Yûko Hanaegaru - Fall, Fail, Fumble ~

feat - Makoto Konno / Toki wo Kakeru Shōjo (La traversé du temps)

• NOM : Hanaegaru • PRÉNOM(S) : Yûko • AGE : 16 ans • CIVILITÉ : célibataire, étonnant, non ? • SCOLARITÉ : 1ère année, c'est plus rigolo d'être une quiche ! • SEXUALITÉ : Hétéro par défaut (elle n'y'a jamais réfléchit) • GROUPE : Heart's Key • POUVOIR : Téléportation

La folie des grandeurs

« comme c'est pratique au Japon.. »

Bien que de sang-mêlée, Yûko est une jeune fille de tout juste seize ans qui est loin d'avoir un physique remarquable : cheveux bruns qu'elle porte courts "car c'est plus facile à coiffer", yeux marron. Ni belle, ni laide, dotée d'une poitrine d'une ampleur plutôt médiocre (même si elle ne s'en soucie guère), elle ne devrait normalement pas attirer les regards... A un détail prêt. Yûko est grande. Immense. Elle plafonne à 1m78, dépassant la plupart des japonaises de son âge. Et même dépassant la majorité des garçons...
Cette taille est l'unique trait que lui a légué son père d'origine suisse et elle la complexe.
Yûko est également une de ces personnes que toutes les jeunes femmes détestent : mangeant énormément et mal équilibré, la seule chose qu'elle gagne, ce sont des centimètres. Son physique pourrait être qualifié d'athlétique, ce qui fera rigoler tout ceux qui la connaisse depuis un moment : Yûko ne sait apparemment que faire de son grand corps et est d'une maladresse confondante.
De plus, elle n'a aucun intérêt pour le sport, au grand désespoir de sa mère : elle n’est donc pas musclée (enfin, pas plus que la normale, mais comparé à des filles qui ont fréquemment dix ou vingt centimètre de moins c’est déjà impressionnant…).
Il n'est pas rare de la voir avec un genou écorché ou diverses coupures suite à de "malencontreux accidents".
Comme elle dors beaucoup (à part à la maison…), Yûko arrive à éviter d’avoir trop de cernes. Elle à l’habitude de se tenir avachie plutôt qu’assise, voire carrément couchée/vautrée.
Coté vêtements, Yûko est déjà contente quand elle trouve quelque chose à sa taille. De plus, elle n'a aucun intérêt pour la mode ou le maquillage (elle n’en porte pas, pas plus que des bijoux). Lui dire de s'apprêter pour un garçon la rendra d'abord perplexe avant de la faire éclater de rire.
Elle bénit les uniformes scolaires, car ça l'aide (enfin elle espère) à se fondre dans la masse et comme ça elle n’a pas à réfléchir à quoi se mettre.
Bref, elle prône le pratique et le confortable (généralement jean/basket, voir si elle a vraiment la flemme/est chez elle, survet’ lâche et pieds nus).
Garçon manqué d’apparence, elle rentre dans le rôle en ayant également une tendance à jurer quand elle est énervée, au grand désespoir de sa mère, qui voudrait une faire une mannequin ou une belle fille raffinée à marier à un beau parti ou à défaut une sportive de talent.

Tu serais pas malade dans ta tête, toi ?

« reconnue saine d'esprit par six sexy psychiatres »

Une grande fille au physique de sportive aventureuse ? On s'attendrait à ce qu'elle soit dynamique et joyeuse, une genkigirl ou un vrai garçon manqué au tempérament bouillant. Et bien, pas du tout !

Yûko est fainéante (voire parfois carrément amorphe) et rêveuse, perdues dans ses pensées qui n'ont généralement rien à voir avec ce qui se passe autour d'elle.
Elle n'apprécie pas le sport et l'agitation et déteste les gens qui la sermonnent en lui disant "Avec ton physique, tu pourrais..." (bien qu’elle se fasse régulièrement recruter contre son gré dans les clubs de basket ou d'athlétisme : Yûko râle, souffle et soupire mais fini par céder, plus pour couper court aux pressions/faire plaisir à sa mère que par bonne volonté).
Le plus souvent, elle se contente de pioncer dans son coin : la plupart du temps par désintérêt, parfois par simple timidité/pas envie de se faire remarquer.
C'est ce que ces rares proches appellent "Yûkoff". Dans cet état, elle passe son temps à dormir, manger et ignorer ce qui se passe autour d'elle, isolée dans sa bulle.

Bien que ces notes scolaires (généralement "peut mieux faire" ou "brillante mais manque de la moindre motivation") ne le laisse pas supposer, Yûko est extrêmement futée et intelligente…
Quand quelque-chose la motive ou l'intrigue.
De plus, ces centres d'intérêts sont fréquemment abscons, bizarres, souvent extrêmement pointus. C'est une geek, une nerd dans le vrai sens du terme.
Quant elle est intriguée, la motivation de Yûko atteints des sommets, son œil devient pétillant (voire inquiétant tellement elle peut se focaliser sur un truc) et elle ne peut s'empêcher de sourire.
Elle peut alors devenir une vraie bête de travail, comme si elle dépensait d'un coup toute l'énergie accumulée lors de sa phase de mollesse...
C'est ce que ces camarades surnomment "Yûkon !!" (avec un soupçon de peur et oui, deux points d’exclamations). Dans cet état, elle arrive souvent à dépasser sa timidité naturelle et arrive beaucoup mieux à parler aux autres (mais pas toujours pour leur plus grand plaisir, peu de jeunes filles sont fascinées par le fait que l’on puisse génétiquement faire pousser des yeux sur les ailes des mouches).

Durant toute sa scolarité, elle a été plus grande que les autres et avec sa personnalité lunatique voire bipolaire, souvent considérée comme "bizarre".
Bien évidemment, elle n'a jamais subit de vraies brimades (on n'emmerde pas quelqu'un qui a une tête de plus que vous), mais elle a souvent était isolée. Yûko clame que ça ne l'a jamais dérangée, mais c'est un mensonge : aussi isolée qu'à la maison, elle aimerait avoir plus d'amis, s'intégrer et partager un peu avec les autres.
Malheureusement, quant elle arrive à vaincre sa timidité naturelle, elle est aussi maladroite socialement que physiquement.
Yûko est le plus souvent d'une franchise extrême et a en plus l'habitude de penser/se parler à voix haute. Elle a donc tendance à balancer de méchantes vérités ou simplement des propos inappropriés, voire choquants, ruinant tout espoir de sociabilisation. Ou alors, elle peut simplement sembler pédante et ennuyeuse, quant elle bascule en mode nerd.
Yûko a cessé de faire des efforts (pour l'instant) et a donc basculée dans le coté obscur de la sociabilité : n'ayant pas réussit à ce faire de véritable amis "dans la vraie vie", elle a fait comme beaucoup et s'est réfugiée sur le net, on ses capacités analytiques lui ont valus quelque respect et quelque reconnaissance. Elle dispose ainsi d'un carnet de "connaissances" (on ne peut cependant pas parler d'amis véritables) variées, voire baroques (allant du gamers otaku ou professeur de neurobiologie qu’elle a soulé de question).
Si l'on arrive à s'affranchir de sa bizarrerie et à devenir son ami, on découvrira une personne gentille et généreuse, bien que parfois insensible ou décalée.
Yûko est également étonnamment fiable et débrouillarde malgré sa maladresse, vu qu'elle a l'habitude de vivre presque "seule" (sa mère c'est jeté à corps perdu dans son travail pour compenser l'échec de son mariage). A l'inverse elle est complètement perdue dans certain domaine : la mode, les conversations de filles, l'amour... Vu qu'elle ne s'y est jamais intéressée.
Celui (ou celle, même si Yûko n'a jamais envisagée cette éventualité) qui voudra conquérir son coeur devra déjà attirer son attention et charmer son esprit. Et la supporter.


La découverte de son pouvoir l'a fortement intriguée et la passionne, mais elle craint également que ça la mette encore plus au ban de la société.

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"En retardretardretard !!" hurlait Yûko, en fonçant pour une fois à pleine vitesse, faisant s'écarter les passants et slalomant ente les vélos.
La jeune fille accéléra encore, gravissant les marches de la gare quatre par quatre tout en jurant.
Elle n'aurait pas dû participer à ce tournoi online nocturne. Elle n'avait pas assez dormis et ça l'avait obligée à s'agiter dès le réveil... Et plus, ce n’était pas le jour à être en retard, elle avait un contrôle ! Et en plus dans l’urgence elle avait même oublié son sac. Mais bon, pas le temps de retourner le chercher…
D'un bond, elle franchit le portillon sous les yeux scandalisés du préposé autrement somnolant. Le train était déjà là, à quai.
Derrière les portes qui se refermaient déjà, une pimbêche de sa classe au milieu d'un groupe de filles pouffant lui fit un signe d'au revoir narquois. Elle allait le rater !

Et d'un coup, Yûko s'abattit au milieu des autres collégiennes en uniforme, les reversant et envoyant tout le groupe se vautrer pêle-mêle par terre.
"Bordel !"
"Fais attention Yûko !"
"T'es loooourde, la grande gigue !"
Les corps se désenchevêtrèrent peu à peu en pestant. Yûko était rouge comme une tomate, autant de part sa course éperdue que par la honte causée par son atterrissage tonitruant.
"En tout cas, t'as une sacrée détente, l'asperge..." grogna une fille. "J'aurais jamais cru sa possible."
Yûko non plus. D'ailleurs elle ne se souvenait même pas avoir bondit dans le train. Elle était trop loin et les portes n'étaient-elles pas déjà fermées ?
"Tu saignes du nez, Yûko... C'est l'effet de t'être retrouvée nez dans nos jupes ? J'ai toujours sut que tu étais un garçon !" ricana une de ses camarades, déclenchant l'hilarité générale.
Curieux, elle ne se rappelait pas non plus s'être cognée la tête...

Un an plus tard.
Yûko gagna son bureau, au fond de la classe, prêt de la fenêtre.
A moitié endormis, elle laissa le premier cours s'écoulait doucement. Littérature japonaise. Mouaip. Aucun intérêt. Du rabâchage. Le professeur la remarqua, évidemment. Il lui lança un regard noir, mais ne dit rien. Cela faisait un moment qu'il avait abandonné avec Yûko. Il y avait par ailleurs une chance sur deux qu'elle connaisse la réponse à la moindre question et il ne voulait pas s'humilier devant la classe à argumenter avec elle...
La jeune fille s'amusait à dessiner des molécules d'acides aminées dans les marges de son cahier, les yeux perdus par delà la fenêtre, contemplant les cerisiers dans la cours. Il faisait si beau. Elle serait bien mieux là dehors, allongée dans l'herbe pour piquer un petit somme…
Elle pouvait presque déjà sentir le doux vent printanier sur son visage...
Une sensation étrange l'envahit alors qu'elle fixait l'extérieur d'un air rêveur. Une impression de... décalage ? Comme si elle était dans la brume ou affligée de myopie.
Intriguée, Yûko se concentra et fit le point avec ses yeux qui la démangeait. Ah, mieux ! Elle voyait à nouveau ! Beaucoup mi...
"Eeeehhhh !" cria à plein poumon la jeune fille en chutant.
Yûko s'écrasa douloureusement sur une haie.
La haie du club de jardinage, deux étages plus bas.
Choquée, meurtrie et hébétée, Yûko contempla un moment le ciel, empêtrée dans les branchages alors que le professeur hurlait.

Plus tard.
"Non, non, non..." déclarait sa mère au téléphone alors que Yûko faisait semblant de dormir dans sa chambre. "Apparemment, elle nie qu'il s'agisse d'une TS. D'après elle, c'est du somnambulisme... Oui. Je la soutiens, bien sûre, que dirait les gens… Elle a toujours était bizarre, la pauvre, et avec sa taille... Oui, mère, j'ai bien réalisé qu'épouser Romain a été une belle erreur."
Grand mère. Faisait de bons gâteaux. Mais toujours à juger, à médire. Peut être est-ce là une occupation des personnes âgées. Expérience dont découle jugement plutôt que conseil. Oui, ça se tenait… Et elle arrivait même à blâmer encore le père de Yûko.
Cela faisait maintenant plus de douze ans que ces parents avaient divorcés, son père n’arrivant pas à s’adapter à la vie au Japon et ne supportant plus sa carriériste de femme. Yûko ne communiquait plus que part email avec lui, pour son anniversaire ou Noël. Il avait l’air de quelqu’un d’assez ennuyeux, son aventure avec une japonaise étant le seul imprévus, une erreur de jeunesse dans sa vie rangée de cadre.

"Je lui ai quand même pris un rendez-vous avec le docteur Takeda, un psychiatre. Cela lui fera peut être du bien..." continuait sa mère "Il va falloir que je prenne quelques heures pour l'y conduire..."
Yûko soupira dans sa chambre et se désintéressa de la conversation. La psychiatrie était au même niveau que la cartomancie sur son échelle des valeurs. Qui pouvait prétendre connaître le fonctionnement du cerveau humain et des sentiments ? Cela allait surement être une corvée...
Contemplant le plafond, la jeune fille s'interrogeait. Que c'était donc passé ? Elle rêvassait puis... d'un coup elle était dehors et elle est tombait. Elle savait qu'elle n'avait pas de pulsion suicidaire. Sa vie n'était pas parfaite, mais l'abréger sans l'avoir vécus jusqu'au bout ? Un non-sens.
Le somnambulisme dont elle s'était servit comme excuse n'était que ça : une excuse.
Elle ne pensait pas s'être assoupie. Enfin, probablement pas.
Aurait-elle pu, endormie, se lever et ouvrir la fenêtre sans se faire voir, puis sauter ? Mmmhhhh... Probabilité faible, mais c'était envisageable.
Sa mère avait raccrochée et appelait désormais quelqu'un d'autre. Son patron probablement, pour s'excuser d'avoir dû s'absenter en urgence pour récupérer sa peut-être-suicidaire fille.
Une vision s'imposa alors à Yûko. Quant elle était sur le dos, au milieu des branchages... Un reflet en direction de la salle de classe. Oui, même quand elle était tombée, elle s'en souvenait maintenant. Juste du coin de l'oeil, elle l'avait pourtant bien vu.
La fenêtre de la salle de cours d’où elle s’était « jetée » était toujours fermée.

Un peu plus tard.
Yûko prenait un bain brulant, toujours troublée par cette journée. C'était douloureux : sa chute l'avait laissé meurtrie et copieusement griffée, même si les fourrés lui avaient probablement sauvé la vie. Tiens d’ailleurs, devait-elle écrire une lettre de remerciement au club de jardinage ? Il faudrait qu’elle y réfléchisse…
Bizarre, c'était trop bizarre. Non, elle ne voyait pas comment elle aurait pu refermer la fenêtre avant de sauter. Après, n'en parlons pas.
Cela lui rappelait un autre événement, quand elle n'avait que 13 ans... Quand elle avait réussit ce saut impossible dans le train.
Réfléchissant, elle s'allongea dans le bain, les yeux perdus dans le vague.
Tiens, c'était presque la même sensation...
La jeune fille essaya de retrouver cette impression et fixa la porte de la salle de bain. Le trouble revenait, sa vision se troublait... non, elle voyait bien en fait. C'était... mental. Elle essaya tout de même de « faire le point ».
*BLAM*
Yûko s'écrasa tête la première contre la porte, avant de choir lourdement sur le plancher.
Jurant, elle porta la main à sa tête, où naissait une bosse magistrale.
"Chérie, tout va bien ?" s'enquit la voix lointaine de sa mère, toujours au téléphone.
"Ouais, ouais, j'ai juste glissée." mentit Yûko, complètement perdue mais ne voulant pas plus d'attention maternelle.
Elle se tourna vers la baignoire. Elle y était vautrée il y a quelque seconde. Elle n'avait pas bougé le moindre muscle, ne s’était pas levée, n’était pas sortie de l’eau, n’avait pas esquivé la machine à laver et la panière à linge qui encombrait le petit couloir.
Et elle s'était portant retrouvée jetée tête la première contre la porte...

Un an plus tard.
En rentrant de cours, Yûko eut la surprise de retrouver sa mère dans l'appartement. Curieux : même le week-end, sa mère ne rentrait jamais avant minuit de son travail.
"Un problème, maman ?" s'enquit Yûko, adolescente, vaguement gênée par la présence maternelle à laquelle elle ne s'attendait pas (au revoir pizza devant la diffusion en streaming de l'ESL).
"Non, non, chérie, je suis juste rentrée tôt pour une fois. Une mère doit passer un peu de temps en tête à tête avec sa fille, non ?"
Non. Enfin, elle ne l'avait jamais fait.
Le diner fut assez tendus, une fois les banalités scolaires épuisées, aucune d'entres-elles ne sachant que dire.
Yûko se risqua à lancer une conversation. Elle avait mentalement établit une liste des sujets probables qui aurait pu pousser sa mère à abandonner son sacro-saint poste de sous-directrice de la communication.
"Tu sais, si c'est au sujet du sexe... Je suis encore vierge, mais je suis bien informée : je sais comment on fait les bébés et aussi comment on ne les fait pas."
Sa mère s'étrangla, rougie puis lui fit les gros yeux.
"Tu as toujours était mature pour ton âge, mais il est des choses à ne pas dire, jeune fille !" lui répondit-elle d'un ton glacé. "Mais il est vrai que j'ai à te parler, mais pas de ça."
"Ah ?"
"J'aimerais savoir... Dis-moi, tu... Tu te bas ?"
"Hein ? Non voyons ! J'ai arrêté depuis mes six ans !"
Car cela s’était avéré au final improductif et source d’ennui sur le long terme, bien qu'apportant sur le coup une agréable satisfaction et un sentiment de puissance certain.
"Pourtant, tu rentres presque tous les soirs couverte de poussière ou genoux écorchés. Je ne compte plus tes bosses ou les éraflures, sans parler des vêtements troués ou déchirés. Et madame Hatsuda m'a raconté qu'elle t'avait vu rentrer complètement trempée un jour de grand beau temps..."
Yûko rougit. Zut, cela avait fini par se voir. Elle n'avait pas été assez prudente, comptant sur le désintérêt de sa mère pour sa vie... Bien obligée, elle décida de mentir. En espérant avoir vu assez de série d'ados sur le net pour être crédible.
"Oh ! C'est rien m'man... Tu sais comme je suis maladroite."
"Je sais. Mais cela fait beaucoup, même pour toi. Tu n'as pas... recommencé ?"
Sous entendu, "à te mettre en danger", voire carrément "à essayer de te suicider".
"Non, non, bien sûr. J'ai juste encore grandit et je sais plus quoi foutre de mes grands pieds."
Coup bas : sa mère détestait la vulgarité et elle lui fit aussitôt la morale, mais la conversation fut détournée. Yûko écopa d'une punition et d'une promesse de faire plus attention.
"Bon, il va falloir espacer un peu les entrainements..." marmonna la jeune fille pour elle même en se couchant après le diner.

Un an plus tard.
Yûko grommelait, cherchant vainement son porte-monnaie. Disparu. Encore. Elle était bonne pour un nouveau sermon.
Elle regarda désespérément ses courses, qu'elle ne pouvait plus payer. Adieu le numéro de Nature sur les interférons ! Et adieu les deux canettes de Fanta Grape qu'elle rêvait de déguster en lisant l'aride revue...
A moins que...
Yûko rougit rien que d'y penser. C'était mal. Très mal. Contre tous ses principes.
Ou juste une expérience. Une petite expérience. Qui s'en apercevrait ? Le combini devait perdre bien plus que ça, elle savait que les garçons de la classe y dérobaient parfois des revues pornos...
Et puis, elle pourrait toujours revenir plus tard avec la monnaie, prétextant qu'elle avait oublié de payer. Sa réputation de tête en l'air n'était plus à faire...
Bon, c'était décidé, elle allait tenter le coup.
Cela faisait des mois qu'elle n'avait pas osée se servir de son « pouvoir », depuis qu'elle s'était foulée la cheville en se réceptionnant mal.
Se calant dans un coin discret, elle fixa à travers la vitre le petit parc en face du magasin. Personne. Parfait.
Elle fixa la "zone d'atterrissage" et se concentra, plissant les yeux, retrouvant la sensation familière de faux-flou. Elle sera convulsivement ses non-achats, son larcin. Son esprit s'arc-bouta et elle banda sa volonté.
L'instant d'après, elle se matérialisait dans le parc, basculant cul par dessus tête sur un banc et atterrissant lourdement.
"Raaah, encore raté ! L'arrivée laisse toujours à désirer !" grogna-t-elle en se relevant et en époussetant son uniforme.
Elle tenait encore dans ses mains ce qu'elle avait volé.
"En fait, c'est la première fois que j'emporte des trucs dans un saut..." songea-t-elle à haute voix.
Et c'était un succès. Joyeuse, elle décida de s'octroyer la canette de la victoire.
Mais pas de pschiiit à l'ouverture. La canette était vide : pas le moindre liquide à l'intérieur.
"Hein ? Comment osent-ils vendre une canette vide ?"
Vaguement inquiète, elle ouvrit la seconde. Même chose.
"C'est anormal... Ce pourrait-il..."
Yûko voulut alors feuilleter la revue dérobée. Elle essaya en tout cas. Sans succès : le magasine n'était plus qu'un bloc compact, comme si toutes les feuilles étaient collées entres-elles.
"Oh ! Et zut ! Mon sac !"
Dans l'euphorie puis l'affolement, la jeune fille avait oublié son sac de cours. Et visiblement, il n'avait pas fait le transfert avec elle !
D'un autre coté, vu l'état de la revue, il valait peut être mieux...
Affolée, elle se força à retourner calmement dans le combini de l'autre coté de la rue. L'employé tiqua un peu, ne l'ayant pas vu sortir, mais pas plus que ça. Elle se dirigea vers le coin d'où elle avait "décollé".
Son sac était là.
Dans une mare de Fanta au raisin tout gluant.
"Et meeeerde ! ça va être dur à expliquer..."

Quelques mois plus tard.

Il faisait un temps magnifique, ni trop beau, ni trop froid. Un léger vent poussait délicatement de mignons nuages blancs dans le ciel.
Yûko les contemplait depuis un moment déjà, allongée dans un recoin du toit du lycée. Elle aimait l'endroit, tranquille, en hauteur et où personne ne venait la dérangeait. Son bento avalé, elle avait vaguement voulu réviser pour l'examen de géographie de cet après-midi.
Bien vite, elle avait abandonné au profil d'une bonne sieste...
Un bruit la réveilla. On avait ouvert la vieille porte mal fermée menant au toit. Un rire et des voix.
Surement d'autres élèves venus fumer discrètement. Ou autre chose.
"Viens, on sera tranquille, personne ne vient ici..." murmurait la voix d'un garçon, suivit d'un gloussement féminin.
Visiblement, c'était autre chose.
Soupirant, elle se releva, faisant volontairement un grand bruit et bayant à s'en décrocher la mâchoire.
Elle se retourna, découvrant un couple d'élèves visiblement fort gênés (et un peu débraillés).
"Bordel, c'est toi Yûko... Tu nous as fait peur !"
"Tu sèches aussi, Yûko ?" demanda la fille, qui était dans une classe voisine.
"Non, je venais juste chercher un peu de calme... Je vais y aller, ne vous inquiétez pas."
"Non, mais, tu n’es pas sensée avoir examen de géographie ?"
"Si, en deuxième heure de l'aprem'. Pourquoi ?"
"On est en deuxième heure. Et ça a sonné..."
Yûko était déjà partie en courant.

La poisse !
Elle s'était carrément endormie au lieu de somnoler. Juste quand elle avait promis à sa mère de faire un effort (en échange il est vrai d'un nouveau portable).
Et la salle d'examen était quatre étages plus bas ! Et à l'autre bout du bâtiment. Monsieur Takechi était en plus un malade de la rigueur : elle ne comptait plus le nombre de punitions pour ses retards, ni les craies qu'elle avait reçue quand elle voulait juste "se reposer les yeux".
Paniquant et jurant, Yûko savait qu'elle n'arriverait pas à temps... Et une absence allait compter comme un zéro. Galère.
A moins que...
Essoufflée, elle s'arrêta. Cela pouvait se tenter. Après tout, devait-elle vraiment voir pour pouvoir se téléporter ? Sa mémoire était plutôt bonne… Cela devrait suffire.
"Pas le temps d'hésiter, on tente le coup" maugréa-t-elle.
Yûko se concentra. Visualisa le corridor, la descente des escaliers. Personne ne s'étonnerait si elle arrivait d'une manière fracassante.
Son esprit se tendit. Résista. C'était dur, elle étouffait, comme coincer entre deux mondes. Bandant sa volonté, elle s'acharna.
Et ce fut la libération. Elle arriva au milieu du couloir. Du bon couloir.
Et sur ses pieds en plus ! Et les autres rentraient à peine.
Quelques-uns la virent. Aïe, ils avaient l'air complètement abasourdis... L'avait-il vu se matérialiser ?
Un courant d'air soudain la glaça, faisant frissonner sa peau nue.
Sa peau nue ?
Yûko se détailla soudain. Elle s'était bien téléportée. Elle seule. Elle se tenait nue dans le couloir.
Une main chaude se posa soudain sur son épaule.

La jeune poussa un cri strident de honte, larmes aux yeux et...
S'écroula dans l'herbe. Son dos nu un s'appuya contre un arbre, un des arbres non-loin de la cour, sous lesquels venait souvent pique-niquer les étudiants en été.
Hoquetant, sans y croire, elle regarda autour d'elle. Personne.
"Tes vêtements." fit alors une voix masculine qui la fit sursauter.
Une main lui tendait son uniforme de derrière l'arbre.
Pleurant de soulagement, elle arracha les habits et entreprit de se rhabiller en toute hâte.
"H-Ha.Qui-que-quoi...?!?" balbutia-t-elle, s'écartant doucement de l'arbre.
"Tu es décente, petite clochette ?" demanda la voix de derrière l'arbre, d’un ton vaguement amusé. La voix avait un drôle d'accent. Etranger peut être.
"M-maintenant oui... Qu-qui êtes-vous ? Qu-que c'est-il passé ?"
Un homme d'âge indéterminé contourna lentement l'arbre, les bras levés pour montrer qu'il n'était pas une menace.
C'était un occidental, brun aux cheveux mi-longs, aux yeux gris et triste, ce que démentait son sourire ironique. Il la dévisagea sans vergogne, ce qui fit rougir la jeune fille.
Mais elle ne se sentait pas en danger : il était plus petit qu'elle et ne semblait pas menaçant. Et il l'avait tiré d'un mauvais pas.
"Je ne suis pas quelqu'un d'important. Juste un voisin intrigué... Quant à ce qui s'est passé, je suis sûr que tu as une idée."
Yûko garda le silence, soupesant ce qu'il venait de dire. Ses yeux étincelèrent. Les propos de cet étranger ne pouvaient avoir qu'un seul sens.
"Vous avez un pouvoir."
"Touché ! Droit au but, bien plus vite que je m'y attendais. Bravo, clochette !"
"Et vous connaissez le mien. Vous savez que je peux me téléporter. Votre pouvoir doit être du même genre, vu comment vous m'avez aidé."
"Presque ! Excellent !"
"Merci en tout cas..."
"De rien, c'est surtout pour moi que je le fais. Et pour ma curiosité. En tout cas, je crois qu'il est de mon devoir de te remettre ça."
L'étranger lui tendit une liasse de papier. Une brochure et des adresses de sites internet. Fort discret au vue des URL complexes.
"Tu as eut de la chance que je m'intéresse à toi, petite clochette. Tu joues avec le feu, voire bien pire... Ceci t'aidera peut être à ne pas te brûler, ni détruire le monde par mégarde !"
La dernière partie de sa déclaration était assorti d'un grand sourire et d'un éclat de rire.
"C'est quoi ?"
"Un endroit pour les gens comme nous. Tu ne croyais tout de même pas être la seule, petite clochette ?"
"Pourquoi vous m'appelez comme ça ?"
Il se massa les tempes.
"Et bien, pour moi, c'est un peu le bruit que tu fais quand tu t'amuses avec ton pouvoir... Bien que la dernière tentative ressemblait plus à un coup de cymbales."
"Hein ? Vous m'entendez… sauter ?"
"Oui, si je ne suis pas loin. Et j'aime l'harmonie. J'aimerais bien que tu me joues une musique plus réfléchie en te baladant dans les sphères..."
"Euh..."
"Bon ! C'était un intermède plaisant, mais il nous faut y retourner et que le spectacle continu ! En piste, jeune fille !"
A nouveau, il lui saisit l'épaule.

Yûko se retrouva soudain au pied des escaliers.
Elle se retourna vivement : personne.
Ses camarades achevaient de rentrer dans la salle de cours.
L'un des garçons qui l'avait vue apparaître nue la montra du doigt, mais ne dit rien, visiblement troublé.
Mais cette fois, elle était habillée, même si un peu d'herbe tachait sa jupe.
Yûko leva les yeux vers l'horloge murale.
Son aventure au pays des nudistes et sa conversation avec l'étranger n'avait même pas pris cinq secondes.
Impossible.
Dans sa main, elle contempla en frissonnant la liasse de papier qu'on lui avait remis.
Pensionnat Aomori, disait les caractères en première page.
Un étrange sourire se dessina sur le visage de l'adolescente.
D'un pas décidé et ignorant les murmures et certains regards, elle gagna sa place pour le test, soudain bien moins important.

Une semaine après Yûko parla du pensionnat à sa mère.
Elle mentit, le faisant passer pour une école « d’élite », qu’un « recruteur » lui aurait conseillé. Cela flattait sa mère, très sensible à l’apparence et au quant dira-t-on.
Pour Yûko, il avait été aisé de bricoler un pseudo-site web à l’air officiel et de rediriger les emails de sa mère vers une de ses boites à elle.
Cette dernière accepta, un peu trop vite d’ailleurs, amenant un pincement de cœur chez Yûko. Sans sa maladroite et bizarre fille à la maison, partie étudier dans « un établissement privé prestigieux », elle pourrait tranquillement poursuivre sa carrière et n’aurait plus sous les yeux l’échec de son mariage.
Yûko soupira et commença à rassembler ses affaires. L’avenir serait-il plus palpitant là bas ?

SO AWESOME

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Le pouvoir de Yûko est la téléportation. Il ne fonctionne que si elle sait où elle doit « atterrir » : elle doit donc avoir une vue dégagée de là où elle souhaite se rendre. Attention : se n’est pas parce qu’elle voit le mont Fuji au loin qu’elle peut s’y rendre : elle doit distinguer clairement la zone d’arrivée. La portée effective de son don ne dépasse donc pas la centaine de mètre, généralement moins.

Théoriquement, il suffit d’une représentation mentale à Yûko pour pouvoir se téléporter (si elle a déjà visité le lieu, évidemment). En pratique, c’est plus compliqué que cela et elle n’ose plus essayer se genre de téléportation, beaucoup trop hasardeuse.
Yûko est également fort imprécise quand à « l’atterrissage » : souvent elle « apparait » plus ou moins proche du point prévus (entre +/- 3-4 mètres), ce qui est souvent source de chutes, heurts, plaies et bosses. De plus, sa vitesse d’arrivée peut varier fortement (partie immobile, arrivée à vitesse de course par exemple, ce qui est gênant pour la « réception »).
La téléportation de Yûko en elle-même est un « échange » entre le point de départ et le point d’arrivée : elle peut donc se matérialiser sans mal (enfin…) dans un mur, dans de l’eau… Laissant à son point de départ une curieuse statue de béton ou un volume d’eau équivalent à celui de son corps.
Yûko ne téléporte rien à part elle-même et les objets qu’elle considère inconsciemment « avec elle » (comme ses vêtements, son sac de cours, son téléphone). Ainsi, elle peut « sauter » sans emporter la chaise sur laquelle elle est assise, ni la camarade qui lui donne une claque dans le dos...
Yûko peut tenter d’amener avec elle des objets supplémentaires de manière « non inconsciente », mais généralement avec des effets secondaires pas forcement folichons (objet fusionné en un seul bloc, morceaux non téléportés, etc.) et rien qui dépasse ce qu'elle pourrait porter normalement (pas d'armoire normande ou de piano à queue donc).
Yûko a essayé une fois de se téléporter avec un « être vivant » (enfin, là c’était une pastèque). C’est une alternative amusante au mixer. Théoriquement, ça fonctionne, mais l’état dans lequel ça arrive est sujet à caution. Elle n’a donc jamais essayé d’amener un animal ou un être pensant.
Yûko utilisait jusqu’à présent assez rarement son pouvoir, juste pour l’expérimenter et essayer d’en apprendre les limites. Sans crainte de se faire remarquer, elle va s’en doute s’en servir beaucoup plus souvent. Elle espère qu’Aomori lui permettra de le maîtriser et ainsi d’ « arriver » à un endroit sans se casser la figure, ni sans ses vêtements…

derrière l'écran se cache...

« pedobear Robert, 42 ans, camionneur. Oh, laissez tomber»

• PRÉNOM ou PSEUDO : Le FBI Party-van étant en bas de chez moi, je préfère me taire... • ME DÉCRIRE EN QUELQUES MOTS : Vous allez être déçut : Déjà je suis un homme, un mâle et oui j’ai pris un perso de fille, j’ai le droit non ? • PARRAINÉ ? Nope ! ! Tout seul comme un grand ! • DOUBLE COMPTE ? Nope ! • CODE ? BOUM SHAKALAKA ! • C'EST MON DERNIER MOT JEAN-PIERRE La réponse D !