aime
Il traîne les cœurs après lui


« Tu peux utiliser mes affaires, si tu veux. Tu sais où elles sont, de toute manière. »

Azil s’appuie de nouveau sur le rebord de sa fenêtre. Elle abandonne son observation scrupuleuse de Cherry. De toute façon, elle semble résolue à s’habiller. Un sourire étire ses lèvres rougeâtres. Finalement, elle a gagné aussi. Elle ne passerait pas sa journée lovée entre les bras de Cherry, à écouter le rythme cardiaque de l’arc-en-ciel endormi. Elle n’aurait pas non plus à s’asseoir dans un coin de la chambre ou sur le large appui de fenêtre pour bricoler. Pourtant, elle a un masque à finir. Avec des plumes vertes et blanches. Des paillettes autour des yeux, des traces légères de peinture cuivrée et une abondante couche de vert-de-gris. Derrière elle, les pas de Cherry qui glissent, se trainent sur le sol. Elle aperçoit son sourire, du coin de l’œil.

Il se traîne mais quand même
On l’suivrait jusqu’au bout de la vie


Son matelas grogne, une fois encore, sous le corps de Cherry. Azil se retourne, de peur de voir son amie pelotonnée à nouveau entre les couvertures. Il n’en est rien. Elle lace ses chaussures. Ou du moins, elle essaie. Elle la voit se tromper de chaussures, confondre sa droite avec sa gauche, s’emmêler les pinceaux. Reprendre le dessus. Faire un effort. Vaincre. Azil est fière d’elle. Elle a vaincu les lacets, vils serpents inanimés.

On le traque, il s’échappe
C’est un rôdeur, un tocard.


Azil regarde cherry se déplacer avec aisance dans la pièce. Je t’en prie, fais comme chez toi. Elle n’avait même pas eu besoin de cette phrase, au tout début, pour la mettre à l’aise. Cherry l’avait fait toute seule, comme une grande. Elle la regarde se baisser pour ramasser son sac, échoué à côté du sien sous le bureau. Azil s’enfonce dans ses ballerines noires, remontant la lanière de son sac jaune citron sur son épaule. Tout est déjà prêt, pour elle.

Mais je craque pour ce zouave
Même s’il se traîne un air de chien bâtard.


Le bras de Cherry s’enroule autour de son cou et Azil se laisse faire. Elle ne prend même pas la peine de prendre des gants de rechange et de les enfiler. Elle en a dans son sac, de toute manière. Au cas où. Il y a de dans l’or dans la pièce. Elle sait qu’Hyuga est capable d’entrer pour lui voler ses straps dorés. Mais l’or ne dure jamais éternellement. Dans ce cas, il les jetterait. Elle aussi, elle le jetterait, la prochaine fois. Quand il lui demandera quelque chose. Elle finit par se dégager pour attraper le trousseau de clefs sur la commode. Clefs qu’elle fourra dans son sac. Hors de question de dormir dehors. Elle écoute distraitement la demande de Cherry

« Tu te souviens, c’est moi qui choisis l’endroit que tu as dit. »

Elle hoche la tête, sourire aux lèvres et s’élance pour attraper sa main. La porte se ferme derrière elles. Plus loin, elle entend le tumulte de la foule. Les élèves. Oui, les élèves. Il n’est passé dix heures que de quelques minutes et ils sont déjà là, piaffant d’impatience.

« Je revois la ville en fête et en délire
Suffoquant sous le soleil et sous la joie
Et j’entends dans la musique,
Les cris, les rires
Qui éclatent et rebondissent autour de moi.
»


Surgissent alors les filles de la chambre B002. Azil s’en prend une de plein fouet. La fille ne s’excuse pas, continue sa progression dans le couloir. Azil crie une insulte. Voire même plusieurs. Elle les ajuste les unes à la suite des autres. La fille lui répond. Azil continue. Cherry tire sur sa main, elle abandonne la partie. Elle sait qu’elle a gagné, de toute manière. Elle gagne toujours contre les pouffiasses.

« Et perdue parmi ces gens qui me bousculent
Etourdie désemparée,
Je reste là.
»


Le flot humain l’assaille. On la pousse, on la cogne, on la bouscule. Elle ne voit plus les gens arriver. Mais elle entend encore le bruit, tout le bruit qu’ils font. Elle aime la foule. Elle l’adore, même ! Mais qui dit foule dit bruit. Si la foule était silencieuse, Azil en serait comblée. Mais la foule n’est jamais silencieuse. Et c’est ça, qui la rend vivante.

« Quand soudain, je me retourne, il se recule
Et la foule vient me jeter
Entre ses bras.
»


La foule gonfle dans son dos, la rejette vers l’avant. La pousse à avancer. Azil perd l’équilibre, Cherry la recueille entre ses bras. Elle sourit, se remet sur pattes. Une main saisit son poignet. L’autre, le gauche. Le droit est déjà en possession de Cherry. Elle se retourne, regarde qui la tient ainsi. Un garçon. Personne qu’elle n’a jamais. C’est qui ? D’un mouvement sec, elle le rejette et regarde la foule d’étudiants en chaleur l’engloutirent. Elle l’entend l’appeler mais ne se retourne pas, bien trop concentrée à suivre les traces de sa compagne.

« Emportés par la foule qui nous traîne,
Nous entraîne
Ecrasés l’un contre l’autre
Nous ne formons qu’un seul corps.
»


Les autres continuent de pousser, de gueuler dans ses oreilles trop fragiles. Azil se met à entendre des bruits, des voix. Elle entend son nom. Mais elle sait que personne ne l’appelle, que ce n’est qu’un fruit indigeste de son imagination. Elles déboulent dans les escaliers.

« Et le flot, sans effort,
Nous pousse, enchaînés l’un et l’autre
Et nous laisse tout deux
Epanouis, enivrés et heureux.
»


Elle sent le contact des doigts de Cherry sur les siens. Ca la fait sourire. Au moins, elles ne se sont pas perdues de vue, reperdues de vue. Elles n’ont pas eu à se retrouver ni même à se séparer. Azil se prend un nouveau coup dans la hanche. Coup qui lui arrache un couinement indistinct. Quelle brute, celui-là ! Elle grogne, lui lance un regard noir qui l’en voit désolé. Il a intérêt. Brute ! Monstre !

« Entraînés par la foule qui s’élance
Et qui danse une folle farandole
Nos deux mains restent soudées.
»


Azil suit Cherry sans se poser de questions. C’est elle qui choisit, de toute manière. Et puis, elle s’en fout un peu. Au moins, elle est levée et ne reste pas dans sa chambre comme Raiponce dans sa Tour.

« Et parfois soulevés
Nos deux corps enlacés s’envolent
Et retombent tout deux
Epanouis, enivrés et heureux.
»


Le vent libéré par la porte s’infiltre en elle et lui coupe la respiration. Ses cheveux s’envolent. La main de son amie quitte la sienne, se libère. Azil reste sur le pas de la porte, la regardant courir au milieu du tumulte aérien.

« Et la joie éclaboussée par son sourire
Me transperce et rejaillit au fond de moi
Mais soudain je pousse un cri parmi les rires
Quand la foule vient l’arracher d’entre mes doigts.
»


Elle lui rend son sourire et la regarde courir jusque… Jusqu’au bord. Au bord. Azil écarquille les yeux. Elle va tomber, se casser la figure, se… Se tuer. Elle écarte les bras et le vent s’emmêle dans ses cheveux. Ca la rend belle. Sauvage, même. Et libre.

« Cherry ! »

Elle se retourne, la regarde. Elle a vraiment l’air heureuse.

« Alors, il te plait mon endroit ? N’est-ce pas le plus bel endroit du monde ? »
« Il est magnifique ! Mais tu vas te faire mal ! »

Elle se rapproche, franchit la distance vers elle. S’arrête à trois pas d’elle, de peu d’être aspirée par le vide. Elle tend ses bras dans sa direction.

« Descends de là, chérie ! Tu vas tomber ! »

Et ce serait dramatique.


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Cherry A. Fever
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MessageSujet: Re: High Aomori Musical [Pv ; Cherry]   High Aomori Musical [Pv ; Cherry] Icon_minitimeVen 9 Mar - 16:17

Le vent hurle dans ses oreilles. Il souffle, joue dans ses cheveux, les emmêle, les démêle, il lui souffle son plaisir d’être là et de la voir. Cherry ouvre les bras et il s’y engouffre, comme un cavalier brusque et léger à la fois, qui voudrait l’emmener dans une danse qu’elle se refuse à suivre. Sans un regard pour Azil, qu’elle sent pourtant toute proche, la jeune fille continue d’avancer et s’élance sur le rebord de pierre. Sans doute son lieu préféré dans tout le pensionnat. Avec la petite excroissance d’où sortait l’escalier, ce minuscule bâtiment sur lequel elle montait avec délice. Une fois en haut, elle se sentait comme le maître du monde. S’approchant du vide plus qu’il n’est permis, ses deux bras toujours tendus à l’horizontal, Cherry sentit le vent redoubler et la repousser de ce gouffre tentateur. Le jaloux, il voulait garder le ciel pour lui tout seul.

« Cherry ! »

En entendant son prénom elle se retourne. Pourquoi cet air inquiet, Azil ? Ferais-tu partie de ces gens qui ont peur du vide ? Il ne faut pas voyons, il n’y a rien d’effrayant chez lui. C’est l’imagination des hommes qui lui donne cet aspect si noir, regarde, je joue avec lui, tu vois ? Il ne me fera rien de mal, je l’aime et il me le rend bien.

« Alors, il te plait mon endroit ? N’est-ce pas le plus bel endroit du monde ?
_ Il est magnifique ! Mais tu vas te faire mal ! »


Cherry souri mais ne bouge pas. Elle ne veut même pas démentir cette affirmation absurde. À moins de sauter ou de marcher à côté, jamais elle ne se ferait mal. C’est la peur qui faisait trembler les gens sur le fil, pas le vent ou le sol une vingtaine de mètres plus bas. Elle n’avait pas peur, donc elle ne craignait rien. Cependant la rousse ne comprend pas. Peut être devrait-elle le lui expliquer à haute voix ? Elle ne comprend pas et s’approcher d’elle. Un peu, pas trop. Le vide est trop près.

« Descends de là, chérie ! Tu vas tomber ! »


L’américaine regarde les mains que lui tend son amie mais souri sans les prendre. En funambule, elle se met à marcher sur le rebord de pierre, ses cheveux comme animés d’une vie propre.

« Ne t’inquiète pas ma belle, il ne m’arrivera rien. Et puis au pire, tu sauteras pour m’attraper, non ? »

Sous ses airs dégagés, la question était pourtant sérieuse. Cherry rêvait de le faire. Se jeter dans le vide, sans filet ni rien pour la retenir. À la vérité elle enviait profondément les élèves dotés du don du vol ou de l’aéromorphie. Pouvoir jouer dans les hauteurs, surplomber le monde et sans risques que la chute soit brutale… Le regard rivé dans les grands yeux de biches de sa compagne, l’arc-en-ciel souri de plus belles.

« Let's don't worry, my brothers - in this world we are all the same
We must find peace
We must find it together - it's not far away from your heart
We got the good vibrations »


Oui, elle ne rêvait pas. Oui, elle était bien en train de se dandiner. Oui, elle osait danser à quelques centimètres du bord et d’une mort certaine. Sa voix couvert par le vent, Cherry continua à chanter en riant. Après tout, n’était-ce pas Azil qui voulait s’envoler dans le bleu de l’espace, comme elle disait si bien ? Et bien voilà, elle était en train de s’amuser dans l’air du vent. Belle était bien trop sage pour l’américaine, si impétueuse et sauvage. Il lui fallait un monde à gravir, à explorer, des falaises du haut desquelles on peut s’élancer. Et aucune autre princesse que Pocahontas ne pouvait lui offrir cela.

« Let your heart follow the rhythm when the voice give you emotion
You have to feel peace »


Virevoltant et souriant, elle fixa son amie de ses étranges yeux roses. Tu vois, il n’y a aucun danger. C’est ce qu’elle voulait lui dire. Pourtant, elle n’aurait pas poussé la folie jusqu’à la prendre par la main et l’amener là où elle se trouvait actuellement. Le vide est inoffensif pour celui qui ne le craint pas et Azil semblait loin de faire partie de cette catégorie.

« When the bird fly away in the sky - when you walk, sing what you like
You got the good sensation
You got the good sensation »


Les bras à nouveau ouverts, Cherry se tourna une dernière fois vers le gouffre et, légèrement penchée, se laissa portée par le vent. Ce dernier aurait pu s’arrêter à tout instant et la précipiter vingt mètres plus bas, mais il continua de souffler. Les joues roses et le cœur battant la chamade, elle finit par redescendre sur le sol sûr du toit et se diriger vers sa compagne.

« You got the good vibration »

Devant l’air effrayé d’Azil, l’arc-en-ciel attrapa une de ses mèches rouges et tira doucement dessus.

« Pourquoi tu me fais cette tête là ? Tu n’as aucune raison d’avoir peur, je ne tomberai jamais tu sais. »


Ou du moins, pas involontairement. Il fallait qu’elle lui explique. Mais comment faire ?

« If I can see it
Then I can do it
If I just believe it
There's nothing to it »


Cherry glissa sa main jusqu’à celle de son amie. C’était étrange de voir à quel point les gens pensaient qu’elle la draguait. Ce n’était pas de la drague, très loin de là. La jeune fille n’était pas aussi coulante quand elle draguait vraiment, elle était même lourde et collante. Là, elle lui prenait juste la main pour la guider. Doucement, elle l’emmena avec elle jusqu’au rebord et la laissa regarder la ville au-delà. Tu vois, tu t’es approchée et tu n’es pas tombée. Et bien pour moi, c’est pareil. Sauf que je rêve en plus.

« I believe I can fly
I believe I can touch the sky
I think about it every night and day
Spread my wings and fly away
I believe I can soar
I see me running through that open door
I believe I can fly »


Elle lui sourit et la lâcha. D’une enjambée fluide, elle retourna flirter avec le vide. Là, l’américaine s’accroupit à la hauteur d'Azil.

« Cause I believe in me
Oh oh oh »


Une dernière impulsion, elle était maintenant debout face à la mer. Bon, c’était décidé, elles iraient faire un tour à la plage dans la journée. Aucune idée de quand, mais il le fallait. Parce que l’eau lui donnait envie et que la brise qui lui soufflait à la figure avait des odeurs salées. L’arc-en-ciel jeta un coup d’œil sous elle et sourit. Paume vers le bas, doigts écartés, bras décollés du torse. Un ultime regard vers les prunelles noires.

« If I just spread my wings
I can fly
I can fly
If I just spread my wings
I can fly
Fly »


Et se laissa basculer en avant.
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Azil Azuro
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MessageSujet: Re: High Aomori Musical [Pv ; Cherry]   High Aomori Musical [Pv ; Cherry] Icon_minitimeJeu 5 Avr - 18:00


Je te regarde, tu me regardes. Oui mais au fond, je sais que je suis la seule à avoir peur dans les bras d’Eole. Parce que toi, plus je te regarde te mouvoir, créature féline, plus je me rends compte qu’Eole, c’est peut-être bien le seul homme qui ose poser ses doigts sur ta peau. Et moi, je reste là, insistante, les bras tendus vers toi, luttant contre le fouettement furieux des mèches rouges, attendant que tu t’agrippes à moi. Je suis là, debout, bousculée, étourdie, prête à t’accueillir contre moi. Mais toi, là-haut, sur ton perchoir, tu me nargues. C’est presque la revanche du Maître Corbeau sur le Maître Renard. Tu te paies certainement ma tête, en marchant sur les dalles de pierre, tu joues contre les psychoses humaines. Je regarde tes cheveux. Cette myriade de couleurs vives. Combien de couleurs différentes puis-je espérer trouver dans tes cheveux ? Sept gammes différentes ? Rouge, orange, jaune, vert, bleu, indigo et violet ? Je regarde le ballet frénétique de tes mèches. Une violente bourrasque me masque ta vue. Cinq minuscules minutes durant lesquelles la vie sombre dans le rouge. Je te regarde mais toi, tu ne me regardes déjà plus. Est-ce que tu préfères Eole à moi ?

« Ne t’inquiète pas ma belle, il ne m’arrivera rien. Et puis au pire, tu sauteras pour m’attraper, non ? »

Et te priver ainsi de tes rêves ?
La question prend Azil de court. Sauter pour te rattraper tandis que l’herbe réclame ton corps inerte. Et perdre la vie en te protégeant dans la chute. Combien de fois Azil a-t-elle pensé au suicide ? Cinq mille quatre cent septante cinq fois. Une nouvelle manière de mourir ou de faire mourir tous les soirs, pendant quinze ans. S’écraser contre le sol, savoir avant même de tomber que son crâne explosera au simple contact du béton, était sa mort numérotée trois mille six cent nonante neuf. A quatorze ans, à quinze ans, elle avait pensé très fort au suicide. Mais elle manquait de force et de volonté. De courage, aussi. Et puis, de souvenirs. Ses souvenirs, à cette époque, ne se résumaient qu’à un ramassis d’insultes et de coups. Azil ne trouve même pas la force de lui répondre, encore moins celle de lui sourire. Qui ne dit mot consent. Es-tu folle, Cherry ? Est-ce ce dieu aérien qui te met dans de pareils états ? Oh, ne me demande pas de ne pas me faire de souci pour toi. Tu sais que c’est impossible. Mets-toi à ma place et comprends par toi-même. Tu t’inquiéterais aussi, pas vrai ?

Si tu tombes, tu mourras avant de les accomplir, tes rêves.
Et pourtant, Cherry danse, devant elle, tandis que ses bras retombent mollement contre ses flancs. Oui Cherry, tu es folle. Complètement givrée. Mais pourquoi est-ce que tu fais ça ? Descends.

« J’ai peur, j’ai peur
Que nos ombres si légères
Demain se changent en pierre
Que les étoiles qui nous guident
Un jour nous poussent au vide.
»


Et ça, pour avoir peur, Azil a peur. Pendant un instant, elle avait cru que Cherry allait l’attraper pour qu’elle aille danser et chanter avec elle, sur le bord du toit.

« J’ai peur, j’ai peur
J’ai peur, j’ai peur.
»


Le répéter, le chanter, ça lui fait du bien. Elle a peur, elle l’avoue.

« Que demain tout s'arrête
Que l'ennui s'installe dans nos têtes
Que le vent du hasard se prenne dans nos guitares.
»


Non pas que le vide la dérange. Mais le petit vide. Celui qu’elle voyait en regardant par sa fenêtre. Celui occasionné par la montée d’une balançoire ou encore par la montée d’une rue. Celui produit par le deuxième état d’un centre commercial. Le petit vide. Pas celui de l’immeuble. Celui de l’immeuble la rendait malade. Celui de l’immeuble la rendait folle, nauséeuse, perdue. Elle la voit se tourner, se retourner. Observer le vide, vouloir s’y jeter. Le cœur d’Azil rate un battement. Voire même plusieurs. Elle crut que Cherry allait tomber, se fracasser en bas. Elle en aurait hurlé. Elle l’aurait frappé pour qu’elle arrête, qu’elle cesse de lui faire peur de la sorte. Elle en aurait pleuré tellement ce vide la déroutait. Pleurer, ça ne sert à rien. Ca fait juste couler le mascara.

« J'ai peur, j'ai peur
De la vie qui nous attend
Des mensonges de nos parents.
»


Répète le encore, Azil, peut-être comprendra-t-elle que tu veux descendre, que tu veux toucher le sol et regarder le ciel d’en bas, comme les fourmis et les cigales trop rêveuses.

« Pour nous tout est facile mais le bonheur est fragile
J'ai peur, j'ai peur, j'ai peur, oh j'ai peur
»


Cherry. Tu me fais peur. C’est effroyable.
Azil ne pense plus qu’à une chose : descendre. Certes, l’endroit est sublime. Mais peu à peu, le vertige de l’endroit gagne la rouge et l’étouffe, plus que jamais. Elle soupire d’aise quand elle voit Cherry quitter son perchoir pour le rejoindre.

« Que les dieux en colère
Se vengent sur nous mes frères
D'aimer autant la vie mais sans leur dire merci...
»


Elle voit sa main prendre l’une de ses innombrables mèches rouges.

« Pourquoi tu me fais cette tête-là ? Tu n’as aucune raison d’avoir peur, je tomberai jamais tu sais. »
« Tu le jures ? »

Parce que ne pas tomber, c’est plus facile à promettre qu’à mettre en pratique. Elle aussi, elle pourrait promettre des tas de choses. Comme tout avouer. Comme garder le sourire. Comme plein de choses parfois stupides.

Toujours malade, elle sent la caresse de Cherry sur son bras et ses doigts qui enveloppent les siens. Oh. Comme elle aurait voulu fuir ! Mais l’Arc-en-ciel était toujours plus fort. En moins de temps qu’il ne fallut à Azil pour comprendre ce qui lui arrivait, elle est là, debout, à regarder la vue. A voir la ville, la mer, le soleil et les gens, minuscules petites choses. Regarde, je me suis approchée et je ne suis pas tombée. Maintenant, laisse-moi regagner l’herbe. Azil ne reste qu’une chose en restant là-haut. Le dégoût absolu du vide. Ca la perturbe, de rester là. Et Cherry a beau lui chanter qu’elle croit en elle avec son accent anglais parfait, ça ne la rassure pas.

Arrête ça, tu veux ?
Parce que moi, je le veux. Que tu arrêtes.

Et là, c’est le drame. Cherry tombe. S’écroule. S’envole.
Disparait.
Azil a juste le temps de gueuler quelque chose. Juste le temps de sauter en avant.

Ne t’en vas pas
J’me suis pas préparée du tout
A t’regarder plonger à pieds joints dans ce trou
Creusé pour toi
Et au dessus duquel un curé
Te survivrai en prônant des absurdités


Sa main échappe à la sienne.
Son cœur remonte dans sa gorge.
Et les cris qu’elle tente de pousser ne franchissent pas ses lèves.

Je hais déjà
Celui qui aurait maquillé d’un teint trop mât
Ton doux visage inanimé
Ne t’en va guère


« Tu m’avais promis que tu tomberais jamais ! Connasse ! »

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Cherry A. Fever
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MessageSujet: Re: High Aomori Musical [Pv ; Cherry]   High Aomori Musical [Pv ; Cherry] Icon_minitimeMer 24 Oct - 14:45

Bonjour. Pardon du retard. Je t'aime ♥

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High Aomori Musical [Pv ; Cherry] Vide
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