Yanda était arrivé au pensionnat la veille et bénéficiait d'une journée d'adaptation durant laquelle il n'était pas forcé de suivre les cours avec les autres élèves. Il en profitait donc pour se promener seul dans l'établissement. La sonnerie l'avait déjà fait sursauter plusieurs fois depuis ce matin et il n'y échappa pas quand elle retentit de nouveau puisqu'il n'y était toujours pas habitué. Mais ce qui l'étonnait toujours le plus c'était la foule d'élèves qui se déplaçaient dans les couloirs à ces moments là. En attendant qu'ils rentrent dans leurs classes il se colla au mur et prit la clémentine qui était dans sa poche, il avait toujours quelque chose à manger sur lui. Il commença à l'éplucher quand il remarqua que la jeune fille adossée au mur à côté de lui ne bougeait pas alors qu'il restait maintenant peu d'élèves dans les couloirs. Il s'aperçu aussi qu'elle ne portait pas l'uniforme du pensionnat, lui non plus mais c'était parcequ'on ne le lui avait pas encore donné. Cependant, ce qui attirait le plus son attention c'était l'expression sur son visage. On voyait bien qu'elle était contrariée... et fatiguée avec des poches sous les yeux. De plus, elle portait un casque sur les épaules dont il entendait assez bien la musique malgré la distance. Tout cela lui donnait une raison de l'éviter et de s'en aller le plus vite possible avant qu'elle ne le voit. Il se redressa et commença à marcher en passant devant elle quand il entendit (plus encore que la musique qui sortait des écouteurs) un gargouillement. Il s'arrêta net.

Pourtant il n'ait pas faim, il venait d'entamer son fruit et avait bien manger ce matin. Il se tourna alors vers l'élève qu'il voulait justement éviter et conclua que cela ne pouvait que provenir d'elle. Il pensa comprendre la raison de son humeur. Il eut un élan de compassion et lui tendit la clémentine dont il n'avait mangé qu'un quartier. Il attendit qu'elle le prenne.

Yanda était bien sur d'une chose. Ça n'était pas aujourd'hui qu'il allait se faire une amie. Il se demandait lui même pourquoi il avait fait ça. Qu'est ce qui lui était passé par la tête pour agir de la sorte? Il ne répondit pas tout de suite, ayant du mal à croire ce qu'il venait d'entendre. Il clignait des yeux séchement comme pour dire qu'il pensait avoir mal entendu. Elle le regardait encore sans baisser les yeux, toujours avec un peu plus de mépris. La réponse de la jeune fille l'avait surpris, lui qui malgré la colère qu'elle dégageait, avait cru bon de tenter de l'aider après avoir voulu l'éviter. Mais il n'allait pas pour autant se géner pour lui dire ce qu'il pensait d'elle maintenant.

- Si tu traites tout le monde de cette façon dès qu'on s'approche de toi ne t'étonne pas d'être toute seule avec pour seul recourt à ta solitude la musique à fond qui te coupe du monde.

Il était persuadé qu'elle allait répondre elle aussi. Il détendit le bras pour amener la clémentine à sa bouche mais elle tomba à mi-chemin. Yanda se baissa alors pour la ramasser sans pour autant oublier la colérique debout devant lui. Quand il posa sa main sur le fruit, celle-ci le traversa, il regarda discrétement la fille pour voir sa réaction mais apparemment elle n'avait rien remarqué. Il tenta alors d'attraper la clémentine avec l'autre main mais rien ni fit, ses mains étaient devenues intangibles sans prévenir. Il dû donc se relever sans avoir pu récupérer ce qu'il avait fait tomber. Ça n'était pas très rassurant pour lui après ce qu'il venait de dire. Il n'osait plus trop regarder l'élève menaçante dans les yeux et avait perdu un peu de sa détermination. C'était embarrasant de ne pas pouvoir controler son pouvoir devant quelqu'un qui nous méprise car ça nous rabaisse encore plus. Il savait bien qu'elle allait encore se moquer de lui mais ça ne l'empêchait pas de redouter ses paroles. En clair, il allait se faire démolir et il ne pouvait rien y faire.