• Gabrielle est une jeune fille qui, à part la couleur de ses cheveux qui sont teints car blonds à l’origine, n’a rien de très extraordinaire. Elle est même pour ainsi dire totalement banal, ce qui explique que souvent, elle passe inaperçu. Sa chevelure, donc, est d’un rose assez pâle, coupée au carré, au niveau des épaules, et avec une frange légèrement balayée sur le côté et d'une teinte un peu plus claire. Elle l'orne souvent d'un noeud qu'elle attache en haut de sa tête, mais il lui arrive de se coiffer autrement. Elle possède des yeux d’un bleu lavande délavé, qui lui donnent l’air innocent tant ils sont toujours écarquillés, et qui semblent beaucoup trop grands pour son visage fin, presque maigre. Ils sont surmontés par des sourcils roses, teints eux aussi, et soulignés par des cernes dus à la finesse de sa peau. Juste en dessous d’eux se trouve un nez assez fin, droit mais un peu pointu au bout, qui lui-même surmonte une bouche assez fine et boudeuses aux lèvres sans véritable pulpe. Elle a un menton pointu et un cou long et fin, presque rachitique. Rachitique, c’est un mot qui caractérise bien l’ensemble de sa personne. Elle n'est pas très puisqu’elle mesure un mètre soixante, et très, très maigre, ne pesant jamais plus de quarante kilogrammes, même toute mouillée. En effet, elle est en sous-poids, cela étant dû probablement à la forme légère d’anorexie dont elle est victime, qui a des conséquences bien sûr sur ses formes féminines qui sont donc quasi-inexistantes. Notre Grecque n’a pourtant pas particulièrement honte de ses jambes squelettiques ou de ses bras trop fins, et elle ne les cache pas particulièrement. Elle porte souvent des vêtements courts ou étroits, mais il faut reconnaître qu’elle préfère les jupes car sur elle, même les slims ont un effet « sac ». En revanche elle aime bien les vestes amples ou les gros pulls qu’elle trouve très confortables ; à vrai dire elle n’a pas de style vestimentaire prédéfini, elle porte ce qu’elle aime et c’est tout. Mais elle reste la plupart du temps en uniforme, ayant du mal à s’affirmer en tant qu’individu, et préférant rester une élève parmi tant d’autre. C’est aussi la raison pour laquelle elle ne se maquille pas et ne porte que très peu de bijoux. En fait, elle est tellement transparente que même la couleur de ses cheveux ne parvient pas à la faire remarquer.

• Timidité • Timidité • Timi…Hum. Romance •
Gabrielle est exactement à l’image de son physique. Transparente, et insipide. Du moins c’est ce que l’on peut croire si l’on ne s’approche pas d’elle suffisamment. Car si elle est bien sûr extrêmement timide, secrète et solitaire, il est possible, difficilement, d’entrer dans son monde. C’est un monde où elle ne laisse pas s’infiltrer n’importe qui. Un monde de romance, d’ombres chinoises, de clair obscur et de flou artistique. Pour vous donner une idée de son caractère, une citation d’elle : « vivre comme dans un polaroïd. Vivre en flou et en pastel, et trouver que la vie est belle. » Car si Gabrielle est une jeune fille fragile comme du verre, et farouche comme un petit animal, elle n’en est pourtant pas quelqu’un de morbide. Au contraire, ses contacts réguliers avec les défunts lui ont appris à aimer la vie, et elle l’aime, et la vénère à sa façon. Elle l’adore à sa manière, tout en discrétion et en délicatesse. Gabrielle est une personne très contemplative, qui sait s’arrêter et prendre le temps de regarder autour d’elle et à ses pieds. Elle ne pense pas vraiment à l’avenir, mais elle n’a pas une grande fascination pour le passé non plus, et même au moment présent, elle semble absente. C’est une jeune fille rêveuse qui n’est pas douée pour les contacts sociaux, qui se laisse facilement marcher sur les pieds, ce qui est l’une des raisons pour lesquelles elle fuit les contacts humains, et dont le seul acte de rébellion a été de se teindre les cheveux en rose clair. Mis à part cela, elle est créative et gourmande, et on se demande régulièrement si elle n’est pas soit autiste, soit complètement idiote : elle n’a jamais l’air très au courant, et reste plutôt à côté de la plaque.

• Je suis née à Rhodes, en Grèce, le dernier jour de l’été. Mes parents tenaient, et tiennent encore, le journal local, mon père, Eli Mavridis, comme directeur général et ma mère, Tohru Sakamoto, comme rédactrice en chef. Ce journal est l’un des plus lus de la région, et ils le tiennent d’une main de fer pour éviter tout débordement. Nous habitons juste à côté, dans une maison en pierre claire, avec un petit jardin devant, dont je m’occupais, et où j’avais planté des tournesols et toutes sortes de fleurs, et un plus grand jardin derrière où je m’occupais de l’olivier et du citronnier, et des tomates dans la serre. J’ai toujours préféré la compagnie des plantes à celle des humains. Pas que je n’aime pas les gens, oh, non, mais ils me mettent rapidement mal à l’aise. Bref, mes parents sont des gens autoritaires, mais adorables, et ils ne m’ont jamais rien interdit injustement. Dans l’ensemble j’avais une vie plutôt banale et heureuse au bord de la mer… Jusqu’à mon onzième anniversaire. Quelque part, j’avais toujours vu plus de choses que les autres, parce que je suis quelqu’un de contemplatif, plus dans l’observation que dans l’action. C’est cela qui donne l’impression que je suis idiote. Mais je ne le suis pas ! Je vois simplement beaucoup plus de choses que vous, des choses qui m’intéressent et qui m’absorbent. Bref, le jour de mon onzième anniversaire, nous passions avec mon papa et ma maman devant le cimetière, pour aller vers le restaurant où nous devions fêter ça, et là je l’ai vue. Une femme très belle, très grande, avec de longs cheveux roux : c’était ma grand-mère. Je l’ai dit à mes parents et au début ils n’ont pas voulu me croire ; ils sont très rationnels. Mais finalement je les ai convaincus. Je n’ai jamais vraiment eu de problème avec mon pouvoir, oh, bien sûr, certains fantômes sont effrayants, et j’ai fait des cauchemars, tout ce genre de trucs, mais ils n’ont pas vraiment influé sur mon caractère. Vous savez, je ne suis pas quelqu’un qu’on remarque. Je suis quelqu’un d’effacé. Mon seul acte de rébellion a été de me teindre les cheveux en rose quand j’avais quinze ans, et mes parents ne m’en ont même pas voulu, c’était peu avant mon départ pour Aomori. On avait eu vent des bruits qui circulaient sur ce pensionnat apparemment très spécial, et mes parents ont pensé que je serai mieux là. Moi, à part eux mes fleurs et la mer, je ne laissais pas grand-chose derrière moi, pas d’amis, pas d’amoureux ; je suis partie à Aomori. Ma vie ici n’est pas tellement différente de ma vie là-bas. Les gens ne s’intéressent pas à moi, ou alors très peu, je n’ai pas vraiment d’amis, mais je n’ai pas vraiment d’ennemis. Du mois pour l’instant.