Comme tout le monde le dit, il y a des jours avec et des jours sans. Aujourd'hui, c'était typiquement un jour sans. Du moins pour notre jeune héros. Pour rester poli, il ne valait mieux pas lui demander comment c'était passé cette journée car s'il était rare qu'il soit fâché, c'était bel et bien le cas ce soir-là. Pourquoi vous demanderez-vous ? Et bien c'était finalement simple. C'était finalement un enchaînement d'évènements en cascades dont la source était une bête panne de réveil. En effet, ce petit incident, anodin à première vue, était la source de tout les maux qu'avait dû supporter notre jeune héros.

En retard d'une bonne demie-heure, Takeo avait dû se lever en quatrième vitesse, devant involontairement zapper une bonne partie de son rituel matinal. Pas de douche, pas de déjeuner... rien. Il eut à peine le temps d'enfiler son uniforme et prendre son sac, et encore. Il arriva alors au premier cours, cheveux en bataille, et se fit bien remarquer par le prof qui montra sa profonde déception envers ce qu'il considérait comme être l'un de ses meilleurs élèves. En effet, Takeo étant assez bon en cours, il représentait pour la plupart des professeurs une sorte d'exemple. Pas de très bonne humeur sur le coup, il dû accepté la critique, s'excusant moult fois avant que le cours ne puisse reprendre. S'en suivit alors un deuxième cours, cours pour lequel une fiche de devoir avait été demandée... Bien évidemment, cette dernière ne se trouvait pas dans le sac de notre jeune héros mais sur le bureau de sa chambre... Rebelote, déception de son professeur... Takeo avait beau clâmer haut et fort son excuse, cela ne changeait rien.

Si jusque là, c'était supportable, la suite le devint beaucoup moins. Son professeur, probablement d'humeur sadique, avait alors décidé de le garder pour refaire cette fameuse fiche. N'ayant pas le choix, Takeo était resté après le cours pour refaire ses devoirs et même si ce fut rapidement fait, le problème suivant était déjà entamer : le réfectoire. La pause de midi était une course contre la montre car si vous arriviez à peine en retard, manger devenait un parcours du combattant. Voyant la foule déjà sur place, le jeune homme quasi à bout de nerf laissa alors tomber l'idée de manger et préféra utiliser cette pause pour se doucher, chose qu'il n'avait pas pu faire jusque là.

Il retourna alors à sa chambre, prenant soin de regarder avec haine la feuille de devoir fièrement poser sur le bureau et pris ses affaires de douche avant de s'y rendre. Cette douche le relaxa alors un peu, l'eau chaude était le remêde de tout le maux... sauf de celui qui vous pique la serviette. Et oui, décidément aujourd'hui... Que ce soit par accident ou volontairement, quelqu'un lui avait pris sa serviette, le laissant trempe au douche... Le jeune homme fouilla alors les casiers ouverts de la douche et, par miracle merci seigneur, pu mettre la main sur un petit linge qu'il utilisa avant de le l'étendre non-loin du casier pour qu'il séche. S'entama alors la deuxième partie de la journée.

Dans toute l'agitation de cette journée, Takeo avait omis un détail important : Il avait contrôle de math et bien évidemment, tout comme sa fiche de devoir, la calculatrice trônait fièrement sur le bureau de la chambre. C'en était trop. La journée se finit dans la mauvaise humeur de notre jeune héros. Frustré et accablé de toute part, Takeo n'avait désormais plus qu'un seul désir : rentrer dans sa chambre et oublier cette affreuse journée. Il arriva alors devant la porte et l'ouvrit dans un fracas avant de lancer son sac sur son lit, laissant s'échapper un "putain" de sa bouche. C'est alors qu'il remarqua qu'il n'était pas seul. L'un de ses colocataires étaient là. Ils se regardèrent un court instant et Takeo soupira avant d'aller vers son lit sans dire un mot de plus. Réfléchissant un peu, Takeo fit vite la déduction que se devait être Reiji Mutsuyo. Si cela faisait bien deux mois qu'il était là et qu'ils ne s'étaient pas spécialement parlé, Takeo avait quand même pris la peine d'en apprendre un minimum sur ses colocataires.

A sa grande suprise, Takeo vit alors l'inconnu se lever de son lit et s'approcher un peu. Il fit mine de ne pas le voir et resta silencieux, défaisant son sac avec une légère colère. Il s'arrêta alors dans son manége et se tourna pour regarder l'inconnu. C'est alors que ce dernier, ne sachant que dire, fit malheureusement tomber ses affaires. Il se baissa alors pour les ramasser, lançant un petit juron et Takeo l'observa faire. Le voyant, le colocataire lui lança alors un "quoi?" des plus aggressifs. Face à cela, le jeune soupira et l'ignora avant que ce dernier ne s'excuse ensuite. Notre jeune héros hésita alors un bref instant et se retourna vers son colocataire pour le rejoindre, se baisser et l'aider à ramasser ses affaires.

- C'est rien, j'ai passé une journée de merde, je suis aussi à bout de nerf, je comprends.

Les affaires ramassées, il se releva alors, tendit sa main au jeune homme.

- Takeo Dokku en passant, on a jamais pris la peine de se présenter.

Frustré et énervé d'avoir passer une mauvaise journée, Takeo avait décidé de retourner directement dans sa chambre après la fin des cours. Il voulait être au calme, soufflé un peu et ne plus penser à cette journée. Et si ce programme semblait des plus alléchants, le destin décida tout de même de se mêler de cela. Si Takeo pensait pouvoir être seul, comme c'était souvent le cas, ce soir-là, l'un de ses colocatairs semblait lui aussi vouloir se reposer. Cette situation était assez ironique lorsque l'on y pensait... Cela faisait deux mois que Takeo était arrivé et il n'avait jamais pris le temps, ou la peine, de faire la rencontre des deux jeunes hommes qui partageaient sa chambre. Mais qu'importe. Takeo se contenta d'un râle en lançant son sac en guise de salutations et resta silencieux. A sa grande surprise, ce fut alors son colocataire qui tenta un contact. Takeo savait à qu'il avait affaire, ou du moins le strict minimum. Il s'appelait Reiji et avait un tempérament assez dur d'après ce qu'il avait pu voir ici ou entendre dans les couloirs. Etant déjà sur les nerfs, notre jeune héros décida alors de ne rien dire, préférant presque l'ignorer. C'est alors que la maladresse du colocataire pris le dessus, le rendant aggressif. A cela, Takeo soupira. Il ne voulait pas avoir de problème et préféra alors ne rien dire jusqu'à ce que le jeune homme s'excuse. A ces mots, il hésita grandement mais décida quand même de s'approcher du jeune inconnu avant de l'aider. Après quoi, il le salua. Tant qu'à faire, c'était le bon moment.

Le jeune homme saisit alors la main que Takeo lui tendait et se présenta à son tour. Reiji Mutsuyo. Takeo profita alors de cette nouvelle proximité pour faire une rapide analyse de son colocataire. Première chose, il était grand. C'était bien la première fois que Takeo pouvait regarder directement un pensionnaire sans devoir baisser le regard, et ce n'était pas déplaisant. Il avait un visage fin sur lequel deux yeux bleus trônaient. Aussi étonnant cela pouvait-il paraître, il n'avait pas de sourcils, ce qui lui faisait une drôle de tête lorsqu'il simulait d'en lever un. Il avait aussi un peu de maquillage autour des yeux. Quelques choses de sobre, juste du noir. C'était peut-être ça qui harmonisait son visage, paliant à l'abence de sourcils. Sa chevelure était rougeâte et la coiffure plutôt en bataille. Derrière quelques mèches, sur le haut de son front, apparaissait alors un tatouage, le sigle "Amour". Si ce qu'il savait de lui était vrai, le mot "Amour" n'était pas vraiment ce qui lui allait le mieux au teint... Mais qui était-il pour juger finalement ? Au niveau de sa corpulence, c'était une personne plutôt bien. On voyait clairement qu'il faisait du sport. Au vue d'une première opinion, il n'avait pas l'air d'être trop méchant. Mais Takeo restait quand même sur ses gardes, il était encore un inconnu total à ces yeux et une simple impression pouvait l'induire grandement en erreur.

Après ces quelques salutations, Takeo était retourné vers son lit, finissant de défaire son sac. Il sentit alors le regard de Reiji sur lui mais resta silencieux. Si, comme chacun l'avait dit, ils étaient sur leur nerfs, il ne valait mieux pas monter dans les tours trop vite. C'est alors qu'il reprit la parole tout en s'approchant. Il s'interrogea alors sur la colère de Takeo et fit la comparaison à son caractère plutôt calme qu'il avait adopté. Takeo se retourna alors, le sentant s'approcha et tomba alors nez à nez avec lui, plongeant son regard dans le sien. Il continua alors son discours expliquant clairement qu'il n'en aurait pas fait autant. Takeo resta alors silencieux jusqu'à entendre la question qui conclu ce discours. Préfèrait-il tout refermer et se forcer à être gentil ? S'en suivit alors un soupire de Reiji et une ultime remarque dans laquelle il expliqua sa volonté de comprendre l'acte du jeune homme.

Takeo l'observa un cours instant. Il était étrange, c'était certain. Il devait avoir une philosophie de vie bien à lui dans laquelle il n'y avait qu'une chose qui comptait : lui. Si cela n'était que des spéculations, Takeo devait pour l'instant faire avec et agir en conséquence. Il ne quitta alors pas le regard de Reiji, le jugeant être comme une provocation. Baisser les yeux aurait été prouver une certaine supériorité et il en était hors de question. Il prit alors la parole et le ton utilisé fut naturellement assez sec et froid. Sans réellement y faire attention, Takeo avait mis une barrière entre lui et Reiji. C'était peut-être pour se proteger.

- J'ai rien contre toi et tu es pas responsable de ma mauvaise humeur. J'ai aucune raison de calmer mes nerfs sur toi, c'est tout.

A cela, il lui fit une nouvelle fois dos et finit de ranger ses affaires avant de jeter son sac vide au pied du lit. Il se retourna alors, voyant Reiji encore là et le fixa une nouvelle fois. Cette fois-ci, ce fut peut-être la colère qui le gagna. Il n'était pas venu ici pour avoir quelqu'un sur son dos et encore moins juste parce qu'il l'avait aidé. Malheureusement, à agir trop vite on allait peut-être le regarder et l'impulsion qui prit de court Takeo allait peut-être mettre le feu aux poudres.

- Quoi ? Tu as un problèmes ?

Il posa alors son regard dans celui de Reiji. Il avait employé un ton assez sec, pas menacant mais tout sauf amical au fond. Son cerveau s'interrogea alors sur les milles et une possibilité de réaction de Reiji. Le jeune homme ferma alors les poings, non pas prêt à se battre, mais prêt à esquiver un éventuel coup. Si Asch l'avait déjà tapé une fois car il l'avait bien cherché, aujourd'hui, il n'allait pas se faire avoir alors qu'il n'avait rien demandé. Au pire, Takeo pouvait toujours se téléporter... restait à voir la réaction de Reiji.

Takeo était légèrement sur les nerfs aujourd'hui. Oui, on pouvait le dire. Du début à la fin, ça journée avait été... sans être trop vulgaire, merdique. Cela aurait pu s'arrêter là, mais le destin, farceur, en avait décidé autrement. En effet, trouvant refuge dans sa chambre, notre jeune héros avait été contraint de constater que l'un de ses colocataires étaient là. C'était Reiji. N'allait pas croire par là que Takeo le connaissait car ce n'était absolument pas le cas. En deux mois, ils ne s'étaient pratiquement pas adressé la parole, chose assez étrange pour dire qu'ils partageaient le même espace-clos... Mais qu'importe. Dans l'état normal des choses, la présence de Reiji n'allait pas empêcher à Takeo d'être tranquille. Il n'était pas bavard, alors ils n'avaient qu'à faire comme d'habitude et ne pas parler... sauf que, aujourd'hui le colocataire silencieux décida de converser. Ou du moins, essaya plutôt. Assez maladroit socialement, c'est dû moins ce qu'il reflétait, Reiji s'était plus ridiculisé bêtement qu'autre chose, au point d'en faire tomber des affaires au sol. Takeo décida alors de l'aider, soupira pour calmer sa colère. Au fond, personne n'était responsable de sa mauvaise humeur, personne n'avait donc à endurer ça. Il aida alors son colocataire et entama des présentations sommaires. Il s'appelait donc Reiji Mutsuyo.

Encore une fois, tout aurait pu s'arrêter là, mais il fallait que Reiji y mette son grain de sel. C'était sans agressivité que ce dernier avait demandé à Takeo la raison de son aide. Il est vrai que cela pouvait paraître étonnant de voir quelqu'un de remonté vous aider sans raisons. Enquiquiné par la question, Takeo soupira mais répondit. Le ton était assez neutre et il avait à l'être. Reiji et lui n'était pas des amis, même pas des connaissances finalement. Ils n'étaient rien l'un pour l'autre. La suite du discours étaient un peu sans intérêt. Faire du sport pour se défouler ? Mouais. Takeo n'avait aucunement besoin de se défouler si personne ne l'embêtait. Une liberté de mouvement ? Ah, mais Takeo respectait cela au plus haut point et c'est sur cette dernière phrase qu'il reprit la parole.

Les choses s'envenimèrent alors là. La proximité des deux jeunes commençait doucement à déranger notre jeune héros qui était venu ici pour être seul. Alors certes, tout comme lui, Reiji avait tout les droits sur cette chambre. Mais était-il obligé de l'observer adossé au mur juste derrière ? Pour Takeo non. C'était peut-être l'une des premières fois que cela lui arrivait, mais notre jeune héros fut guider par une pulsion de colère, agressant d'une certaine manière le jeune homme trop curieux à son goût. La remarque fut alors prise à la rigolade par Reiji qui se moqua ouvertement de lui. Takeo avait le regard froid, les lèvres et poings fermés. Il sentait en lui une colère montée encore et encore. La frustration de cette journée allait le faire exploser. Vint alors un nouveau discours de Reiji... Monsieur je respecte tout le monde ? Hmm.. ces mots arrachèrent à sourire à Takeo voyant que Reiji voulait jouer avec lui. Son sourire était, certes, bien moins prononcé que celui de Reiji, mais faisait tout autant que lui sortir son côté joueur. Le colocataire lui demanda alors s'il voulait se battre, voyant clairement les poings fermés du jeune homme. Takeo baissa rapidement son regard sur ses mains et remarqua en effet qu'elles étaient fermés. Ce n'était pas un comportement agressif, Takeo n'était pas du genre à mettre le premier coup. Il avait entendu que Reiji était une sorte de brute, de là, après sa remarque, la jouer défensive était logique.

Toutefois, peut-être que Reiji allait être exception. Son rire moqueur résonnait dans la tête de notre héros qui commençait de son côté à gentiment perdre patience. Il s'était déjà mis à mordiller le coin de la lèvre sous l'effet de ses nerfs à bout. La suite du discours étaient un peu sans intérêt. Faire du sport pour se défouler ? Mouais. Takeo n'avait aucunement besoin de se défouler si personne ne l'embêtait. Une liberté de mouvement ? Ah, mais Takeo respectait cela au plus haut point et c'est sur cette dernière phrase qu'il reprit la parole.

- Si on est libre de nos mouvements, je peux demander à monsieur de me laisser tranquille ? J'ai pas besoin d'avoir une nounou sur le dos.

Sur ces mots, Takeo se retourna pour faire dos à son colocataire et retira le gilet de son uniforme avant de déboutonner les boutons de manchette de sa chemise. Si Reiji voulait jouer, Takeo allait lui offrir un terrain de jeu. Ouvrir le bal des poings étaient bien trop tôt encore. Il s'était moqué de lui ? C'était quelques choses que notre jeune héros n'appréciait guère. Désormais, Reiji avait fait quelques choses pour mériter que Takeo s'y attarde, s’énerve. Tout en restant de dos, Takeo décida alors de lancer une nouvelle remarque à son colocataire, histoire de voir ses limites.

- Et pourquoi je me battrai avec toi ? J'ai pas besoin de perdre mon temps. Mon respect ? Je le donne à qui je veux, et c'est pas une brute sans-sourcils qui va y avoir droit.

C'était totalement puéril, complètement enfantin mais peu importe. Il s'était joué de lui, que les rôles s'inversent alors... Takeo se retourna alors légèrement de côté, déboutonnant les boutons du haut et regarda son colocataire avec un regard froid et supérieur. Comment allait-il réagir ?

Tant pis. Oui, c'était bien ça le mot. Il y a des jours où quoi que l'on fasse, rien ne semble vouloir aller... Navrant. Takeo était donc à bout de nerfs. Si sa mauvaise journée journée en était la principale responsable, Reiji en devenait lui aussi un élément non-négligeable. Leur rencontre aurait pu être meilleure, mais il aura fallu que ce bougre de collocataire décide de faire le premier pas aujourd'hui. C'était louable. Peu importe l'humeur de Takeo au fond, des présentations restaient des présentations au final. Mais là, quelques choses ne passa pas.

Déjà ennuyé d'être enfermé entre quatre murs à longueur de journée, Takeo ne pouvait supporter plus longtemps d'avoir Reiji sur le dos. Il regrettait déjà de lui être venu en aide. S'il s'était contenté de lui dire salut, comme il avait toujours fais, il en serait pas là. Ma foi, on fait tous des erreurs dans la vie non ? Les deux jeunes entamèrent alors une petite discussion. Le mot discussion est un peu osé car finalement, c'était plus de la provocation qu'autre chose. C'est certes Takeo qui avait commencé. Il ne faut pas mentir. Mais Reiji avait rapidement mis de l'huile sur le feu en se moquant de son colocataire. Notre jeune héros détestait cela, au plus haut point. Se faire prendre de haut, se faire rire au nez... C'était avec un calme fragile qu'il se contentait alors d'écouter le discours du rouquin. Il intervena alors une fois fine, reprenant alors les propos de son colocataire concernant la liberté de mouvement. Et oui, qu'il le lâche au final. Takeo ne demandait pas plus que cela. Mais la réponse de Reiji montra clairement que ce dernier voulait pousser à bout le jeune homme. Takeo reprit alors, dévoilant son total manque de respect envers ce qui lui servait de colocataire et se permit une remarque sur son manque de sourcils. C'était futile, enfantin, mais défoulant.

Reiji répondit alors s'en foutre complètement. A vrai dire, Takeo se foutait aussi complètement de ce que pouvait Reiji. Il observa alors ensuite Reiji, dans sa posture, adossé contre le mur, laissant s'échapper de longs soupirs. Il entama alors un nouveau discours, reprenant le terme de brute sans-sourcils que Takeo avait utilisé. Il tenta alors une nouvelle pic, demandant alors à Takeo de trouver une vraie insulte finalement. Mais à la base, ce n'en était déjà pas vraiment une. De toute façon, il était hors de question que Takeo fasse plaisir à Reiji d'une quelconque façon. Il termina alors sur une interrogation, se demandant alors si Takeo était vraiment "lâché" selon ses termes. Notre jeune héros le regarda alors, gardant un regard dédaigneux au possible et se tourna pour ouvrir sa table de nuit. Il en sortit alors un petit MP3 ainsi que des écouteurs. Sa main était tremblante, trop de tension, et c'était avec peine qu'il essayait de démeler le cordon. Sentant toujours le regard de Reiji sur lui, il décida alors de partir. Peu importe ce que Reiji allait pensé de cela, il s'en fichait au plus haut point. Il n'avait absolument rien à prouver à cet énergumène.

Il se retourna alors, faisant face une nouvelle fois à Reiji et ressentit une forte haine lui monter à la tête en voyant son visage et son regard insultant. Ses poings se fermèrent alors mais Takeo ne fit rien et préféra rester silencieux, et immobile. Il n'allait pas donner le plaisir d'une réponse à Reiji. Qu'il joue tout seul ce gamin. Toutefois, quelques choses allait quand même se passer car, pour passer, Takeo dû légèrement écarter Reiji qui se trouvait plus ou moins sur le chemin. A vrai dire, il aurait très bien pu se décaler lui mais, certainement par envie de s'imposer, il préféra montrer à Reiji son envie de passer. Si jusque là, tout vous semble normal, il se passa néanmoins quelques choses. Lorsque la main du jeune homme se posa sur l'épaule de Reiji afin de le pousser, Takeo sentit quelques choses monté en lui et en un instant, de façon complètement involontaire et aléatoire, il se téléporta. Lui, et Reiji. Sa colère avait pris une nouvelle fois le contrôle de ses gestes et avait donc induit cette activation innoportune de son pouvoir. Lorsque Takeo ouvrit les yeux, il se trouvait désormais dans une petite ruelle de la ville, tenant toujours l'épaule de Reiji qui lui était contre le mur d'un immeuble.

Sur le coup, il le lâcha de suite. Pas par peur, pas par principe... non, rien de tout cela. Un fort malaise s'enticha alors du garçon l'obligeant à prendre du recul jusqu'à poser sa main sur le mur se trouvant de l'autre côté de la petite ruelle. Sa tête tournait, sa vision se troublait. C'était pas bon signe. L'utilisation intempestive de cette téléportation le mettait bien mal. C'était probablement dû à toute cette colère. Il essaya alors rapidement de reprendre une posture normale pour ne pas afficher son état de faiblesse plus longtemps. Même s'il avait alors l'impression qu'un bulldozer lui ramonait la tête, il reprit la parole.

- Manquais plus que ça bordel... Bon, le point positif c'est que j'ai la chambre pour moi le temps que tu trouves un moyen de rentrer.

Il essaya alors ensuite de se concentrer, de reprendre son calme et de disparaître aussi vite qu'il était apparu. Restait à savoir si Reiji allait laissé faire notre jeune téléporteur...

La situation entre les deux étudiants venait de passer à un tout autre niveau. En effet, poussé à bout, exaspéré par ce colocataire envahissant, Takeo avait été victime de lui-même. Un simple contact avec Reiji avait réussi à activer son pouvoir. Résultat ? La chambre n'était plus. La chaleur du pensionnat avait laissé place à la fraîcheur de la ville. Et oui, aléatoirement, Takeo s'était téléporté dans une petite ruelle de la ville. Si cela ne paraissait pas trop grave à première vue... Reiji avait aussi pris part au voyage.

Reprenant alors vite ses esprits, Takeo avait remis une certaine distance entre lui et ce foutu colocataire. Son souffle était saccadé et sa tête tournait légérement. Il n'avait pas pour habitude de se téléporter aussi loin et à deux mais se sentait encore capable de rentrer, quitte à s'écrouler une fois réapparu dans sa chambre. Il fit alors une ultime remarque à Reiji. Il n'allait pas lui mentir, de toute façon il s'en foutait complètement. Il allait bien falloir une bonne trentaine de minute au jeune homme sans sourcils pour rentrer... Pile ce qu'il fallait à Takeo pour se reposer un peu et quitter la chambre avant que cet idiot ne revienne. Le téléporteur ferma alors les yeux, se concentrant sur sa chambre. Alors qu'il préssentait son pouvoir s'activer, une drôle de sensation le parcourit avant qu'il ne sente le bras de Reiji lui tenir l'épaule. Comment ? Que venait-il de se passer ?

Takeo n'eut alors pas le temps de dire quoi que ce soit que Reiji exposa sa pensée. Il n'allait pas le laisser partir comme ça, à moins que ce dernier le prenne avec lui. Autant crever. Qu'il se démerde, c'était tout ce que Takeo se disait. Après ce bref échange, il repoussa alors Takeo de l'autre côté de la petite ruelle. Ce dernier se retint sur le mur et se tourna pour faire face à son adversaire. C'était peu perceptible, mais Takeo remarqua quelques choses flottant dans l'air. Quelques choses qui se trouvaient entre lui et Reiji. Pas une chose en fait... mais plusieurs. C'était... C'était du sable ? Est-ce que Reiji pouvait contrôler le sable ? Cela semblait presque évident mais le jeune homme ne pouvait se permettre de faire de conclusion hâtive. Il écouta alors la dernière remarque de Reiji, annoncant alors que désormais plus rien ne le retenait et exprima une nouvelle fois son désir de ne pas le laisser partir seul.

Malgré le sang bouillonnant qui parcourait son corps, Takeo resta calme. Le sable enveloppant l'air environnant était trop imprévisible. Si Rejii contrôlait bel et bien le sable, il n'était pas dans une posture des plus avantageuses. Toutefois, Takeo avait un avantage que Reiji n'avait pas noté... Si Takeo devait se concentré pour se téléporter loin, se téléporter d'une dizaine de mètre ne nécessitait qu'une simple volonté. Toutefois, il fallait aussi réfléchir car après deux ou trois téléportations, le jeune homme allait être à bout. Analysant la situation, Takeo compris que s'il voulait pouvoir se téléporter dans sa chambre, il allait falloir distraire Reiji, où le mettre dans une mauvaise position. Pour cela, il avait à disposition deux téléportations. Il connaissait plutôt bien son pouvoir, ou plutôt bien ses limites. Une troisième téléportation l'épuiserai trop pour se téléporter au pensionnat.. M'enfin. Deux téléportations, un adversaire... Le choix était fait. Une utilisation offensive et une défensive, c'est tout. Il prit alors la parole, d'un ton arrogant. Cette fois il était décidé, la colère guidait ses mots, ses pas... Ses poings n'attendaient qu'une chose.

- Tu comptes me retenir comment ? Tu m'as lâché pauvre idiot. Plus rien ne peut m'empêcher de me téléporter... Tu me laisseras peut-être pas le temps de me téléporter au pensionnat... mais ça, tu pourrais rien faire...

Instantanément, Takeo disparu dans un bruit sourd et réapparu une fraction de seconde plus tard sur la droite de Reiji avant de lancer son poing fermé sur son visage hurlant de colère.

- Tu vas arrêter de m'emmerder pour la journée !

Le point s'élanca alors en direction de la joue de Reiji... Qu'allait-il se passer ensuite ?

A force de jouer, les deux étudiants avaient finalement mis le feu aux poudres et des coups s'étaient finalement échangés. Takeo fut le premier à frapper, aussi étonnant que cela pouvait paraître. La journée avait été épuisante, tuante, énervante surtout et ce foutu Reiji l'avait poussé à bout. Takeo avait peut-être des airs d'intello, mais il restait aussi un enfant de la rue. N'oublions pas qu'il a vécu quelques années de sa vie seul, en voyageant de ville en ville. Ces choses-là, il les connaissait et ce n'est pas Reiji qui lui faisait peur.

Avant le premier assaut, le jeune homme pris quand même le temps de réfléchir à la situation et à sa condition. Physiquement, il n'avait pas le dessus sur Reiji mais possèdait un avantage énorme : son pouvoir. La téléportation était un plus qui allait lui permettre de prendre le dessus, du moins, c'est ce qu'il pensait. Malheureusement, les balles restantes n'étaient pas infini. Sa condition physique ne lui permettait alors que deux téléportations, il le savait. Il se gardait le droit d'une troisième pour retourner dans sa chambre, quitte à s'écrouler là-bas. Ayant établi alors son plan, il entama le combat en se téléportant à côté de Reiji et y coller un poing en pleine face. Le choc fut violent, fort, au point que Takeo se serra tout de suite le poing avec son autre main. La réaction de Reiji fut alors surprenante et inquiètante. Il rigola. Voyant cela, notre jeune héros savait qu'il s'était mis dans de beaux draps... Ce qui allait suivre n'allait pas être de la rigolade mais tant pis... Si c'est ce que Reiji voulait, il l'avait eu.

Se relevant, Reiji félicita en quelques sortes de Takeo de sa "surprise" et expliqua que se tour n'allait pas fonctionné deux fois. il est vrai qu'une fois l'effet de surprise estompé, il y avait peu de chance que Reiji se laisse ravoir. A sa prochaine téléportation, Reiji allait être sur ses gardes et lui porter un coup serait moins évident... toutefois, il était encore trop tôt pour parler d'offensive car désormais, c'était à Takeo de se défendre et tout comme lui, son adversaire avait plus d'un tour dans son sac. Le sable environnant la ruelle commenca alors doucement à bouger. En quelques secondes, Takeo du fermé les yeux, par douleur et pour pas que le sable s'y immisce trop. Totalement aveugle sur le coup, il tenta de se reculer un peu mais fut trop lent, sentant alors le puissant poing de Reiji s'écraser sur lui jusqu'à le faire tomber au sol. Takeo cracha alors un long filet de sang, s'essuyant le coin de la lèvre avec son poignet.

- Argh mes yeux...

Takeo se frotta alors les yeux, tentant de les réouvrir mais ceux-ci le piquait tellement que c'était presque impossible. Dans un rapide clignement, il entrevit Reiji s'approcher de lui, le poing serré et pu anticiper le deuxième coup du jeune homme en se téléportant un peu plus loin, debout, appuyer contre un mur. Cette deuxième téléportation eu alors un effet imprévu par Takeo. En effet, il sentit son coeur palpité un instant et sa tête tournée au point de vomir sur le sol. Le coup de Reiji l'avait à moitié sonné et cette téléportation n'avait rien arrangé. Il tenta alors d'ouvrir les yeux doucement, malgré les larmes qui les noyaient et reprit son souffle avant de reprendre une posture droite, les bras levés pour se battre.

- C'est... c'est tout... ?

Ses paroles étaient entre-coupées par sa respiration saccadée. Le souffle lui manquait. Pour peu, il allait tombé dans les pommes comme une crotte. Mais le jeune homme n'allait pas flancher, pas si vite, ni si facilement. Il serra alors ses poings, malgré quelques tremblements clairement visible et se lança sur Reiji. Sa vue était encore légèrement trouble mais était largement suffisante pour coller un nouveau coup au rouquin. Il arriva alors au niveau de Reiji, le poing levé et le lança en direction de son visage... Qu'allait être la suite des évènements ?