Dès qu’elle s’était levée, Manami avait été de mauvaise humeur, sans savoir pourquoi. Et il faut dire que ça mauvaise humeur avait persévérée. Plus qu’une solution, faire du sport pour se défouler et se vider la tête. Mais elle ne savait pas quoi. Profitant de l’absence de ses coloc’ elle rangeait sa chambre –ou du moins balançait les objets sans vraiment prendre la peine de les mettre bien en place- lorsqu’elle tomba sur un dessin qu’elle avait fait quelques jours auparavant. Ce dessin fait aux pastels représentaient des étudiantes en tenue de tennis qui faisaient un pique-nique dans un coin d’herbe pas loin d’un vaste terrain. Un tennis ? Pourquoi pas ?

Manami enfila un haut blanc avec une mini-jupe de la même couleur. La jupe –qui ressemblait de près à une jupe de tenue de tennis- était si courte que n’importe qui aurait pu voir ses sous-vêtements bleu turquoise sans trop de difficulté. Sans comme toujours, elle s’en foutait royalement, c’était le dernier de ses soucis. Elle partit donc en direction du terrain de tennis en courant. De cette façon elle n’aurait pas besoin de s’échauffer une fois arrivée sur le terrain. Elle alla chercher une raquette et trois ou quatre balles dans le local mis à la disposition des élèves, puis se dirigea vers l’unique terrain de tennis fait pour jouer seul.

Mais le terrain était déjà occupé. Par un garçon. S’énervant contre elle-même pour ne pas avoir envisagé cette possibilité, elle l’observa de loin pendant un moment. En réalité elle était simplement en train de se demander si elle ne ferait pas mieux de retourner dans sa chambre ou d’aller se défouler sur un autre terrain de sport. Décidément, ce garçon avait plutôt un bon jeu et une sacrée frappe. Et puis non ! Pourquoi serait-ce elle qui devrait partir et lui laisser le terrain ? Et puis peu importe depuis combien de temps il était, il avait dû avoir le terrain suffisamment longtemps. Elle s’assura que ses couettes étaient bien maintenues et s’avança vers lui.

« Qu’est-ce que tu veux ? »

Sympa, vraiment. Elle n’avait même pas eu le temps d’en placer une que ce mec l’avait déjà agressé pour savoir ce qu’elle faisait là. La délicatesse des mecs comme toujours. Quoi que c’était sans aucun doute mieux que l’hypocrisie de la plupart des filles. Bref, elle n’allait certainement pas se laisser faire. Il allait lui céder le terrain, de grès ou de force. Elle s’avança encore un peu de lui, comme pour le mettre au défi, avant de déclarer :

« Jveux que tu dégages. J’ai envie de jouer est c’est l’unique terrain pour jouer seul »

« C’est bête n’est-ce pas ? Faillait venir plus tôt. »

Voilà ce qu’il rétorque ce goujat ! Et comme pour bien faire comprendre qu’il ne laissera pas le terrain libre, il se remet à jouer, ignorant totalement Manami qui continue de le fixer. Mais elle n’est pas la seule, car même s’il joue toujours, il jette souvent de bref regards vers elle, comme pour s’assurer qu’elle reste bien immobile.

« Premiers arrivé premiers servie comme on dit donc t’a deux possibilité. Soit t’attends que le terrain se libère, soit tu te trouves quelqu’un pour jouer à un terrain pour deux, soit tu vas faire un autre sport ailleurs. »

Non mais qu’est-ce qu’il croit lui ? Qu’elle va partir comme ça sans rien dire, ou même attendre qu’il ait la bonté de lui céder le terrain ? C’est mal la connaitre. Bon après tout, il ne la connait pas donc on ne peut pas lui en vouloir mais tout de même. Ce mec n’arrange en rien la mauvaise humeur de la jeune fille. Elle compte bien se défouler, et si elle ne peut pas le faire en jouant au tennis, tant pis elle se défoulera sur lui. Il n’avait pas cas la rembarrer de cette façon. Ou de n’importe quelle autre façon d’ailleurs.

« Dans tous les cas je ne partirais pas d’ici, je suis arrivé depuis peu et je compte bien rester sur ce terrain. »

Ca elle n’en avait absolument rien à faire et il devait bien s’en douter. Elle recula de quelques mètres de façon à ce qu’il ait assez d’espace pour jouer librement. Puis elle attendit. Bien sagement. Une, trois, cinq, dix minutes. Puis, sentant qu’il revenait pleinement à son jeu sans s’occuper d’elle, Manami attrapa une balle et la lança… Sur lui. En pleine poire exactement. Et oui c’est qu’elle visait plutôt bien la ptite. Elle prit alors un air de petite fille faussement désolée.

« Oh désolée, je voulais vraiment pas hein. Je suis si maladroite…. Pfff »

Un petit rire indiquant toute l’ironie de ses paroles s’échappa de sa bouche. Elle attrapa une autre balle et commença à la faire rebondir sur le sol, la rattrapant de sa main gauche, et la relança au sol, de façon automatique. Dans ses yeux, il y avait toujours la même expression de défi. D’ordinaire c’était totalement stupide de s’en prendre à un garçon comme ça de la part d’une fille, mais elle n’est pas comme les autres. Elle sait se battre et n’hésite jamais quand elle le juge nécessaire.

« Tu devrais aller à l’infirmerie au cas où. Je t’aurais bien accompagné, mais tu comprends, le terrain risque d’être pris par quelqu’un d’autre alors….. »

Un petit sourire sur son visage indiqua une nouvelle fois qu’elle se foutait clairement de lui. Elle attrapa la balle qu’elle faisait rebondir jusqu’à maintenant et s’avança sur le terrain, deux autres balles en main. Là elle commença à envoyer la première, puis la seconde, puis la troisième, les renvoyant à chaque fois qu’elles rebondissaient contre le mur. Qu’il soit là ou non, elle comptait bien jouer.

Malheureusement, il ne s’était pas pris la balle en pleine figure comme prévus. Du sable l’avait miraculeusement sauvé de cette balle. Apparemment il s’agissait là de son pouvait. Mais pire, alors qu’elle jouait tranquillement sur le terrain, il s’amusait à arrêter toutes ses balles avec du sable ! Insupportable. Manami ne savait pas ce qui l’énervait le fait : le fait qu’il l’empêche de jouer ou le fait que contrairement à elle, il sache parfaitement maitriser son pourvoir ?

« Dommage, je ne suis pas du genre à me laisser faire. »

Dommage pour lui, elle n’est pas non plus du genre à se laisser faire. Dans ce genre de situation, d’habitude, elle pouvait user de ses attributs féminins pour convaincre les garçons. Du genre se mettre à pleurer pour qu’il la prenne en pitié ou quelque chose du genre. Mais elle ne pensait pas qu’avec un mec comme lui ça marcherait. Elle arrêta donc de s’entêter à lancer les balles contre le mur puisqu’il les arrêter toutes. En le regardant bien, elle s’aperçut que son regard était devenu dur, et le ton de sa voix de était de plus en plus froid

« Qu'est-ce que tu veux? Te battre avec moi pour avoir le terrain alors que j’y étais largement avant toi ? Fallait t’y prendre plus tôt je te l’ai déjà dit. Je ne partirais pas d’ici quoi que tu face et ce n’est pas parce que tu es une fille que je me retiendrais de me battre avec toi. »

Ce qu’elle voulait c’était pourtant simple non ? Jouer sur ce fichu terrain ! Elle ne voulait que ça ! Et puis, s’il avait était un peu plus polie dès le départ, elle lui aurait simplement proposé de diviser le terrain en deux, au moins ils auraient pu jouer tous les deux ! Mais maintenant hors de questions de le laisser s’en tirer comme ça, elle avait encore plus les nerfs et c’était de sa faute. Elle s’approcha de lui et parle d’une voix sèche

« Ah tu oserais te battre avec une fille ? Décidément tu connais rien à la galanterie ! »

Elle laissa tomber –ou plutôt jeta- sa raquette et les deux balles qu’elle avait dans les mains. Elle s’avança vers lui et d’un geste très rapide, elle leva la jambe et le frappa juste au niveau du ventre. Elle avait assez bien visé pour ne pas lui couper la respiration, ce n’était pas son but après tout, tout ce qu’elle voulait c’était lui faire comprendre qu’on la faisait pas chier sans avoir la monnaie de sa pièce. Manami soupira et recula. Elle attrapa sa raquette et les deux balles qu’elle avait « déposé » au sol puis commença à partir vers le bord du terrain. Le dos tourné vers l’inconnu, elle lui adressa la parole.

« Tss tu fais chier…. J’en veux plus de ton put*in de terrain ! »

C’était faux. Archi faux. Elle en avait même encore plus envie maintenant qu’il l’avait encore plus énervée. Mais bon, autant à l’orphelinat elle pouvait se battre autant qu’elle le voulait, pareil pour l’école –qui était rattaché à l’orphelinat- elle ne risquait pas de se faire renvoyer. Mais ici, dans ce pensionnat, elle ne pensait pas que déclencher des bagarres à tout va était autorisé. Elle pour maitriser son pouvoir elle devait absolument rester ici. Alors elle préférait encore faire mine de ne plus vouloir rester ici plutôt que de risquer de se faire renvoyer

Alors qu’elle était en train de quitter le terrain, du sable serpenta jusqu’à ses pieds. En moins de temps qu’il en faut pour le dire, ce sable avait pris la forme du jeune homme. Manami n’eut même pas le temps de réagir qu’elle venait déjà de se prendre un coup de poing dans le ventre. Même si ce coup de poing n’était pas particulièrement fort –elle en fut étonné d’ailleurs- elle se cambra un peu sous l’effet du choc. En fait elle ne s’y attendait pas du tout. C’était plutôt rare qu’un mec ose la frapper, d’habitude ils n’osaient pas, soit à cause de sa réputation ou peut-être autre chose. Lorsqu’elle se redressa, il parla sur un ton toujours plus froid

« Fille ou pas tu mérites ce coup de poing, t’as de la chance que je me suis contenté de te donner le même coup que toi. Habituellement je frappe beaucoup plus fort. Donc… »

« …Tu vas arrêter ton cinéma et sur ce de suite. Je ne te donne pas le choix de toute façon. »

Il s’était mis à la hauteur de son visage. Grossière erreur. Il devait sans doute croire que Manami n’était qu’une blondinette un peu trop téméraire, mais il était loin de se douter que la jeune fille avait pris l’habitude de se battre depuis son enfance. Etant une fille elle ne pouvait pas avoir autant de force qu’un garçon certes, mais le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle en avait beaucoup plus qu’une fille ordinaire. Elle laissa un petit sourire de satisfaction apparaitre sur son visage.

« J’en ai rien à foutre que tu me laisse le choix ou pas ! »

L’instant d’après, la jeune fille lança son poing dans la figure de son « adversaire » et enchaine de suite avec un coup de coude dans le ventre, après quoi elle se recula un peu de façon à être hors de porter pour une éventuelle riposte. Se battre pour un terrain de tennis était parfaitement ridicule, mais il faut dire que ces deux jeunes adolescents étaient particulièrement têtus….

Ce mec est un vrai connard. Non seulement il se bat avec une fille pour une histoire à la con mais en plus de ça il utilise son pouvoir pour rapprocher Manami de lui et lui assigné un coup de poing pile entre ses seins ! Et il enchaine avec un autre dans le ventre ce qui a pour résultat de faire pencher la jeune fille en avant. Pendant un moment, elle reste courber comme ça. Non pas parce qu’elle a mal. Un sourire se dessine sur ses lèvres. Non elle n’est pas maso. C’est stupide à dire mais elle est contente de pouvoir se défouler un peu, et d’avoir trouvé un mec qui la traite pas avec des pincettes sous prétexte que c’est une fille. Elle se redresse pile au moment où il parle, toujours le sourire aux lèvres.

« Alors comme ça tu veux te battre ? Je ne vais pas y aller de main morte cette fois ! »

Pendant l’espace d’une seconde, elle croise son regard menaçant. Mais elle n’est pas du genre à avoir peur ou à se laisser intimider. Lorsqu’il lève le genou certainement pour essayer de la frapper au ventre, la jeune fille a tout juste le temps d’esquiver grâce à un déhancher sur la droite, mais malheureusement elle ne peut pas esquiver le coup de poing qu’elle reçoit dans la figure. Son nez saigne légèrement, laissant échapper un fin filet de sang qui coule sur le visage pale de la jeune fille. Mais son sourire lui est toujours intact.

« Si tu crois que tu me fais peur ! J’en ai vu des pires que toi ! »

Et c’était vrai. Mais elle essaya de toutes ses forces de ne pas faire remonter ses souvenirs, ça la déconcentrerait probablement trop. Elle s’approcha vite de lui et leva la jambe droite pour aller l’enfoncer dans le genou gauche de ce garçon. Elle n’aurait pas dû dire pourquoi mais elle était étrangement contente d’être venue ici à présent. A présent elle lança son poing dans la tête de ce mec si arrogant, simplement pour un retour des choses.

La jeune fille ne renvoie pas mes coups, pourtant, mon coup de poing dans sa figure lui a fait saigner du nez. Et elle… Sourit… Ok j’ai affaire à une maso, j’en suis sûr maintenant ! Génial, ça me coupe totalement l’envie de me battre. Mais attend… Je me bats pour quel raison déjà ? Ah oui, pour le petit coup de genou dans le ventre… A mes dires, la jeune fille croise les bras et me regarde cette fois d’un air froid et menaçant, ce qui ne m’intimide pas du tout pour autant.

« Si tu crois que tu me fais peur ! J’en ai vu des pires que toi ! »

Mais tient donc, apparemment ce n’est pas la première fois qu’elle se bat, donc soit s’est une chieuse qui aime bien embêter son monde, soit elle a fort caractère comme moi et se bat souvent pour pas grand-chose. Plus notre conversation avance et plus j’avais comme hypothèse qu’elle avait juste fort caractère. Je la regarde cette fois de haut étant donner que je suis plus grand qu’elle et croise les bras à mon tour. J’hausse une peau de sourcil.

« C’est quoi ça ? Une provocation ? Tu veux vraiment te battre pour un terrain de tennis ? »

Cette fille est vraiment têtue comme une mule, en peu comme moi en vérité. Ce qui me surprend c’est qu’elle se comporte un peu comme je me serais comporté à sa place. Que faire… Je l’assomme et je me défoule tranquillement sur le terrain solo de tennis ? Ou je me défoule avec elle pour que le problème soit réglé ? Je l’ai déjà un peu amoché en la faisant saigner du nez va-t-elle vouloir se venger ? Si on se bat elle a moins de chance que moi de gagner, c’est rare que les filles ai autant de force que moi. Ça ne met jamais arriver à vrais dire. Mais on peut dire que celle-là c’est une coriace. Je lui adresse à nouveau la parole d’un air froid et agacé.

« T’es vraiment coriace pour une fille, c’est la première fois que je me bats contre une fille et franchement je ne m’attendais pas à ce que tu te défendes aussi bien. Mais ce n’est pas pour autant que je te laisserais le terrain. J’ai besoin de me défouler ici et vaut mieux se défouler sur une balle avec une raquette que sur une jeune fille comme toi. »

L’inconnu arrêta soudainement de se battre. Il paraissait réfléchir à quelque chose. Mais pourquoi il s’arrête ? Manami ne voulait pas, elle était toujours énervée –certes moins- et elle voulait se défouler, que ça soit sur lui, sur le mur de tennis ou autre, peu importe. Il la regardait de haut, d’abord à cause de sa taille –il dépassait la blonde à couette d’une quinzaine de centimètres plus ou moins- mais aussi avec un air supérieur, comme s’il pensait déjà avoir tout gagné. Gagné quoi ? Peu importe, c’était pas le plus important. Il croise les bras et hausse un sourcil avant de répondre

« C’est quoi ça ? Une provocation ? Tu veux vraiment te battre pour un terrain de tennis ? »

Ah oui c’est vrai, tout ça c’est pour le terrain de tennis. Soudain Manami se rend compte que se battre juste pour un fichu terrain est complétement ridicule, mais il l’avait cherché. Et puis non c’était pas une provocation, juste une remarque, pour bien faire comprendre qu’elle n’avait pas peur des mecs comme lui. Il l’agaçait vraiment, sa façon d’agir, de penser, de parler. En fait il agissait exactement comme elle, tout aussi têtu. Ca aussi ça l’agaçait. Elle secoua la tête sans vraiment savoir pourquoi et sentit que le sang continuait lentement de couler de son nez. Elle soupira et enleva un peu du sang de son visage avec sa main droite.

« T’es vraiment coriace pour une fille, c’est la première fois que je me bats contre une fille et franchement je ne m’attendais pas à ce que tu te défendes aussi bien. Mais ce n’est pas pour autant que je te laisserais le terrain. J’ai besoin de me défouler ici et vaut mieux se défouler sur une balle avec une raquette que sur une jeune fille comme toi. »

« Bah t’es pas le seul à avoir besoin de se défouler »

Elle avait répondu du tac au tac sans réfléchir, chose extrêmement rare pour cette jeune fille. Mais en même temps, elle aurait pu réfléchir pendant dix minutes, elle aurait sûrement sorti la même phrase. Alors comme ça il préférait se défouler avec une balle plutôt que sur une fille ? Aller savoir pourquoi. Manami elle, n’aurait pas pu faire de choix entre ses deux décisions. Mais une chose était sûre, s’ils continuaient à se battre, non seulement ils allaient finir par vraiment se blesser –mais ça, elle s’en foutait royalement- mais pire ils allaient avoir des problèmes avec l’école, le règlement et tout ce bordel.

« Jte propose un truc. On fait un match. En cinq set. Celui qui perd devra partir et laisser le terrain à celui qui gagne »

Elle n’avait rien à perdre. Il était déjà 17h00 et même si c’était lui qui gagnait, il n’allait pas pourvoir profiter du terrain bien longtemps. Et puis elle avait confiance en elle. Dans tous les sports qu’elle pratiquait –enfin sauf la natation, à son plus grand regret- elle était la meilleure. Elle avait toujours gagné tous les tournois de tennis qu’elle avait fait jusqu’à maintenant et il n’y avait pas de raison qu’elle perde contre lui. Même s’il faut l’avouer, elle avait remarqué qu’il avait plutôt un bon jeu quand elle l’avait observé. Elle ramassa les deux raquettes qui étaient un peu plus loin sur le sol et en tendit une vers le garçon

« C’est ok ? »

« Bah t’es pas le seul à avoir besoin de se défouler »

Et bien il fallait venir plus tôt cocote. Tant pis pour toi, je ne suis pas du genre à me laisser faire et à laisser passer quoi que ce soit. Mais je n’avais pas l’intention de continuer à me battre, quelque part au fond de moi frapper une fille ce n’était pas trop mon truc. Oui certes elle sait se défendre, mais bon s’est une fille quoi. Et elle n’a rien fait de dangereux et n’a pas toucher à ma petit sœur de cœur que je sache.

« Jte propose un truc. On fait un match. En cinq set. Celui qui perd devra partir et laisser le terrain à celui qui gagne »

J’hausse les sourcils, enfin, je n’ai pas de sourcils donc bon on va plutôt dire la peau des sourcils étonner par cette proposition. Il était déjà 17h, et ce match ne laissera plu le temps à profiter du terrain. Mais est-ce qu’elle joue assez bien pour que je puisse me défouler ? Logiquement oui sinon quel intérêt de me proposer un match avec elle si s’est perdue d’avance. Je n’ai jamais pris de cours de tennis et encore moins fais des matchs, à vrais dire je crois que c’est la première fois que je joue contre quelqu’un.

« C’est ok ? »

J’hausse les épaules et prend ma raquette. Elle est plutôt gonflé j'y été donc elle a pas a proposer quoi que se soit pour avoir le terrain, j'y reste et puis s'est tout, mais elle ne lâchera pas l'affaire.

« Ouais après tout pourquoi pas … »

Je me dirige donc vers un terrain de tennis pour deux, libre bien entendue, persuader que la fille va me suivre évidement, s’est moi qui a eu le terrain en premier donc c’est moi qui choisit le terrain sur lequel on va jouer. Une fois sur le terrain imposer je me tourne vers la jeune fille et dit d’un ton neutre.

« C’est qui qui sert ? »

Que ce soit elle ou moi qui commence à servir met égal, tant que je peux me défouler dans ce match…C’est l’essentiel pour moi, espérons qu’elle joue bien avec de la puissance sinon je vais être déçu.

« Ouais après tout pourquoi pas … »

Le garçon accepte. Tant mieux d’ailleurs, parce que s’il n’avait pas accepté pas, Manami aurait sûrement pété un câble et elle serait allée se battre avec le premier venu. Il prend sa raquette et part en direction d’un terrain. Peu importe après tout, ce sont tous les mêmes. En revanche elle remarque qu’elle saigne toujours et n’espère qu’une chose : que cela ne la gênera pas pendant le match. Elle suit donc le garçon sur le terrain et se met en place de l’autre côté du filet

« C’est qui qui sert ? »

La jeune fille remarque tout de suite que le ton de son interlocuteur est beaucoup plus neutre que depuis le début de la conversation –enfin, si on peut appeler ça comme ça-. Elle lui montre la balle qu’elle tient dans la main et fait un signe pour lui faire comprendre que c’est elle qui sert. Non pas pour montrer une quelconque supériorité, ni pour avoir l’avantage. Tout simplement elle a une balle dans la main et pas lui alors ça semble le plus logique. Elle lance donc la balle en l’air et le match commence.

On aurait pu croire à un jeu entre deux amis qui s’amusent pour passer le temps à une chose près. Outre le fait qu’ils ne se connaissaient pas du tout –la seule chose qu’ils savaient l’un de l’autre c’est à quel point il est têtu-, la puissance des balles n’avaient rien d’amicale. Chacun les renvoyait avec une telle force que même une vitre ou une planche de bois se briseraient si elles se trouvaient en milieu des deux joueurs. A se demander comment les raquettes elles-mêmes ne cédaient pas.

Le premier set dura plus ou moins une heure et fut remporter de peu par le garçon dont elle ne savait toujours pas le nom. Le deuxième set ne dura pas moins de temps mais ce fut la jeune fille qui le remporta, toujours avec un écart minime. Il était maintenant plus de 19h et le soleil commençait légèrement à faiblir. Il n’était pas le seul d’ailleurs car la petite blonde avait les jambes en compote et elle ne doutait pas que son adversaire devait ressentir la même chose, surtout s’il s’était entrainé seul un peu avant le début du match. Poursuivre le jeu devenait insensé puisque le gagnant ne pourrait pas profiter du terrain, il ne restait plus qu’à abandonner, ce qui paraissait impensable pour l’un comme pour l’autre.

Le match commence, et je vois avec satisfaction le niveau élevé de la jeune fille qui a commencé le service étant donner qu’elle avait déjà une balle dans la main. Commence donc le match Je gagne le premiers jeu elle gagne le second. Tous ces jeux ont été très serrés, je pus alors me défouler comme je le voulais, me donnant le maximum à chaque match. Je m’éclate comme un fou, je ne me suis jamais autant amuser avec quelqu’un en faisant du sport. Elle est douer, très douer, en fin de compte, je ne regrette vraiment pas d’avoir accepté ce défi. A la fin de notre deuxième jeu, de la fatigue se fait sentir, au temps pour moi que pour elle.
Malgré la fatigue qui se faisait sentir j’en voulais encore, je voulais encore jouer et ne voulais en aucun cas lâcher l’affaire. J’ignore si j’aurais une nouvelle occasion de jouer au tennis avec elle, pour moi s’est fort probable que non, aller savoir pourquoi. Je savoure donc ces matchs comme si ce serait le dernier et m’apprête à servir pour commencer notre troisième match, je lève ma tête vers la jeune fille avant de servir un léger et très discret sourire au lèvre.

« Ça va tu tiens le coup ? »

Je lance un rire provocateur histoire de l’encourager à continuer le match. Je ne veux pas en finir la loin de moi. Je frappe la balle au sol prêt à servir en attendant la réponse de la jeune fille dont j’ignorais toujours son nom d’ailleurs. Mais j’apporte plus d’importance pour le match que pour faire connaissance. Mais peut-être qu’après notre défie je serais plus intéresser par la personne qui sait ? On verra bien.

[C’est court désoler]

« Ça va tu tiens le coup ? »

C’était maintenant le troisième set et au jeune homme de servir. Il attendait de réponse de la part de son adversaire, peut-être en espérant que la jeune fille allait dire qu’elle n’en pouvait plus, qu’elle était trop fatiguée pour continuer. Mais c’était la dernière chose qu’elle ferait au monde car elle préfèrerait sûrement être exilée au pays des pingouins plutôt que de s’avouer vaincue, surtout lorsqu’elle prenait tant de plaisir pendant un match de bon niveau comme celui-ci. Manami se redressa et essuya à nouveau nonchalamment le sang qui coulait sur son visage.

« Oh t’en fais pas pour moi ! »

Et elle attendit patiemment qu’il fasse son service ce qu’il ne tarda pas à faire. Mais au moment où elle voulut frapper dans la balle pour la renvoyer de l’autre côté du filet, elle ne put atteindre la balle car celle-ci était bien à trois mètres plus haut que prévu. Elle crut d’abord que son adversaire avait très mal visé mais elle se rendit compte que la balle, malgré la hauteur, ne bougeait et restait suspendu en l’air. En regardant autour d’elle, elle se rendit compte que toutes les autres balles flottaient dans les airs et que le filet se levait légèrement et aurait probablement rejoint les balles s’il n’était pas fermement attaché à deux poteaux.

« Putain c’est pas vrai ! »

Sous le coup de la colère, Manami balança violemment sa raquette par terre mais celle-ci s’envola avant même de toucher le sol. Son pouvoir –qu’elle ne contrôlait qu’occasionnellement- avait dû se déclencher après des émotions fortes : d’abord la colère, puis la joie et enfin la fatigue. Elle ne savait pas si le garçon –à qui elle devrait tout de même penser à demander le prénom- comprenait ce qu’il se passait mais elle espérait juste qu’il n’allait pas se moquer d’elle à cause de son pouvoir incontrôlable, elle en avait déjà assez souffert dans son passé. Elle alla jusqu’au bord du terrain où elle s’assit à terre en regardant le garçon.

« Ça peut durer un bon moment »

Elle désigna en même temps les balles et la raquette qui étaient toujours à la même hauteur, bougeant légèrement sur place, comme suspendu à un fils invisible. Elle soupira et laissa basculer sa tête en arrière, espérant que ça serait suffisant pour que son nez arrête de saigner –sinon à ce train-là, elle allait finir par ne plus avoir de sang !-. Elle relava très vite la tête et fixa le garçon pendant quelques secondes, un air de réflexion se dessinant sur son petit visage. Au début elle avait détestait ce garçon si arrogant et n’avait pas voulu lui laisser le terrain, mais en y pensant bien, elle aurait fait la même chose. En fait, il avait réagi exactement comme elle l’aurait fait. Finalement, il n’était peut-être pas si détestable que ça…

« Au fait, c’est quoi ton prénom ? »

« Oh t’en fais pas pour moi ! »

J’aurais pourtant parié que son saignement de nez l’empêcherait de continuer. Satisfait par sa réponse je fais mon service sans attendre. Mais aussi étrange que ça puisse paraitre ma balle n’atteins pas l’autre côté du filet. Et ce n’est pas parce que j’ai fait un mauvais service, non, la balle flotte carrément dans l’air. La jeune fille se m’est en colère au point de lancer violement sa raquette au sol, qui n’atteint pas le sol, la raquette se met à flotter, ainsi que les autres balles au sol.

« Putain c’est pas vrai ! »

C’est alors que je comprends que Manami a un pouvoir de télékinésie. Et elle n’avait pas l’air de gérer ce pouvoir. Je soupir d’un air déçu, non pas parce qu’elle a un pouvoir de télékinésie mais plutôt que maintenant que les balles sont en l’air, ben on ne peut plus jouer. Je la voie s’assoir au bord du terrain, comme pour attendre que ça passe. Elle ne contrôle pas son pouvoir à ce point ? Elle me regarde et me dit :

« Ça peut durer un bon moment »

Regardant autour de moi par réflex, je m’approche d’elle laissant ma raquette flotter en l’air et en posant avec ma main une balle en l’air pour pouvoir passer et m’assoir à mon tour pas très loin d’elle. Elle penche la tête en arrière pour que le sang sur son nez s’en aille, sachant que ce qu’elle fait est une très mauvaise idée je frappe d’une main légèrement sa tête pour la relever et les tend un mouchoir.

« Fait pas ça le sang va te monter à la tête et s’est pas bon ! »

Bon air n’étais pas froid ni neutre, c’était un peu comme si je l’a grondais gentiment s’est un peu ma façon d’être avec les inconnue, s’est plus fort que moi. La jeune fille finit par me fixer ce qui me fait froncer les sourcils, mais à quoi elle pense ? Elle finit par prendre la parole.

« Au fait, c’est quoi ton prénom ? »

Ah ouais s’est vrais qu’on ne connait même pas notre identité commune et on joue au tennis comme ça comme si on s’était connue depuis un bon moment.

« C’est Reiji. »

Je commence à regarder les balles flotter d’un air pensif, laissant un gros blanc qui commençait à me rendre mal à l’aise. Je me gratte nerveusement la nuque et finit par briser le silence.

« Et toi ? »

Oui certes ce n’est pas un super sujet de conversation, mais parler être sociable ce n’est pas vraiment mon truc. Je ne suis pas un grand sociable par mon amour pour la solitude. Je tourne ma bague du tour de mon doigt histoire de m’occuper et d’attendre sa réponse pour enchainer ensuite à une autre question.

« Ça fait longtemps que t’es ici ? Je ne t’ai jamais vu jusqu’à aujourd’hui. »

Oh grand dieu, il ne s’est pas moqué, merci bien. Mais il n’avait pas pu se retenir de soupirer d’un air déçu. Bon, en même temps, ça pouvait se comprendre, car il devait s’amusait au moins autant que la fautive de l’arrêt brutal du jeu. Mais il semblait accepter cet interruption sans se mettre en rogne, c’était plutôt bon signe. Encore mieux, il vint s’asseoir à côté de la jeune fille alors que celle-ci s’attendait plutôt à ce qu’il parte en la laissant planter là, furieux de ne pas pouvoir poursuivre le match. Mais le plus surprenant fut lorsqu’il frappa la tête de Manami en lui tendant un mouchoir.

« Fait pas ça le sang va te monter à la tête et s’est pas bon ! »

Est-ce qu’il s’inquiétait pour elle ? Impossible, ils se connaissent même pas. Elle ne peut quand même pas s’empêcher de sourire, mais ce n’est plus le même sourire que tout à l’heure. Un peu plus tôt son sourire manifestait un plaisir –un peu fou peut-être- de pouvoir se défouler, mais maintenant c’était clairement un sourire bienveillant, comme pour le mettre en confiance sans vraiment le vouloir. Elle prit le mouchoir et lui fit un signe de tête pour le remercier et plaça le bout de tissu blanc sur son nez qui prit immédiatement une teinte rougeâtre. Manami pense alors à lui demander son prénom. Oui enfin. Parce que c’est bien beau de se prendre la tête avec lui, de se battre puis de le défier dans un match de tennis, mais ils auraient peut-être dû commencer par là. Enfin c’est ce que font les gens normaux, non ?

« C’est Reiji. »

C’est sympa comme nom ça. Reiji. Ouais ça sonne bien. Manami reste silencieuse pensant soudainement que la situation était plutôt étrange. D’habitude quand elle se battait avec quelqu’un, elle ne le revoyait plus après, ou du moins ne restait pas avec juste après. Elle commençait à se sentir mal à l’aise et à en juger par l’attitude de ce fameux Reiji qui se grattait la nuque, lui non plus n’était pas très à l’aise. Elle le regarda et se retint comme elle put de rire face à cette preuve inattendue de gêne.

« Et toi ? »

Elle secoua sa petite tête blonde en se rendant compte qu’elle avait totalement oublié de lui dire son prénom après que son interlocuteur lui ait dévoilé le sien. Elle lui tendit la main pour la lui serrer, comme lorsque deux personnes se rencontres par l’intermédiaire d’une troisième personne. Vu les circonstances actuelles, c’étaient sans aucun doute un peu inutile et très bizarre mais elle y tenait, ne serait-ce qu’en marque de reconnaissance pour lui avoir donné un si bon match de tennis.

« Moi c’est Manami. Manami Atsuya »

Ce n’était pas nécessaire de donner son nom de famille et elle le savait mais il s’agissait là plus d’une habitude qu’un réel souhait de faire connaitre son nom de famille.

« Ça fait longtemps que t’es ici ? Je ne t’ai jamais vu jusqu’à aujourd’hui. »

Et c’était peut-être pas plus mal. Parce que s’ils ne s’étaient pas rencontrés de cette façon aujourd’hui, ils ne se seraient peut-être pas parlé ou ils se sauraient pas partis du bon pied. Et puis elle n’était pas ici depuis bien longtemps aussi.

« Non je suis en première année, donc arrivée y a pas très longtemps. Et d’habitude je sors plutôt la nuit en fait. Et toi tu es ici depuis combien de temps ? »

Elle aurait penché pour un deuxième ou troisième année tout au plus. Mais certainement pas en première année, sinon ils seraient au moins dans la même classe, et même si elle ne faisait pas vraiment attention aux personnes qui partageaient la moitié de son emploi du temps, elle aurait obligatoirement remarqué une personnalité comme celle de Reiji, une personnalité comme la sienne…. De temps à autre, elle enlevait le mouchoir de son nez, le pliait différemment puis le remettait car il devenait trop imbibait de sang. Puis une question lui traversa l’esprit et elle hésita à lui poser. De toute façon, vu le temps qu’ils avaient devant eux

« Dis, où t’as appris à jouer comme ça ? »

Manami Atsuya, jolie nom aussi, mais je n’ai pas eu le réflexe de le dire. Je ne suis pas du genre à complimenter les gens, déjà que je ne suis pas du genre sociable… Puis elle finit par répondre à ma question.

« Non je suis en première année, donc arrivée y a pas très longtemps. Et d’habitude je sors plutôt la nuit en fait. Et toi tu es ici depuis combien de temps ? »

Première année, ça explique pourquoi je ne l’ai jamais vu en plus, elle a l’air solitaire comme moi décidément…

« Je suis seulement à ma deuxième années. »

C’est vrai que sortir la nuit s’est plutôt pas mal. Dans ses moment là je m’aperçois vraiment qu’elle a vraiment un caractère très similaire au miens. Ça me fait plutôt drôle de me dire ça, et dore qu’on allait partir dans une mauvaise ambiance, il ne faut vraiment pas se fier aux l’apparence. Il eut à nouveau un moment de blanc, Manami s’emblait hésiter à me poser une question mais elle se lance enfin.

« Dis, où t’as appris à jouer comme ça ? »

J’hausse les épaules, parce qu’on ne peut pas apprendre par soit même ? Quoi qu’elle n’a jamais dit ça. Je me contente donc de lui répondre.

« J’ai appris par moi-même en jouant. Je n’ai jamais eu l’occasion de prendre des cours de tennis, ni même d’un autre sport en vérité. Pourquoi ? »

Je commence à regarder ailleurs, n’aillant pas trop l’habitude de parler autant à une personne va falloir que je m’y face. A vrais dire je sais qu’après avoir fait connaissance avec cette fille, ce ne sera pas pour autant que j’irais la voir comme ça sans raison particulière pour discuter. Bref, j’attends donc qu’elle réponde à ma question pour ajouter.

« T’a déjà pris des cours de tennis toi. Non ? »

Drôle de façon de demander si elle aussi a appris d’elle-même ou si elle a eu la chance et l’occasion de prendre des cours. Mais c’est comme ça, je n’ai pas pour habitude de parler avec les gens comme ça pour rien dire. Mais que faire d’autre en attendant que les balles retombent. Remarquant que son nez saigne encore après qu’elle ait répondue à ma phrase je lui dit d’un air agacé.

« Faudrait que t’aille à l’infirmerie là pour ton nez. Faut dire que j’y suis allé fort vu que tu m’as cherché tout à l’heure. »

« Je suis seulement à ma deuxième années. »

Au moins ça expliquait pourquoi il maitrisait si bien son pouvoir et aussi pourquoi ils ne s’étaient jamais rencontrés auparavant. Finalement s’il maitrisait mieux son don qu’elle se n’était pas forcément parce qu’il avait plus de facilité qu’elle, bien qu’il avait pu maitriser le sable bien avant son entrée à Aomori, elle n’en savait rien. Quand la jeune fille lui demanda où il avait appris à jouer au tennis, Reiji parut un peu déconcerté par la question et haussa les épaules avant de répondre

« J’ai appris par moi-même en jouant. Je n’ai jamais eu l’occasion de prendre des cours de tennis, ni même d’un autre sport en vérité. Pourquoi ? »

C’était marrant de voir à quel point les deux adolescents se ressemblait. Car effectivement elle non plus n’en avait jamais pris, même si elle y avait souvent joué, la plupart du temps en donnant des défis insensés pour des raisons futiles, un peu comme elle avait avec lui en fait. Avant qu’elle ne puisse, elle ne put s’empêcher de remarquer qu’il regardait à nouveau ailleurs, évitant de vraiment trop la regarder. Elle aurait juré qu’il était soit un grand timide qui se cache derrière une fort caractère –ce qui lui paraissait peu probable- soit qu’il était simplement asocial.

« Par simple curiosité »

Après tout elle ne mentait pas. Elle avait simplement était favorablement surprise par son jeu. Et puis même si c’était inconscient, elle aurait été ravie de savoir qu’il avait pris des cours, car le match avait aboutie à une égalité –du moins pour l’instant- ce qui signifiait qu’elle aurait était d’un niveau égal à celui d’une personne qui avait pris des cours. Alors qu’elle commençait à essayer de s’imaginer elle, petite fille, prenant des cours de tennis, le garçon pris à nouveau la parole

« T’a déjà pris des cours de tennis toi. Non ? »

Manami ne savait pas s’il supposait déjà qu’elle en avait pris comme une évidence ou s’il se posait simplement la question. Elle plia ses jambes qu’elle ramena vers elle et passa ses bras autour. Position un peu délicate parce qu’avec la mini-jupe qu’elle portait, si une personne s’asseyait en face d’elle –ou regardait maladroitement dans la mauvaise direction- celle-ci aurait pu voir la culote bleue turquoise de la jeune fille. Mais ce n’était décidément pas dans ses habitudes de s’en inquiéter

« Non, l’orphelinat où j’étais ne proposait pas ce genre de chose. Et aucun d’entre nous n’avait assez d’argent pour des choses comme ça …. »

C’est à ce moment qu’elle réalisa qu’elle devait paraitre stupide de parler de son orphelinat comme s’il pouvait la comprendre. Après tout, elle supposait qu’il devait avoir vécue paisiblement dans sa famille comme tous les autres élèves du pensionnat. A l’arrivé de son pouvoir ses relations avec ses parents avaient du détériorées et il était venu ici. Parmi toutes les personnes qu’elle avait rencontrées ici, c’était toujours ce genre d’histoire qui ressortait, ce qui l’énervait grandement puisque personne ne pouvait comprendre ce qu’elle avait vécue à l’orphelinat.

« Faudrait que t’aille à l’infirmerie là pour ton nez. Faut dire que j’y suis allé fort vu que tu m’as cherché tout à l’heure. »

Elle le regarda un moment sans comprendre puis remarqua –enfin- qu’effectivement, maintenant qu’elle ne maintenait plus le mouchoir sous son nez, celui-ci coulait encore abondamment, tachant petit à petit ses jambes. Mais elle venait de remarquait autre chose, dans ses paroles cette fois. « Vu que tu m’as cherché tout à l’heure. » Elle le regardait, incrédule. Pour elle c’était bien entendu lui qui avait commencé à la chercher, mais vu le caractère de ces deux-là, aucun d’eux ne changerait d’avis sur ce point.

« Quoi ? Tu rigoles j’espère ?! C’est toi tu m’as chauffé le premier ! Et pour l’infirmerie hors de question. C’est trop loin et j’ai la flemme….. »

Elle lâcha ses jambes et s’étendit de tout son long sur le sol d’argile du terrain, passant ses mains derrière la tête. A présent, le sang ne collait plus sur ses genoux mais le long de ses joues pour tomber lentement sur la terre. Elle l’observa quelques instants, une idée trottant dans sa tête. Elle voulait détendre l’atmosphère et lui demanda alors, un petit sourire angélique sur son visage

« Sauf si tu me portes jusqu’à là-bas ? »

Elle me posait toute ses questions par simple curiosité, donc elle doit très certainement s’ennuyer comme moi. Mais s’est quand elle répond à ma deuxième questions que je reste bouche bée. Non seulement elle été dans une pose plutôt osé pour quelqu’un en jupe, mais en plus de ça j’apprends avec grande surprise qu’elle était elle aussi à l’orphelinat. A ce moment-là je faisais une tête étrange, pas une tête de quelqu’un de gêner, mais une tête de quelqu’un d’étonner et de perturbé, et moi qui été habitué à l’histoire de gosse avec leur parents qui les comprennent ou les jettent dans ce pensionnat quand ils ont eu leur pouvoir de révélé. Et bien là non, là nous avons une orpheline comme moi, qui a grandi dans un orphelinat tout comme, j’ai vraiment été très perturbé par cette révélation personnel que je change vite de sujet en parlant de son saignement. En plus son sang commence à couler sur ses cuisses n’utilisant même plus mon mouchoir.

« Quoi ? Tu rigoles j’espère ?! C’est toi tu m’as chauffé le premier ! Et pour l’infirmerie hors de question. C’est trop loin et j’ai la flemme….. »

J’hausse une peau de sourcils, mais oui bien sûr s’est moi qui aie enquiquiné mon monde en voulant prendre un terrain et s’est moi qui ai commencé à frapper bien sûr. Elle finit par découler ses jambes et le sang de son nez finit par couler sur le sol. Mais comment on peut avoir la flemme d’aller à l’infirmerie quand on est dans un état pareil ? Elle finit par faire un visage angélique comme pour me convaincre de faire quelque chose pour elle.

« Sauf si tu me portes jusqu’à là-bas ? »

J’ouvre grand les yeux comme choquer par sa demande.

« Tout ça parce que tu as la flemme ? Tu rêves ! Tu saigne du nez pas des jambes ! »

Je regarde ailleurs l’air gêner et en colère à la fois et jette quelque coup vers elle, commençant peu à peu à m’inquiéter pour elle. Je soupir lourdement, d’un côté s’est plutôt de ma faute qu’elle saigne, s’est moi qui lui ai donné ce coup de poing et personne d’autre.

« Bon ça va d’accords je vais te porter...Flemmarde… »

Je me lève et m’approche d’elle pour m’accroupir près d’elle et la porte de mes deux bras un peu comme les princes quand il porte leur princesse. Non Manami n’est pas m’a princesse ! C’est juste que ce soit le seul exemple que j’ai trouvé pour décrire la manière dont je la portais. Je soupir à nouveau d’un air agacé et lui dit.

« C’est bien parce que tu m’as donné l’opportunité de faire un bon match et que ce soit moi qui t’es fait saigner du nez ! Mais ne va pas te faire des idées ou quoi que ce soit d’autre »

D’un air agacé et gêner à la fois, je commence à me diriger vers l’infirmerie en sortant du terrain. Mais qu’est-ce qu’elle me fait faire sérieusement… Tout ça parce qu’elle a la flemme d’aller à l’infirmerie…

« Tout ça parce que tu as la flemme ? Tu rêves ! Tu saigne du nez pas des jambes ! »

La réponse de Reiji, en plus d’être d’une logique imparable, était tout à fait prévisible et Manami s’y attendait bien. D’ailleurs elle avait formulé cette demande plus pour le l’embêter et détendre l’atmosphère plutôt que la véritable envie de se faire porter jusqu’à l’infirmerie. Même si elle devait bien se l’avouer, elle avait vraiment la flemme d’y aller. Et puis elle ne faisait que saigner du nez, au pire des cas il était cassé, mais ce n’était pas si grave, si ? Après tout elle avait l’habitude, même si d’ordinaire c’était plutôt un bras qu’elle se cassait, ça ne changeait pas grand-chose. Elle rigola intérieurement puis reposa sa tête sur le sol et se mit à observer vaguement le ciel qui s’assombrissait lentement.

« Bon ça va d’accords je vais te porter...Flemmarde… »

Alors là, elle crut être victime d’une illusion sonore. Elle ne pouvait en aucun avoir bien entendu, il n’allait pas vraiment la porter là-bas. Et puis qui lui avait permis de la traiter de flemmarde ?! Alors qu’elle ouvrit la bouche pour déverser sa fureur sur ce dernier point, Reiji l’attrapa et entreprit de la soulever sans qu’elle ait le temps de s’en rendre compte. Sous l’effet de la surprise et par crainte de tomber, elle passa précipitamment les bras autour du coup du jeune homme évitant ainsi une éventuelle chute.

« C’est bien parce que tu m’as donné l’opportunité de faire un bon match et que ce soit moi qui t’es fait saigner du nez ! Mais ne va pas te faire des idées ou quoi que ce soit d’autre »

Incroyablement gênée, elle sentit ses joues prendre une légère teinte rose qu’elle ne put empêcher de faire apparaître.

« Mais… Non…. J… Je rigolais… Fin tu… T’es pas obligé de… »

Incapable d’en dire plus, elle jugea préférable de se taire plutôt que de continuer à bégayer bêtement. Non elle n’était pas gênée d’être dans les bras d’un garçon –pour le moment elle n’y prêtait pas trop d’attention- mais c’est plutôt le fait d’avoir demandé de l’aide, et plus encore, qu’on l’aide qui la gênait. Alors qu’elle essayait de comprendre ce qui l’avait poussé à lui demander de l’y amener, elle eut une étrange sensation, celle d’être suivit. En restant toujours bien cramponnée au cou de Reiji, elle releva légèrement la tête pour pouvoir regarder par-dessus l’épaule du jeune homme et vit avec stupéfaction que deux raquettes et les balles qu’ils avaient utilisées les suivaient, toujours dans les airs.

« Ah ben au moins, on les perdra pas »

Elle rigola légèrement puis observa brièvement le garçon qui la portait. Il lui sembla déceler un peu de gêne et d’agacement dans son regard mais elle n’en était pas sûre. Encore que, elle aurait très bien compris qu’il soit agacé mais gênée, elle ne voyait pas pourquoi. Pendant un moment sur le chemin, elle pensa à lui dire de la poser à terre, que ce n’était pas la peine de la porter jusqu’à l’infirmerie. Mais elle s’imagina dans la situation inverse : si elle acceptait d’aider quelqu’un puis qu’au final cette personne n’avait plus besoin de son aide, elle aurait sûrement pété un câble. Et vu qu’ils se ressemblaient pas mal au niveau du caractère, elle supposa qu’il réagirait de la même façon. Préférant ainsi ne rien dire, elle n’ajouta pas un mot et posa doucement sa tête sur le torse du jeune homme en attendant la suite.

[suite du RP à l'infirmerie]