"AAAAAAAHHH" j'hurlais en me réveillant, je venais de passer ma première nuit dans ma chambre au pensionnat Aomori, je me réveillais d'un terrible cauchemar. Dans mon rêve j'étais en train de manger des bonbons, en très grande quantité, mais lorsque j'avais fini tout ce que j'avais autour de moi je m'apercevais rapidement qu'il n'y avait plus rien, nulle part, plus un seul bonbon à travers le monde. Heureusement ce n'étais qu'un cauchemar et je venais d'en sortir, en regardant de plus près j'étais seul dans la chambre, c'était pas plus mal après tout, je ne voulais pas me taper la honte dès mon premier jour, j'aurais assez d'occasions pour ça.

J'émergeais doucement, je m'étendais en prenant toute la surface de mon lit. Je me levais et enfilais mes chaussons, de magnifiques chaussons en forme de banane, ils allaient parfaitement avec mon pyjama aux motifs de dessins animés. Pour mon premier jour j'étais bien décidé à visiter un peu les environs, quitte à me perdre autant le faire dès le début. Je prenais donc ma douche comme chaque matin, en prenant soin de grimacer devant mon miroir. Je laissais échappé un soupir lorsque je regardais mes valises, il va falloir que je les range, peut-être que si j'utilisais... non, les pauvres, elles ne sont pas faites pour ça. Je fouillais un peu partout pour trouver ce que j'allais me mettre aujourd'hui, j'avais un tas d'habit sympa, mais c'était le premier jour, alors il me fallait quelque chose de spectaculaire, qui attirerait le regard des autres et comme cela ils voudront jouer avec moi. Soudain, au fond d'une valise je trouvais LA tenue idéale. Une fois habillé, j'avais mon vieux jean un peu déchiré sur les genoux, mais dessus il y avait un tas de dessin rigolo que je m'étais fait un plaisir de dessiner, mais le meilleur était ma veste, je l'appelais "Ma veste Chat", tout est dans le nom, c'était une veste beige avec une capuche qui possédait des oreilles de chat ! Bon ça ne valait pas le costume de chat, mais je ne vais pas commencer avec les costumes, je veux me faire remarquer, mais je ne veux pas une foule fans en délire.

J'étais fin prêt, je chargeais mes poches de bonbons en tout genres et je ramassais mon sac, c'était un magnifique sac en bandoulière avec encore de jolies dessins que j'avais réalisé, c'était encore une fois super classe, mais attention, je ne dois pas dévoiler mon secret de fabrication ! L'intérieur renfermer un tas de choses amusantes, mon carnet de dessin, des bonbons de "secours" et surtout Tweeny, ce fidèle lapin qui me suit partout. Je sortais du dortoir pour me rendre vers le lycée, je comptais bien visité mon nouveau lieu de résidence, j'allais passer beaucoup de temps ici et j'allais donc rencontrer beaucoup de monde, alors autant commencer maintenant. Le lycée possédait en tout quatre étages, en comptant le rez-de-chaussée, c'était iiiiimmense pour moi, j'imaginais déjà de grandes parties de cache-cache ici, mais je n'étais pas certain que ce soit autorisé, alors attention.
Je prenais dans ma poche une sucette que je mettais directement dans ma bouche après l'avoir déballer, je remontais ma capuche pour qu'on voit bien mes oreilles de chat et une fois juste devant le hall je prenais une grande inspiration et je m'écriais.

-En avant pour l'aaaaventuuure !

Bien entendu je ne passais pas inaperçu les gens me regardaient fixement, il devait se demander qui était ce gamin avec sa (magnifique) veste chat. Peu importe, j'affichais un large sourire, j'adorais le regard des autres, j'aimais savoir que je n'étais pas invisible aux yeux des gens. J'arpentais le lycée joyeusement, alternant entre marche rapide et sautillement de lapin, j'observais les gens que je croisais, je jouais avec ce que je voyais autour de moi, bref je m'amusais.
Toute bonne chose doit avoir une fin, c'est ce qu'on m'a souvent répété, même si je n'y crois pas, il y a toujours un moyen pour continuer de s'amuser, mais là je me retrouvais un peu paumer dans les couloirs du lycée, ma sucette étant terminée, je m'adossais à un mur pour manger une poignée de bonbon avant de repartir, c'est que ça creuse toute cette marche !

Une journée entière perdue dans un bus brinquebalant, au milieu de petits vieux et d'adolescents pré-pubères. Autant dire que Asch n'était pas vraiment ce qu'on pourrait appeler de bonne humeur, même pas du tout. Surtout qu'il avait beau s'être tortillé dans tous les sens pour trouver la bonne position -même la tête en bas et les jambes en croix sur le dossier-, rien à faire, il était tout engourdi. Son sac à dos balancé au travers de son dos, il avait remonté l'allée et franchi la porte du hall d'entrée. Merde, trop de gens. Il s'étira un moment, comme un chat, et observa les alentours. On aurait dit un pensionnat normal -bien qu'il n'en ai jamais vu avant- sobre et élégant, mais ça ne devait être qu'une façade. D'ailleurs tous les gens qui pépiaient gaiement dans le hall devaient tous posséder un pouvoir. Intéressant. Il faudrait qu'il pense à faire une liste des personnes utiles, et des moyens de pression efficaces -Niark-. Il faudrait aussi qu'il découvre le but de cet endroit. Car rien n'est gratuit, et si quelqu'un propose gentiment d'aider des mutants à maîtriser leurs pouvoirs, c'était sans doute pour pouvoir les utiliser après, comme sujets d'expérience ou d'armes de guerre peut-être?.. Il se demanda ce qu'il se serait passer si une attaque terroriste avait eu lieu. Peut-être qu'une protection blindée aurait recouvert les vitres et les portes et des postes de mitraillettes auraient jailli du sol? Oui bon il avait peut-être regardé trop de films mais on n'est jamais trop prudent, n'est-ce pas?

Bon pour commencer, Asch devait se faire enregistrer. Arrivé devant la réception, personne à l'accueil.
Mer** ! Laissa-t-il échapper avant de cogner du point sur la table. C'était vraiment une journée pourrie. Et il n'avait pas du tout envie de demander aux étudiants, pas envie d'avouer qu'il était paumé et qu'il avait besoin d'aide. On risquerait de le prendre de haut. Et ça, il n'aimait pas mais alors pas du tout, et une bagarre dès son premier jour n'était peut-être pas la meilleure publicité. Pourtant il aurait bien foutu son poing sur le nez de cette jeune fille qui pouffait comme une dinde là-bas, ou à ce grand gars dans le fond entrain de frimer. En fait il suffisait d'être plus grand que lui pour attiser la haine de Asch -comme quoi il en fallait pas beaucoup-. D'ailleurs avec son nouveau pouvoir il pourrait faire des choses amusantes comme.. Découpé des morceaux de chair sous forme de petits cubes et les entasser en pyramide (comme des kaplas), ou encore les faire manger à son propriétaire.. Ouai c'était une bonne idée de torture ça. Ragaillardi par cette découverte, un grand sourire sadique s'étira sur son visage, et adossé au comptoir, il tira d'une de ses poches un paquet de cigarettes, qu'il ouvrit avant de râler de nouveau.
* Re-mer** il m'en reste plus qu'une ! * Sucette à la fraise, cela va de soi. Oui car Leo son petit frère n'aimant pas le voir fumer, il avait pris l'habitude de manger des sucettes à la place, même s'il lui arrivait encore parfois d'allumer le bout du bâtonnet en plastique par réflexe. La sucette dans la bouche, il rangea son paquet et chercha dans la salle quelqu'un qui pourrait lui servir de guide dans ce labyrinthe grandeur nature. Il remarqua qu'une sorte de zone "no man's land" c'était formé autour de lui, ce qui n'était pas étonnant au vue de son allure, mais risquait de lui poser des problèmes s'il essayait de se sociabiliser l'espace d'un instant pour se tirer de là.

Au milieu du raffut ambiant, il remarqua que quelque chose lui chatouillait désagréablement les yeux à intervalle de temps régulier. Il réussit à repérer la source de son malaise, un espèce d'énergumène minimoys habillé de couleurs flashies et qui sautillait gaiement. Bizarre.. Il ne s'était pas trompé et avait atterri dans un hôpital psychiatrique? En croisant le regard de la petite bouille enfouie sous une tonne de dessins, elle lui fit penser à son frère. Le même sourire joyeux peut-être?.. En tout cas une chose était sûr pour Asch, c'était que si ce petit gars ressembler de loin à son frère -un jour de carnaval peut-être? De loin et sous la pluie- il ne devait pas être bien méchant. Vu qu'il ne transportait pas de valise, Asch en conclut que c'était un ancien résident. Il jeta son bâtonnet vide par terre.
S'avançant d'un air qui se voulait pas trop hostile, il lui attrapa sa capuche pas trop brusquement, pour le forcer à se retourner et à lui faire face. D'un geste il lui enleva la capuche avant de se reculer d'un pas, pour ne pas trop lui faire peur.

Hep la peluche sur patte, tu sais où il faut aller quand on vient de débarquer?

Asch attendit une réponse, les mains dans les poches, réponse qu'il espérait positive, autrement il y aurait des ennuis. Pour tous les deux. Il prit le temps de détailler l'accoutrement farfelu du gamin avant de rajouter :

T'as aucun goût pour te fringuer, tu sais?

Ce n'était ni très malin vu qu'il espérait obtenir son aide, ni très justifié vu que lui même portait une veste bleue à doublure orange, mais il avait parlé avant de réfléchir. Tant pis. Au pire si le gamin refusait, il pouvait toujours lui faire un peu peur ou le traîner derrière lui dans les couloirs.. C'est alors qu'il aperçut la poignée de bonbons dans une des mains, et ses yeux brillèrent d'un air enfantin l'espace d'un instant, peut-être qu'il avait des sucettes? Asch supportait très mal le fait d'être à court. Puis il se ressaisit ne voulant pas casser son image et se refusa à lui en demander une. Au pire il lui en piquerait une plus tard. Il se redressa et le fixa les bras croisés.

J'étais là tranquillement en train de gambader dans les couloirs quand soudains, un drame cataclysmique, sortis de nulle part quelqu'un enleva ma capuche ! Je me retournais aussitôt d'un air surpris, c'était un jeune garçon, peut-être un poil plus vieux que moi et à l'allure d'un rebelle. Il n'avait pas l'air si méchant que ça, même s'il ne semblait pas très à l'aise avec moi. Il me fixa en me disant "Hep la peluche sur patte, tu sais où il faut aller quand on vient de débarquer?", un peu brutale comme approche, mais bon "La peluche sur patte" me fit sourire, forcément quand on me dit ça, je suis en extase. Du coup je me devais de faire bonne impression et lorsqu'il me demandait où se rendre quand on vient d'arriver... je laissais un blanc, je devais lui dire quelque chose, ma première rencontre ici ! Je me devais de faire bonne impression, peut-être mon premier ami ici.

J'étais comme extirpé de mon instant de réflexion lorsqu'il me dit "T'as aucun goût pour te fringuer, tu sais?", c'est lui qui dit ça ? Ses habits sont sombres et tristes, il n'y avait que l'orange dans la doublure de sa veste qui était intéressante, en plus c'est méchant et pas sympa de parler comme ça. Pour cette fois je prenais sur moi, je suis grand maintenant, du coup pour passer à autre chose je prenais quelques bonbons dans ma main avant de lui répondre, car jusqu'à présent à part le regarder avec un grand sourire je n'avais pas dit grand-chose, mais j'avais remarqué son attention particulière à mes bonbons.

-Si tu me voyais dans mon costume de chat tu ne dirait pas ça sur mes fringues ! Moi je les aime bien et c'est le principal !

J'affichais un air sérieux et satisfait de ma réponse, ce qui ne dura qu'un instant puisque dans la seconde d'après un sourire venait s'afficher pour rassurer le jeune garçon qu'il n'y avait rien de méchant dans ce que je venais de lui dire. Je reposais dans ma poche les quelques bonbons qui me restaient dans la main, puis avec un grand sourire je m'apprêtais à lui répondre à sa première question.

-Alors, si tu es passé par l'accueil... sois tu te rends à l'administration, sois tu vas déposer des affaires dans ta chambre au dortoir.

À vrai dire j'en savais rien, ça semblait logique non ? En tout cas j'essayais d'être crédible, après pour lui dire où se trouve ces deux lieux c'est plus compliqué, je ne suis même pas certain de pouvoir retourner au dortoir.
J'ouvris mon sac pour fouiller un peu dedans, je recherchais des bonbons, pour partager avec lui avant de se mettre en route, mais à un moment un "AIE" retentit dans mon sac, j'arrêtais de bouger, faisant de grand yeux devant le jeune garçon, je continuais discrètement à fouiller pour sortir une poignée de sucette. Chouette ! Mes préféré, j'en avais même oublié la petite voix dans mon sac, je savais qui s'était, mais je ne voulais pas que mon nouveau camarade s'en aperçoive. Je lui tendis deux sucettes avec un immense sourire.

-Tiens prend, c'est des Kwishi Pik... des sucettes qui piquent et qui colore la langue, ce sont mes préféré, tu aimes les bonbons hein ? Moi j'adore ça ! Ah oui... moi c'est Kaito Minami, et toi ?

J'en avais oublié de me présenter, remarque lui ne l'avait pas fait non plus, mais il semblait plus du genre direct et le côté sociable ne faisait peut-être pas partis de ses habitudes, mais bon avec rien de mieux que des bonbons pour briser la glace, avec ça je suis certains qu'il voudra être mon ami.
Par contre, dans mon sac ça s'activait, il avait dû se réveiller, maintenant le garçon ne pouvait plus passer à côté et moi je tentais tant bien que mal de camoufler cela avec difficulté, quand soudain le calme, mais dans la seconde qui suivait un bruit de papier de bonbon, j'ouvris le sac en catastrophe et je m'écriais dans le couloir.

-Pas touche à ça ! Tu vas encore tout me mangeeeeeerr !!

Le sac grand ouvert on distinguait bien les grandes oreilles blanches de lapin qui dépassaient, ainsi que sa tête avec la bouche pleine de bonbons. Je ne savais pas quoi dire à celui qui se tenait devant moi, il venait de découvrir au fond de mon sac une peluche qui parle et qui mange des bonbons... En plus je lui avais bruyamment crié dessus.

-Si tu me voyais dans mon costume de chat tu ne dirait pas ça sur mes fringues ! Moi je les aime bien et c'est le principal !

Un costume de chat.. Il manquait plus que ça, nan mais il se croyait où l'autre gamin, au pays des Pikachus ? Enfin bon il avait l'air assez amusant, à parler avec un air sérieux, dans son accoutrement ridicule. Peut-être que son pouvoir c'était de porter des tenues excentriques au possible et de ne pas s'en incommoder? Mouai bon. Asch se retint de refaire un commentaire sur ses goûts vestimentaires, vu que le gamin semblait prêt à l'aider, et se contenta d'un sourire narquois tout en attendant la suite, qui ne tarda pas à venir.

-Alors, si tu es passé par l'accueil... sois tu te rends à l'administration, sois tu vas déposer des affaires dans ta chambre au dortoir.

Hum, quelle remarque pertinente. Il ne put s'empêcher de rétorquer ironiquement: Oh quelle idée lumineuse dis-moi, je n'y avais pas pensé ! Et tu sais où ça se trouve? *Crétin*

Mouai bon pour la gentillesse on repassera. C'est alors qu'un bruit retentit dans son sac. Peut-être qu'il y avait caché un chat? Pour compléter son costume? Vu les grands yeux qu'il faisait on voyait bien qu'il n'avait pas du tout envie qu'on voit ce qu'il y avait dans le fameux sac. Et bien sûr, Asch eut tout de suite envie de mettre sa main dedans et d'en retirer le fameux voyageur clandestin, mais l'homme-peluche ne lui en laissa pas le temps. Il tendit sa main.

-Tiens prend, c'est des Kwishi Pik... des sucettes qui piquent et qui colore la langue, ce sont mes préféré, tu aimes les bonbons hein ? Moi j'adore ça ! Ah oui... moi c'est Kaito Minami, et toi ?

Oh my god, des sucettes ! Même si elles avaient l'air aussi étranges que leur propriétaire, c'était quand même de délicieuses sucreries, et Asch fit de grands yeux à son tour. Il rêvait ou le petit bonhomme dont il connaissait maintenant le nom venait de lui en offrir? Il tendit délicatement la main, avec précaution et récupéra les deux sucettes, dont il s'empressa d'en enlever le papier d'une et de l'enfourner dans sa bouche. Du coup il s'en voulut de s'être montré pas très sympa avec Kaito, qui semblait être un adorable gamin -et qui avait des sucettes-.

Mon nom? C'est pas comme si t'en avais vraiment besoin.. Il fit la moue, avant de continuer, décidé à se montrer un peu plus poli.
Asch..... Et merci pour les sucettes.

Le sac de Kaito se mit alors à gigoter. Ah, l'attention détournée par les sucettes Asch avait oublié le mystère du sac, mais sa curiosité revint aussitôt. Qui fut vite assouvi lorsque Kaito l'ouvrit en grand et en hurlant. Une tête de lapin, la bouche pleine de bonbons dépassa alors, comme si de rien était. Un lapin qui mangeait des bonbons? Original.. Mais attend ce serait pas une peluche? Et est-ce qu'elle n'avait pas parlé à l'instant? Muet de stupeur, Asch se ressaisit en comprenant enfin, et partit dans un éclat de rire.

Alors c'est ça ton pouvoir boule de p.. Kaito? C'est original.. et ça te convient bien. Tu le présente pas? Déclara-t-il avec un grand sourire. Décidément il commençait à apprécier le petit excentrique qui semblait avoir le don de le mettre de bonne humeur. Pour le coup il n'avait plus du tout l'air agressif, plutôt amusé, et très intrigué par la peluche vivante. S'il s'était écouté il aurait posé plein de questions à Kaito du genre si elle a besoin de manger, si c'était comme les ventriloques ou qu'elle avait une conscience propre.. Mais bon il ne voulait pas le presser de questions non plus et attendit qu'il en parle de lui-même.

C'était un étrange garçon, un coup il était gentil et la seconde d'après voilà qu'il remet ça, il devient froid et distant, pourtant je ne suis pas méchant, si ? Non, je ne crois pas, en tout cas on ne me l'a jamais dit. Je n'étais pas du genre à relever ce qu'on pouvait me dire, j'en avais tellement entendu sur moi, que je n'y prêtais plus attention et puis je suis sûr qu'il n'est pas si méchant qu'il veut le faire croire.

C'était maintenant une certitude il aimait les sucettes, voilà une bonne chose, quelqu'un qui n'aime pas ça n'est pas humain. Asch ? Drôle de prénom, je ne l'avais jamais entendu jusque-là, mais j'aimais bien, donc mon nouveau copain de jeu s'appelle Asch, c'est parfait !
Bien entendu Tweeny n'avais pas réussi à rester calme, il avait fallu qu'il se montre, moi qui ne voulait pas trop attirer l'attention c'était raté, maintenant même si moi j'ai l'air gentil, lui c'est différent. Une fois la grosse bouchée de bonbon avalé il se tenait debout dans le sac, bon ça peut être choquant de voir un lapin blanc aux oreilles bleues dans un sac... mais on s'y fait au bout d'un moment. Je le regardais, afin de lui faire comprendre qu'il pouvait se présenter tout seul à notre nouvel ami, il croisa les bras et fit mine de bouder, je poussais un léger soupire et répondais à sa place.

- Voici Tweeny... mon meilleur ami, qui semble bouder... il n'aime pas que je lui crie dessus, mais il sait que je n'aime pas qu'il mange tous mes bonbons...

Il gardait position et ne lâchait rien, à chaque fois c'est pareil, quand je le laisse dans mon sac et que je ne veux pas qu'il sorte il s'occupe avec mes bonbons, même si en réalité il n'a pas besoin de manger. Asch connaissait maintenant mon pouvoir, c'est vrai qu'il n'était pas banal, voir une peluche parler et penser comme un être à part entière c'est original, bien sûr Tweeny n'était pas le meilleur exemple, mais il était unique en son genre.

-Je donne vie aux peluches, elles possèdent une personnalité qui leur est propre la plupart du temps, mais il leur arrive parfois d'être... un peu bizarre... tu as déjà vu une peluche qui voulait massacrer tes voisins ? Moi oui.

J'affichais un large sourire un peu gêné en me grattant la tête, ce n'était pas une des meilleures histoires, mais c'était un bon exemple de perte de contrôle. Bien sûr pour Tweeny c'est différent, il n'est pas comme ça, je n'ai jamais réussi à reproduire une telle création. Je n'allais pas partir dans des explications interminables, peut-être que ça ne l'intéressait pas et si je me souviens bien il a besoin de se rendre à l'administration. Le lapin regarda fixement Asch, puis de haut en bas pour l'analyser et il s'exclama.

-J'espère que tu vas trainer avec de jolies filles Kaito ! Car les mecs comme ça j'en veux pas !

Je m'étais un coup sur la tête de Tweeny pour l'étouffer au fond du sac, avant qu'il ne s'en aille complètement dans son délire, on entendit à nouveau un "Aie", il possède un véritable don pour m'attirer des ennuis, je regardais le jeune garçon en étant un peu gêné.

-Excuse-le... il est... il n'a pas toute sa tête... et il passe son temps à courir après les filles... je n'ai d'ailleurs jamais compris pourquoi. Dit, c'est quoi ton pouvoir à toi ?

Je réfléchissais sur mes derniers mots, c'est vrai après tout, pourquoi faisait-il toujours ça ? À chaque fois qu'on était en public il allait passer du temps avec les filles, elles le trouvaient trop craquant et le prenaient avec elles pour lui faire des câlins, lui il était aux anges, mais c'est moi qui devait aller le chercher à chaque fois. Du coup je ne voulais pas qu'il embête mon nouvel ami et même s'il devait bouder à nouveau après le coup que je lui avais mis, tant pis, je lui avais bien expliqué quelques jours avant, qu'il devait être sage dans la nouvelle école, j'aimerais bien me faire des amis. Pour vite passer à autre chose et parce que je suis très curieux, je m'empressais de demander à Asch quel était son pouvoir.

Une peluche qui boudait. Soit, quoi de plus normal? Vu à quel point les peluches étaient malmenés par des enfants de tout genre, ça ne devrait pas être trop étonnant. Presque pas. D'autant plus qu'elle mangeait des bonbons. Et qu'elle avait pas l'air très commode, peut-être pour compenser le côté gentil de Kaito? Du genre un double maléfique doté de super pouvoirs et qui voulait établir la suprématie du royaume des carottes.. Et voilà que Asch se remettait à délirer, comme quoi les sucettes sont mauvaises pour la santé. Il s'ébouriffa les cheveux d'une main, pour retrouver une suite logique dans ses pensées, et jeta le bout en plastique, seul vestige restant de la sucette. En rangeant l'autre dans son paquet de cigarettes, il essaya de voir si sa langue était devenu bleue. Après s'être tortillé quelques instants, il se ressaisit, comme pris en flagrant délit et répondit pour se donner une contenance.

Tweeny hum?

C'était presque.. mignon de les voir comme ça, à se chamailler, même si ce mot lui tordait mentalement les lèvres. Pour sa défense, ce n'était pas tous les jours qu'on voyait une peluche vivante. Il avait envie de la prendre pour l'examiner sous toutes les coutures, comme un gamin qui découvrait un nouveau jouet. De la voir s'agiter en râlant et en pestant. Ouai il allait l'embêter un peu, pour voir ses réactions, ce serait marrant.

-Je donne vie aux peluches, elles possèdent une personnalité qui leur est propre la plupart du temps, mais il leur arrive parfois d'être... un peu bizarre... tu as déjà vu une peluche qui voulait massacrer tes voisins ? Moi oui.

Donc en fait tu les animes mais tu ne les contrôles pas? Pas trop de problème avec ça?
Rien d'anormal pour lui à ce qu'une peluche ait envie de massacrer des gens, vu que ça lui arrivait tout le temps. Il rajouta plus bas pour lui-même : Nan mes voisins je les démolis seul.. Les yeux dans le vague un sourire étrange vint figer ses lèvres le temps qu'il se remémorait de vieux souvenirs. Ouai, il s'en était bien occupé de ses voisins, qui avaient osé racketté son petit frère. 3 semaines, c'est le temps qu'ils avaient passé à l’hôpital avant de déménager. Comme quoi la violence ne résout rien mais y contribue grandement.
Il s'enquit ensuite, toujours avec le sourire : Non jamais, et au final la peluche, elle les a massacré?

Et voilà que le lapin se mit à dévisager Asch. Si celui-ci osait le prendre de haut, il lui décollerait sa petite tête de peluche. Décidément Asch n'était pas au bout de ses peines, jugé par un lapin blanc aux oreilles bleues ! Apparemment celui-ci préférait les jolies filles, pervers pour quelque chose qui était sensé servir de défouloirs tout mignon tout doux aux petits enfants sauvages.
Asch dévisagea Tweeny à son tour et voulut l'attraper par les oreilles mais il arrêta son geste lorsque Kaito lui mit un coup sur la tête et le fit rentrer au fond du sac. *Bien joué petit, tu viens de sauver la vie -si on peut dire- à ta peluche.*Non pas qu'il était extrêmement susceptible -même si cela jouait un peu-, pour lui la peluche venait de lui manquer de respect, et ça s'était grave. Surtout venant d'un jouet pour enfant. Mais bon, Asch commenait à bien aimé Kaito et il se doutait que s'il détruisait sa peluche il ne serait pas très content.. Un avertissement suffirait.

-Excuse-le... il est... il n'a pas toute sa tête... et il passe son temps à courir après les filles... je n'ai d'ailleurs jamais compris pourquoi. Dit, c'est quoi ton pouvoir à toi ?

Pas de problème.. presque pas. Mister Tweeny c'est bien ça? Si tu t'avises de redire quoi que ce soit de désobligeant, je t'arrache les oreilles, t'éventres et sors chaque morceaux de laine que contient ton petit corps. Ce serait dommage.
Asch avait parlé d'une voix très froide, qui contrastait nettement avec l'ambiance assez décontractée d'avant. Ses yeux brillait d'une sombre promesse et il se permit un nouveau sourire, carnassier. Puis après son comportement changea brusquement, quand il pensa que le message était bien passé, et il enchaîna d'une voix neutre et amusée :

Il aime les filles hein? Pas toi?.. Pour ce qui est de mon pouvoir, je ne te le dirais pas, tu risques d'être effrayé ~

Moui bon son pouvoir était tout sauf effrayant mais il avait envie de s'amuser, et de ne pas se dévoiler tout de suite. Puis pour l'image, un psychopathe qui soignait des gens ça ne le faisait pas trop.. Au pire si Kaito insistait il pouvait toujours lui raconter des cracks, comme tirer des rayons lasers avec ses yeux, ou une force de superman.. Enfin, il lui sourit d'une manière qui se voulait gentille pour montrer qu'il n'était plus fâché. Versatile. C'était un bon mot pour le décrire. Il changeait souvent rapidement de caractère, modifiant les expressions, le langage corporel et la voix naturellement. Après avoir réfléchi quelques instants, il se rappela la raison initiale qui l'avait poussé à parler au petit bonhomme. Il était perdu.

Au fait tu pourrais me conduire à l'administration?

Tweeny avait encore frappé ! Je le voyais bien chez Asch que les paroles de ma peluche l'avaient dérangé, moi aussi j'aurais mal réagis après ça, mais il n'est pas méchant, il est un peu comme mon nouvel ami, il fait les gros durs, mais en réalité il a un bon fond, même s'il est vrai que ce lapin était resté assez tranquille sur le coup. La vérité sur mon pouvoir c'est que je ne les contrôlais pas toujours, mais la plupart du temps ils n'en font qu'à leur tête et j'ai même du mal à annuler le pouvoir.

-Je ne les contrôles pas toujours, la plupart du temps ils agissent tout seul, mais ils ne me font jamais de mal... en plus je n'aime pas m'en servir comme arme ou bouclier... les pauvres... Je préfère qu'ils jouent avec moi !

Je m'apercevais que je parlais beaucoup, un vrai moulin à parole, j'espère que ça ne dérangeait pas le garçon, je ne le faisais pas exprès, je n'arrivais pas à m'en empêcher ou même à m'arrêter.
La menace du jeune garçon à l'encontre du lapin me fit sourire, si c'était une de mes créations farfelu qu'il m'arrive de faire, je ne doute pas des propos d'Asch, mais là il s'agissait de Tweeny, sans doute la meilleure peluche que j'ai animé, on ne le déchire pas comme ça lui, il n'est pas invincible bien sûr, mais il faut une force de titan pour lui arracher les oreilles et l'éventrer, je m'apprêtais donc à l'expliquer à mon ami, vu qu'il ne semblait pas décidé à me dire son pouvoir, autant changer de sujet, si ça fait peur je ne veux pas être tenté et insister pour le regretter ensuite.

-Ne le prend pas mal... mais Tweeny n'est pas comme les autres peluches que j'anime parfois, les autres se détruise facilement, c'est pour ça que mes voisins sont toujours là, mais lui... c'est différent, il est ultra résistant ! Il en a pas l'air comme ça, mais en plus, il ne se laisse pas faire et il est très très trèèès rancunier...

Je parlais en connaissance de cause, plus d'une fois il m'avait fait payer ce que j'avais pus lui faire et même s'il l'avait mérité. Je voyais Tweeny sortir la tête du sac et tenter de faire une grimace, mais ce n'est pas facile pour une peluche, après cela il s'installa confortablement dans le sac, comme s'il était dans un hamac et commençait à somnoler.
Malgré tout je ne pouvais m'empêcher de repenser à ce qu'il avait dit... les filles ? Pourquoi je m'y intéresserais... je ne vais pas aller regarder sous leur jupe, en plus je ne sais même pas si elles savent jouer à cache-cache, si elles y arrivent et aiment les bonbons, peut-être que je pourrais reconsidérer la question.

-Les filles... Tweeny passe son temps sous leur jupe ou à les draguer, moi je veux juste jouer et manger des bonbons, donc que ce sois une fille, un garçon ou une grande personne... bah peu importe, ça me va.

Ce n'était pas plus compliqué que cela et je laissais les choses comme ça, pour quelle raison j'irais chercher autre chose ? Je ne suis pas comme Tweeny moi, je suis Kaito !
L'administration ? Aaaah oui, j'avais complètement oublié avec tout ça, je réfléchissais un instant en regardant ou pouvait être cet endroit, puis je m'élançais au hasard sans le montrer, avec plein de confiance et je m'apprêtais à m'enfoncer dans les ténébreux couloirs... non, les mystérieux couloirs, les ténèbres ça fait peur. Après quelques pas je me retournais vers Asch avec un grand sourire.

-Allez suit-moi, c'est par ici que ça se passe... je connais ce lieu comme ma poche, alors va aller... à l'administration, c'est parti !

Je faisais preuve d'un grand enthousiasme, j'étais content de guider mon ami, même si je ne savais pas vraiment où on allait, mais avec de la chance je vais peut-être réussir à l'impressionner et à trouver le chemin, dans le pire des cas ce n'est pas grave, on sera perdu et alors, ce ne sera pas ma première fois. Je ramassais quelques bonbons au fond de mon sac pour la route, ma sucette était déjà terminée, je remontais ma capuche pour l'afficher à nouveau, j'étais beaucoup plus mignon comme ça.

Ainsi Kaito ne contrôlait pas vraiment ses peluches, ce qui était en quelque sorte, bien plus dangereux. D'ailleurs même si celui-ci avait déclaré les considérer comme des camarades de jeux, il avait évoqué la possibilité de s'en servir comme armes. Certes la carrure du petit bonhomme n'était pas très impressionnante, mais une peluche enragée pouvait peser dans la balance, et Asch était un peu déçu que la peluche n'ait pas au final massacré les voisins, histoire d'avoir un petit aperçu de leur force. Mais c'était sans doute un mauvais souvenir, aussi il n'insista pas. Il se demanda alors si les pouvoirs qu'ils possédaient étaient liés d'une manière ou d'une autre à leur caractère, ou aux désirs les plus profonds. Après tout, lui voulait sauver son frère, et voilà qu'on lui donnait la possibilité de guérir.. Pour ce qui était de Kaito peut-être que son pouvoir était apparu suite à un manque d'affection ou de solitude? Il aurait bien aimé cerner l'origine des pouvoirs, pour saisir un peu de leurs essences. Il faudrait qu'il pense à vérifier si le pensionnat ne faisait pas des recherches là-dessus. Pendant sa réflexion, Kaito avait continué de parler, tout en évitant soigneusement de remettre le sujet de son pouvoir sur le tapis, la manœuvre d'esquive avait donc réussi. Ce n'était pas qu'il ne faisait pas vraiment confiance au garçon, mais le savoir c'est le pouvoir, et les gens étaient souvent différents de ce qu'ils prétendaient, aussi que le gentil petit garçon se révélait plus tard être un dangereux psychopathe ne l'aurait pas trop surpris. Et puis l'histoire des pouvoirs changeait la donne. Il se rendit compte alors qu'il était obsédé par ça, sans doute parce qu'il n'arrrivait pas à tâter le terrain sur lequel il évoluait. Soit, tant pis, il aimait le risque et les imprévus.

-Ne le prend pas mal... mais Tweeny n'est pas comme les autres peluches que j'anime parfois, les autres se détruise facilement, c'est pour ça que mes voisins sont toujours là, mais lui... c'est différent, il est ultra résistant ! Il en a pas l'air comme ça, mais en plus, il ne se laisse pas faire et il est très très trèèès rancunier...


Alors c'est comme ça?.. Mais tu ne devrais pas pour autant te laisser faire par une peluche au sale caractère.

Il répondit à la grimace ou plutôt la drôle de tête que faisait le lapin par un sourire qui en disait long -décidément il souriait beaucoup aujourd'hui- etl e regarda retourner dans le sac, satisfait. Mais voilà qui confirmait ses doutes, ainsi la peluche n'était pas si fragile que ça. Asch sentit le poids du couteau de combat attaché à son mollet gauche, soigneusement dissimulé par les replis de son jean, et l'envie de tester si la peluche résistait aux armes blanches se fit forte. Encore une fois il parvint à maîtriser ses instincts pas très commodes et choisit d'attendre plutôt un moment où Kaito serait en danger pour la voir à l’œuvre. Ce qui n'était en soi pas très sympathique non plus, mais il avait l'air de savoir se défendre tout seul comme un grand alors..

La perversité du lapin avait atteint un nouvel horizon. C'était assez drôle de constater la différence entre l'innocence du garçon et l'attrait du lapin pour les filles, qui allait jusqu'à les draguer ou regarder sous leurs jupes. Tweeny devait avoir un succès certain du moins auprès de la majorité des filles qui adoraient les trucs mignons et colorés. Il n'avait soit dit en pensant jamais compris pourquoi, ça devait être rentré dans leurs fonctions de base au départ, à côté de jouer à la marelle et pleurer pour rien. Même si il savait que c'était des préjugés, il n'y avait pas de fumée sans feu et bien souvent à son grand désarroi les clichés se vérifiaient assez souvent. Mais sans doute pas ici, où devait se regrouper pas mal de gens bizarres. Il décida de taquiner un peu Kaito, qui semblait loin de toutes considérations d'adultes, pour voir ses réactions :

T'es sûr que t'en profites pas un peu? Après tout ça te fait une bonne raison de les aborder.. Tweeny c'est peut-être ton éclaireur..

La mission initiale avait repris ses droits et Asch emboîta le pas à un Kaito décidé, qui s'engouffrait avec entrain dans les couloirs. Ceux-ci étaient plongés dans une sorte de demi-obscurité, et Asch appréciait cette ambiance, il avançait tranquillement, à grandes avancées pour ne pas non plus se faire distancer, le sac toujours sur une épaule et les sens en alerte, on ne savait jamais ce qu'on pouvait croiser au détour d'un couloir. Comme Kaito avait remis sa capuche, il avait l'impression d'évoluer dans un univers fantasmagorique, dans un remake de Alice in Wonderland (version trash bien sûr), sauf qu'il remplaçait Alice, et qu'un chat humanoïde faisait office de lapin (quoiqu'il y avait Tweeny aussi, mais mieux valait ne pas le prendre en compte). Au bout de plusieurs minutes à évoluer dans des couloirs identiques, aux portes qui se ressemblaient toutes, et après avoir acquis la quasi-certitude qu'ils tournaient en rond, Asch se décida à questionner, tout en ouvrant des portes au hasard :

T'es sûr que tu sais où tu vas?

Même s'ils étaient perdus, au final cela ne le dérangeait pas trop, il n'avait jamais aimé tout ce qui était de l'ordre de la paperasse, et le fait d'arriver en retard ne le gênait nullement. D'autant plus qu'il en profitait pour découvrir les lieux, même s'il n'avait pas un très bon sens de l'orientation et que son "guide" semblait aussi doué que lui. Note pour plus tard : trouver un plan ou s'en dessiner un, parce que le pensionnaire était un vrai labyrinthe.

Des couloirs... des portes... encore des portes... je tourne en rond où je rêve ? Ce n'est pas possible j'étais persuadé que c'était la bonne route, si jamais Asch s'en aperçois ce n'est pas bon pour moi, je vais passer pour un menteur. Bon pensons à autres choses, on va bien finit par trouver ce qu'on cherche ce n'est pas si grand que cela en réalité, c'est juste que tous les couloirs ce ressemble.
J'étais sortis de mes pensées lorsque j'entendis la voix du garçon, moi en profité un peu ? Comment ça... je ne vois pas pourquoi, même si c'est vrai qu'on peut facilement s'imaginer des trucs, mais je n'ai pas besoin de ça pour demander si elles veulent jouer avec moi, donc je ne me sers pas de Tweeny... si ? Non, je ne crois pas, enfin j'en suis sûr ! Il avait de drôles d'idées, je ne comprenais pas tout, mais ce n'était pas grave, malgré ce côté un peu taquin, il reste sympa et c'est cool ! Je me devais de lui répondre, sinon il allait s'imaginer un tas de choses et ça je ne veux pas, du coup tout en avançant dans les couloirs je lui disais.

-Bah... non, je ne profite pas, si je veux aller voir les gens je n'ai pas besoin de lui... surtout qu'à chaque fois que je dois le récupérer et qu'il y a un groupe de filles... elle me garde des heures avec elle, en me trouvant craquant...

Je soupirais, même si j'aimais bien attirer l'attention il y avait des limites, des "Ooh qu'il est mignon" "Je veux le garder !" ou encore des "Non ! Il est à moi !" c'est lassant à la longue, je ne suis pas un jouet moi, je suis une personne, surtout qu'à chaque fois elle passe des heures à me regarder et à parler, moi je m'ennuie, je préfère jouer.
Il me posait un tas de questions sur mon pouvoir, il semblait très intéressé et je le comprenais, c'est super classe comme pouvoir, je suis certain qu'il n'y en a pas d'aussi cool ici, mais peut-être des plus effrayant par contre... du moment qu'il ne fait pas noir, moi ça me va.

-Tu t'intéresses beaucoup à mon pouvoir... tu le trouves cool c'est ça ? Moi aussi ! Même si la plupart du temps les peluches triches à cache-cache...Mais si tu as des questions, n'hésite pas.

Elles se cachaient dans des endroits hors d'atteinte et vu qu'elles étaient trop petites je ne les voyais pas toujours, c'était agaçant, mais bon je m'amusais quand même à chaque fois.
Bon ceci n'arrange pas mon problème j'ai beau chercher partout, je ne trouve pas ce que je cherche, du coup j'accélérais un peu le pas en entendant Asch, il ne fallait pas qu'il découvre que je ne connais pas ce lieu, pour quoi je passerais moi après... D'un coup, devant moi une porte pas comme les autres, je me poste devant et je regarde le garçon avec un large sourire.

-Tu vois je sais où je vais ! Regarde... un... deux... trois... TADDAAAA...

J'ouvrais la porte et je pris de plein fouet... une attaque de balais, c'était un banal placard à balais, mal ranger en plus, je me tenais la tête, c'est que ça faisait mal. Bon, ce qui est sûr c'est que ce n'est pas ici, par contre je passe pour le roi des imbéciles, alors autant rectifier les choses et lui dire tout de suite la vérité, il sera peut-être clément et me pardonnera ce petit écart. Je le regardais en souriant, toujours en me tenant la tête, puis je lui dis d'un ton amusé.

-Tu sais quoi ? Ils ont dû déplacer le bureau... dans l'ancien plan c'était ici... enfin je crois... Bon peut-être que je ne sais pas vraiment où se trouve le bureau d'administration... je crois même que je ne sais pas où on est... je suis là depuis quelques jours...

Je baissais la tête et jouait avec mes doigts, je ne savais pas trop ou me mettre sur l'instant, à vouloir faire mon intéressant on s'étaient perdus et je ne savais pas du tout où on se situait, ils ne peuvent pas mettre des indications ? C'est plus simple avec de gros panneaux qui clignote et c'est plus joli aussi, ça évite de se perdre et... et puis c'est mieux.
J'espérais qu'il ne m'en voudrait pas, je commençais à l'apprécier et c'était mon premier copain ici, donc je ne voulais pas le voir partir en courant après la petite boulette que je venais de faire.

Alors Kaito était un petit playboy, hum? Rien de bien étonnant, si on suivait les règles de la kawai-itude d'un point de vue féminin. Surtout qu'en se trimballant avec une peluche et un sac empli de bonbons il avait de quoi attendrir nombre de ces dames. Asch se demanda s'il essayait de les faire jouer avec elle ou s'il avait renoncé à cette idée, et qu'il se contentait d'extirper son lapin de la cohorte. Ça devait être lassant sans doute à la longue. Lui-même avait pris pour habitude de rembarrer d'office celles qui tentaient de s'approcher trop près, car une femme se devait d'avoir du caractère -mais pas trop non plus-. Bref là n'était pas la question. Bon sa taquinerie n'avait pas fonctionner, tant pis ou tant mieux, il était déjà passer à autre chose. Des questions sur son pouvoir? Il en avait plein, trop même, mais il n'allait pas le bombarder non plus.

Ça m'intéresse en effet.. Tu joues à cache-cache avec elles? Mais elles ne sont pas obligées de rester près de toi? Tu peux en animer combien à la fois? Elles ont toute une personnalité différente?

Ouai bon ça suffira pour le moment. De toute manière, si ils étaient bien perdus comme ils le redoutaient, ils auraient amplement le temps de parler d'avantages. D'ailleurs Kaito accélérait le pas, comme s'il voulait lui prouver le contraire, peut-être qu'il savait où il allait finalement. Ou pas. Voilà qu'il venait d'ouvrir fièrement.. un placard à balais. Apparemment il avait joué à quitte ou double, et perdu. Mais à le voir se tenir la tête suite à l'attaque -féroce- des-dits balais, Asch n'avait pas vraiment envie de l'engueuler ou de le bousculer pour ça. Après tout, ça arrivait à tout le monde de se perdre.. Puis malgré son sale caractère Asch avait tout de même un certain code moral, et bien que celui-ci transcendait toutes notions de bien ou de mal, et qu'il ouvrait la porte à pas mal d'abus et de laisser aller, si frapper une fille ne le gênait pas outre mesure, il se sentait extrêmement coupable lorsqu'il s'en prenait aux petits, et même si Kaito devait être assez grand, il appartenait quand même à cette catégorie. Donc non Asch n'allait pas lui gueuler dessus ni essayer de le traumatisé, s'il n'avait pas eu peur de ne pas y arriver il aurait même bien tenté de lui soigner sa tête à la place, mais comme cela n'avait pas l'air trop grave.. Et il l'observait, souriant, entrain de raconter des mensonges que même un professeur d'anglais n'aurait pas avaler -pourquoi un professeur d'anglais? La question serait plutôt et pourquoi pas-.

Oui ça doit être ça, le bureau devait avoir envie de changer d'air.. Alors toi aussi t'es nouveau, hum? C'est comment ici? T'as rencontré des gens? Le proviseur?.. Pas trop dur de quitter la famille?

Asch avait décidément soif de connaissance, ce qui n'était peut-être pas mauvais en soi, mais il espérait quand même que Kaito voudrait bien répondre, sauf la partie sur la famille, qui était sans doute un peu trop personnelle. Mais perdu dans ce nouvel endroit, avec pour seul compagnie cet étrange personnage qui ressemblait un peu à son frère et qui donc forcément lui était plutôt sympathique, il ne voyait rien d'autre à faire à part parler, ou défoncer toutes les portes dans l'espoir de trouver la bonne, ou tout du moins une personne qui pourrait leur indiquer le chemin. Car il avait désormais la certitude que le sens d'orientation de Kaito était du même genre que le sien, pour le meilleur et surtout pour le pire.

On fait quoi? On retourna à l'accueil -si tant est qu'on en soit capable-, on défonce les portes, on reste juste là?

Asch se doutait que retourner à l'accueil serait sans doute aussi difficile que trouver l'administration. Quelle idée de faire des couloirs qui se ressemblaient tous aussi. Mais s'il avait poser la question c'était qu'au fond ça lui était égal. La situation n'avait rien de préoccupante, ils pouvaient même passer la journée à errer.. Après tout ils allaient bien passer trois ans dans cet endroit alors.. Seul problème, ils étaient bientôt à court de sucettes et la nuit allait bientôt tomber. L'envie de fumer le prit, mais il ne transportait plus de cigarettes depuis longtemps. Il se demanda s'il ne ferait pas mieux de graver une petite croix à chaque endroit où ils passaient, pour se repérer, même si les responsables du lieu risquaient de ne pas apprécier.

Pfiou il ne m'avait rien dit, heureusement, sinon je redoute le pire dans ce genre de situation. Ce n'était pas réellement de ma faute, s'ils indiquaient mieux, on ne se perdrait pas, mais je l'ai déjà dit ça je crois. En revanche, j'avais vu juste, mon pouvoir l'intéressait, au début les questions était amusante, mais lorsqu'il me dit la dernière mon regard se perdait dans le vide, j'étais comme aspiré par un passé que je voulais effacer, bien sûr ce n'était pas de sa faute et dans le fond la question ne me gêne pas, c'est juste que je ne contrôle pas toujours ce que je pense, du coup parfois il y a de mauvaises choses qui me traverse l'esprit.
Bref, je n'allais pas sombrer dans la déprime pour si peu, je n'étais pas comme ça, j'ai promis il y a longtemps que j'allais continuer de sourire. Je regardais à nouveau mon camarade en souriant, afin de faire oublier ma petite absence, puis je pris une grande inspiration pour lui répondre.

-Bah généralement quand ça se passe bien elle reste près de moi... d'après Tweeny c'est lié à mon caractère, mais lorsque je perds le contrôle, elles ne restent pas toujours, mais elles ne peuvent pas aller bien loin... J'en anime généralement cinq ou six pour jouer à cache-cache ou d'autres jeux... mais un jour... je suis monté bien plus haut...

Je me rappelais l'espace d'un instant de ce triste jour, mon regarde se perdait dans mes chaussures cette fois, c'était peu de temps avant mon départ et la colère m'avait submerger et le nombre que j'avais réussi à animer était presque effrayant, surtout qu'elle suivait mes sentiments, mais je ne les ai pas tenus longtemps puisque je me suis évanoui, je vais éviter cette histoire, ce n'est pas intéressant.
Je reprenais aussitôt mon sourire, mais j'avais l'air un peu idiot à changer toutes les minutes d'attitude, du coup je secouais un bon coup la tête et je sortais de nouveau bonbon de mon sac, un sachet complet, mais il ne me restait plus grand-chose, peut-être deux paquets, je ne vais quand même pas utiliser la réserve de survie... noon je vais y aller doucement. Je tendais le paquet vers Asch avant de continuer à lui répondre, car il reprenait les questions, il était très curieux, mais ça me plaisait, j'aime bien parler avec les gens, mais je sais bien qu'au bout d'un moment ils en ont marres de me parler.

-Quitter ma famille n'a pas été dure, puisque j'étais partis de chez moi quelques jours avant que je sois contacté pour me rendre ici. Sinon je n'ai pas croisé grand monde ici, en tout cas tu es la première personne avec qui je parle réellement... Tu es mon premier ami ici et je te trouve cool.

J'affichais un large sourire, généralement lorsque je me sens bien avec quelqu'un je me sens comme obligé de lui dire, pour qu'il ne se pose pas la question et même si ce n'est pas toujours réciproque pour les gens ce n'est pas grave, moi je préfère être franc avec eux. À mon tour je me posais des questions sur lui, sa curiosité envers moi me donner envie de savoir des choses sur lui, mais peut-être préférait-il ne pas s'étendre sur lui-même... pas grave je tente le coup, ça ne doit pas être si dur.

- Dis-moi... pour toi c'est comment d'arriver ici ? Et puis, toi aussi je suppose que tu as dû quitter ta famille... moi c'était peut-être simple, mais pour toi ça doit être différent... ne te sent pas obligé de répondre surtout... je veux pas être indiscret... mais si on doit défoncer toutes les portes pour trouver la bonne... autant discuter un peu...

Je cherchais mes mots, je bafouillais, j'étais un peu gêné de lui demander tout ça, peut-être que ça va réveiller de mauvais trucs en lui et qu'il va être triste, mais j'avais bien aimé l'idée de défoncer les portes une à une pour trouver la bonne, c'est comme un jeu non ? Ce n'est pas bien méchant et puis on est nouveau en plus et puis ils ne vont pas me punir pour si peu, je ne suis pas méchant !

Asch vit le malaise qui parcourut l'espace d'un moment le visage du jeune garçon. Ainsi Kaito avait des problèmes avec sa famille, sans doute en partie liés à la découverte de son pouvoir, et comme beaucoup d'autres jeunes ici, du moins c'était ce que Asch pensait. Ce qui était assez drôle vu que pour lui les choses avaient tourné différemment, et qu'il s'était mis à croire en sa "famille" lorsqu'il les avait quitté. Après tout il n'avait pas le choix, vu qu'il leur avait confié son frère, soit ce qui importait le plus pour lui. Mais pour en revenir à Kaito, celui-ci fit un effort pour répondre, bien que la question soit assez personnelle. Il souriait, mais d'un sourire un peu triste, et un peu forcé, comme celui qu'on faisait à une personne proche quand tout allait mal, un sourire d'espoir englouti dans les ténèbres. Peut-être que Asch exagérait mais il avait l'impression d'avoir réveillé une douleur sourde, emplie de souvenirs. Mais Kaito souriait. Il avait pas mal de caractère apparemment, et n'avait sans doute pas eu une enfance facile non plus.

D'abord la réponse la plus facile, sur les peluches. Cinq ou six à la fois, sans beaucoup d'effort apparent, c'était un beau palmarès. D'autant que ce n'était sans doute pas toutes des peluches de la taille de Tweeny, et Asch se demanda s'il possédait une peluche géante, monstrueuse. Encore beaucoup de questions en somme, mais sa soif de curiosité était un peu rassasiée. Il tiqua sur la fin de la phrase.

Un jour? Que s'est-il passé? Si c'pas trop indiscret..

Kaito semblait enclin à discuter, peut-être accepterait-il de lui raconter. Un coup il souriait, la fois d'après il tirait la gueule, il avait l'air de s'en passer des choses dans la tête du petit bonhomme. Cela ne dérangeait pas Asch outre mesure, qui avait l'habitude lui aussi de virer d'un extrême à un autre. Et voilà que Kaito lui tendait un paquet de bonbons, il n'était pas du tout ce qu'on pourrait appelé un égoïste, partageant naturellement ses possessions sans qu'on ne lui demande rien. Cela étonnait beaucoup Asch, qui avait grandi dans la rue où rien n'était gratuit et qu'il fallait se battre pour obtenir ce qu'on voulait. Kaito offrait un nouveau charme particulier, qui donnait sans retenue bonbons et gentillesse. Un élément rare en somme, même s'il devait avoir lui aussi sa part d'ombre. Mais pour le moment Asch était conquis, et il ouvrit le paquet d'un geste sec, en sortit un bonbon qu'il fourra aussitôt dans sa bouche avant de lui rendre son paquet.

-Quitter ma famille n'a pas été dure, puisque j'étais partis de chez moi quelques jours avant que je sois contacté pour me rendre ici. Sinon je n'ai pas croisé grand monde ici, en tout cas tu es la première personne avec qui je parle réellement... Tu es mon premier ami ici et je te trouve cool.

Il avait vu juste, Kaito et sa famille n'étaient pas exactement en ce qu'on pourrait appeler bons termes, mais il semblait le supporter assez bien, du moins en apparence. En ayant le sentiment d'avancer sur une pente glissante, il se permit une autre question sur sa famille. Il apprit aussi qu'il était la première personne avec qui Kaito parlait, et que celui-ci le traitait comme un ami. Malgré le fait qu'ils aient passé très peu de temps ensemble, cette pensée ne le rebuta pas, et ce fut alors qu'il comprit. Kaito avait le même don que son frère, celui de l'apaiser, une influence positive qui lui ôtait l'envie de parler mal et d'agresser les gens, son comportement habituel, de peur de décevoir ou de devenir une source de frayeur. A peine arrivé et voilà qu'un gamin le chamboulait, ça commençait bien.

Et ta famille, ils savent que tu es ici? Ils ne risquent pas de s'inquiéter?.. Ami hein? Je suppose.. T'es assez cool aussi en fait peluche sur pattes.

Peluche sur pattes, ça faisait la deuxième fois qu'il le disait, mais il l'aimait bien, c'était comme un surnom gentil. Voyant que la discussion continuait, il se laissa glisser au sol, dos contre le mur, et posa son sac par terre. Il sourit devant les efforts de Kaito pour le questionner à son tour, mais au lieu de l'envoyer balader ou de lui mentir, Asch se sentit forcé de répondre, après tout le gamin avait été honnête avec lui, et c'était donnant-donnant. Mais il n'avait pas envie d'évoquer son passé non plus, de un parce que ça ne regardait que lui, et de deux parce qu'il ne voulait pas qu'on s'attendrisse ou qu'on le juge là-dessus. Il s'ébouriffa les cheveux d'une main (tic quand il était gêné), reprit un bonbon et tenta de répondre aux questions après avoir consciencieusement mastiquer le bonbon.

Ici ou ailleurs, ça n'a pas beaucoup d'importance pour moi. Pour ce qui est de ma famille, ça a été encore plus simple que pour toi j'imagine.. Je suis parti parce que je le devais. et j'ai menti au fait, mon pouvoir n'a rien d'effrayant, je peux guérir, certes pas grand chose pour le moment..

Chez lui, il était grillé. Même si ses parents n'avaient aucune idée de son pouvoir, s'il refaisait surface son ancien gang se ferait un plaisir de lui mettre la main dessus et de récupérer leur argent, par tous les moyens possibles. Or cet argent son frère en avait besoin. D'ailleurs il avait un peu menti malgré lui là-dessus, son frère lui manquait beaucoup -la preuve il n'arrêtait pas d'y penser- mais s'il avait dit ça c'était non par mauvaise foi mais parce qu'il pensait que cela devait être encore plus dur pour Kaito. Pour chasser le passé et la drôle d'atmosphère qui s'était installée, Asch se leva souplement en récupérant son sac au passage qu'il remit sur ses épaules, et il enfonça la porte en face de lui avec entrain -qui n'était pas fermée à clés-. La pièce ressemblait à un petit bureau sans identité, avec une plante en pot.

C'est pas ici non plus apparemment, mais c'est toujours mieux qu'un placard non? Autant s'activer tout en parlant, et qui sait on trouvera peut-être..

Dit-il avec un sourire, tout en se tournant vers la porte suivante qu'il enfonça d'un grand coup d'épaule -heureusement la serrure était vieille et peu solide-. L'épaule un peu douloureuse, il s'aperçut que ce n'était toujours pas la bonne pièce et continua d'avancer avec un entrain qui détonnait sur le ton presque sérieux de la conversation.

Je parlais trop, beaucoup trop... la preuve je dis tellement de choses que Asch me pose des questions gênante... ce n'est pas le fait de lui expliquer, mais c'est plutôt que ce n'est pas le genre de souvenirs que j'aime raconter. Ce côté sombre en moi, personne ne devrait le connaitre, je préfère l'image du gentil p'tit garçon un peu excentrique, mais je n'allais pas le laissa là comme cela avec ses questions, je réponds toujours lorsqu'on me demande et même si j'ai peut-être tort de raconter ma vie à quelqu'un que je viens de rencontrer je m'en fiche.

J'étais pensif, encore perdu dans mes pensées en essayant de me rappeler ce jour, qui n'était pas si vieux, mais que j'avais laissé dans un coin de ma tête, je cherchais la façon la plus claire pour lui expliquer, je ne voulais pas qu'il me voit triste à cause de ça.

-Dans ma chambre j'avais en tout 39 peluches... j'ai réussi à toutes les animés, mais ça n'a pas duré longtemps... je me suis évanoui...

Je marquais une légère pause, il avait posé une seconde question avant que je lui réponde pour la première et toujours dans le même genre, mais je me rassurais en me disant que s'il s'intéresse à moi c'est qu'il m'aime bien, du coup je n'avais pas de raison pour ne pas lui répondre et je suis trop gentil pour mentir ou esquiver la question, peut-être que "pas douer" serait plus juste.

-Ce jour-là c'était le jour de mon départ... mes parents voulaient se débarrasser de moi, car j'étais un monstre à l'heure yeux... après leur annonce, lorsqu'ils ont quitté la chambre un sentiment de colère m'a envahi... à ce moment-là je ne contrôlais plus rien et elles se sont toutes animés... je n'ose pas imaginer ce qui se serait passé si je n'avais pas perdu connaissance...

Je me serrais fort mon bras et je fuyais le regard du jeune garçon pendant que je lui expliquais, je ne voulais pas qu'il voit mes émotions à ce moment-là, du coup je mettais ma main devant mes yeux, mais dans la seconde d'après le sourire me revenait aux lèvres et je reprenais mon air joyeux comme si rien ne s'était passé. Je sais, c'est nul comme technique, surtout qu'il n'est pas bête, mais ce n'est pas la fin du monde de raconter cela après tout.

Alors, comme ça son pouvoir à lui permet de guérir ? Ce n'est pas effrayant, mais c'est super cool quand même, moi qui me blesse tout le temps en jouant ça me serait super utile, je pourrais me réparer aussi vite que je me suis blessé et ça m'éviterais un tas de larmes inutiles ! Son histoire semblait un peu plus joyeuse que la mienne, de mon côté les souvenirs était trop fort, certain un peu douloureux me hantait à nouveau, je ne devais pas craquer, je dois sourire et être joyeux en toutes circonstances. Je suivais le garçon qui semblait s'amuser à enfoncer les portes, mais d'un coup je m'arrêtais, la tête dans mes chaussures, je ne voulais pas, mais vraiment pas et c'était plus fort que moi ce sentiment de tristesse qui me prend, depuis quand je n'ai pas ressenti ça ? Je souris depuis tellement longtemps. Je sentais le regard du garçon qui avait sans doute remarqué mon arrêt et je n'allais pas rester là à regarder mes chaussures, je devais dire quelques choses.

-Désoler... je... certains souvenirs encore frais on refait surface... je... la plupart du temps je souris et je suis content, mais là c'est pas facile... désoler... il y a des choses pas bonnes au fond de moi... comme si... tu mangeais un bonbon qui était excellent, mais lorsque tu croques dedans et que tu atteints le coeur... c'est pas bon...

Je bafouillais et je perdais mes moyens, en un instant j'avais oublié mon sourire, il s'était effacé de mon visage, mais je ne voulais pas, je me sentais bien juste avant, peut-être que je suis un peu malade à cause des bonbons ? Non, sans doute à cause de toutes les questions auxquelles je suis incapable de ne pas répondre... Pourquoi je lui raconte tout ça moi ? Il n'en a rien à faire de tout ça, en plus je gâche l'ambiance avec mes histoires...

Je me perdais dans mes pensées, je ressemblais à un enfant qu'on venait de gronder, qui était triste même si deux secondes avant il riait, lorsque soudain sortis du sac, Tweeny bondit et s'accrochât à ma capuche qui me recouvrait presque tout le visage, il me murmura quelque chose que Asch n'avait sans doute pas entendu et je me mis à rire, il savait comment me remonter le moral. Il retournait dans mon sac, sans même jeter un coup d'œil à mon camarade, je regardais à nouveau Asch en souriant et je reprenais la marche avec lui. C'est bon les mauvaises choses sont passé, je suis de nouveau moi-même et je vais le rester, j'espère juste ne pas avoir inquiété mon nouvel ami, je vais quand même pas passer pour un déprimé ! Je suis Kaito, alias Candy Boy ! Alors je souris, je rigole et je m'amuse.

Il fallait qu'il arrête avec ses questions. Kaito semblait de plus en plus mal à l'aise, mais c'était comme s'il se forçait à répondre, comme s'il était trop honnête pour mentir ou détourner la conversation. Ça gênait un peu Asch qui ne voulait pas l'obliger, mais dans le même temps il en apprenait pas mal sur le jeune garçon et ça lui plaisait. Ainsi Kaito pouvait animer 39 peluches? C'était énorme et un peu inattendu de sa part, vu qu'il semblait assez frêle à première vue, et même s'il s'était évanoui après, Asch le considéra avec un peu plus de respect. Il était doué, avant même d'avoir commencé les cours ici, qu'est-ce que ça serait quand il aurait la parfaite maîtrise de son pouvoir.. Asch se sentait un peu à la traine, avec son don qui ne marchait pas tout le temps, et dont il ne connaissait même pas encore les limites.. Sans doute cela était-il dû à sa découverte récente, mais Asch était encore plus déterminé à travailler dur pour apprendre à s'en servir. Même si l'exploit de Kaito semblait lié à un mauvais souvenir, sans doute sous le coup d'une forte émotion. Ce qui se confirma lorsque Kaito reprit après une petite pause, et qu'il se livra. Sa famille avait essayé de se débarrasser de lui, c'était foutrement moche. Surtout à un petit bonhomme aussi sympathique et pas très vieux. Cela avait dû être un véritable coup dur pour lui, le traiter de monstre était hautement exagéré, et presque criminel venant de sa propre famille. Il entreprit de le rassurer, comme pour lui montrer qu'ici ça n'arriverait plus, qu'il pourrait sourire naturellement et non en se forçant. Son coeur se serra un peu lorsqu'il vit Kaito se cacher les yeux d'une main, comme pour refouler des sentiments trop poignants qui brisaient sa carapace de fausse gaieté.

39 d'un coup? Je trouve ça plutôt cool, c'est impressionnant même ! Et si ta famille voulait se débarrasser de toi, et ben c'est qu'ce sont des gros cons, et qu't'as rien à faire avec eux. J'suis sûr qu'ici tu rencontreras plein de gens sympas, alors t'inquiètes pas trop okay?

En voulant le faire se sentir mieux, il en avait peut-être rajouté une couche, en insultant ses parents, mais c'était sorti tout seul et il espérait que Kaito n'allait pas se fâcher ou se refermer sur lui-même. Il voulait juste lui dire -de manière certes un peu maladroite, mais réconforter les gens n'était pas du tout son fort- qu'il tisserait sans doute des liens ici, qui ne remplaceraient sans doute pas l'amour familial mais qui l'aiderait à avancer. Asch n'en doutait pas, au vu de la personnalité de Kaito. Il se demanda si celui-ci se sentait seul parfois, même entouré de toutes ses peluches.

Tandis qu'il enfonçait les portes, il remarqua du coin de l'œil Kaito qui le suivait avec une légère distance. Soudain celui-ci s'arrêta et se mit à fixer ses chaussures. Ce n'était pas normal, aussi Asch s'arrêta à son tour et se tourna vers lui d'un air interrogatif. Il ne semblait pas en mener large, et qui semblait d'un coup très triste, comme si le poids des questions et des souvenirs l'avait fait replonger dans son passé. Asch pesta intérieurement, c'était de sa faute, quelle idée d'être aussi curieux et de forcer un pauvre petit gars à raconter sa vie? Et voilà que celui-ci se comparait à un bonbon au cœur pas bon, comme s'il avait peur de lui-même, peur de la violence de ses émotions. Cela avait sans doute un rapport avec le fameux incident des peluches, ou il était aussi possible que ça remonte à plus loin. Encore une fois, Asch essaya de le rassurer, avec tout le tact qu'il était possible d'avoir -ce qui n'était pas forcément beaucoup-.

t'excuses pas c'est de ma faute, j'aurais pas du te poser toutes ses questions.. J'suis désolé okay?.. J'te demanderai plus rien là-dessus, sauf si tu veux en parler bien sûr.. Pour ce qui est du bonbon, si ça peut te rassurer on a tous une part d'ombre, toi, moi, tout le monde.. Alors nan t'es pas un monstre, t'es juste un peu paumé c'est tout..

Asch avait un peu l'impression de dire n'importe quoi, mais il parlait en toute sincérité. Il voulait que Kaito retrouve so sourire, vu qu'il l'avait perdu par sa faute. Il fallait remarquer l'effort, Asch ne s'excusait pratiquement jamais d'habitude. Il n'essayait pas de réconforter non plus. Il cherchait à faire mal, à attendre, trouver les points faibles. Alors pourquoi après avoir vu la fissure dans la carapace s'évertuait-il à le rassurer? Sans doute parce que les gosses étaient son propre point faible, il était complétement démuni contre eux, devant leur innocence. Tweeny glissa alors un mot à l'oreille de Kaito, sûrement une blague vu que celui-ci éclata de rire. Pour la première fois Asch considéra Tweeny d'un nouvel œil, ce n'était peut-être pas qu'un lapin emmerdeur et pervers, c'était aussi un ami pour Kaito. Alors que le petit homme reprenait sa marche, ragaillardi, Asch allongea le pas pour se retrouver à portée, et lui posa la main sur la tête d'un geste rassurant. Puis il s'écarta et lança en souriant :

Ça te dirait un petit jeu? Le premier à trouver la bonne porte gagne ce qu'il veut.

Voilà que maintenant il se sentait coupable, ce n'est pas ce que je voulais, je ne crois pas qu'il le soit, s'il a des questions à me poser je préfère qu'il me les pose, plutôt qu'il rumine ça dans on coin, mais ces paroles m'avaient remonté le moral et Tweeny aussi, j'avais le moral au beau fixe. Il avait raison ce sont mes parents les monstre pas moi et ici je vais me faire pleins d'amis, la preuve j'en ai un juste devant moi, dans le fond j'avais de la chance, malgré tout je retombais sur mes pieds. Ce lieu me réservait pas mal de surprise et mes premiers jours commençait bien, je reprenais mon habituel sourire et j'avais envie de m'amuser, du coup j'acceptais volontiers ce que me proposait Asch, je prenais les devants, dans l'espoir de gagner, car j'aime jouer, mais j'aime bien gagner.

Je ne suis pas du genre à enfoncer les portes, même si je trouve ça drôle, moi je vais me faire mal et me casser quelque chose, j'ai de la chance pour ça. Du coup j'ouvrais les portes et je laissais les fermé, car logiquement celle de l'administration serait ouverte, que diraient-ils s'ils voyaient deux jeunes défoncés leur porte ? Ils ne vont pas nous offrir des bonbons avec un grand sourire. Du coup j'ouvrais simplement les portes avec grand sourire, m'interrogeant à chaque fois sur ce que j'allais dire, en passant le temps je voulais discuter un peu avec Asch, je l'aimais bien.

-Tu sais quoi ? Je trouve ça cool moi de soigner les gens, c'est utile aux autres... si un jour les extraterrestre nous envahisse tu seras indispensable ! Dans les films de guerre, il y a toujours des blesser et c'est triste, mais lorsqu'il y a des gens comme toi... c'est un atout de taille... On est invincible si tu répares tous nos bobos.

J'avais vu beaucoup de films, j'aime bien, surtout au cinéma avec des pop-corns, c'est encore mieux et dans les films, on voit un tas de gens mourir et même dans la vie de tous les jours, alors j'imagine que quelqu'un comme lui serait utile, voir même qu'on ne pourrait pas se passer de lui, mon pouvoir c'était pas pareil, des peluches ne sont pas des armes, même si certaines m'ont parfois fait peur, elle reste des peluches.

Les portes se succédaient, pour moi elle se ressemblait toutes, mais c'était amusant de se balader dans les couloirs, j'en avais presque oublié l'obscurité de ces derniers. À un moment j'entendis du bruit derrière une porte que je m'apprêtais à ouvrir, mais peu importe, ça ne m'a pas empêché de l'ouvrir en criant "Je suis sûr que c'est ici !", il y avait certes du monde, mais ce n'était pas ici, c'était une classe avec des élèves et un professeur, je refermais la porte lorsque je vis l'expression sur le visage du professeur, puis je me tournais vers Asch. Comment lui expliquer ça calmement... ce n'était pas la bonne porte, mais il y avait du monde et vu mon entrée, c'est certain qu'il allait venir nous crier dessus... moi je n'aime pas me faire crier dessus, mais on est perdu alors il pourrait sans doute nous aider, c'est son rôle non ? C'est avec un sourire gêné que j'annonçais ça.

- Euh... ce n'est pas la bonne porte... mais il y a du monde et je pense même que d'ici un instant quelqu'un va franchir cette porte et qu'on va se faire passer un savon... Tu crois qu'on va aller en prison ? Moi je ne veux pas aller en prison... il n'y a pas de bonbons là-bas... et même pas de gâteau... et plein d'autres trucs...

Je ne savais pas ce que je devais faire, je commençais à m'imaginer un tas de trucs, c'est tout moi ça, sous la panique et la pression je commence à partir dans des délires impossibles, j'avais oublié où nous étions, il n'allait pas nous jeter en prison, on était dans une école, mais c'était plus fort que moi. Je me reculais de la porte un peu inquiet en attendant le professeur qui l'ouvrit peu de temps après, il affichait une mine sévère, sans doute parce que j'avais dérangé son cours. J'affichais un grand sourire au professeur, puis allez savoir pourquoi, lorsqu'une idée me passe par la tête elle n'est pas toujours lumineuse et je faisais ma plus belle grimace au professeur et je me glissais derrière Asch pour me cacher. Mauvaise idée ? Sans doute, mais je ne réfléchis jamais aux conséquences, je fais ce que je veux ! Nah !

Bon Kaito semblait avoir retrouvé sa bonne humeur et son sourire. Tant mieux. Asch se rappellerait à l’avenir d’éviter les sujets qui fâchent, comme la famille. Mais bon cela n’avait pas été inutile puisqu’il avait appris pas mal de choses sur Kaito, suffisamment pour commencer à le cerner un peu. Celui-ci ayant accepté son offre, et étant parti devant, le jeu avait officiellement débuté. Kaito semblait vouloir gagner, et même si Asch lui aurait volontiers laissé la place, un jeu n’était amusant que si tout le monde se donnait vraiment, et il lui emboîta le pas en traînant un peu. Il y avait le problème du gain aussi.

Kaito semblait ne s’intéresser qu’aux portes déjà ouvertes, ce qui paraissait logique en soi, vu que vu l’heure l’administration devrait être ouverte, sauf si en plus d’héberger des gens bizarres le pensionnat avait lui aussi des règles bizarres. Mais bon mieux valait parier sur la première solution. De plus suite aux deux portes déjà défoncées, son épaule le lançait un peu et changer de technique était plus sage, s’il ne voulait pas se retrouver handicapé dès le premier jour. Cela ne le gênait pas vraiment mais il allait perdre un temps fou et Kaito avait accumulé une bonne avance. Bon même s’il n’y avait pas de panneaux pour indiquer les lieux, on pouvait sainement penser que la porte aurait un signe distinctif, ou un petit panonceau. Il allongea le pas pour rejoindre Kaito, tout en scrutant avec attention les moindres détails. Rien de remarquable pour le moment. Kaito reprit alors la discussion, embrayant sur son pouvoir.

Ouai c’est utile.. Mais en cas d’invasion extraterrestre j’préférerais être sur le terrain tu vois ? À leur botter le cul moi-même. C’pour ça que des fois je me demande comment j’ai fait pour obtenir un don pareil..

Une invasion extraterrestre ne le dérangeait pas outre mesure, comme si cela aurait réellement pu arriver. Après tout si on prenait la peine de les former, c’était bien qu’il y avait une menace contre laquelle lutter non ? Peut-être qu’une troisième guerre mondiale approchait.. Parano ? Totalement, mais il en avait conscience, alors.. Il n’empêche que c’était vrai qu’il aurait aimé avoir un don plus agressif, qui lui aurait permis comme dans les films ou mangas de décimer des troupes entières d’un seul geste. Même s’il savait plutôt bien voir très bien se battre à mains nues, cela ne faisait décemment pas le poids contre des armes ou des super pouvoirs. Peut-être devrait-il se procurer une arme à feu ? Ouai bon, mauvais plan, il était ici pour étudier et si on l’attrapait avec quelque chose de ce genre, il se doutait qu’il risquait pas mal.

Asch n’avait pas cessé d’avancer, toujours légèrement en retrait, et il s’aperçut que des chiffres ornait discrètement les portes dans le couloir qu’ils parcouraient. Deux choix possibles : ou c’étaient des chambres, ou des salles de classe. Dans les deux cas il y aurait sans doute des personnes à l’intérieur qui pourraient les renseigner. Il se demanda si Kaito l’avait remarqué lui aussi lorsqu’il ouvrit en grand l’une de ces portes. Au vu du cri qu’il poussait, apparemment non. Tout penaud, il affichait maintenant un sourire gêné, et s’empressa de refermer la porte. Asch se demanda ce qu’il avait bien pu voir à l’intérieur pour qu’il fasse cette tête, et fut tenter de la rouvrir, mais Kaito expliqua la situation d’une voix mal assurée. Il était assez comique, comme si on allait en prison pour ça, et Asch ne put s’empêcher d’en rajouter une couche en prenant une voix grave et un peu paniquée.

On est fichus ! T’aurais jamais dû ouvrir cette porte.. Oui on risque la prison, et même pire encore, n’oublie pas où on se trouve..

Sous-entendu dans un asile de fous. Puis il éclata de rire devant la mine déconfite du jeune homme. Il voulut le rassurer mais la porte se rouvrit sur une personne adulte, à la mine sévère. A vu de nez Asch jugea qu’il s’agissait d’un professeur –quel sens de la déduction-, et aperçut derrière lui les élèves curieux qui tendaient la tête pour essayer de voir ce qu’il se passait. Fixant le nouvel arrivant, Asch ne vit pas la magnifique grimace de Kaito, et sentit seulement celui-ci se glisser derrière lui. Le petit gars avait peur de l’autorité apparemment, ce qui était loin d’être son cas. Dans son ancien bahut, les profs partaient en dépression suite au manque de discipline et de réussite des classes qui ne pensaient qu’à foutre le bordel, où à faire preuve d’absentéisme récurrent. Ce qui n’était pas très étonnant, vu que dans le quartier le seul moyen de « réussir » était le trafic de drogues, et que les autres étaient voués aux travaux d’usines ou aux emplois mal rémunérés. L’éducation était le dernier des soucis, dans cette zone rythmée par les casses et les embrouilles, la violence et les abus. Parfois une ou deux personnes arrivaient malgré tout à s’émanciper, et partaient faire de longues études, mais elles n’y remettaient plus jamais les pieds. Bref tout ça pour dire qu’Asch ne faisait pas parti de ceux qui accordaient un quelconque respect à cette noble fonction, aussi n’était-il nullement effrayé.

Hep le vieux, elle est où l’administration ?

Asch ne put s’empêcher de sourire avec une pointe d’insolence lorsqu’il vit le cher professeur s’indigner et essayer de savoir leurs noms et classe pour les punir à coups d’heures de colle. Devant le silence obstiné des deux compères, le professeur dut se résoudre après un long soupir qui en disait long sur ce qu’il pensait de leurs manières à leur indiquer l’administration, pour pouvoir reprendre son cours. Il referma brutalement la porte derrière lui pour exprimer son mécontentement. Asch se retourna ravi vers Kaito.

J’ai obtenu la localisation, ça me fait un point d’avance non ?

Le professeur était en colère, je le voyais en jetant de bref coup d'oeil au+dessus de l'épaule de mon camarade, je ne voulais pas aller en prison moi ! Même Asch il m'a dit que je pouvais y aller ! Ils sont dingues ici, je ne suis pas méchant moi. On restait tous les deux muets facent aux questions du professeur, bon c'était plus Asch que moi, vu que j'étais caché derrière lui en regardant la scène qui se déroulait sous mes yeux. Au bout d'un moment le prof nous lâcha l'information dont on avait besoin, j'étais soulagé lorsqu'il refermait la porte violemment, on avait échapper à la punition de justesse.

Quoi ? Un point ? Mais c'est moi qui ai trouvé la salle avec le professeur, même si c'est vrai que c'est lui qui avait demandé, à la base c'est grâce à moi... Bon tant pis, au final c'est bien lui qui avait soutiré les info au professeur, moi je n'avais été qu'un spectateur. Je le regardais avec un grand sourire, nous avions enfin trouvé notre chemin, enfin je pense que Asch sait où aller maintenant.

-Bon d'accord tu as un point, bravo ! Mais j'aime pas trop les adultes, donc je ne parle pas beaucoup devant eux, il me pose toujours un tas de questions sur ma façon de m'habiller et tout le reste... j'ai l'air si différent ?

La question était plus une pensée à voix haute, mais elle était partie avec le reste, après tout peut-être qu'il pourrait me répondre, même si quoi que pense les autres je ne crois pas arrêter.
C'est ainsi que nous reprenions notre route, mais maintenant je n'avais pas d'autres choix que de suivre le garçon, dans le fond c'est assez amusant comme situation, c'est lui qui demande un guide et c'est moi qui le suis maintenant. Nous avions dû écouter notre conversation de tout à l'heure et j'avais réussi à savoir deux ou trois choses sur lui, du coup je voulais continuer sur ma lancée. Je pense d'ailleurs qu'il avait tort pour son pouvoir, il est plus utile hors-champ de bataille, mais avec un peu d'ingéniosité il peut aisément se retrouver sur le front à combattre les extraterrestre !

-Si je comprends bien... juste avant tu me disais que tu aurais préféré un pouvoir d'attaque non ? Disons que ce n'est pas impossible, mais c'est quand même moins utile, en revanche tu peux être un adversaire redoutable si tu trouves l'arme qui te correspond, car tu pourras te soigner à l'infini...

Je l'imaginais bien en tenu de Samouraï, avec un ou deux katana, affrontant des horde d'artichaut mutant qui se serait allier pour l'occasion aux épinards mutant ! Oui je sais, c'est débile... mais je n'aime pas les artichaut et les épinards, ce n'est pas de ma faute, du coup si les envahisseurs doivent ressembler à quelque chose autant que ce soit quelque chose que je n'aime pas.

Moi c'était différent, je ne suis pas du genre à me bagarrer, je n'aime pas trop la violence, même si je la sais nécessaire je crois qu'on peut toujours trouver un terrain d'entente, peut-être même que les bonbons sont la clé !

-Moi je veux pas de guerre... regarde moi je suis pas taillé pour la bagarre, en plus c'est nul et pas amusant, mais si je n'ai pas le choix et que les extraterrestre attaque mes amis, alors je me battrais. En plus ce n'est pas un pouvoir d'attaque que j'ai, c'est mignon et marrant, mais ça s'arrête là.
Je rigolais joyeusement, en y repensant c'est vrai que mon pouvoir n'avait rien d'effrayant, je l'aimais bien, même beaucoup, mais voilà comment faire la guerre avec ça ? Peut-être que comme dans les films d'espionnage, je pourrais récupérer des informations chez l'ennemi, mais si je me fais attraper je parle aussitôt, je ne veux pas me faire torturer comme dans les films moi.

Les rouages du cerveau semblaient tourner à plein régime, sur l’attribution ou non du point. Certes Asch avait lancé ça comme ça, se doutant que Kaito refuserait vu qu’il avait lui-même trouvé la salle, même si ce n’était pas son but initial. Pourtant après un instant de réflexion, Kaito accepta. Il était fair-play, en plus d’être joueur, qualité rare chez les jeunes hommes de son âge qui préféraient user de mauvaise fois pour gagner à tout prix. Il se demanda si la suite de la phrase lui était –ou non- destiné, mais il choisit de répondre quand même.

Ils sont jaloux.. Tu vois les vieux ils ont plus le droit de mettre ce qu’ils veulent, y’a trop de codes à respecter.. Mais nan t’es pas différent, juste original.

Tout les gens bien le sont. Il compléta pour lui-même cette petite référence cinématographique, avant de se mettre en marche, maintenant qu’il connaissait leur destination. Qu’est-ce qu’il lui avait dit déjà l’autre ? Aller au bout du couloir, tourner à gauche, tourner une nouvelle fois à gauche, suivre l’allée, descendre les escaliers (oui ils avaient réussi à atterrir on ne sait trop comment au premier étage).. Il aurait mieux fait de leur donner un plan, mais bon au moins le prof’ ne les avait pas envoyé chez le directeur ni chargé de corvées. Kaito le suivait tranquillement, comme s’il avait décidé d’arrêter le jeu pour le moment, puisqu’il avait lui aussi entendu les explications, mais peut-être était-il trop distrait pour les retenir, ou doutait-il de son sens de l’orientation.. Peu importe, cela convenait également à Asch, qui gardait une allure égale tout en espérant ne pas se perdre d’avantages et trouver enfin ce maudit lieu. Pendant ce temps Kaito avait ré embrayé sur leur conversation passée.

Ouai, un pouvoir d’attaque, un truc bien costaud, mais bon, on choisit pas. L’arme qui me correspond, hein.. Tu penses à un truc de quel genre ? Oula faudrait déjà que j’arrive à soigner une personne correctement..

C’était vrai que ça pourrait être utile sur le terrain, en plus d’aider son frère il pouvait aider pas mal de gens.. Mais le méritaient-ils ? Cela restait à prouver.. Enfin les extra-terrestres n’avaient qu’à bien se tenir ! Qui sait, peut-être que soigner un extra-terrestre ça le tuerait ? Vu qu’ils étaient souvent représenter comme des lézards mutants dégoulinants de baves.. Ouai bon, ça n’existaient pas, okay. Vous auriez tord de ne pas vous méfier pourtant, c’est la CIA qui détenait toutes les informations ! C’était un complot mondial ! Tout le monde savait que les américains sont des êtres avides (cliché ? pas du tout), c’était bien dans leur genre de s’allier à une force inconnue venant d’ailleurs pour envahir la terre et transformer les gens en hamburgers ! Heureusement le Japon était là et combattrait pour l’honneur ! (avec plein d’effets spéciaux et du popcorn). Bref, où en étions-nous ?

Bah t’as toujours tes super peluches s'il le faut ! Un coup d’lapin dans la gueule ça doit pas être très agréable.. Au pire tu m’appelles ~

Pour le coup Asch était sérieux. Si Kaito n’aimait pas son côté sombre et préférait éviter la violence, même s’il était sûrement capable de se défendre seul, Asch pouvait le défendre. Ainsi il pourrait se contenter de jouer et de s’amuser, de profiter d’la jeunesse en somme. Puis cela ne le dérangeait pas du tout, puisqu’il aimait se battre, et qu’il aimait bien Kaito aussi.

Après quelques minutes de marche, ils arrivèrent enfin à la tant-espérée administration.
Asch demanda à Kaito de l’attendre, puis il s’engouffra à l’intérieur, et après avoir patienté quelques instants, il remplit le formulaire, et récupéra un plan, le numéro de sa chambre et ce qui serait son uniforme. Il fourra le tout dans son sac puis ressorti rejoindre Kaito.

On fait quoi maintenant ?

Ils avaient finalement accompli leur mission, et Asch se demanda ce qu'il allait se passer. Peut-être que Kaito avait des choses à faire, ou était-il fatigué.. Rester à savoir s'il continuait leur bout de chemin ensemble.

Je souriais à ce qu'il m'avait dit, c'est vrai il avait raison, les adultes sont jaloux de moi, eux ils n'ont pas le droit d'avoir des costume de chat ou des vêtements excentriques comme les miens, je suis un original et je suis content, en plus c'est bien de ne pas être comme les autres, je veux qu'on me remarque, si on j'étais invisible je m'ennuierais et puis c'est beaucoup plus amusant ainsi. Je ne répondais pas directement à ce qu'il m'avait dit, mon sourire et mon sautillement en disait largement.
Sur la fin je comprenais qu'il ne maîtrisait pas totalement son pouvoir, mais c'est logique, puisqu'on est là, c'est qu'on ne maitrise pas ses pouvoirs, moi c'est pareil, Tweeny mis à part, mes créations ne son pas parfaite, elles sont fragiles et j'en anime pas beaucoup pour de simple peluches, si j'arrivais à faire plein de Tweeny... non en fait oublions cette idée, c'est mieux pour tout le monde. Moi je l'imaginais bien en une espèce de Samouraï immortel, affrontant les ennemis avec sa lame, je pourrais lui dessiner cela un jour ? Je pourrais lui montrer plus tard, je n'allais pas faire cela en plein milieu du couloir.

- Je te vois bien... en Samouraï, avec un Katana dans chaque main, tu vois ? Genre plus de puissance, mais moins de défense, car tu te régénères, alors pas besoin de défense... Si tu veux je te dessinerais en Samouraï, j'aime bien dessiner et comme ça tu verras de quoi je parle.

J'affichais un large sourire, de toutes façons dès que je parle de dessin je suis content et l'idée de le dessiner semblait amusante, en plus il était gentil, alors il avait le droit à un dessin et c'était mon ami maintenant.
Je ne me suis jamais posé cette question, est-ce que mes peluches sont capables de se battre ? Peut-être, certaines peuvent être violentes, mais une peluche de 20 centimètres elle va faire quoi ? Mais ce n'est pas grave si elles ne peuvent pas se battre, j'ai Asch maintenant, c'est mon ami et il est prêt à me défendre. Un jour que je maîtriserais un peu plus mon pouvoir je demanderais à Asch s'il veut tenter d'affronter une de mes peluches, il a l'air d'aimer se battre et puis ça peut être amusant de voir ça.

-Je ne sais pas si elles sont capables de se battre en réalité, je me suis jamais poser la question... peut-être que si je trouve une peluche de deux mètres... ou je sais pas moi... j'ai jamais essayé donc je peux pas dire.

Je souriais en étant légèrement gêné, pourquoi je n'avais jamais essayer ? Car je n'en ai jamais eu besoin et que je ne veux pas leur faire de mal, mais si c'est nécessaire, il vaudrait peut-être mieux que je sois préparé.
Nous étions arrivés et Asch me laissa quelques instants devant l'entrée, moi j'étais assis à rêvasser, un coup je l'imaginais en Samouraï et je l'imaginais aussi en affronter un gros nounours, je rigolais tout seul dans mon coin, de loin je me demande à quoi je ressemblais. Asch sortit du bureau, puis il me demandait ce qu'on allait faire maintenant... C'est vrai qu'il avait atteint son but, peut-être voulait-il partir visité dans son coin, moi j'aime bien jouer avec lui, il est sympa, mais je ne veux pas l'embêter, donc je vais le laisser choisir.

-C'est comme tu veux, moi je veux bien continuer la visite si tu veux encore jouer un peu avec moi... ou si tu as une autre idée, de toutes façons aujourd'hui j'avais prévu de me balader et de jouer, alors ça ne changera pas grand-chose, mais tu as peut-être des choses à faire.

C'était amusant, on se connaissait depuis quelques heures et j'avais déjà envie de rester avec lui, il était sympa, peut-être que tout ce qu'on a dit nous a rapproché, en tout cas j'ai un nouvel ami ! Il est super cool, il peut soigner les gens, tuer les méchant et me protéger, mais moi je faisais quoi pour lui ? Je ne sais pas encore, peut-être que je le fais rire ? Oui je pense que c'est ça, mais ce n'est pas le plus important.

A voir les sautillements digne d'un lapin crétin qu'avaient suscité sa réponse sur l'étrange accoutrement du garçon, Asch se douta que Kaito avait apprécié sa réponse, même s'il n'avait pas répondu. En y regardant de plus près, Asch se prit à aimer le mélange coloré que portait le jeune garçon, et qui aurait semblé ridicule sur n'importe qui d'autre. Ouai, il était décidément bien original, mais au moins ne faisait-il pas parti des ces gens dans les lycées ou pensionnats invisibles, qu'on ne repérait jamais, et que s'ils étaient dans notre classe on ne connaissait leurs noms qu'au prix d'un grand effort et qu'à la fin de l'année et en regardant plus tard les photos de classe on se disait "Mais c'est qui celui-là?". Là c'était carrément l'inverse, tout le monde devait se retourner sur le passage du petit gars, ce qui n'était pas plus mal (sauf si bien sûr il voulait passer inaperçu ou faire des conneries, parce que là on le verrait tout de suite).

Kaito avait directement enchaîné sur la fin de la phrase et Asch ne put s'empêcher d'éclater de rire. Il avait une bonne image de lui apparemment, et cela flattait l'ego de Asch, qui, bien qu'il ne savait pas si son interlocuteur était sérieux ou disait cela pour lui faire plaisir, sentait qu'il n'y avait aucune ironie derrière. Et ça lui plaisait diablement comme image, après tout les samouraïs étaient puissants et se battaient souvent jusqu'à leur dernier souffle, bref c'étaient des héros. En plus le katana était pour Asch une arme très noble qu'il aurait bien su manier, mais bon ce n'était pas comme si c'était de la plus haute discrétion de se balader dans la rue, un sabre accroché à la ceinture. Un dans chaque main nécessitait une encore plus grande maîtrise. Il imagina un instant une scène de combat avec, les katanas entamant et tranchant sans difficulté les membres ou corps des ennemis, et le sang qui jaillissait un de belles gerbes d'un rouge poignant (un peu comme dans Sweeny Todd, lorsque le barbier découpait la gorge de ses victimes, sur fond de noir et blanc, un chef d'œuvre). Il aurait bien aimé être une sorte de samouraï kamikaze dans une autre vie. Alors oui, il était ravi que Kaito le comparait à ça. Il secoua la tête pour chasser ces idées et éviter de prendre trop la grosse tête -après tout il ne savait pas se servir d'un sabre, et il ressemblait plus à un voyou qu'à un noble guerrier-.

Ce serait classe ! Faudrait peut-être que j'apprenne à manier le sabre alors..-Il jeta un coup d'œil interrogatif à Kaito.- Tu dessines ? Si t'as le temps, ouai je veux bien voir ce que ça donne..

Asch essaya de masquer sa curiosité, mais il était assez évident qu'il mourrait d'envie de voir les capacités de dessinateur de Kaito. Lui-même ne savait malheureusement que taguer des personnages caricaturaux, mais il aimait l'art -chose étonnante-. Il faisait partie de ceux qui pensait que dans chaque œuvre l'artiste mettait un petit bout de son âme, ainsi la sculpture serait l'expression du corps, l'écriture de l'âme, le dessin des sentiments, la musique des convictions. Ou l'inverse, ce n'était pas une règle fixe, plutôt une idée ancrée dans sa tête. Et puis vu les goûts du jeune homme, ses dessins devaient être sacrément originaux, et valaient sans doute le détour.
Kaito n'avait pas râler devant la proposition de Asch en déclarant qu'il était assez grand pour se protéger seul, mais ne l'avait pas approuver non plus. Asch en conclut qu'il essaierait de garder un œil sur lui, surtout qu'il semblait assez doué pour se mettre dans les ennuis jusqu'au cou, comme il avait pu le constater avec les mauvaises portes ouvertes, même si rien de grave n'en avait découlé. Et il ne semblait pas très confiant devant la force de combat de ses peluches. Asch l'avait-il surestimé, ou se sous-estimait-il? Seul le temps nous le dirait.

Une peluche géante.. Faudrait voir dans les magasins de jouets.. Mais t'arriverais à l'animer à ton avis ?

Chaque utilisation de pouvoirs avait un prix, et il semblait que ce soit une bonne fatigue pour Kaito comme pour lui, vu que celui-ci lui avait dit s'être évanoui en animant plein de peluches, et à part de fatigue il ne voyait pas trop de quoi on pouvait s'évanouir seul.. Peut-être qu'il s'était fait assommer par une peluche après tout ? Encore une question sans réponse. De toute manière ils n'avaient pas besoin de se battre dans l'immédiat, alors ça importait peu..
Maintenant que leur but était atteint (et qu'il avait gagné soi-dit en passant même si le jeu était arrêté, peut-être y aurait-il d'autres manches ?) Vint le moment fatidique, rester ensemble ou partir de leurs côtés respectifs. Kaito ne semblait pas décidé à le laisser, même si il lui donner poliment le choix. Cela arrangeait Asch qui avait demandé ça en pensant que vu qu'il était là depuis un petit moment, Kaito avait peut-être des obligations. Mais comme il l'aimait bien, et qu'il avait lui aussi du temps à perdre, il choisit de profiter encore un peu de sa compagnie.

J'ai rien à faire non plus.. On peut en profiter pour continuer à visiter un peu ? En évitant de se perdre cette fois. Ou on peut aller se poser quelque part, comme tu préfères. Après tout, c'toi le guide. T'as un portable au fait?

Asch ponctua sa phrase d'un léger clin d'œil, vu que Kaito était autant un guide que lui une barbie, mais il ne lui en tenait aucune rigueur. Il avait juste envie de traîner encore un peu en sa compagnie, dans ce nouvel endroit, prendre un peu des repères, continuer de bavasser tranquillement, et réfléchir à quelques conneries qui pourraient égayer son souvenir. Ouai décidément il l'aimait bien. Il arrivait difficilement à se lier avec des gens, à cause de son sale caractère, mais Kaito l'avait totalement pris au dépourvu. C'était rafraîchissant, et inattendu. Pourquoi lui avait-il demandé s'il avait un portable ? Pour qu'il puisse rester en contact tout simplement. Et si Kaito avait un problème, il pourrait alors réellement l'appeler.

Je savais bien que le Samouraï lui correspondait et que l'idée lui plairait, mais qu'il ne sache pas manier le sabre c'était un léger détail, je pense qu'il peut facilement l'apprendre, peut-être même qu'un professeur pourrait lui enseigner ? Je doute qu'il y ait ce genre de professeur ici, même s'ils ont eux aussi des pouvoirs, ils apprennent la maitrise, les pouvoirs sont déjà redoutables, ils n'allaient pas rajouter la maitrise d'arme telle que le Katana en plus.
Lorsqu'il me parlait de dessin mes yeux s'illuminaient comme un gamin, j'adore parler de ça, pour moi c'est une véritable passion, c'est bien pour ça que je voulais faire carrière là-dedans, mais pour l'instant ce n'est qu'un rêve, rien d'autres. Je laissais les paroles de mon camarade dans un coin de ma tête, pour me rappeler de le dessiner en Samouraï, en plus il voudrait voir à quoi sa ressemble donc c'était parfait.

-Oui je dessine, j'aimerais même devenir un grand dessinateur, voir le plus grand de tous les temps... j'aimerais faire des BD, des cartoon ou de simples dessins animés, pourquoi pas des Mangas aussi... bref, je rêve de devenir dessinateur, j'aimerais en faire mon avenir...

Lorsque je parlais j'étais plein de passion, mes yeux brillaient et il y avait un petit quelque chose dans ma voix qui montrait toute ma passion pour le dessin. Lorsque je dessine, plus rien n'a d'importance, tout s'efface et je suis aspiré parce que je fais, c'est l'une des rares choses où je reste concentré, il y a aussi les bonbons, mais eux ils ne comptent pas.
Je parlais toujours autant, mais s'il avait accepté de rester avec moi encore un peu autant continuer sur ma lancée, en plus je ne peux pas m'en empêcher c'est plus fort que moi. Est-ce que je peux contrôler une grosse peluche ? Ah... bonne question, jusque là je pensais que le contrôle dépendait du nombre et non du poids ou de la taille, alors peut-être que je ne peux pas. J'avais envie d'essayer, c'est dommage que j'en avais pas, j'aurais aimé voir ce que ça donne et tester mes limites, voir si je suis capable de faire de grandes choses avec de simples peluches.

-Je n'en sais rien... peut-être ? Je ne sais pas si j'en suis capable, qu'importe la taille ça reste une peluche ? Bien sûr je pense qu'il y a une limite... mais si elle n'est pas trop grosse et que j'en anime qu'une, je pense que ça peut marcher... Il faudra que j'essaie ! J'irais acheter une grosse peluche et je pourrais essayer.

Si je m'écoutais je partirais maintenant pour en acheter une, mais je devais rester avec Asch, je n'allais pas l'abandonner ici et puis c'était moins amusant que se balader dans les couloirs et discuter, donc pour l'instant je mets ça dans un coin de ma tête. Surtout qu'il avait envie de continuer un peu avec moi, les deux idées me plaisaient, du moment que je m'amusais avec lui ça me suffisait.
Un portable ? Lorsqu'il me posa cette question j'étais comme bloqué, une absence de quelques secondes et d'un coup un éclair de lumière ! Bien sûr que j'en avais un, je farfouillais au fond de mon sac et j'en sortais quelque chose. C'était un portable dernière génération, bah oui cela aide les familles riches, mais il était personnalisé, il était orange et surtout il y avait trois petites peluches qui était accrochés au portable, je cherchais rapidement dessus pour lui dire mon numéro... Bah oui, comment voulez-vous que je retienne autant de chiffres.

-Alors... mon numéro est le 0712.178.222... je le connais pas très bien, du coup il est noté sur mon portable pour pas que j’oublie si on me le demande... AH TIENS ! Regarde je vais te montrer un truc rigolo tu vas t'amuser...

Je le regardais avec un grand sourire, je ne faisais même plus attention à ce qu'il m'avait dit pour le guide, le portable m'avait complètement aspiré. Je regardais Asch avec un grand sourire, car sur mon portable il y avait trois petites peluches, un lapin rose, un ours bleu et un chat vert, elle devait faire cinq centimètres en moyenne. Je fixais les trois peluches en posant ma main sur les trois et d'un coup trois petites voix s'élevèrent lorsque j'enlevais ma main. Ce qu'elle se disait ? Pas grand-chose, elles se disputaient comme d'habitude, chacune accusait l'autre de quelque chose, comme "Dégage l'ours tu prends trop de place" ou "Tes moche le lapin rose casse-toi" et aussi "J'hallucine un chat qui parle... je savais pas que t'avais un cerveau". Ils avaient beau être petits on les entendait très bien, vu qu'ils hurlaient à moitié, ne prêtant même pas attention à nous, d'ailleurs je n'ai jamais réussi à avoir une conversation sérieuse avec eux. Je regardais Asch avec un large sourire, les trois peluches me faisaient toujours rigoler, elles était sans cesse en train de se disputer, j'en avais même oublié qu'on se trouvait devant un bureau et qu'on avait décidé de continuer un peu ensemble.

Kaito avait des étoiles dans les yeux lorsqu'il parlait de dessins. C'était sans doute une véritable passion pour lui, voir même plus vu qu'il comptait en faire son métier plus tard. Et il faisait des plans sur la comète, avec un large répertoire de type de dessins, comme s'il voulait toucher un peu à tout, ou qu'il n'avait pas encore établi son choix. C'était bien d'avoir de l'ambition, et des rêves. Mais cela laissait un arrière-goût amer à Asch. Non pas qu'il fut jaloux ou quoi que ce soit, mais il n'aimait pas penser à l'avenir, pour deux raisons. La première, c'était qu'il pouvait, comme chaque personne de cette foutue planète mourir à tout instant, et qu'il ne voulait pas se projeter pour le regretter ensuite. La deuxième était de l'ordre plus matérialiste : il savait que ses choix antérieurs lui avaient fermé pas mal de portes, et qu'il aurait sans doute fini à la rue, s'il n'avait pas atterri ici. Enfin, il ne comptait pas se morfondre pour autant et préférait ne penser qu'au présent. D'ailleurs où en étaient-ils ? A oui, les projets d'avenir de Kaito.

C'est une bonne idée ! T'as déjà fait des BD ou autres? J'aimerai bien y jeter un œil, si tu acceptes, bien sûr.

Un vrai petit moulin à paroles. Mais c'était bien plus agréable qu'une personne qui ne disait rien. Ainsi il n'avait jamais essayé de contrôler une grosse peluche. Ça étonnait un peu Asch, qui au vu du nombre impressionnant de peluches que le petit gars avait sous-entendu posséder (lors de son "exploit" avec toutes les peluches), Asch s'attendait à ce qu'il en possède de toutes les tailles possibles et inimaginables. Mais apparemment non, et il était décidé à remédier à ça. Acheter une énorme peluche.. Ce serait amusant de voir Kaito se promener sur le dos d'un tigre, ou disputer des bonbons avec un ours géant. Même si à ce moment là il deviendrait réellement dangereux, malgré son air angélique. Mais au moins personne ne l'embêterait. D'ailleurs en parlant de peluches, Asch avait une question existentielle : pas mal de peluches étaient cousues dans une certaine position, est-ce que lorsqu'elles étaient animées elles ne pouvaient plus bouger? Bref, une interrogation de la plus haute importance, qui méritait ça place lors du prochain conseil du G20.

C'est trop tard pour sortir ce soir en tout cas.

Lorsqu'il était passé à l'administration, on lui avait énoncé les règles, et même s'il n'avait écouté que d'une oreille distraite, il se souvenait clairement qu'il fallait une autorisation pour sortir dans l'espèce de mini-ville. Il faudrait qu'il y fasse un tour lui aussi. Peut-être qu'il y trouverait de quoi monter un trafic ou réaliser quelques conneries sympathiques ? D'ailleurs il y en avait une qui prenait forme dans sa tête, mais il avait besoin de vérifier deux trois choses avant d'être sûr de pouvoir la faire.
Kaito brandit fièrement son portable, qui était -bizarrement- lui aussi bien original. Orange, avec trois peluches. Le modèle semblait récent, Asch imaginait mal l'amoureux des peluches dans la peau d'un voleur, aussi peut-être venait-il d'une famille riche ?
Il avait noté son numéro sur les peluches. Ça aussi ce n'était pas normal, les gens comme lui se rentraient simplement eux-même dans leur liste de contacts pour ne pas oublier leur numéro. Mais Kaito n'était pas comme la majeure partie des gens.

Okay, c'est noté..

Il sortit son propre portable, tout basique et tout banal -on fait avec ce qu'on a-, et enregistra le numéro. Il envoya un rapide texto ensuite pour que Kaito récupère son propre numéro. Absorbé dans ces manipulations, il sursauta presque lorsque kaito haussa le ton et s'écria qu'il devait lui montrer quelque chose. Curieux, Asch remit son portable dans sa poche et le regarda d'un air intéressé, qu'allait-il encore lui sortir ? Les trois drôles de peluches venaient de prendre vie, et dès qu'elles purent bouger et parler elles se mirent en devoir de se chamailler vigoureusement les unes avec les autres. A entendre leurs cris et en se baissant un peu pour mieux les observer, Asch comprit qu'il y avait un lapin rose, un ours bleu et un chat vert -drôle de choix de couleurs-. Il regarda avec un peu de fascination les trois petites choses hautes de quelques centimètres à peine qui s'égosillaient, et demanda :

Elles sont toujours comme ça ?...

Question réthorique, Asch se doutait de la réponse. Il les trouvait comiques, à s'envoyer des piques sans répits. Il les fixa quelques instants encore, un sourire aux lèvres, tandis que le bureau de l'administration s'ouvrait sur une grosse dame à l'air outrée qui nous demandait "poliment" d'aller faire notre "tapage" ailleurs. Elle ne semblait pas avoir remarqué les peluches. Asch haussa les épaules et fit un signe de tête en direction de Kaito, pour lui proposer de s'en aller, et il repartit dans les couloirs. Cette fois il savait à peu près où ils se trouvaient. Il parcourut le chemin qu'ils avaient fait, une idée en tête. Arrivés aux salles de classe, il essaya deux trois portes fermées jusqu'à en trouver une qui veuille bien s'ouvrir en forçant un peu. Il évita soigneusement celle qu'ils avaient déjà malencontreusement ouvert en cherchant l'administration. Au bout de quelques tentatives, il trouva ce qu'il cherchait, et tint la porte à Kaito avec un air de gentleman en lui disant d'entrer. Puis il referma la porte et regarda autour de lui.
C'était une banale salle de classe, avec des rangées de pupitres, des chaises bien en ordre, et sur une mini estrade, devant un tableau blanc trônait un bureau légèrement plus grand, qui faisait face à la classe. Un rétroprojecteur qui traînait dans un coin complétait la scène. Au moins ici ils seraient tranquilles, pour un moment. Ou pas, après tout un professeur pouvait débarquer à tout moment.
Asch prit quelques feutres qui reposaient sur le bord du tableau, les ouvrit, examina leurs mines, puis les referma avant d'un balancer un en direction de Kaito.

Aller l'artiste, montre-nous ce que tu sais faire !

Pour ne pas que celui-ci se sente intimidé, Asch s'assit sur un des bureaux pas loin, et se mit à gribouiller lui aussi. Il faisait souvent ça lorsqu'il ne savait pas trop quoi faire. A la différence qu'il écrivait sur les murs. Il réfléchit quelques instants avant de d'inscrire au feutre noir une citation extraite d'une chanson qu'il affectionnait. Elle lui semblait au goût du jour. "Education to a new age, is it the end of destruction and rampage?" Il griffonna quelques bonhommes caricaturaux à côtés, comme des lapins crétins par exemple. Il contempla son œuvre, songeur, avant de se retourner pour voir ce que faisait Kaito.

J'irais demain ! Ou après demain ! Peut-être que Asch voudras venir ? Oh oui j'espère ! Je prendrais une super peluche, peut-être un éléphant pour monter dessus ou bien un ours géant à qui j'apprendrais la boxe, même si je ne sais pas du tout comment on fait. J'avais plein d'idées dans la tête, mais ce serait facile de programmer cela avec son numéro dans mon répertoire maintenant.
Lorsque la porte d'administration s'ouvrit pour qu'une grosse bonne femme sorte, je faisais une drôle de tête, elle était pas jolie et semblait en colère, c'est pas drôle ça et moi je me dépêchais de stopper mes peluches, je les connais si elles voient ça elles vont se moquer et ça va me retomber dessus. Du coup après ça je suivais Asch qui semblait avoir une idée derrière la tête. Moi je rêvassais en essayant de ne pas le perdre, je suis capable de m'égarer et de complètement me perdre.

Après quelques instants nous arrivions devant des salles, dont l'une d'elles était ouverte et Asch m'invitait gentiment à entrer. Je trouvais ça amusant, je n'avais jamais mis les pieds dans une salle de classe vide, sauf pour me faire crier dessus par le prof ou pour des heures de colles, du coup j'étais comme un gamin dans un magasin de jouets, je regardais de tous les côtés pour voir où je me trouvais.
Asch lui était devant le tableau à faire je ne sais quoi, mais lorsqu'il se retourna en m'envoyant les feutres je comprenais aussitôt, il voulait que je dessine et il ne pouvait pas trouver mieux pour m'occuper. Je m'empressais d'aller au tableau, ne faisant plus gaffe à rien, je ne savais déjà plus ce que faisait Asch derrière, je commençais mon dessin. Lorsque je dessine les idées sont comme des fusées dans ma tête, elle passe à toutes vitesse et sont nombreuse, je dois me concentrer et choisir la bonne et me concentrer dessus, mais même lorsque je fais ça, un tas d'autres idées pour améliorer mon dessin me venait en tête, donc je recommence à faire le trie.
J'avais l'idée d'un super héros, j'aimais ce genre d'histoire, c'était amusant comme mes héros, il ne l'était jamais vraiment et la plupart du temps ils n'étaient pas très compétant dans leur rôle. J'avais dessiné une lapine aux allures de femme fatal, armer d'une masse aussi grande qu'elle, mon héroïne avait de longs cheveux roses, le décors était celui d'une ville en ruine et en feu, derrière elle une foule qui semblait en colère et qui se dirigeait en sa direction avec des fourches ou des pelles. Bon c'est vrai c'est complètement débile comme ça, c'est pour ça que quelques mètres plus loin au bord d'un immeuble détruit je dessinais un super vilain en train de se tordre de rire, c'était un hamster en surpoids qui portait une espèce de combinaison spatial (Sans le casque).

Je me retournais vers Asch en me décalant sur le côté pour qu'il découvre mon oeuvre, dans l'ensemble c'était plutôt bien fait, on aurait dit une espèce de comics américain. Je le regardais avec un grand sourire, j'étais content d'avoir dessiné et c'était réussit, généralement j'arrive à obtenir le résultat que j'imagine.

-Voilà ce donc je suis capable M'sieur ! Je te présente Lapinex, une lapine à la force colossal qui manie une masse gigantesque... Mais elle est un peu trop violente et ça finit généralement mal, la ville est détruites et la foule est en colère... Le hamster là c'est le super vilain, il se nomme Docteur Diabolo, il veut dominer le monde, mais là il se moque d'elle car en voulant l'arrêter elle a tout démoli...

J'aimais toujours expliquer mes dessins, de peur sans doute que ceux qui observaient ne comprenaient pas tout de suite, car il est vrai que j'ai tendance à m'emporter dans mes dessins et que sans explications c'est limite incohérent. L'histoire était sortie au moment où je dessinais, tout était inventé du début à la fin, quand je vous dis que les idées fuses à toutes allures dans ma tête ce n'est pas une blague !

- Il te plait ? Moi j'aime bien... Je viens de tout inventé, j'avais un tas d'autres idées, mais celle-ci me semblait bonne... Bon sur papier je peux faire beaucoup mieux, un jour je te montrerais ce que j'ai fait, j'ai quelques planches ou croquis dans ma chambre... Bon d'accord il y a une demi valise de carnet de dessin...

Oui je dessinais beaucoup, mais vraiment beaucoup, dès que j'ai un instant de libre je dessine ou lorsque je n'arrive pas à m'endormir, ça m'aide parfois, même si la plupart du temps c'est plus heure tardive qui m'aide que le dessin en lui-même. Maintenant j'attendais avec impatience la réaction de Asch, j'espérais que le dessin lui plaise autant qu'à moi, car je voulais qu'il voit ce que je sais faire.

Kaito s'activait au tableau, l'idée de dessiner semblait le motiver. Asch attendit patiemment que celui-ci finisse. L'après-midi touchait à sa fin et les cours devraient bientôt se terminer, du moins si les horaires étaient ceux d'un pensionnat normaux. Il laissa ses pensées vagabonder un moment, les yeux perdus dans le vague. Pour une première journée, elle avait été plutôt bien remplie, entre les heures de transport en commun, puis la balade avec Kaito. Il avait perdu pas mal de temps à chercher l'administration, mais ne le regrettait pas. Après tout il avait pu faire une connaissance assez inattendue. Par contre son ventre qui n'avait contenu que des sucettes depuis la matinée commençait à gronder méchamment. C'était secondaire, pour l'instant il voulait juste voir le dessin de Kaito.

Celui-ci se décala d'ailleurs sur le côté pour lui permettre d'admirer son œuvre, aux tendances de comic américain. Asch ne lisait pas trop de BD ni de comics mais il appréciait le style, et en savait suffisamment pour comprendre que Kaito était doué. Il détailla le dessin, silencieusement. Ce qui semblait être une femme-lapin armée d'une énorme masse se dressait devant des ruines. Il écouta l'histoire qui allait avec, en souriant. C'était un peu cliché, mais revisité à coups d'animaux super-héros, et teinté d'humour avec l'héroïne qui avait détruit la ville. Ce dernier point lui faisait penser au film américain Handcock. Asch aimait particulièrement le hamster qui se tordait de rire dans son coin, et qui était de lui-même assez comique.
Asch émit un sifflement admiratif, pour montrer à Kaito ce qu'il en pensait. Il se sentit obligé d'être un peu plus explicite, et il sauta prestement de la table qui lui servait de siège et avança de quelques pas.

J'm'y connais pas trop en dessin.. Mais ça j'aime bien ! C'est bien dessiné, un peu loufoque et drôle. Surtout le hamster, il me fait penser à un ancien prof..

Ce qui n'était guère flatteur pour l'ancien professeur. Mais il est de notoriété publique que les professeurs avaient souvent des têtes bizarres (surtout ceux de français !). Du moins dans son ancien lycée, parce qu'ici les profs devaient être sans doute différents (il le fallait bien pour gérer des masses d'élèves anormaux qui ne se maîtrisaient souvent pas). Enfin il espérait ne pas avoir à le vérifier de si tôt.

Kaito lui proposait de lui montrer plus tard ses nombreux carnets de dessin, et Asch hocha vivement la tête pour montrer que cela lui convenait, et qu'il avait hâte de voir tout ça. Ce n'était pas juste pour lui faire plaisir, il avait vraiment envie de voir d'autres dessins. Il semblait avoir pleins d'idées plus bizarres les unes que les autres. Et puis cela lui permettrait de passer un peu de temps encore avec son nouvel ami. C'était comme ça qu'il le considérait maintenant.
Il tourna la tête vers ses propres gribouillages et fit la grimace. La différence de niveau était grande. De toute manière il ne dessinait pas par passion, mais plus comme ça, et si ça pouvait emmerder des gens, alors c'était encore mieux. Rien à voir avec ce que faisait Kaito en somme. Mais c'était dommage qu'il ait dessiné sur le tableau, il était fort probable que le lendemain il se fasse effacer par un prof assez mécontent devant ce qu'il appellerait de la provocation, ou que de toute manière il serait obligé d'enlever pour pouvoir faire son cours. Mais bon c'était de sa faute aussi, c'était lui qui avait mis les feutres dans les mains de Kaito. Il aurait peut-être dû lui dire de dessiner sur les murs ? Mais avec les aspérités causés par la couche de peinture, le dessin aurait sans doute était mieux réussi. Tant pis. Puis Kaito devait avoir pleins de dessins en réserve. Rien de bien grave en somme au final.

Une sonnerie se fit entendre, étouffer par la porte fermée. Après une certaine agitation, le calme revint dans les couloirs. Les sorties de cours ressemblaient toujours au déplacement d'un troupeau de bestioles plus ou moins sympathiques. Mais ils étaient désormais les seuls du couloir. Ou pas. La porte de la salle s'ouvrit soudainement.

Mon dessin lui avait beaucoup plu et j'en étais ravi, même si l'avis des autres n'est pas le plus important pour moi, j'aime quand on me dit si ce que je fais c'est bien ou pas, même si quelque chose ne va pas, par contre ceux qui disent que c'est nul par méchanceté je n'aime pas du tout ça. Asch était sympa avec moi, je suis content de l'avoir rencontré et me perdre avec lui, une journée forte en émotion, j'espère que toutes les autres seront comme ça. Je le regardais avec un sourire après ce qu'il m'avait dit et avec un air des plus sérieux que j'avais en réserve, je lui dis.

-Tu sais, on n'est pas obligé de s'y connaitre dans quelques choses pour apprécier ou non ce qu'on voit... mais vu qui est ce hamster un peu joufflue... je plains ton ancien professeur.

Comparer ce super vilain à quelqu'un était pas très sympa, surtout avec ce que j'avais en tête, pas de chance d'avoir un prof comme ça dans son école. J'aurais aimé voir ce qu'il avait dessiné lui aussi, mais pas le temps, au moment ou j'allais regarder, la sonnerie retentissait et un bruit sourd d'élèves se fit entendre dans les couloirs. Sans doute la fin d'un cours, quoi que vu l'heure qu'il devait être, ce serait plutôt la fin de la journée, peu importe après tout, on n'est pas concernés... enfin je crois.

Pas le temps de réfléchir plus longtemps, la porte s'entrouvrit, aie on est mal ! C'était un professeur qui entrait dans la classe en nous regardant d'un air surpris. Il ne fallait pas être un génie pour deviner que nous n'étions pas des élève qui sortait d'un cours, même moi j'aurais pu le comprendre avec le dessin derrière et notre façon de réagir face au prof. La première chose qu'il remarquait c'était le dessin sur le tableau au fond de la salle, il avait même mit ses lunettes pour mieux voir et après cela il était comme en colère, il lui plait pas mon dessin ?

-Qu'est-ce que vous faites là ? Vous n'avez pas le droit... et c'est quoi ce dessin ? Si c'est vous, vous allez devoir me nettoyer ça.

Il était pas content, ça se lisait sur son visage, mais juste parce que j'avais dessiné sur son tableau... attend quoi ? Il a dit qu'il fallait l'effacer ? Mais ce n'est pas possible ça, il est super mon dessin, pourquoi l'effacer après tout le mal que je me suis donné.

-On ne peut pas l'effacer... il est super notre dessin non ? C'est la super héroïne Lapinex qui vient de combattre le mal !

Il n'était pas convaincu, pourtant j'avais fait de grands gestes et mes arguments était très vendeur je trouve ! Quel professeur cruel, il était hors de question que je nettoie moi-même, mais à peine le temps de lui répondre que surgit de mon sac Tweeny... ah non, ce n'est pas bon ça, on va avoir des ennuis. Je regardais Tweeny qui semblait sur de lui, puis ensuite je regardais Asch un peu inquiet, je savais ce qui allait se passer et c'était de gros ennuies à l'horizon. Le lapin monta sur mon épaule, prit une grande inspiration et dit clairement au professeur.

-Hé ! Le vieux bout de lardon moisie ! Il est super ce dessin, alors t'avise pas de l'effacer sinon moi je te casse les noisettes !

Le professeur n'en revenait pas et moi non plus, là c'est sur on est mal ! Lorsque Tweeny ouvre la bouche ce n'est jamais bon et il avait fait fort sur ce coup, si on ne fuit pas maintenant il est certain que le professeur va être encore plus en colère et cet abrutit de lapin ne se gênera pas pour en rajouter une couche.