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 « Tu es un ami indigne »

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Lilian R. Kurokawa
Lilian R. Kurokawa
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MessageSujet: « Tu es un ami indigne »   « Tu es un ami indigne » Icon_minitimeMar 10 Juil - 16:32


Samedi ; 20:10


Il lui avait fallu un bon moment avant de la convaincre. Bon. Avouons. Elle avait parfaitement le droit de ne pas vouloir sortir. Mais elle n’allait pas non plus rester là à se morfondre. Et il lui avait bien fallu vingt minutes pour qu’elle accepte enfin de sortir. Il avait invoqué les étoiles. « On le verra mieux dehors » … Sans rire ? Lilian, tu régresses. C’est encore pire qu’avant. Pourtant, ç’avait fonctionné. Ne pas chercher pourquoi. Ne pas chercher comment.
Les deux partis s’étaient sûrement déjà demandé pourquoi diable devaient-ils faire un duo. … Ca pouvait prêter à confusion, non ? … Non. Cela dit, ce n’était que la fin du samedi, et Lilian en avait déjà un peu marre de se sentir damné au point de vouloir se frapper la tête contre un mur ; ce qu’il n’avait pas fait, mais c’était tentant comme manière d’en finir. Dans le car, déjà, il avait maudit son père, le directeur, et puis, son père rebelote. Ça devait être la malédiction que ce dernier menaçait de lui jeter sur la tête.
Pari réussi !

Maintenant, il était dehors. Il marchait tranquillement, ses genoux poussant les fougères qui étaient parfois sur le passage. Des fois, il se retournait pour voir si Azil suivait toujours. Le soir tombait, doucement, derrière eux. Disque solaire iridescent. La lumière jaune-orangé irradiait partout autour, créant de nouveaux reliefs. C’était bien, comme changement. Ça changeait agréablement du pensionnat, c’était chose sûre. Seulement, Lilian avait un mauvais pressentiment. Comme l’impression d’un truc qui va vous tomber sur la gueule dans pas long, et qui est surtout, inévitable.

… Comme se gaufrer bêtement à cause d’une racine. Il se demandait justement pourquoi le sol se rapprochait aussi vite ! … avant de comprendre. C’est bête. Et pour le coup, il était par terre. Il avait aussi eu le réflexe de se rattraper avec les mains. Elles étaient juste un peu éraflées. Il n’eut qu’à les frotter un peu, l’une contre l’autre, en marmonnant tout un tas de choses plus incompréhensibles les unes que les autres, pour faire partir la terre.

« … J’ai pas demandé un retour de karma, bon sang… ! »

Ou si. Mais ce n’était pas vraiment la question. Il fit signe à Azil que tout allait bien, et se remit à marcher, avant de regarder le ciel et de le pointer. Cassiopée se montre ! attention ! elle sort de sa cachette, la veule. Il avait un grand sourire sur son visage. Depuis le temps qu’il voulait la montrer à Azil. Regarde ! c’est la planquée de service. Au bout de cinq minutes, il s’en détacha. Trop d’arbres, trop de couvert. Il entreprit donc de trouver un endroit avec moins de branches pour cacher la vue.

Une minute. Deux. Trois. Quatre. Cinq. Six. Sept. Huit. Neuf. Dix. Le soir tombait encore plus, à chaque seconde.

Et puis finalement, à un moment, sur sa gauche, il vit une cascade.

« … Azil ! viens voir ! »

Ni une, ni deux, il allait jusqu’à ladite cascade, avant d’émettre un petit sifflement d’admiration. Ouais. Pour de la cascade, c’était de la cascade.

Et là, le pressentiment lui tomba dessus. … Eh ouais. Comment revenir ? C’était pas tout ça, mais ils avaient l’air paumés. … Quoique, facilement repérables. … Ou pas. C’était à voir. Mais c’était con.

… Tu es un ami indigne, Lilian.
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Azil Azuro
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MessageSujet: Re: « Tu es un ami indigne »   « Tu es un ami indigne » Icon_minitimeMer 11 Juil - 19:06

Samedi - 20:16

Elle avait failli vomir quand Ken Matsumoto avait annoncé les couples de ce voyage. En fait, elle s’attendait à tomber sur tout le monde – même Ema ou Ashley – sauf lui. Au départ, elle n’avait pas cru au choix du Destin. Après tout, le hasard n’existe pas. Elle pensait que c’était un coup monté de la part du directeur qui devait certainement les avoir espionné avec une paire de jumelles. Ce n’était qu’après avoir souri à Lilian à côté d’elle qu’elle s’était raisonnée. Elle s’était traitée d’abrutie, calée contre la vitre du car, les genoux remontés contre sa poitrine. Ce ne pouvait pas être un coup monté. Azil était suffisamment réveillée pour avoir pu suivre le trajet de la main de Ken Matsumoto dans le grand aquarium de verre.

Un voyage aux sources chaudes n’avait pas eu le même effet sur elle que sur les autres. Elle, elle n’avait pensé qu’à l’eau des sources. Et qui disait source disait baignade. Et qui disait baignade disait montrer son dos. En fait, les réactions avaient été différentes. Des filles se plaignaient d’un manque de temps pour parfaire une épilation bâclée, des garçons imaginaient déjà des filles à moitié nues et d’autres… N’en avait strictement rien à foutre. Ensuite, il y avait eu ce fameux programme. Bains. Il fallait juste qu’elle trouve une excuse pour y échapper. Les règles, peut-être. Peut-être même que si elle lui disait qu’elle était légèrement complexée, il comprendrait. Ping-Pong. D’accord. Il fallait juste taper dans une balle sans tuer les personnes aux alentours. Perdu d’avance. Pique-nique en forêt. D’accord. Azil allait virer paranoïaque.

Lilian avait du insister pendant une bonne vingtaine de minutes avant qu’Azil ne cède et se décide à le suivre à l’extérieur. Qu’est-ce qu’ils risquaient ? Ils n’allaient pas aller bien loin, faire le tour du bâtiment tout au plus. Ca, c’était ce qu’elle croyait. Parce que, sans quitter Lilian des yeux, elle l’avait vu s’aventurer dans la forêt. Au début, elle n’avait pas voulu le suivre. La proximité de l’eau et la forêt la rendaient assez nerveuse. L’eau, la forêt, la nature attiraient toutes sortes de petites bêtes visqueuses et indésirables. Sauf qu’elle avait bien été obligée de le suivre puisque rester là, toute seule, en proie à une crise d’angoisse profonde, la dérangeait aussi. Elle aurait tout aussi pu rentrer dans le bâtiment, frapper à toutes les portes jusqu’à trouver la chambre de Shigeru et Niito afin de s’écrouler dans les bras de son meilleur ami. Oui. Mais il y avait Lilian. Et un abruti de cœur qui remontait petit à petit dans sa gorge.

Azil regarde le dos de son compagnon, tout en essayant de ne pas penser aux bestioles pleines de mucus près de ses pieds. Il y a un bruit sourd, étouffé par la distance. Azil regarde son dos, pour essayer de ne pas le perdre de vue. Elle observe le moindre de ses mouvements, profitant du fait qu’il ne la regarde pas pour le détailler. Debout, il est encore plus grand. Ce n’est pas avec son petit mètre soixante qu’elle pourra le battre. Même si elle mettait des talons, il resterait grand. Elle le regarde marcher et écarter les fougères. Elle se mordille la lèvre inférieure. Il est encore mieux que ce à quoi elle osait penser. Elle chasse cette idée de sa tête. C’est n’importe quoi, vraiment. Elle sursaute quand il s’écrase au sol.

« Je t’avais bien dit qu’on aurait du rester dans la chambre. »

Non, Azil. Normalement, tu dois aller le voir, regarder si ça va, s’il n’est pas blessé et t’inquiéter pour lui. Elle l’entend marmonner et parler de karma. Elle, elle tente juste de le rejoindre en se forçant à ne pas regarder au sol. Putain, elle va mourir.

« Ca va ? »

Un signe que tout va bien. Même pas une parole, un signe. D’accord. Azil repousse une mèche rouge et continue de le suivre quand il se remet en marche. Bon sang. Elle s’efforce de lever les yeux au ciel, pou suivre les tracés de son doigt. Cassiopée. Alors qu’elle cherche l’étoile, Lilian lui demande de regarder. Sans s’en apercevoir, le bruit sourd est là. Une cascade.

« … Woaw. »

C’est joli, pas vrai. Tu en oublierais presque que tu es dans une forêt, en proie à une paranoïa incontrôlable et que devant toi s’étend un bassin d’eau. Avec une cascade.

Et la sorte. Elle est où ?
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Lilian R. Kurokawa
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MessageSujet: Re: « Tu es un ami indigne »   « Tu es un ami indigne » Icon_minitimeSam 4 Aoû - 17:01

SATURDAY ; 20:20


Il venait de les paumer sans s’en rendre compte. Trop absorbé par la cascade, il s’en était approché. De petites éclaboussures l’avaient atteint alors qu’il s’installait sur un rocher et retirait ses chaussures, faisait des revers à son jean pour laisser ses jambes dans l’eau. Il souriait sans se rendre compte de son énorme bourde. Et pour ainsi dire, il ne faisait pas non plus très attention à Azil au moment précis. Il se contentait de sourire béatement en fixant le ciel, les chevilles dans de l’eau froide. Disons qu’elle faisait au maximum 15°C. Ce n’était pas énorme. Mais pour quelqu’un qui, comme Lilian, est fâché avec la chaleur, c’est juste tout à fait supportable voire agréable.

Il regardait les constellations, tranquille. Il cherchait encore et toujours Cassiopée. Il était certain de l’avoir vue à un moment. Ou alors il se gourait lamentablement, ce qui était fort probable. Ah non. Il l’a vraiment vue. La preuve ! la voilà ! La pleutre était cachée par les arbres. Il l’avait remarqué et avait cherché un coin avec moins d feuilles. Pour le coup. La cascade offre une quasi inexistence de feuilles d’arbres pour cacher la vue du ciel. Alors il sourit encore plus. Et il détache une de ses mains du rocher pour la lever vers le ciel et dessiner la constellation du doigt, en souriant à Azil.

« Regarde ! elle est là ! On la voit mieux d’ici, non ? »

Oui. On la voit mieux. Mais si on te dit de faire demi-tour, tu vas déchanter. Surtout que le soir tombe encore, et bientôt il fera nuit noire. Ton portable servira de lampe torche aussi ? L’écran n’émet peut-être pas assez de lumière, hein. Mais bon. On dit ça, on dit rien. On pense surtout à ce qui se passerait si Azil et toi vous retrouviez seuls en pleine forêt le soir. Surtout qu’avec ton sens de l’orientation, Lilian, se sera vite réglé comme histoire. Tu vas rester là sans rien faire, et tu vas te demander quel chemin prendre.
Et comme tu n’as jamais été doué pour lire une carte, ça ne va rien arranger. Attends ? Vous avez une carte ? Bien sûr que non ! Vous êtes partis comme ça, après vingt minutes à vous décider. Enfin, toi, vingt minutes à convaincre Azil qu’elle ne pouvait décemment pas rester là à se morfondre. Même si le choix des duos était foireux, merci monsieur Matsumoto. Il avait bien remarqué la tête qu’avec fait Azil au moment de l’annonce. La sienne se rapprochait fortement d’un « WTF ?! c’t’une blague c’te blague ? »
Il avait eu l’air sceptique, abasourdi, étonné, dégoûté, effaré en même temps. Un chouette mélange, surtout quand on ajoute un cache-œil et plusieurs détails l’aidant à faire tache dans le décor. Il avait fait encore plus tache dans le décor, pour le coup.

Et là il restait installé sur son rocher. Il avait fini par s’allonger dessus, un bras ramené sous sa nuque, l’autre machinalement levé, l’index à la recherche de dessins de constellations à faire. Son sourire ne l’a pas quitté. Il se dit que ce soir encore il ne va pas dormir.

Il ne sait absolument pas comment faire pour rentrer. Il n’a pas pensé au chemin du retour. C’est comme ça qu’il a pu aller si loin dans ses idées. Comme dans Welcome to Gattaca. Il n’a jamais pensé un seul instant à la route du retour, et se contente de faire l’aller. Au jour le jour ! Il verra au dernier moment ce que ça donne ! Même si en soi, un retour est un aller et vice versa. Envolé le pressentiment qui avait fait qu’il s’inquiétait pour revenir. Il venait de dire bonsoir à ses amies les étoiles. Pour revenir aux sources, il improviserait.

Oh, ça foirerait sûrement.

Tu es un ami indigne, Lilian.
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Azil Azuro
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MessageSujet: Re: « Tu es un ami indigne »   « Tu es un ami indigne » Icon_minitimeLun 13 Aoû - 17:24


Et la sortie. Elle est où ?
Azil aurait pu faire comme Lilian. Se laisser envoûter par la beauté de la cascade sous le clair de lune. S’asseoir à ses côtés. Plonger es pieds ans l’eau. Oublier qu’elle était perdue dans une forêt, près d’une étendue d’eau, dans le noir. Oublier qu’elle était fatiguée. Azil pose ses yeux sur son compagnon. On aurait dit un gosse. C’en était touchant, de le voir là, assis sur le rocher, les pieds dans l’eau, à regarder les constellations. Un flot d’émotions la prit à la gorge. Et après avoir vérifié les alentours du regard, balayant chaque recoin à la recherche d’un monstre éventuel. Voyons, Azil. Lilian est là. Il te protègera si jamais tu tombes sur tes ennemis. Pas vrai ? La main se détache du sol alors qu’elle s’assied à ses côtés sur le rocher, se gardant de mettre ses pieds dans l’eau.

« Regarde ! Elle est là ! On la voix mieux d’ici, non ? »

Ce n’était pas si mal, au fond, d’être avec lui. Tu n’étais pas avec un gros lourd, l’un de ceux qui te colle, te harcèle pour un rendez-vous, pour un amour limité. D’ailleurs, ta première liaison, ce n’était pas ça ? Un gars que tu connaissais à peine ? Un amour limité à une chambre ? Car dans les couloirs, c’est à peine s’il te voyait. Une fois enfermée avec lui, dans sa chambre ou la tienne, il te faisait sa crise de jaloux. Parce que tu essayais de changer sans qu’il ne le sache. Que tu essayais de t’ouvrir sans qu’il en connaisse la raison. Que tu parlais aux autres, filles ou garçons, alors que lui ne voulait que tu ne t’adresses qu’à lui seul. C’est pour ça que tu as coupé les ponts. Parce qu’il devenait envahissant et que tu redoutais le moment où il comprendrait que tu transformais les choses en or. Peut-être serait-il devenu comme ton père, par la suite. D’un sourire, d’un hochement de tête, tu lui signifies que c’est vrai, elle plus voyante d’ici, Cassiopée.

Tu sais Azil, on dirait un couple. Un vrai. Un de ceux qui ne sont pas malheureux. Un de ceux qui ne se forcent pas. Mais… Vous n’êtes pas un couple. Et puis, vous êtes quoi ? Plus des connaissances qu’autre chose. Tu ne sais rien de lui, il ne sait rien de toi. Mais vous aimez les étoiles, lui plus que toi. Et lui, il sait ce que tu aimes ? Les livres, les couleurs, les babioles, la fimo ? Est-ce que tu lui as déjà dit ? Tu ne t’en rappelles pas. Mais rappelle-toi de lui faire une étoile en fimo. Tu restes assise quand il se couche. Pour te rassurer toi-même ? Pour observer l’eau, plus bas, qui lèche le rocher en contrebat. A la recherche de grenouilles. Ca te fait quand même peur, de savoir qu’elles ne sont pas loin.

« Lilian. »

Ton regard se perd dans le loin, se braque sur la cascade. Qu’est-ce que tu vas lui dire ? C’est un peu gênant, comme situation. On dirait presque que tu vas lui déclarer ta flamme, comme ça, au clair de lune. La tension est palpable, d’ailleurs. Ce serait le lieu idéal. Mais quelle flamme, Azil ? C’est juste ridicule. D’ailleurs, ce que tu t’apprêtes à lui demander est ridicule aussi.

« Tu crois qu’il y a des grenouilles… Pas loin ? »

Un seul mot de sa part suffirait à enclencher le mécanisme complexe de la fuite ou de la détente.
Mais la sortie. Elle est où ?
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Lilian R. Kurokawa
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MessageSujet: Re: « Tu es un ami indigne »   « Tu es un ami indigne » Icon_minitimeSam 25 Aoû - 10:58

Tu restes là, à regarder le ciel, tranquille. C’est un peu… idiot, non ? Mais tu t’en fiches tout simplement pas mal. Il fait nuit, on voit bien les étoiles, le coin est désert. Que demander de plus ? C’est le rêve. Quoique. Il te manque peut-être un peu de musique, du papier et un crayon. Mais il y a quelqu’un qui compense bien. Azil. Tu sais qu’elle est là, elle t’a suivi depuis que tu as réussi à la convaincre de sortir. Ce que tu ne sais pas c’est que tu fais juste une énorme bourde. Et que tu vas avoir du mal à te faire pardonner.

Mais pour l’instant, tout ce qui t’intéresse ce sont les étoiles. Les étoiles qui scintillent dans le ciel encre. Ça y est, la nuit est tombée. Tu n’attendais que ça. Et tu peux enfin contempler Cassiopée.

Lilian.

Tu tournes la tête, et tu regardes Azil. Elle a l’air nerveuse ou tu hallucines juste ? Elle n’a pas non plus l’air de te regarder. Tu penches la tête de côté, machinalement. Et tu attends qu’elle dise autre chose. Oh ! c’est drôle, ton cœur s’affole. Arrête de te faire des films, Lilian. Ce n’est pas demain la veille que tout sera réciproque. Tu as bien vu sa réaction lors de l’annonce des duos. Elle avait envie de s’enfuir en courant. Donc c’est raté pour le reste. Quoique. Mais ça, tu n’es pas censé le savoir.

« … Oui ? »

Est-ce qu’elle t’a entendu. Tu sais qu’elle va finir par dire quelque chose. Et puis la question fatidique arrive enfin.

« Tu crois qu’il y a des grenouilles… Pas loin ? »

Alors là, tu hésites. Ça a l’air de lui faire assez peur. Mais que faire… Lui mentir pour la rassurer ? Lui dire qu’il y en a mais qu’elles dorment, elles, à cette heure-ci ? Si ça lui fait aussi peur que tu l’imagines, elle va très certainement se mettre à paniquer et ce sera encore pire pour rentrer. En parlant de rentrer, tu sais comment revenir, n’est-ce pas ? … Bon, on retourne aux grenouilles. Même toi tu ne sais pas s’il y en a. Et s’il y en a… Tu te mordilles la lèvre inférieure par réflexe. Que dire, que dire ? Ce ne serait pas franchement le moment de la faire paniquer. Du genre vraiment pas, en fait. Ce serait le truc à éviter. Surtout qu’elle n’a rien fait envers toi qui justifierait que tu lui fasses peur.

« … Honnêtement, j’en sais rien. Mais je pense que non. On les aurait entendues depuis un moment, sinon… … Donc à mon avis, y en a pas. »

Tu espères qu’elle ne se bornera pas à « on les aurait entendues ». Ce serait vraiment la pire des conneries que tu aurais pu faire sinon. Tu continues de te mordre la lèvre.

Et là tu réalises un truc très, très idiot. Vous êtes au juste ? En pleine forêt, OK. Mais où exactement dans cette forêt ? A une cascade, d’accord. Mais… COMMENT vous allez faire pour rentrer ? Tu ne sais même pas comment tu as pu atterrir ici ! Tu as juste suivi Cassiopée, tu voulais mieux la voir. Tu soupires un peu. Quel crétin, non mais vraiment ! quel crétin ! … Maintenant vous êtes quittes pour tenter de reprendre le chemin inverse, ou rester là à attendre que quelqu’un remarque votre absence et ait l’idée de vous chercher.
Tu n’as même pas de quoi vous éclairer, bientôt ce sera le noir total et rien que l’idée de s’éloigner l’un de l’autre sera considérée comme tentative de suicide.

La sortie, elle est où dans l’histoire, hein ?

Tu es un ami indigne, Lilian.
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Azil Azuro
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MessageSujet: Re: « Tu es un ami indigne »   « Tu es un ami indigne » Icon_minitimeLun 27 Aoû - 16:31

Until the morning light, dances in the sky, when the sun is up over my head, but in the meantime, let the evening fall on me, after all, I know you are just up ahead, under the moonlight

Elle allait être malade. Malade parce qu’il faisait nuit noire et qu’elle ne distinguait rien à cinq cent mètres à la ronde. Malade parce qu’elle se trouvait dans une forêt et qu’elle avait lu suffisamment de livres pour savoir qu’une forêt, au clair de lune, n’était jamais innocente. Malade parce qu’elle s’attendait à tout moment à voir un tueur psychopathe sortir de l’ombre ou voir les arbres s’abattra sur elle jusqu’à l’engloutir. Malade parce qu’il y avait un plan d’eau et que, malgré la cascade, elle n’était sûre de rien. Normalement, les grenouilles et les crapauds ne vont pas dans les rivières parce qu’il y a du courant. Une cascade, ça agitait l’eau… Il n’y avait donc pas de batraciens ? Mais la forêt, les sources, tout ça… Azil ne savait pas. Elle avait soigneusement évité chaque livre parlant de batraciens. Et les cours de biologie portant sur l’étude de ces… choses l’avaient juste rendue paranoïaque. Elle se rappelait encore la tête du professeur de biologie, un gros « What the fuck ?! » imprimé sur le visage, quand elle l’avait mis au courant de sa phobie. Elle se souvenait évidemment des jeux stupides des garçons qui, au courant de sa peur, lui ramenaient des grenouilles, mortes ou vivantes. Elle n’était pas jolie. Elle n’avait donc jamais été consolée quand, malade dans les toilettes, elle tremblait et sanglotait, après avoir pris la fuite. Tout ça la rendait malade.

Azil se rapproche un peu plus de Lilian, comme s’il avait la capacité de faire fuir les démons d’Azil. Elle sent sa lèvre trembler un peu. L’émotion négative, certainement. Elle est sûre que Lilian peut sentir la tension. Azil est sur le bord de l’évanouissement, à la frontière entre la paranoïa et les larmes. Une seule réponse de sa part et elle crie. Une seule. Comme dans un film, elle voit sa bouche s’ouvrir, au ralenti, pour exprimer une réponse évasive.

« … Honnêtement, j’en sais rien. Mais je pense que non. On les aurait entendues depuis un moment, sinon… »

… On les aurait entendues. Son cœur sombre dans sa poitrine, remonte dans sa gorge. Elle manque de tomber, elle aussi. Elle se reprend. Sois forte, Azil.

« … Donc à mon avis, y en a pas. »

Azil regarde l’eau. Si elle n’avait pas si peur du noir, de la forêt et de l’eau, elle s’assiérait à ses côtés, mettrait ses pieds dans l’eau. Mais la paranoïa est plus forte. Elle veut rentrer. Retourner à l’auberge, à l’intérieur, n’importe où, où il voudra. Pourvu qu’elle n’y trouve pas de grenouilles. Son épaule effleure celle du garçon. Elle résiste à l’envie de s’y laisser tomber. Elle détourne les yeux, lève le nez vers la lune, ronde, épaisse. Voluptueuse. Qu’importe, les faits sont là. Elle est morte de trouille. Une peur viscérale, phobique de ces bestioles gluantes et bondissantes. Elle l’entend soupirer. Elle craque quand une vaguelette claque trop fort sur le rocher.

« Lilian… Je veux rentrer… S’il te plait. »

Elle est morte de trouille.

« … Sauf si tu… Ne veux pas. »

Elle se redresse, reprend l’équilibre pour ne pas tomber dans l’eau et s’éloigner à reculons du rocher, alors que l’une de ses mains frotte son autre bras, visiblement gênée par sa demande de partir.

Partir où ? Dans quelle direction ? A droite ? A gauche ? Tout droit ? D’où sont-ils arrivés ?

Et la sortie. Elle est où ?
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Lilian R. Kurokawa
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MessageSujet: Re: « Tu es un ami indigne »   « Tu es un ami indigne » Icon_minitimeLun 27 Aoû - 17:35

I forgot something but this wasn’t important before I told you I forgot it YESTERDAY

Elle a vraiment l’air d’avoir peur, tu ne trouves pas ? Si, tu trouves. Et ça te rend nerveux aussi. Tu te remets à mordre ta lèvre inférieure. Tu vas finir par l’entailler. Mais ça tu t’en fous un peu. Tu te concentres plutôt sur le bref contact qu’a eu son épaule avec la tienne. Sur le coup, ça t’a fait tressaillir. L’espace d’un bref, très bref instant. Tu as aussi eu envie de la prendre dans tes bras pour la rassurer. Mais si ç’avait échoué ? Hein ? Tu serais peut-être en train de la chercher dans la forêt comme un abruti ? … D’ailleurs, tu es un abruti. Un abruti égoïste qui l’a traînée dehors le soir pour voir les étoiles. Tu clignes de ton œil valide et continue de mordiller la chair de ta lèvre. Attention, ta canine l’entame.

Mais Azil n’a vraiment pas l’air dans son assiette et ça te serre le cœur. Tu détournes le regard et cherche une solution. Tu essaies de te souvenir du chemin du retour. Oh, si. Tu t’en souviens, bien sûr. Sauf que là, avec ce noir, tu n’y verras pas à plus de cinq mètres et tu seras incapable de mettre le doigt sur les détails qui vous permettront de rentrer. Et en parlant de rentrer…

Elle a vraiment l’air morte de peur… Bon, allez, cesse de te mordre la lèvre. Tu te lèves, tu remets des chaussures et tu t’approches doucement. Tu tends une main hésitante vers son épaule. Tu la laisses en suspens, tu n’oses pas la poser.

« Sauf si tu… Ne veux pas. »

Alors là comment dire ? C’est déjà vu, à l’écrit t’es très doué, mais alors à l’oral… ! Faut pas compter dessus, sauf quand le regard angoissant du prof te pousse à faire un oral digne d’une présentation de thèse universitaire. Tu te contentes de hocher la tête, tout doucement, et de poser ta main sur l’épaule d’Azil, tout doucement.

« On va rentrer, c’est mieux. »

Tu lui attrapes la main, et tu te remets à marcher, un peu au hasard ou presque. Tu as réussi à repérer par où vous étiez arrivés à la cascade à cause d’une bête branchette cassée, et de la blafarde lumière que la lune vous laisse à cet endroit. C’était donc bien par-là que vous êtes passés. Mais maintenant que vous êtes sous les arbres, vous ne voyez plus grand’chose, pas vrai ?

Alors tu as retiré ton cache-œil. C’est quand même grâce à ton œil photosensible que tu ne te manges aucun mur pour te tauler ensuite dans les couloirs en pleine nuit. Quand tu n’arrives pas à dormir. Tu gardes le cache dans ta main libre, l’autre tenant toujours celle d’Azil et tu attends que tes yeux soient accoutumés à l’obscurité. Ouais, et même là, ça va pas être une mince affaire… Mais tu te remets à avancer, confiant. Il y a encore quelques traces de votre passage.

Seulement c’est long, c’est beaucoup plus long que lorsqu’il y avait encore la lumière du soleil. C’est long de distinguer les détails dans le noir, quand bien même on y voit un chouïa mieux que la moyenne.

Mais bon, tu continues quand même.
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Azil Azuro
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MessageSujet: Re: « Tu es un ami indigne »   « Tu es un ami indigne » Icon_minitimeMar 28 Aoû - 20:16

Elle trésaille quand il pose sa main sur son épaule. Mais cette fois, ce n’est pas la paranoïa. C’est un coup au cœur qui la fait tanguer. Un pincement, un nœud qui se contracte dans l’estomac. Elle retient la rougeur, malgré la nuit, la lune et les étoiles. Elle est suffisamment faible comme ça, face à l’eau et aux bois. Elle baisse légèrement les yeux, incapable de soutenir son regard. Ce n’est pas lui qui l’intimide, c’est autre chose. C’est le pincement, le nœud, le coup. C’est tout ça, à la fois. Un hochement de tête montre à la jeune fille qu’il a compris. Ou peut-être qu’il compatit. Elle ne sait pas vraiment.

« On va rentrer, c’est mieux. »

Elle hoche la tête, un peu abrutie par la peur. Tu es stupide. Stupide, stupide, stupide. Pourquoi l’avoir dérangé ? Parce que toi, tu as peur. Mais tu as pensé à lui ? A ce qu’il ressentait ? Il avait l’air bien, là, à observer les étoiles, à contempler la lune et Cassiopée, l’étoile qu’il tenait tant à te montrer. Il voulait juste partager le moment… avec toi. Sans les autres autour de vous. Il voulait juste te montrer ce qu’il aimait, ce qu’il savait que toi aussi, tu aimais. Il avait trouvé un lieu magnifique, perdu au milieu des bois. Un lieu qui n’appartenait qu’à vous seuls en l’instant présent. Il t’avait à peine parlé. Il regardait les étoiles. Et toi, que regardais-tu ? L’eau. Le sol. Les bois. Tu te faisais des films. Il était là, avec toi. S’il y avait eu un tueur psychopathe, il aurait été là, près de toi. Et s’il y avait eu une grenouille, une bête et stupide et moche et gluante petite grenouille, il aurait quand même été là. Et toi, tu…

Son cœur meurt à l’instant où il lui prend la main. Elle se mord l’intérieur de la joue. Comme une débile. Et pourtant, elle ne se dérobe pas. Elle garde sa main dans la sienne et le suit pendant qu’il la dirige vers la forêt. Les arbres cachent tout, masquent ce qui aurait pu être un indice, une indication. Azil a une bonne mémoire mais… Bref. Elle ne savait plus. Elle s’était bien plus concentrée sur ses pieds, sur les feuilles que sur le chemin devant elle. Et elle avait eu tort. Azil, tu ne fais jamais rien de bon.

Et là encore, Azil le suit, regardant ses pieds. Quelque chose bouge, tout près, sur le sol. Et Azil craque. Ca ne lui arrive pas souvent. Mais d’habitude, il fait jour. Et là, ce n’est pas le cas. La première larme roule sur sa joue. Et une deuxième. Elles roulent jusqu’à s’écraser sur la peau de son cou ou sur son t-shirt. Et les autres suivent. Azil pleure en silence. Parce que c’est vraiment trop gênant. Et qu’elle est stupide. Et qu’elle a honte de pleurer pour une phobie aussi… Conne. Sa phobie est plus que conne. Sa phobie est… Bizarre. Et là, elle en a marre de marcher. Elle veut juste… Rentrer. Dans la chambre. Et lui parler. Lui dire qu’il doit oublier ce qu’il a vu, que ce n’était pas grave et qu’elle est vraiment stupide. Que ‘il veut se foutre de sa gueule, il peut. Elle s’en fout. On se fout déjà suffisamment de sa peur pour que ça lui fasse encore quelque chose.

Elle ne sait pas ce qui la pousse vers l’avant. Le fait de savoir qu’il y a quelqu’un, devant, pour la protéger. Ou… Quelque chose, une force mystique, plus puissante encore. Elle se rapproche de Lilian. Elle serre sa main, un peu trop fort, dans la sienne. Et son front percute ses omoplates. C’est fou ce qu’il est grand. Elle essaie de calmer ses larmes, sans rien dire, en silence.

« … Je suis désolée. »

S’il pouvait juste oublier tout ce qui s’était passé, jusqu’à présent, ça lui plairait pas mal.
Mais la sortie, bordel, elle est où ?

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Lilian R. Kurokawa
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MessageSujet: Re: « Tu es un ami indigne »   « Tu es un ami indigne » Icon_minitimeMer 29 Aoû - 10:43

You said something that I don’t mind, and nothing can be more beautiful thant being with YOU

Il fait noir. Il fait noir et tu ne vois rien à plus d’un mètre. Même sans ton cache-œil c’est dur. D’habitude, dans les couloirs y a au moins un semblant de lumière. Pas suffisamment pour te brûler la rétine, mais assez pour que tu puisses mieux y voir. Parce que si t’as un œil qui y voit très bien, l’autre il a juste pas l’habitude de l’obscurité, puisqu’il vit en pleine lumière. Et ça t’énerve. Ils auraient pu être les deux pareils ? Bah non. D’un côté t’as pas envie d’être aveugle, mais d’un autre, voir des deux yeux n’importe quand… bon sang ! ça t’arrangerait !
En fait ça t’énerve vraiment beaucoup. Tellement que tu pourrais frapper quelque chose pour te calmer que ça suffirait pas. Faudrait que tu puisses frapper dans quelque chose pendant des heures. Seulement voilà, le sport, à part la course ou la natation c’est pas trop fait pour toi. Alors tu caches tout ça sous ton flegme habituel. Dire que c’est à cause de ton père… Bah ouais ! il pouvait vraiment pas te foutre la paix celui-là ! … Ah si. Si seulement tu pouvais le frapper. Là, c’est sûr que ça te changerait des fois où tu te contentais de laisser couler ses critiques. Les « pense à ton avenir ! » t’en as juste ras-le-bol depuis que t’es gosse.

Mais on s’éloigne, là, hein ?

Et toi tu ne sais pas où vous êtes. Tu te contentes de suivre ton instinct. C’est pas la première fois que tu te perds. Ce sera pas la dernière non plus. Alors bon, tu continues de marcher. Même si, au cas où vous seriez vraiment paumés, s’arrêter faciliterait la tâche de ceux qui devront vous retrouver. Pour l’instant tu penses juste à rentrer. T’as envie de dormir, l’air de rien. Mais c’est pas sûr que t’y arrives. Pense à Azil. Elle est vraiment nerveuse. Tu la sens serrer ta main un peu plus chaque seconde. Mais tu n’y prends pas réellement garde. Tu te dis que tu vas sûrement devoir passer un moment à la rassurer.

Oh, attends. T’as jamais été doué pour ça et elle pourrait te haïr toute ta vie pour cette conne d’idée de sortir.

Puis finalement tu sors de tes pensées. Elle serre ta main vraiment fort. Pour un peu tu ne sentirais plus le bout de tes doigts. Tu t’es arrêté, elle non. Alors elle te heurte doucement. Tu te retournes. On dirait qu’elle pleure… Tu te mords la lèvre. Merde… t’as foiré à ce point ? Tu ne sais vraiment pas quoi faire. Tu hésites comme jamais. Mais ça fait cliché. Pourtant le fait est là. Tu ne sais pas quoi faire pour la rassurer.

Alors le plus machinalement du monde tu essuies ses larmes avec ta main. Tout doucement. Tu souris légèrement, aussi. Un sourire quasi microscopique. Non, tu sais vraiment pas quoi dire. Mais faut vraiment que tu dises quelque chose, ne serait-ce que pour la rassurer.

« T’en fais pas. Ce n’est pas de ta faute… »

Tu la prends dans tes bras, tout doucement. Tu commences même à lui caresser les cheveux. Tu regardes aussi les alentours. Allez. Y a bien quelque chose qui t’a échappé entre temps.

Oui. Regarde bien. Y a de la lumière là-bas. Tu lâches Azil. Enfin. Tu lui reprends la main et tu lui montre les petites lumières.

« Regarde ! on est revenus aux sources ! »

T’as un grand sourire. Tu l’entraînes, doucement d’abord, vers les sources. Tu la lâches le temps de remettre ton cache ; lumière = plus d’œil, c’est pas ton envie numéro un ; puis tu remets sa main dans la tienne. Il est temps de rentrer, et tu n’es pas mécontent de passer la porte de votre chambre.
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MessageSujet: Re: « Tu es un ami indigne »   « Tu es un ami indigne » Icon_minitimeDim 23 Sep - 18:22

Home, sweet home

« T’en fais pas. Ce n’est pas de ta faute... »

Ni de la sienne, d’ailleurs. Mais il a tord. C’est entièrement de sa faute à elle, parce qu’elle n’est pas capable de prendre sur elle et d’être courageuse. Elle se met à pleurer en imaginant des choses, près de ses pieds et elle a beau se répéter que ce n’est pas la saison des batraciens, qu’à cette période, ils sont aux étangs, la pensée du bois, des sources et de la cascade font fuir toute cette volonté qu’elle tente vainement de rassembler dans sa tête et dans ses muscles. Elle sent encore la trace, la chaleur de ses doigts sur sa joue. Ca devrait te remonter le moral ça, non ? Il t’a touché pour effacer ces vilaines tâches transparentes de tes joues. Et soudain, son front s’écrase un peu en-dessous de son épaule. Elle sent ses deux bras se refermer dans son dos. Et elle, elle reste là, les bras ballants, le long du corps. Elle sent sa main explorer ses cheveux, défaire des nœuds qu’elle avait oublié mais elle ne bronche pas. Au moins, elle oublie ses démons. Elle inspire à fond, comme le psychologue de l’école le lui a appris. Une odeur de menthe envahit son cerveau. Une autre, moins marquée, lui rappelle la coriandre. Tu te fais des idées.

Les mains retombent, effleurent ses flancs. Elle sent la rougeur picotant son nez tandis qu’il repose sa main dans la sienne, lui arrachant un sursaut au cœur trop brusque. Elle est un peu hésitante quant à ce qu’elle veut faire et ce qu’elle ne doit pas faire. Quelle importance, d’ailleurs ? Ah. Oui. Keiro, le rejet, la beauté, la souffrance, tout ça. Qui te dit que ça t’arriverait encore une fois ? Peut-être que lui, il ne te dirait pas que tu es trop moche pour pouvoir passer un bout de vie – une vie ? – avec lui. Tu vois loin. De toute manière, tu ne sais pas. Elle inspire une nouvelle fois à fond et suit le mouvement de sa main. C’est pareil qu’il y a une heure et demie. Sauf que cette fois, ce n’est pas la lumière d’une étoile qu’il pointe mais bel et bien celle d’un bâtiment. Azil n’en croit pas ses yeux. Entre le feuillage des arbres, des lumières, immobiles. Quelques bruits filtrent, mais rien de suffisamment fort pour troubler le calme maladif de l’endroit. Elle bat des cils plusieurs fois, pour être sûre de ne pas halluciner. Alors c’est vrai. C’est vraiment vrai ? Serait-ce…

« Regarde ! On est revenu aux sources ! »

Tandis qu’elle voit son sourire, Azil écarquille les yeux. Non. Elle qui pensait qu’il était à des lieues du bâtiment, ils étaient en réalité si proches… Ca veut dire qu’elle avait pleuré comme une faible et stupide créature, comme une gamine. Ca veut dire qu’il l’avait pris dans ses bras certainement par pitié de son état plus que pitoyable et de cette crise de larmes à cause de cette phobie qu’elle n’était pas sûre d’avoir aperçue réellement. Qu’ils avaient légèrement paniqué. Et tout ça pour pas grand-chose au final ? Azil se reteint de rire comme une hystérique, de se griffer le visage, les bras, de se rouler au sol au milieu de la boue et de la végétation. Elle serait sale, stupide, folle à lier et elle risquerait encore plus de voir ces créatures visqueuses qui la rendent si fragile. Elle se laisse entraîner par la main de Lilian vers les bâtiments. Muette, les yeux grands ouverts, comme dans un rêve. Littéralement sur le cul. Elle fondrait presque en larmes – encore une fois – en voyant la porte de sa chambre. Leur chambre. D’un geste habile et mal placé quant à l’endroit, elle glisse sa main dans la poche arrière du jeans de Lilian, là où elle sait qu’il a laissé la clef. Elle ne prend même pas la peine de cacher la légère roseur de ses joues. A tous les coups, elle pourra remettre ça sur le compte des larmes. D’une main tremblante, elle tente d’insérer dans la serrure. Elle la lâche deux fois, peste trois fois et finit par ouvrir la porte. Elle sent sa main qui tremble. Home, sweet home.

Elle laisse le soin de fermer et de verrouiller la porte à Lilian, trop occupée à se jeter sur le premier oreiller qu’elle trouver, à le serrer contre sa poitrine et à s’asseoir, se blottir dans l’un des coins de la pièce. Toute la tension se relâche quand elle expire une bonne fois pour toute. Elle reste quelques minutes là, la tête en arrière, à regarder l’angle formé par l’intersection des deux murs, l’oreiller serré entre ses jambes et son ventre. Elle finit par reposer ses yeux sur Lilian, pas loin. Tu lui dois es explications. Non ?

« Je... »

Ce n’est pas la mer à boire. Au pire, s’il se fout de ta gueule, tu pourras partir en claquant la porte, tu pourras le frapper avec l’oreiller que tu tiens en le traitant de tous les noms. Et de toute manière, ce ne serait pas le premier à te dire ce que tu redoutes.

« J’ai une peur panique des batraciens. »

Voilà qui est dit.

« Les bois, l’eau… Ca me rend paranoïaque car à chaque bruit, chaque mouvement, je. J’ai l’impression d’en voir un. »

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MessageSujet: Re: « Tu es un ami indigne »   « Tu es un ami indigne » Icon_minitimeMer 31 Oct - 17:29

Ahwai, le RP est terminé. Mais je sais pas changer le Titre moi.
Voilà. ♥
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MessageSujet: Re: « Tu es un ami indigne »   « Tu es un ami indigne » Icon_minitime

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