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 « "it" makes a beautiful red song ascend » [Azil] [CLOSED]

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Lilian R. Kurokawa
Lilian R. Kurokawa
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MessageSujet: « "it" makes a beautiful red song ascend » [Azil] [CLOSED]   « "it" makes a beautiful red song ascend » [Azil] [CLOSED] Icon_minitimeMer 3 Oct - 9:50

it’s like a dancing shadow under the moonlight


Tu l’as vue s’acharner sur la clef. Trois essais pour finalement la glisser dans la serrure et déverrouiller la porte. Tu la voyais galérer sans réussir à articuler un seul mot pour lui demander : « tu veux un peu d’aide ? » Non. T’as pas été capable de le dire. Tu étais, en fait, incapable de dire un seul mot. Tu ne sais pas pourquoi. Un truc comme ça, qui arrive quand on s’y attend le moins. Le genre de truc vraiment con qui fait que… Tu restes muet pendant de longues minutes, sans savoir quoi dire, quoi faire. Comme si tu somnolais debout alors qu’en fait, t’es bien éveillé. T’es juste absent. Absent et inquiet, ça va sans dire. En fait, tu es encore surpris. Elle aurait pu te demander la clef. Elle ne l’a pas fait. Tu as franchement été gêné sur le moment. Alors, plutôt que de dire quelque chose, tu l’as laissée ouvrir la porte.

Et maintenant que vous êtes de nouveau dans cette chambre, tu la regardes aller attraper un coussin. Toi, tu allumes la lumière au plafonnier, et tu reprends la clef dans la serrure, pour refermer la porte, puis la verrouiller. Et tu laisses la clef dans la serrure, mais à l’intérieur. Elle était à l’extérieur, avant, soyons logiques. Tu la regardes serrer ce coussin contre elle avant de soupirer longuement. Elle a l’air de se détendre. Tu restes le dos contre la porte, les mains jointes contre tes vertèbres. C’est légèrement inconfortable, comme posture. Mais… t’as pas vraiment envie de bouger.
T’as toujours l’impression qu’en la forçant à sortir, t’as fait une magnifique connerie. Parce qu’elle avait vraiment l’air d’avoir peur. Et qu’est-ce qui a bien pu l’effrayer comme ça ? L’obscurité ? Tu n’en sais rien. Elle n’a peut-être pas envie d’en parler. Et c’est son droit. Si elle veut garder ça pour elle, ça la regarde. T’as pas à lui demander de détails.

Alors tu attends. Le temps passe, doucement. Elle fixe la rencontre de deux murs, cet angle droit au niveau du plafond. Et toi, tu penses à autre chose. Tu laisses ton esprit vagabonder dans un univers de questions et réponses en tous genres, de choses probables ou juste impossibles. Tu attends que quelque chose vienne briser ce silence. Rien qu’un mot, un tout petit mot et tu reviens sur terre. Tu regardes Azil. Elle a l’air d’hésiter.

« J’ai une peur panique des batraciens. »

Tu écarquilles un peu les yeux, clignes des paupières. T’es étonné, c’est vrai. C’est pas courant, comme phobie. Tu te demandes aussi quel nom ça porte, avant de te reprendre. Elle peut le prendre mal, si t’as l’air ahuri. Même si c’est compréhensible. Alors, tu la laisses s’expliquer.

« Les bois, l’eau… Ca me rend paranoïaque car à chaque bruit, chaque mouvement, je. J’ai l’impression d’en voir un. »

Tu te mordilles la lèvre. De la phobie à l’état pur, en somme. Tu te détaches de la porte en poussant contre le bois avec tes doigts, et t’approches, doucement, les mains toujours dans le dos. Tu t’assieds en face d’elle, chevilles croisées, les mains jointes, les coudes sur les genoux. Tu ne sais pas quoi dire. Et tu continues de te mordiller la lèvre.

« … Je… »

Beau jeu de miroir. Le pire, c’est que tu ne le fais pas exprès. C’est involontaire, chez toi, d’imiter les réactions des gens. En fait. Tu ne l’imites pas. C’est juste que, tu cherches quoi dire. Et c’est pas simple.

« … Je pourrai dire que je comprends mais… c’est juste faux. J’ai pas de phobie à ce point-là, donc, je peux imaginer, mais pas comprendre. Mais je sais au moins que c’est pas facile à vivre. »

Tu souris un peu, nerveusement. C’est la première fois que tu dis ça. T’as rangé au placard le bon vieux « je comprends, ça fait rien ». Non. En fait, c’est ça. Tu comprends pas. Tu peux pas comprendre. Faudrait que t’aies une phobie à ce niveau-là, aussi. Du genre, peur de la mort. Des morts ? Ou du feu ? Et ton œil ? On dit photosensible ou photophobique ? Au final, ça revient au même non ? Pour ton œil, hein. Mais tu cherches. De quoi tu pourrais avoir peur au point de paniquer ? C’est vrai, sursauter quand on voit une araignée de la taille de sa main, c’est normal. Mais de là paniquer pour de bon ? Ca t’es jamais arrivé.

Tu soupires un peu. Non. Tu sais plus quoi dire.


Dernière édition par Lilian R. Kurokawa le Mer 7 Nov - 17:33, édité 2 fois
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Azil Azuro
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MessageSujet: Re: « "it" makes a beautiful red song ascend » [Azil] [CLOSED]   « "it" makes a beautiful red song ascend » [Azil] [CLOSED] Icon_minitimeMer 10 Oct - 17:27

If you’re not here I’m paralyzed

Et là, elle attend la claque. La baffe mentale, la remarque qui lui fera comprendre qu’au fond, elle n’est pas normale et qu’elle est vraiment conne d’avoir peur de ces… Choses. Il parait qu’il faut soigner le mal par le mal. C’est ce qu’on fait pour les vaccins, non ? On injecte le virus, affaibli, dans l’organisme pour que le corps sache se défendre contre la maladie si elle devait nous infiltrer encore une fois. Sauf qu’Azil ne se sentait, pour ainsi dire, absolument pas capable d’affronter la vue d’un batracien sans se mettre à pleurer, à crier. Elle en avait déjà parlé au psychologue. Il avait essayé de trouver des solutions mais elle n’avait rien voulu entreprendre. Elle savait, elle, que ça ne marcherait pas. Ca ne pouvait pas marcher aussi facilement. Elle allait vivre le reste de sa vie en pourrissant de l’intérieur sous le coup de la peur. Parce qu’au fond, c’était handicapant. Elle n’allait plus dans les bois, elle n’allait plus se promener nulle part et dans les aquariums, elle flippait à mort parce qu’ils y avaient toujours des sadiques qui mettaient des grenouilles sans couleur dans le fond des bocaux et qu’elle avait toujours le chic pour tomber dessus au moment où la grenouille était soit à l’avant, soit en mouvement. Les yeux rivés sur le parquet, elle avait suivi la progression des pieds de Lilian sur le sol. Et soudain, son visage apparait devant le sien. Elle le regarde, un peu sur la défensive. Il n’a jamais été aussi près, pas vrai ? C’est une impression ou ta bouche menace de trembler ? Elle devrait peut-être arrêter de fixer ses lèvres comme ça. C’est malsain. Elle le sait, que c’est malsain.
… Tu ?

« … Je pourrai dire que je comprends mais… c’est juste faux. J’ai pas de phobie à ce point-là, donc, je peux imaginer, mais pas comprendre. Mais je sais au moins que c’est pas facile à vivre. »

Elle est où, la claque, la baffe, la remarque, le mal ? Nulle part. Et elle sait pourquoi. Parce que Lilian ne fait pas partie de cette bande d’abrutis tout juste bon à se moquer des autres pour refouler ce qu’ils sont vraiment. Lilian est humain et il le sait. Ou du moins, elle croit. En attendant, il ne faisait pas non plus partie de la troupe de faux-cul, te caressant le dos en te répétant que tout va bien se passer et que si tu as besoin d’aide, ils sont là. Alors qu’en réalité, ils ne le seront jamais. Ou du moins, pas pour toi. Pour eux, ça comptait juste pour une bonne action, un moyen de se faire bien voir par rapport aux autres. Parce que dans une cote de popularité, tout compte. Elle repousse des mèches rouges. Il faudrait vraiment qu’elle pense à arrêter cette manie. Elle ose un sourire en détournant la tête. Ca fait clicher, non ? Après tout, on s’en fout, puisque ce n’est même pas fait exprès.

Au fond, ça la touche, qu’il n’essaie pas jouer le jeu de « Ne t’en fais pas. Je comprends parfaitement la situation. ». Quand une fille lui dit ça, elle se retient de péter un câble. Après tout, elle était d’un naturel calme. Et à quoi est-ce que ça l’avancerait de crier sur une pauvre fille jouant à la nonne humanitaire ? Juste à se calmer les nerfs, en fait. Et à faire peur à une pauvre fille. Et maintenant ? Tu sais, si tu veux l’embrasser, c’est le bon moment.
Mais c’est n’importe quoi.

« D’habitude, ils essaient de comprendre. Ils essaient de jouer le jeu. Parfois, j’ai juste l’impression d’être une bonne action en plus à leur palmarès. »

Elle le détaille, une nouvelle fois, en se mordillant la lèvre.

« Ou alors, ils se moquent de moi. Parce qu’au fond, tout le monde sait qu’un crapaud ou une grenouille, ça ne ferait pas de mal à une mouche. »

Pas plus qu’une araignée, entre nous. Elle baisse les yeux, quelques minutes, tandis qu’une moue déforme ses lèvres. Mais où est-ce que tu comptes t’enfoncer, Azil ?

« Tu n’es pas comme les autres. »

Ce qui, en soi, n’est pas une si mauvaise chose.
Sale cruche.
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Lilian R. Kurokawa
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MessageSujet: Re: « "it" makes a beautiful red song ascend » [Azil] [CLOSED]   « "it" makes a beautiful red song ascend » [Azil] [CLOSED] Icon_minitimeVen 12 Oct - 20:42

give me that chance, this I asked you last time when we smiled together


Eh. Ecoute. Ecoute bien.

« D’habitude, ils essaient de comprendre, de jouer le jeu. Parfois, j’ai juste l’impression d’être une bonne action de plus à leur palmarès. »

Qu’est-ce que tu vas lui dire ? Lilian ? Réfléchis bien, cette fois-là. Parce que si t’a pas dit de connerie la première fois, tu risques d’en dire une la seconde fois. Alors réfléchis bien à ce que tu vas dire. Réfléchis à chaque mot que tu risques de prononcer. Tu sais ? Comme quand tu fais un devoir de langue. Quel mot colle le mieux ? Celui-là, il se prête mieux au contexte que l’autre, non ? Et comment tourner la phrase pour qu’elle soit la plus claire mais aussi la plus développée possible. Et ça, c’est tout un boulot. D’habitude, tu réfléchis pas autant pour parler. D’habitude, tu prends le premier mot qui te vient à l’esprit. Mais là, tu n’estimes pas que c’est une bonne idée.
Tu ne t’es jamais pris de gifle de la part d’une fille. Pour la simple et bonne raison que d’habitude, quand elles venaient te voir ; si elles venaient te voir ; tu ne disais rien. Tu pensais juste quelque chose comme « lâchez-moi » ou « je vous aiderai jamais pour ce devoir bande de bécasses ». Oh, t’aurais pu le dire. Elles auraient compris. Mais la gifle, ça te tentait pas.
Parce que ton père aurait encore pu en placer une. Tu vois, quoi que tu penses, ça te ramène à lui. C’est bizarre, non ?

« … Enfin… Y a comprendre, et comprendre. On peut essayer de comprendre pour… mieux aider, mieux vivre… …. C’est dur à définir mais… je dirai que… ça dépend des personnes. Faudrait arriver à savoir qui a de bonnes intention ou pas. … Mais… … Ouais, non, j’vais me taire avant de dire une idiotie. »

Tu t’en es rendu compte. Mais est-ce qu’elle a compris ce que tu voulais dire ? Que tu voulais dire que… selon le contexte, comprendre peut être plus ou moins bien interprété. Que comprendre n’est pas forcément quelque chose de mal. Mais. Tu sais aussi très bien que, dans son cas, c’est forcément mal interprété. Parce que le ton que la personne emploie peut vouloir dire n’importe quoi.
Toi, par exemples, tu hésites. Tu butes bêtement, cherches tes mots. C’est une preuve de sincérité puisque tu ne sais pas quoi dire pour ne pas paraître hypocrite.

« Tu n’es pas comme les autres. »

Alors là, c’est un peu soudain. Tu rougis, en détournant la tête. Tu ne peux pas t’en empêcher. Tes joues ont pris une délicate teinte pivoine, qui s’estompe en s’éloignant de l’arête de ton nez. Elles ne vont pas décolorer avant un moment ! Tu es décidément verni. Tu sais pourquoi tu rougis ? Ecoute bien. Tu entends ton cœur n’est-ce pas ? A droite, derrière tes côtes ; oui, parce que t’es pas foutu comme tout le monde. Il bat plus vite. Plus fort. T’as les mains moites, bizarrement, tu les passes nerveusement sur les genoux de ton jean.
Réflexe.

Tu cherches autre chose à dire. A dire sans bafouiller, sans hésiter sur tes mots. Oh, puis si ton cœur pouvait se calmer, bon sang ! ce que ça t’arrangerait ! Mais tu cherches, tu réfléchis. Tu ouvres la bouche une fois. La refermes. Tu recommences. C’est nerveux, tu finis par te taire, et ramener tes genoux contre toi.

Non, en fait, tu ne te tais pas.

« … je… ‘Fin… … Merci. »

Qu’est-ce que tu pourrais dire d’autre ? Franchement ? … Oui. Tu cherches. Tu cherches quoi dire.

« … Désolé de… d’avoir insisté pour sortir. Si j’avais su… Je pensais pas que… »

… Pour ne pas bafouiller, ben… c’est raté.
On repassera ?
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Azil Azuro
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MessageSujet: Re: « "it" makes a beautiful red song ascend » [Azil] [CLOSED]   « "it" makes a beautiful red song ascend » [Azil] [CLOSED] Icon_minitimeMer 24 Oct - 17:16

But even the sun sets in paradise

Était-ce seulement le but ? Était-ce seulement une machination, un piège tendu ? Pour voir. Juste pour voir comment il réagirait. Était-ce un test ? Comme les filles, dans les cours des écoles primaires, qui inventaient des jeux pour arracher aux garçons une confirmation concernant leurs amours secrets. Azil n’avait jamais joué à ces jeux. En même temps, personne n’était ami avec elle et elle était souvent la fille qu’on « jetait à la poubelle », s’il fallait reprendre les codes du jeu. Après tout, personne n’aurait voulu d’elle. Et maintenant, Azil ? Tu préfères ne pas y penser. C’est ça que tu réponds, non ? Quand il s’agit d’éviter une question. De toute manière, c’est juste parce que maintenant, elle est jolie.

Elle regarde la rougeur s’étaler sur son visage, comme de la peinture liquide qui coule. Elle détaille chacun des gestes occasionnés par la gêne de la déclaration. D’abord, il rougit. Ensuite, il arrête de la regarder. Ca fait un peu vide, non ? Sans son regard sur son visage. C’est bizarre maintenant que cette légère sensation de malaise est partie. Pour finir, il passe ses mains sur ses genoux. Azil se retient de sourire, parce que ce serait méchant de profiter de la faiblesse d’autrui. Ce serait même vachement sadique étant donné que c’est de sa faute à elle s’il est dans cet état. Rire des autres, ce n’est pas vraiment le fort d’Azil. Bien sûr, il y avait bien quelques plaisanteries, quelques remarques, quelques piques qu’elle envoyait dans la figure des gens. Mais en général, les personnes concernées étaient toujours consentantes. Ou alors, c’est qu’elles avaient elles-mêmes commencé la bataille. Il n’empêche qu’elle était assez émue que de le voir chercher ses mots, réfléchir, se concentrer. Était-elle seulement un rien satisfaite que de le voir dans cet état ? Peut-être pas.

« … je… ‘Fin… … Merci. »

Elle se mordit légèrement la lèvre tout en éjectant de sa tête tout ce qu’elle avait lu et étudié sur l’Eros de l’esprit humain. Ca devait être que des conneries de toute manière. Azil n’a rien d’autre à ajouter. Comme si elle allait dire « De rien » le plus naturellement possible ! Elle avait déjà eu du mal à lui dire qu’il était plus qu’un homme banal. Extérieurement, ça ne s’était pas vu. Mais intérieurement, c’était la catastrophe. Son cœur au bord des lèvres, son estomac dans les talons et une brique sur le diaphragme.

« … Désolé de… d’avoir insisté pour sortir. Si j’avais su… Je pensais pas que… »

D’accord. Peut-être Cherry l’avait-elle touché trop de fois. Parce qu’au fond, ça s’appelle de la chance ça, non ? Azil n’avait jamais été aussi chanceuse. Ou du moins, pas dans son souvenir. Elle vivait dans une boule, une fuite permanente contre une réalité qui la rattrapait dès qu’elle tournait le dos à son miroir. Mais là. Là, Azil était tombée sur un garçon gentil, mignon et attentionné. Il était même plus que ça, non ? Nettement plus. Et… Et pourquoi pensait-elle à ça ? Ca ne veut rien dire, Azil.

Oui, mais regarde-le. Devant toi, à quelques dizaines de centimètres, les joues rouges, les doigts qui cherchent à s’occuper pour oublier ce que tu viens de lui dire. Au fond, ils devraient peut-être tout oublier. Oublier ce qu’elle lui avait dit, oublier ce qu’il avait vu, oublier les larmes, la forêt, le fait de s’être momentanément perdu. Et ne penser qu’aux étoiles, au ciel sombre et dégagé et à la cascade qui berçait quiconque ce serait allongé à ses côtés. Oublier ce que l’on était, ce que l’on avait fait, pour ne se rappeler que les vaguelettes léchant les rochers, sur la berge. Après tout, c’était magique, comme endroit, non ? Souvent, on ne voyait ça que dans les films. Souvent, on ne lisait ça que dans les romans à l’eau de rose.

Azil se pencha un peu plus vers l’avant. Ce n’est pas pour l’embrasser. Pourquoi l’embrasserait-elle ? C’est ridicule, voyons. Son bras droit quitte le coussin et ses doigts se tendent dans la direction du visage de Lilian. Sa peau effleure la sienne afin de repousser quelques mèches rousses. Un geste assez inutile, au premier coup d’œil, puisque les mèches retombent aussitôt. Azil s’autorise un sourire. Un petit, léger, juste une ombre au coin de ses lèvres. Et si ce n’était qu’un excuse pour le toucher ? N’importe quoi.

« C’est pas si grave. »

Pour ne pas gâcher le silence, elle murmure.

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Lilian R. Kurokawa
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MessageSujet: Re: « "it" makes a beautiful red song ascend » [Azil] [CLOSED]   « "it" makes a beautiful red song ascend » [Azil] [CLOSED] Icon_minitimeSam 27 Oct - 16:50

i love you; painted soft black memories; thank you; spilled with a white kiss


Tu ne sais vraiment plus quoi dire, hein, Lilian ? Pour toi, là, c’est le grand vide. Un noir immense dans ta tête. C’est pas la première fois que tu n’as aucune idée. C’est juste… la première fois que tu te retrouves dans ce genre de situation. Et bizarrement, tu te dis que ce serait bien, si ça continuait. Bon. Admettons, peut-être avec moins de gêne dans l’histoire. Parce que là, tes joues sont juste d’une agréable couleur amaryllis ; qui te sied à ravir en passant, très joli contraste de complémentaires avec tes… ton œil, pardon. Tu repasses une fois tes mains sur tes genoux. Tu n’essaies même pas de dissimuler le malaise momentané. A quoi ça te servirait de le faire ? A rien ? Bah ouais. A rien. Tu pianotes donc sur le devant de tes genoux en espérant que quelque chose va se passer. Tu aimerais bien, hein, que quelque chose se passe ? Tu es gêné par le silence qui s’est installé. Finalement, tu abandonnes la position que tu avais prise, les genoux quasi contre tes épaules. Tu reviens à ce que tu étais avant de bouger. Juste assis, les jambes un peu de côté. Ne nous cassons pas la tête, c’est bien ça ?
C’est le silence qui meuble, en ce moment. C’est assez dérangeant. Seulement, voilà, tu ne sais que dire. Tu as l’impression que si tu essaies de caser ne serait-ce qu’un mot, tu vas devoir le répéter trois fois, et pour continuer ta phrase, tu vas encore balbutier et ne pas réussir à faire une suite cohérente. Y a qu’à regarder les excuses que tu lui as faites juste avant. C’était pas vraiment une preuve d’assurance. C’est drôle, mais vu comme ça, t’as l’air d’un grand timide alors qu’en fait… t’es plutôt du genre extraverti. Tu restes pas sur toi-même, tu n’hésites pas à aller voir untel, untel. Puis, les profs s’en souviendront un moment de tes incessantes questions et de tes « j’comprends paaaaas » émis du fond de la salle.

Tu te remets à la regarder, conscient que tes joues n’ont pas décoloré d’un pouce. Elles vont mettre du temps à retrouver leur teinte normale. Tu sais. Le teint limite blafard que tu te paies parce que t’es roux. Bon, dit comme ça, c’est assez méchant. Mais c’est la réalité. Et donc, tu la regardes. En silence. Tu voudrais dire quoi ? Que t’as pas idée de ce que tu pourrais dire ? … D’un côté, tu te dis que tu es suffisamment passé pour un crétin jusqu’ici, et que c’est inutile d’en rajouter une couche supplémentaire. Tes doigts se sont remis à pianoter sur tes genoux ; si, souviens-toi, tu avais arrêté.
Tu la vois se pencher ; un peu ; vers toi ; attends, c’est vraiment vers toi ? Alors là. Tu ne sais déjà pas quoi dire, mais comment réagir, c’est la colle du siècle.

Tu as l’impression d’avoir mal à la tête. A moins que ce soit juste ton sang qui passe dans tes tempes. Il faut dire que, si tu prends le temps d’y faire gaffe, ton cœur a passé une vitesse. C’est à se demander s’il tiendra. Tu te souviens de ce qu’avait dit le médecin ? C’est sans danger, il n’aura aucun problème avec. On dirait que tu viens d’en rencontrer un, de problème. Et si tu le savais, ce problème, il commence par un A. Et c’est le premier, parce que après le A, bah y a un M ; oui, un M, et ça sert à rien de discuter. Et ça continue sur un truc que tu ne soupçonnes même pas.
D’ailleurs, ton cœur rate un battement ; ou deux ; ou trois ; ou quatre ou cinq ou six ! quand la main d’Azil frôle ta joue et tente de remettre en place une de tes mèches rousses. Elles sont trop courtes, et elles retombent contre ta tempe. Raté, mais c’était bien essayé. … C’est l’intention qui compte, c’est ça ?

« C’est pas si grave. »

Tu te mets à écouter ton cœur. Sans en prendre conscience. C’est une pulsation rapide, sèche. Mais pas sans raisons. Tu ne t’es jamais senti aussi mal à l’aise de ta vie. Tu sens même tes joues reprendre une touche de rouge. De tomate, tu passes à tout simplement rouge de chez rouge. On pourrait croire que tes cheveux ont remplacé tes pommettes. Et puis… finalement, elles prennent une teinte plus douce. Moins visible. Tu clignes de ton œil valide. L’autre est toujours piégé sous ce cache noir.

Tu regardes Azil, presque sans ciller. Tu as encore l’impression que sa main effleure ta joue. Tu penches à peine la tête de côté ; à peine ! C’est imperceptible. Quasiment. Et tu t’approches d’Azil. Tout doucement. Comme si un bête courant d’air venait appuyer sur tes omoplates. En délicatesse. Tu effleures les cheveux d’Azil du bout des doigts. Tu attrapes une mèche rouge, la tritures légèrement, puis la laisses tranquille. Tu poses ta main contre sa nuque. Sans appuyer. Tu la poses juste. Tu la poses juste comme l’instant d’après, tes lèvres sont posées sur les siennes. Tu as même fermé ton œil.

C’est doux. Délicat. C’est bref, comme un petit instant. Le battement d’une aile, d’un cil. Tu sais ? Un petit air du temps, façon papillon.

Ça n’a à peine duré que quelques secondes. Mais oui. C’est fait. Tu l’as embrassée. Tu la lâches, toujours aussi doucement que quand tu as mis ta paume en point de contact sur son épaule. Tu es revenu à ta position initiale. Tu ne réalises peut-être pas encore. C’est toute une palette de sentiment qui s’offre à toi ; c’est merveilleux… ! Tu as l’impression que la place vide laissée par les remarques acerbes de ton père a trouvé le mélange parfait pour se remplir.

Tu as deviné, quel est ton problème ?

Lilian ? Tu as deviné ? quel est ton problème, tu le sais, maintenant ? Oui, tu le sais. Mais tu ne le considères plus comme un problème. Et ça ne t’aura, cette fois, pris que quelques secondes pour te rendre compte de l’importance du moment. Parce que t’as réussi ton coup. Et tu l’as pas voulu. Mais ça y est. T’es amoureux.

Amoureux de la fille que tu as rencontrée sous les étoiles dans l’allée du pensionnat. La même qui a eu l’air atterrée de savoir qu’elle serait ton binôme pour la sortie. La même que tu as consolée dans la forêt.

Maintenant, tu attends. Tu attends de savoir ce qui se passe.
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Azil Azuro
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MessageSujet: Re: « "it" makes a beautiful red song ascend » [Azil] [CLOSED]   « "it" makes a beautiful red song ascend » [Azil] [CLOSED] Icon_minitimeSam 3 Nov - 20:56

Et si on rejouait toutes les scènes ?
Dis-moi encore que tu m'aimes.

Azil regarde Lilian en face d’elle, les doigts encore engourdis par la vague de chaleur qu’avait dégagé la peau du jeune homme. Son estomac se nouait à lui en donner la nausée mais elle ne pouvait détourner les yeux de ce visage. Peut-être n’aurait-elle pas dû le toucher. Pas à cause de ce pouvoir quelque peu handicapant. Après tout, elle savait que l’or ne s’attaquait pas aux humains. Elle n’aurait pas dû parce que ça endormait ses sens. Et aussi parce que dans un coin loin, très loin dans sa tête, une toute petite voix lui criait de recommencer. La voix criait tellement que ça lui en donnait mal à la tête. D’une part, elle aussi le voulait mais d’un autre côté, il y avait ce mur invisible et fictif qui les séparait. Mais tout ça, c’était psychologique. Parce qu’il n’y avait pas de mur. Elle le regarde bouger en silence. Si ça tombe, il va se lever et partir dans son coin, tout seul. Elle voit son visage se rapprocher et sent sa main glisser dans ses cheveux. Ca ne fait pas mal. D’habitude, les gens étaient tellement doués qu’ils faisaient des nœuds désagréables à défaire. Elle devait donc s’acharner avec sa brosse, sans ses gants, à dénouer sa longue chevelure rouge. Mais pas lui. Lui, il fait attention sans en avoir l’air, il ne cherche pas à lui faire mal. Azil se perd dans la contemplation de son œil. C’est fou ce qu’il peut être vert. Ca l’étonne un peu, des yeux comme ça, elle en voit rarement. Elle essaie de ne pas penser à la main qu’il vient de poser sur sa nuque. Ce n’est pas tant le geste qui la dérange mais plutôt la balafre rouge, la cicatrice indélébile laissée comme un cadeau par son père. C’est une peur ancienne qui prend Azil à la gorge. Elle redoute le jour où des gens apprendront ce qui s’est passé durant les quinze premières années de sa vie.

Elle rassemble ses pensées, elle cherche un truc pas trop nul à dire. Elle pourrait lui parler de la pluie et du beau temps. Ou encore raconter des anecdotes stupides sur ses deux ans à Aomori. Elle pourrait lui parler de… En fait, Azil, ce n’est plus vraiment la peine de chercher des sujets de conversations maintenant qu’il t’embrasse. Avoue-le, Azil. Tu en avais rêvé de ce moment. Comme une stupide adolescente devant un film d’amour complètement naze qui rêve secrètement de la même chose. Qu’est-ce que tu fais ? Rien. Tu ne fais rien. Parce que tu as peur ? Mais peur de quoi, Azil ? Ton père est à des kilomètres d’ici. Il en est de même pour Keiro. Lilian ne ressemble pas à Keiro. Ils n’ont pas grand-chose en commun. Là, maintenant, à choisir. Qui ? Le gars qui te trouvait moche ou celui qui te parle des étoiles ? Choisir c’est renoncer. Tu renonceras à Keiro quoiqu’il arrive. Keiro, c’est le passé. Et Lilian, c’est quoi ? Tu ne sais pas. Tu ne sais pas ou tu as peur de savoir ? Tu es stupide, Azil. Tu devrais arrêter les contes de fées. Ca te monte à la tête et ça endort le peu de logique que tu s encore.

Elle ne sent pas que la main quitte son épaule. Elle est bien trop occupée à se battre contre cette foutue voix, celle qui lui criait de le toucher encore. Elle ne se rend pas compte que le baiser en fini et qu’elle est là, les yeux écarquillés. Comme i c’était horrible ! Elle a le cœur au bord des lèvres et des papillons dans le ventre. Alors c’était ça, ces fameux papillons ? Azil ne se souvient pas de les avoir sentis avant. Peut-être n’y avait-elle jamais fait attention. Mais pourquoi maintenant, dans ce cas ? Azil, tu es tordue. Et puis, regarde-le, ce pauvre garçon ! Là, tu le vois sans le voir. Il t’a parlé d’étoiles, il t’a raccompagné jusqu’à la portes de ton dortoir, il a voulu te distraire en t’emmenant voir une chose magnifique, ensuite il t’a consolé quand tu étais trop paranoïaque pour faire quoique ce soit d’intelligent. Et là, il ya à peine une minute, il t’a embrassé. Ne reste pas là sans rien dire ! Parle ! N’importe quoi. Tu l’aimes ? Suis-je bête. Mais oui, tu l’aimes ! Sinon, tu n’aurais pas cherché son ombre dans les couloirs de l’école, tu n’aurais pas regardé par la fenêtre de ta chambre comme une débile. Ca veut dire que tu l’aimes. Non ? Tu es pire que stupide, chérie. Mais par pitié : fais quelque chose.

Azil regarde Lilian et son ventre se noue quand elle comprend qu’il attend quelque chose. A vrai dire, elle ne s’est jamais sentie aussi idiote à part le jour où elle lui est tombée dessus. Elle pince ses lèvres. C’est bizarre et assez gênant comme situation. Elle pourrait sourire, rougir même si elle a l’impression d’être livide. A la pace de faire le moindre geste explicatif, elle se penche en avant et pousse sur ses pieds pour se remettre debout. Elle ramène ses cheveux rouges sur le côté.

« Je… Vais me changer. »

Elle abandonne l’oreiller sur le lit où elle l’a trouvé, attrape le pyjama bizarre fourni par le directeur et s’enferme dans la petite salle de bain de la chambre.

Avec tout ça, tu es sûre de l’avoir blessé, le pauvre.

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Lilian R. Kurokawa
Lilian R. Kurokawa
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MessageSujet: Re: « "it" makes a beautiful red song ascend » [Azil] [CLOSED]   « "it" makes a beautiful red song ascend » [Azil] [CLOSED] Icon_minitimeLun 5 Nov - 23:14

just a kiss on your lips in the moonlight, no i don't wanna mess this thing up


C’est fini. C’est passé. T’as saisi ta chance. Et elle flotte encore, dans l’air ambiant. Comme un battement de cœur, suivi d’un autre, et d’un autre, et encore d’un autre. Un à un. Comme si on frappait sur la peau d’un tambour du plat de la main. Oui, Lilian : c’est ton propre cœur que tu entends pulser derrière tes côtes, à les décaler. Oui, tu as saisi ta chance. Oui, tu as écouté tes sentiments plutôt que ta raison ce coup-ci. Et non, tu ne sais pas à quoi t’attendre. Alors tu restes là. Tu attends. Tes joues ont effectivement retrouvé leur teinte naturelle, la pâleur habituelle qui caractérise les roux. Mais ça fait déjà vu, non ? Tu repenses à ce qui s’est passé. Est-ce que tu l’aurais embrassée si tu l’avais emmenée dehors ? Si tu l’avais rassurée ; consolée ? Qu’est-ce qui aurait changé ? La donne n’aurait pas été la même, hein ? Non. Elle n’aurait pas été la même. Mais ça, tu le sauras jamais. Tu as l’impression qu’une allumette est venue embraser le soufre déposé par des années d’amertume envers ton père sur ton cœur. Il s’embrase pour donner un sentiment nouveau, un sentiment meilleur, qui va s’ancrer un peu plus profond, pour ne pas quitter le muscle. Il va s’insinuer jusque dans la moindre de tes pensées. Oui. Tu l’aimes, n’est-ce pas ? Oui. Tu l’aimes. Sinon. Sinon tu ne te serais pas surpris à la chercher, parfois. A te dire « pourquoi n’ai-je pas son numéro ? » A te morfondre même parfois en constatant le gris du ciel. A regretter de ne pas l’avoir croisée dans la journée. A vouloir connaître quelqu’un qu’elle connaîtrait. A sillonner les couloirs à la recherche de son nombre, d’une mèche de cheveux rouges disparaissant au coin d’un couloir. A te remémorer le son de sa voix. Son visage, ses yeux, le moindre détail que tu avais vu le soir de votre rencontre. Son nez, ses lèvres, ses pommettes, son cou, ses épaules. Ses mains. Ses cheveux, ondulés et de cette chaude et belle teinte amaryllis. A sillonner tes souvenirs comme une barque sillonne l’eau d’un lac. A vouloir retrouver le son de ses pas sur le sol, leur cadence. A chercher l’ombre de son regard, de ses cils sur le sol. Le mouvement de ses lèvres à l’esquisse d’un mot. Le balancement de ses bras qui suivent la marche.

A chercher cette chanson rouge sang qui aurait annoncé la réciprocité de ce que tu ressens.

Tu la regardes. Elle a l’air… perdue. Ce n’est pas réciproque, c’est ça ? Tu as peur. Ton cœur refait un bond. Douloureux. La peur te serre le ventre d’un seul coup. Et si tu venais de faire la plus belle connerie de ta vie ? Si elle te giflait… ? Elle se pince un peu les lèvres. Toi, tu mords la tienne, la lèvre inférieure, d’un coup de canine nerveux. Tu veux cacher le fait qu’elle tremble. Toujours ta lèvre inférieure. Tu as l’impression d’avoir fait la gaffe la plus phénoménale de ta pauvre vie. Tes dents entament les tissus de ta lèvre, y laissent perler un peu de sang. Une goutte. Puis une autre. Les deux se conjuguent et finissent leur course lente sous ton menton, laissant une petite traînée sombre derrière elles. C’est ce qui s’appelle se mordre la lèvre jusqu’au sang. Ca va être drôle, quand ça va cicatriser. Pour un peu, on croirait que t’as été battu.
A plates coutures. Mentalement.
Ouais. Ça y est. T’as le moral au trente-sixième dessous.

« Je… Vais me changer. »

Tu la vois laisser l’oreiller sur le lit. Prendre son pyjama. Aller dans la salle de bains.
Tu en profites pour te changer, directement dans la chambre, en continuant de te mordre la lèvre. Tu oublies presque la douleur. Pour faire mélodrame, elle te conforte dans le fait que tu es toujours en vie, cette douleur. Mais… plus que la douleur aiguë sur ta lèvre, c’est la lancinante qui t’étreint le cœur que tu veux oublier. Seulement, tu ne peux pas. En moins d’une minute, tu es en pyjama, et tu attrapes ton oreiller, avant de frapper un grand coup sur l’interrupteur, contrôlant juste la poussée pour n’éteindre que la lumière ; pour ne pas émettre un autre bruit que le « tac » de l’interrupteur. Puis tu arraches presque ton cache, tu le jettes sur ton lit, tu prends l’oreiller, et tu vas t’installer dans un coin, dans le noir.

Tu fais comme Azil tout à l’heure. Tu ramènes tes genoux contre toi. Mais tu cales l’oreiller sur tes genoux, l’enserrant de tes bras, avant de caler ton visage dedans. Et là seulement, tu laisses les larmes perler. Et tu te remords la lèvre. Mais ça, tu le regrettes. Parce que ça fait mal. Alors tu te contentes de pleurer en silence, dans ton coin, dans l’obscurité. Comme ça, tu sais que tu peux laisser ton œil droit ouvert. Pas de lumière, pas de risques. Même si, sur le coup, tu te demandes si ça ferait aussi mal que ton cœur si tu laissais ton œil cramer à la lumière. Ta lèvre saigne toujours ; la taie de l’oreiller écope d’une petite tache rouge. Tu pleures toujours. Tu ne bougeras pas. Tu trouves l’obscurité rassurante. Comme tu adores les orages. Comme tu te dis que tu aimerais écrire. Mais tu n’as rien emmené pour.

Alors tu restes dans ton coin, laissant tes larmes se tarir petit à petit. Elles sèchent sur tes joues, laissent des sillons blancs et salés. Tu ignores la démangeaison. Tu attends juste.
Avec cette même satanée chanson dans la tête.
Et toujours ton cœur sur le même tempo amoureux.
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Azil Azuro
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MessageSujet: Re: « "it" makes a beautiful red song ascend » [Azil] [CLOSED]   « "it" makes a beautiful red song ascend » [Azil] [CLOSED] Icon_minitimeMer 7 Nov - 17:28

But above all this, I wish you love
And I will always love you

Azil aurait voulu pleurer. Mais elle, elle n’avait aucune raison de le faire puisqu’elle, elle n’avait pas été blessée. Elle repousse des mèches vers l’arrière et respire profondément, adossée contre la porte de la salle de bain. Elle écoute, entre deux respirations, les bruits dans l’autre pièce. D’ailleurs, il n’y en a aucun. Soit Lilian est étrangement doué pour faire les choses sans émettre le moindre son, soit il est encore assis en face du mur auquel elle se tenait. Et soudain, Azil sursaute. Un bruit, celui d’un interrupteur, bien trop fort pour pouvoir masquer la colère dans le geste. Elle essaie d’entendre le bruit du matelas, le sommier grinçant sous un corps. Et pourtant, c’est le silence. Il n’y a rien de plus que le silence. Azil se détache du mur dans un soupir résigné. Au fond, elle aurait préféré qu’il hurle, qu’il la traite de tous les noms, comme elle le faisait en regardant l’eau remplier l’évier. Qu’est-ce qu’elle avait eu à perdre ? Il n’y avait rien à perdre. Elle n’avait rien à perdre. C’était ça qu’elle ne comprenait pas. Pourquoi ne s’était-elle pas laissé aller ? Pourquoi avait-elle pris les jambes à son cou ? La peur ? L’angoisse de tomber amoureuse et de tout perdre une fois qu’on dit oui ? Azil remettait tout sur le dos de Keiro mais au fond, elle n’était pas mieux.

Azil regarde l’onde provoquée par une goutte d’eau sur la surface lisse. Elle aurait tellement, tellement voulu disparaître, ne pas être là. C’était probablement le sentiment ressenti quand on repousse une personne qui nous aime si fort. En vérité, c’était même ce que l’on ressentait quand on blessait une personne. Azil, trésor, c’est de la culpabilité. Tu te sens coupable parce que tu as fait souffrir l’homme que tu aimes. Mais bien sûr que tu l’aimes ! En fin de compte, tout n’est pas encore perdu. Il n’est pas encore trop tard, Azil. Elle pourrait très bien sortir de cette foutue salle de bain, se jeter contre lui, nouer ses bras derrière sa nuque, l’embrasser, lui répéter comme une conne qu’elle est désolée, qu’elle est stupide, qu’elle a paniqué, les joues inondées par les larmes. Au lieu de ça, elle reste immobile, appuyée contre le rebord de l’évier. Elle n’ose pas lever les yeux vers son reflet, de peur d’y voir un monstre. Si ça te perturbe tant que ça, va lui dire que tu l’aimes, va te lover dans ses bras. Elle essaie de ne pas imaginer ce qui se passera, demain, plus tard. Elle aimerait couper ce qui vient de se passer, retirer la scène, pour continuer à lui parler, à rire. Maintenant, elle sait ce qui l’attend, à côté. D’un coup, sans réfléchir, elle plonge sa tête dans l’eau, ferme les yeux, la bouche. Dans l’eau, le silence est déformé, c’est encore plus silencieux qu’avant. Et ce qui l’attend, à côté, c’est le noir.

Ses paupières papillonnent quand elle retire sa tête de l’eau. Elle a expiré l’air de ses poumons en des dizaines de petites bulles transparentes, même pas colorées. Elle sait à quel point Lilian aime les bulles. Il faudrait qu’elle arrête de penser. Elle coupe court à tout mode de résonnement. Elle n’a pas vraiment la tête à ça. Elle enfile le pyjama, l’ajuste comme elle aimerait le porter. Pas par envie de plaire. Juste pour dormir. Elle attache lentement ses cheveux en un semblant de tresses et éteint la lampe juste avant d’ouvrir la porte.

Elle avait raison. Il fait noir.

Comme un robot, sans penser à rien, enivrée jusqu’aux ongles par le silence de la pièce et la respiration étouffée de Lilian dans un coin, elle s’allonge dans son lit, remonte la couverture au-dessus de sa tête. Il vaut mieux le laisser tout seul. Si tu es trop gentille, tu vas tout aggraver. Si tu vas lui parler, il va te détester, tu sais. Ce serait bien, de faire un break. De casser un moment de l’histoire pour revenir, plus tard, quand la plaie aura un peu cicatrisé. Quand tu auras réfléchi et retourné la question qui te hante depuis ce baiser.

Allez, dors, maintenant.
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MessageSujet: Re: « "it" makes a beautiful red song ascend » [Azil] [CLOSED]   « "it" makes a beautiful red song ascend » [Azil] [CLOSED] Icon_minitimeMer 7 Nov - 17:32

    Et voilà, j'annonce que c'est terminé ♥
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MessageSujet: Re: « "it" makes a beautiful red song ascend » [Azil] [CLOSED]   « "it" makes a beautiful red song ascend » [Azil] [CLOSED] Icon_minitime

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