23h15 — Lorsque Sakura et Hikari Okada se réveillèrent, elles étaient allongées tête la première dans des cartons de macarons pour l'une et de lasagnes pour l'autre ; une chaîne les reliant toutes les deux au niveau du cou. Leur unique souvenir ? Le repas avait été délicieux, succulent même. Avec un arrière-goût étrange toutefois.

Sur une assiette sale non loin de là, reposait un caleçon - bien malodorant - où était écrit sur l'étiquette :

Citation :

Kuni T.

Sakura se réveilla, avec un mal de crâne qui se faisait sentir. Qu'est ce que... Rassemblant ses souvenirs, elle se remémora le repas, qui avait été pour le moins douteux. Mais bon, c'était un repas comme les autres. Mais ce qu'elle ne comprit pas, c'était pourquoi sa tête était dans un carton de macarons. Levant les mains pour pousser ce qui lui gênait la tête, elle parvint à se dégager... Et eu le souffle coupé. Mais qu'est ce que... Passant une main sur ce qui lui fit mal, elle sentit alors une chaîne à son cou, plutôt épaisse, et cru aussi reconnaître.... Un endroit où il fallait mettre une clé. Tournant légèrement la tête, elle vit simplement un autre carton, d'où la chaîne venait.

Avec une autre personne.

C'était quoi ce bordel encore ? Et qui c'était cette.. Fille...

« Oh non.... »

Poussant doucement le carton voisin, elle découvrit la petite blonde jalouse. Avec des lasagnes encore emballés sur la tête. Mais c'était quoi ce bordel ?!

La journée s'était plutôt bien déroulée, normale, avec les cours et tout le boutin, puis le repas douteux avec un goût pour le moins bizarre, et là, elle se retrouvait avec une fille qui ne l'appréciait pas, et en plus, elles étaient enchaînées par le cou ! Le reste de la nuit promettait... Elle ne pouvait pas se relever de trop, sinon la chaîne lui tirait sur la gorge, et elle ne voulait pas mourir étouffée cette nuit.

Soupirant, elle croisa les bras, se posant milles et une questions sur les raisons de cet acte. Qui avait bien pu faire une chose pareil, pourquoi faire une chose pareil, et qui était encore victime de cette blague totalement stupide ? Elle fronça sourcils, ne trouvant décidément aucune réponses. Il n'y avait personne qui pouvait faire une chose pareil, et puis, elle ne pensait pas que Hikari et elle avait un ennemi en commun.

Quoi qu'il en soit, la jeune fille comprit vite une chose. Elles allaient devoir mettre de côté leur différent, c'était une chose. Mais surtout, elles allaient devoir se libérer de cette chaîne, qui commençait sérieusement à lui courir sur les nerfs. Le fait de ne pas pouvoir marcher tranquillement la dérangeait au plus haut point. Cependant, son attention fut attirée par autre chose.

Ses yeux bleu se posèrent sur une assiette, non loin de leur position. Déjà qu'elles étaient à terre... Mais elles ne pouvaient pas bouger l'une sans l'autre, c'était un fait. Mais ce qui fut le plus étrange pour Sakura, c'était ce caleçon sur le plat. Qu'est-ce qu'un caleçon venait faire là au juste ? A qui il était aussi ?

« Hikari... Faudrait voir à qui il est ce caleçon. C'est pas normal qu'il y en ai un là. »

Oubliant presque pendant un moment qu'elle ne l'aimait pas, elle soupira, et tourna la tête vers la blonde. Qui n'avait pas l'air si coopérative que ça. Elles n'allaient pas s'en sortir facilement. Sakura savait faire preuve de sang froid quand elle le voulait, et dans ce genre de situation désagréable, il n'y avait pas à dire, elle n'avait qu'une envie, c'était de se sortir de là. Quitte à devoir coopérer avec une fille comme Hikari.

« Mhgrmbl... »

Hikari parlait dans son sommeil. Bien sûr, elle ne le savait pas. Lorsqu'on le lui disait, elle prenait cette accusation pour une blague stupide censée la taquiner, et elle en riait. Mais c'était bel et bien vrai, même si elle refusait de le croire. Elle ouvrait la bouche, remuait les lèvres comme si elle désirait plus que tout gober un moucheron à deux centimètres de proximité, fronçait les sourcils, et enfin ses cordes vocales parvenaient à émettre un enchaînement de sons plus ou moins intelligibles. Quand elle ne grognait pas, parfois son subconscient parvenait à parler. Ce fut le cas ce soir-là.

« AÏE ! Aah... Aaah... Lutin... Chut ! » Et elle se mit à gémir, à se retourner, à gigoter, comme pour échapper à un tortionnaire invisible, et elle versa même une larme. « Non, je veux vivre ! Ombre.. AAH ! »

Elle commença à sangloter, à se débattre pour fuir son mauvais rêve. Elle suffoquait, c'était insupportable. Puis elle se réveilla en hurlant. Sa respiration était difficile, quelque chose n'allait pas ! Elle tâta sa tête... Depuis quand sa tête était-elle en carton ?

« ... normal qu'il y en ait un là. »

Ses mains palpèrent l'objet puis l'envoyèrent précipitamment valser dans le mur opposé. Nul ne saura jamais comment la jeune fille avait réussi à se mettre la tête dedans. Elle prit une profonde inspiration, reprit son souffle ; voulut se relever, sentit une forte pression la retenir et l'envoyer en arrière, puis, hébétée, éblouie, elle regarda autour d'elle.

« ... C'est quoi ce bordel ? » Paniquée, les cheveux en bataille, Hikari tenta de reprendre son calme. Où était-elle ? Elle reconnut immédiatement la pièce pour y avoir passé tant de temps après les cours - et la scène vécue avec Kain dans ce lieu-même lui revint en coup de fouet. Il s'agissait de la Cuisine. La blondinette remua un peu en grommelant. Elle avait mal à la gorge. Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre qu'elle avait... une espèce de collier métallique autour du cou. Relié à une chaîne. Chaîne qui venait enserrer le cou de... Mademoiselle Charisme-Gros-Seins-Cheveux-Rose-Bonbon, alias Sakura Miharu, ou : la personne exécrée par excellence. Belle, certes ; mais trop orgueilleuse, horripilante. Son pouvoir était d'une traîtrise sans commune mesure. Hikari ne la supportait pas. Parce qu'elle était d'une popularité injustifiée, parce qu'elle était typiquement le genre de filles que son frère se tapait à la pelle. « Oh... Oh mon dieu... Qu'est-ce que c’est que ce délire ? » La jeune fille se rappela vaguement avoir entendu une voix féminine. Nul doute : elles étaient seules, c'était Miharu qui avait ouvert sa sale bouche pulpeuse.

« T'as dit quelque chose ? » Elle n'attendit pas la réponse pour poursuivre, trop interloquée et pressée d'obtenir les informations qui lui importaient réellement. « T'as des penchants SM c'est ça ? Ou alors on est filmées. C'est ça on est filmées. Mon dieu ! On va être balancées sur le net par le directeur, c'est un lolicon ! Et une voix va sortir de nulle part pour nous dire de nous foutre à poil ! Sinon ils tuent les otages ! Mon dieu qu'est-ce qu'on va faire ? »

Imagination aussi débordante que celle d'un enfant ? Peut-être bien. Sûrement espérait-elle vivre puis réchapper d'un événement aussi glauque, pour pouvoir le raconter à ses descendants. Peu importait ce qui se passait, du moment que c'était distrayant.

« ... C'est quoi ça, un calebut ? » enchaîna-t-elle, avisant un boxer posé sur une assiette sale dans un évier.

Et, sans plus songer à la chaîne qui la maintenait proche de l'autre fille, elle se leva brutalement. Du moins essaya ; elle manqua de s'étrangler.

Elle n'eut pour réponse que le carton qui vola vers le mur opposé, tandis que la blonde avait l'air de se réveiller péniblement. C'était pour le moins amusant, mais elle se retenait de rire, ce n'était vraiment pas le moment. Seulement, quand elle se releva, la chaîne tira, et elle eu le souffle coupé de nouveau. Mais c'était pas possible ça... Elle passa ses mains sur ce qui était sur son cou, et massa ce dernier. Ça faisait mal n'empêche ce truc là ! La blonde regardait autour d'elle, comme si elle reconnaissait l'endroit, puis la regarda, elle. Son air s'assombrit, et elle soupira. C'était pas gagné.

« T'as dit quelque chose ? ... T'as des penchants SM c'est ça ? Ou alors on est filmées. C'est ça on est filmées. Mon dieu ! On va être balancées sur le net par le directeur, c'est un lolicon ! Et une voix va sortir de nulle part pour nous dire de nous foutre à poil ! Sinon ils tuent les otages ! Mon dieu qu'est-ce qu'on va faire ? »

Sakura arqua un sourcil. Quelle imagination, il n'y avait pas à dire. Mais quelque part, peut-être qu'elle avait raison... Non, c'était juste impossible. Pourquoi le proviseur s'amuserait à faire ce genre de truc ? Même si elle ne l'avait pas souvent vu, elle ne trouvait pas qu'il avait la tête d'un lolicon, et au pire des cas, ce n'était pas en les ayant attachées que... Que quoi au juste ? La rose fronça les sourcils, quand la blonde reprit.

« ... C'est quoi ça, un calebut ? »

Elle lâcha un soupir. Cette fille était vraiment un cas, c'était clair. Quand elle essaya de se relever cependant, elle manqua de les étrangler toute les deux, et Sakura étouffa un juron.

« … Hikari. Fais attention s'il te plaît, tu vas nous tuer toutes les deux sinon. Et sérieusement, même si toi tu veux sûrement ma mort, moi je ne veux pas la tienne, d'accord ? Alors t'auras beau trouver tous les arguments que tu veux, tant qu'on est attachée à cette chaîne... Il va falloir qu'on trouve un moyen de trouver cette fichu clé. Et c'est pas en se disputant qu'on va arriver à quelque chose. Alors fais comme tu veux, mais en ce qui me concerne, j'ai autre chose en tête que de me disputer avec toi pendant le reste de la nuit. »

Sur ce, elle se releva doucement, en faisant en sorte que la chaîne ne tire pas trop, et regarda le sous vêtement sur le plat. Plissant les yeux, elle remarqua que quelque chose était inscrit dessus. Mais qu'est ce que cela pouvait être ? Sur une étiquette en plus... Mais à qui il était ce caleçon ? Pas au proviseur au moins... Oh non.. pas ça...

« Et il s'agit effectivement d'un caleçon. Avec un truc écrit dessus. »

Elle se doutait que la blonde n'en avait rien à faire, mais si c'était un indice qui permettait à ce qu'elles aient enfin cette fichu clé, elle mettrait de côté toutes les rivalités qu'elle avait, car de toute manière, ça reprendrait après. Alors bon, même si elle devait ignorer Hikari pendant tout le reste de la nuit, elle trouverait la clé. Elle posa sa main sur le cadenas, et soupira. C'était vraiment une blague nulle, mais après... Elle douta. Elles n'étaient sûrement pas les seules dans ce cas, donc elles finiraient pas voir d'autres personnes dans leur cas, c'était clair.

Après tout, pourquoi cela n'arriverait qu'à elles, hein ? Elle se tourna vers la blonde, sans avoir d'expression particulière sur le visage. Il fallait voir ce qui était écrit sur ce caleçon. Elle s'approcha, essayant de faire tirer le moins possible la chaîne, et blêmit. Elle crue voir ce qui était marquée, et cela ne lui plaisait pas du tout.

Citation :

Kuni T.

Cette conne de Sakura venait de soupirer. Un soupir que Hikari ne connaissait que trop bien ; celui qui signifiait clairement « Je suis responsable, contrairement à cette idiote immature, et je vais devoir prendre sur moi pour tenir cette imbécile, puisque je suis géniale et intelligente ». La blondinette n'avait jamais apprécié être prise de haut, ou même considérée comme une gamine. Elle avait dix-sept ans, pas douze ; elle était plus âgée que cette abrutie, même si celle-ci était plus grande qu'elle, bien plus féminine, et faisait trois tailles de bonnet de plus.

« … Hikari. »

Ça commençait toujours comme ça. Le petit silence, puis on l'appelait par son nom, comme pour faire appel à sa plus grande concentration pour comprendre les mots compliqués qu'une gosse de dix ans comme elle ne connaissait sûrement pas. Irritée par la proximité imposée par la chaîne, l'adolescente remua, tripota son collier de fer, cherchant une faille dans le mécanisme. Il n'y avait rien, à part une serrure. Et si elle la trafiquait avec du fil de fer ? Quelle idée de génie ! Enfin, il n'y en avait nulle part.

« Fais attention s'il te plaît, tu vas nous tuer toutes les deux sinon. »

Et voilà, cette amabilité hypocrite, qui permettait par la suite d'affirmer « Je ne l'ai pas agressée pourtant, elle s'est énervée toute seule ! » à qui voulait l'entendre. Puis Sakura lui ressortit un discours moralisateur, faisant appel à sa raison, lui demandant à ne pas causer de remous - à fermer sa gueule et à lui obéir, en gros. Hikari supporta ce discours sans broncher, de plus en plus énervée. Et dire qu'elle ne lui avait encore rien fait, rien dit ! Pourquoi l'accusait-on alors qu'elle n'avait pas encore réagi ? C'était pareil, à l'école. Elle se retournait une seconde, et déjà on l'interpelait, puisqu'on savait qu'elle allait parler. A raison, mais c'était un autre problème. Sakura était comme toutes ces institutrices. Il fallait lui laisser une chance, merde ! Non, ce n'était pas un pur esprit de contradiction, ou alors très léger, promis.

L'adolescente dut abandonner un instant ses protestations mentales concernant son statut de martyr dans une société d'injustice qui la rejetait, puisqu'une légère pression était exercée sur la chaîne.

« Putain, j'suis pas un poney ! » bougonna-t-elle en se levant tout de même - parce qu'après tout, elle avait bien envie de voir pourquoi ce caleçon était là. « Et je t'ai rien fait, pas la peine de m'agresser, t'es lourde à faire ta grande. »

Elle s'approcha prudemment en fronçant le nez. Ça puait.

« Et il s'agit effectivement d'un caleçon. Avec un truc écrit dessus. »

Bravo Sherlock. En se tordant le cou, Hikari parvint à lire ce qui était inscrit sur l'étiquette : « Kuni T. » Elle arqua un sourcil. Qui s'appelait Kuni ? Il devait appartenir à un élève qu'elle ne connaissait pas. Mais que pouvait-il faire là ? T... T comme Teruko, T comme Tsukiyo, T comme Tachibana. Tous des noms d'enseignants, aucun d'élève ; et tous des hommes potentiels, ce qui ne l'aidait absolument pas. Mais quel enseignant laisserait un caleçon dans la cuisine ? Elle avait le vague sentiment qu'il lui fallait trouver la réponse. Très vague.

Elle était résolue à trouver seule la clé du mystère, sans l'aide de l'autre.

« C'est qui, Kuni T ? »

... Certes, résolue, mais impatiente aussi.

Sakura fronça encore plus les sourcils, tandis que les noms défilaient dans sa tête. Elle réfléchissait, se demandant à qui pouvait bien appartenir ce caleçon. Elle ne connaissait que des prof qui avait n nom en T. mais elle n'en connaissait aucun qui pouvait laisser traîner son caleçon dans une cuisine. Sauf si c'était fait exprès. Dans ce cas, cela voudrait dire que le prof ne savait pas que son caleçon traînait dans la cuisine. Hikari lui fit remarquer qu'elle n'était pas un poney, et dans ce cas, Sakura décida donc de faire comme si elle n'était pas un poney. Après tout, si elle le disait, autant pas faire d'histoire. Elle continuait de fixer le sous vêtement, tandis que l'odeur de ce dernier se faisait sentir.

« C'est qui, Kuni T ? »

Elle n'en savait rien, mais quelque part, elle avait l'impression de le connaître, seulement sa mémoire lui faisait défaut. C'est pas vrai... Elle se concentra. Pourquoi elle pensait que c'était un prof à la base ? Parce qu'il n'y avait qu'eux pour faire ça, et surtout, elle ne connaissait pas d'élèves dont le nom commençait par un T. Il n'y avait que les prof, mais elle ne connaissait pas le prénoms de ce dernier. Enfin si, mais elle ne s'en souvenait plus. Elle savait celui de la prof de musique, vu qu'elle était du club. Aussi, elle savait que certain prof tenaient aussi un club.

La prof, ou le prof, qui tenait le club de gym avait pour nom TERUKO. Mais pour le prénom... Aller, elle va pas faire défaut de sa mémoire maintenant... Réfléchis... Elle en connaissait certain, pour avoir entendue d'autres prof s'appeler entre eux. Elle se tourna vers la blonde, comme si cela pouvait l'aider puis elle eu une illumination. En effet, elle se souvint alors une fois où la prof de musique avait appelée cette prof. Comment elle l'avait appelée....

« Haine... Oui c'est ça, c'est Haine ! »

Elle aimait sa mémoire des fois. Mélodie avait appelée la prof Haine, donc c'était Haine TERUKO. Donc, ce caleçon n'était pas à elle. Mais il restait encore ce prof de philo, et l'autre qui tenait le club de cuisine. Oui, elle savait qui menait tel club, car elle s'était renseigné. Donc, il restait le prof de philo, TACHIBANA, et l'autre qui tenait le club de cuisine, TSUKIYO. Mais là, elle n'eut pas besoin de réfléchir plus longtemps. Il suffisait de poser une simple question à Hikari, et elle espérait bien qu'elle y réponde.

« Est-ce que tu connais le nom du prof qui tiens le club de cuisine ? »

Si ce n'était pas lui, il ne restait plus que le prof de philo. Et si c'était lui... Elle lui ferait payer. Personne n'avait encore osé l'attacher au cou d'une fille qu'elle n'aimait pas, et en plus, en faisant en sorte qu'elle ne puisse pas trouver la clé facilement. Quelque part, elle se doutait presque que c'était lui. Mais elle ne pouvait pas l'affirmer, car elle ne connaissait pas son prénom.

Une minute. La fois où elle avait fouillée dans son porte feuille, elle avait vu sa carte d'identité, avec son nom dessus. Eh merde ! Elle ne s'en rappelait plus. Elle fixa de nouveau le nom, puis força sa mémoire. Cela ne remontait qu'à quelques semaines, mais elle avait bien regardée les informations qu'il y avait dessus. Elle se tourna vers le caleçon, faisant répéter le nom dans sa tête. Kuni, Kuni, Kuni...

« KUNISAKI TACHIBANA !! … Alors c'est cause de lui... »

Ses yeux devinrent foudroyant, tandis qu'elle fixa le caleçon. Oui, c'était bien ça. Kunisaki Tachibana. Comme si à travers ce caleçon, elle pouvait tuer le prof du regard, ses yeux étaient semblable à deux mitraillette. Il n'arrêterait donc jamais de lui pourrir la vie ce prof, c'était pas possible ça !

« Haine... Oui c'est ça, c'est Haine ! »

Et voilà que l'autre parlait toute seule. Haine. Qui était Haine ? C'était un prénom féminin. Par déduction, si Sakura pensait aux mêmes trois professeurs T. que Hikari, alors il s'agissait de l'enseignante capable de se transformer en homme comme en femme - comme la blondinette avait pu l'apprendre il y a peu de temps -, à savoir Teruko. A moins qu'un des deux T. aient eu des parents d'une perfidie sans commune mesure. L'adolescente pouffa en imaginant Tachibana avoir un prénom féminin sans l'assumer. Tachibana Haine. C'était hilarant. Elle contint tant bien que mal son fou rire naissant dans une paume. Peut-être était-elle au bord de la crise de nerfs. Cette histoire d'inceste qui la rongeait, ses complexes d'adolescente de feuilletons américains, sa plaie à l'index qu'elle avait oublié de recouvrir d'un pansement, son manque de sommeil, tant de facteurs potentiels.

« Est-ce que tu connais le nom du prof qui tiens le club de cuisine ? »

Comment cette vache à lait osait-elle interrompre ses débats philosophiques avec elle-même ! Même Tachibana aurait été fier de ses tirades mentales interminables. Tachibana Haine. Le fou rire revint, elle éprouva de la peine à se calmer. Elle allait l'appeler comme ça, tiens.

« Tsukiyo. Je connais pas son prénom. Mais je l'imagine pas foutre son caleçon ici. Mais ça m'étonnerait même pas qu'il ait baisé ici, tiens, ce pourrait être lui. Par contre je l'imaginais pas avec des penchants SM. »

Merci pour cette intervention d'une utilité faramineuse et d'une politesse à faire peur, brave petite.

« KUNISAKI TACHIBANA !! … Alors c'est cause de lui... »

Et hop, une illusion brisée, qui volait en éclats. Il s'appelait Kunisaki, pas Haine. C'était classe, mais il le portait mal, de toutes manières. Pas drôle. Hikari se renfrogna.

« A cause de lui..? Ah bah ça m'étonne pas ! Il est tordu ce mec ! » Et elle s'enflamma, en oubliant la rancune qu'elle avait contre Sakura, tant la fureur qu'elle nourrissait à l'égard du professeur était intense. « Il me déteste, c'est de sa faute, j'en suis sûre. Il doit pas t'aimer non plus. Ou alors il savait que je t'aimais pas. En tout cas c'est vraiment un bel enfoiré ! Il est dégueulasse de foutre son caleçon ici ! Ah, l'enfoiré ! »

Elle enrageait, enrageait d'avoir perdu une manche contre ce pauvre type, enrageait qu'il n'ait pas un nom de femme, enrageait d'avoir mal au bout de l'index, enrageait de s'étrangler à chaque mouvement brusque qu'elle faisait.

« Je vais prendre une assiette et lui fracasser dessus. Non, faudrait un truc mieux. On va le chercher dans sa chambre, et on le dégomme ! » Elle tira comme une forcenée sur sa chaîne, sans se préoccuper des potentielles souffrances de l'autre idiote, un sourire sardonique aux lèvres, à mesure qu'elle imaginait des plans démoniaques contre son professeur. « Allez, on va dans sa chambre, on va dans sa chambre, on va bousiller sa chambre ! »

Oui, c'était de sa faute. Mais pourquoi... Elle s'interrompit un instant, arqua un sourcil, daigna regarder dans les yeux la fille plus jeune et pourtant plus grande.

« Ouais mais pourquoi il aurait laissé son caleçon ? Il est con. »

En rogne. Elle était en rogne. C'était ce prof qui avait osé faire ça. Il allait payer. Oh oui, il allait payer. Elle prit le caleçon par le bout de ses doigts. Il avait osé..

« A cause de lui..? Ah bah ça m'étonne pas ! Il est tordu ce mec ! ... Il me déteste, c'est de sa faute, j'en suis sûre. Il doit pas t'aimer non plus. Ou alors il savait que je t'aimais pas. En tout cas c'est vraiment un bel enfoiré ! Il est dégueulasse de foutre son caleçon ici ! Ah, l'enfoiré ! »

Elle se tourna vers la blonde. Ainsi, il ne l'aimait pas non plus... Dans ce cas, elle avait raison. C'était un bel enfoiré. Et elle se jura de lui balancer son caleçon dans la figure en lui balançant toutes les injures possible et imaginable. Comment avait-il pu faire ça... La rose bouillonnait. Et elle n'était pas la seule. Hikari aussi semblait vraiment en colère. Ce qui l'arrangeait. Au moins, elle ne serait pas contre si jamais Sakura s'emportait. Elle faisait quelques mouvements brusque, ce qui faisait s'étouffer les deux jeune filles à chaque fois, mais elle ne s'en souciait pas. Non, en cet instant, elle faisait travailler sa matière grise pour faire payer ce prof un peu trop chiant à son goût.

« Je vais prendre une assiette et lui fracasser dessus. Non, faudrait un truc mieux. On va le chercher dans sa chambre, et on le dégomme ! ...Allez, on va dans sa chambre, on va dans sa chambre, on va bousiller sa chambre ! »

Sakura la regardait, ayant faillie mourir à plusieurs reprises, mais approuvait totalement. Oui, bousiller sa chambre était une idée. La meilleure même. Quoi qu'il en soit, elles allaient lui faire payer. Et il le regretterait, amèrement. Puis, Hikari s'interrompit, pour la fixer.

« Ouais mais pourquoi il aurait laissé son caleçon ? Il est con. »

Bonne remarque. Sakura se mit à froncer les sourcils, comme quand elle réfléchissait, élaborant quelques hypothèses.

« Peut-être que ce n'est pas lui qui a laissé son caleçon ici. Alors, ils seraient plusieurs dans le coup... Ou alors, il l'a laissé justement parce qu'il savait qu'on se mettrait en colère contre lui, et que ce genre de chose, ça a le don de l'amuser... L'enfoiré... »

Oh oui, l'enfoiré de première. Elle prit un air froid, mais ses yeux étaient flamboyant de colère. Elle se demandait toujours pourquoi il avait fait ça, mais maintenant, elle s'en fichait. C'était lui qui avait fait ça, c'était de sa faute. Il les avaient mise ensemble, parce qu'il les détestait toutes les deux, et parce qu'elles même se détestaient. Mais là, elle s'en foutait aussi royalement. Fixant le sous vêtement, ignorant l'odeur, son visage déformée par la colère, elle regarda Hikari ensuite.

« Quoi qu'il en soit, il va payer... »

Son ton était remplie de menaces, c'était la première fois qu'elle était dans ce genre de colère. Il avait poussé le bouchon trop loin. C'était le truc qu'il n'aurait pas du faire. Et qu'Hikari soit d'accord ou pas, elle allait lui défoncer la tête. Lui faire ravaler son caleçon. Lui bousiller sa chambre... Elle regarda la sortie de la cuisine, puis fixa Hikari, son air étant redevenu à peu près normal.

« Bon, on va dans sa chambre ou tu veux passer ta nuit dans cette cuisine ? »

« Peut-être que ce n'est pas lui qui a laissé son caleçon ici. Alors, ils seraient plusieurs dans le coup... Ou alors, il l'a laissé justement parce qu'il savait qu'on se mettrait en colère contre lui, et que ce genre de chose, ça a le don de l'amuser... L'enfoiré... »

Ce qu'il fallait retenir de cette tirade enflammée ? Que Sakura était au moins d'accord avec elle sur un point : Tachibana était un dangereux tordu prêt à tout pour faire chier son monde. Peu importait comment était arrivé ce boxer dans la cuisine, peu importait qui les avait menottées : il allait en faire les frais, pour avoir été complice de cette affaire. Elles étaient belles, les deux jeunes filles, avec les grimaces de colère qui déformaient leurs petits visages lisses de japonaises, à fusiller du regard un pauvre caleçon inerte en y mettant toute la passion de leur dégoût, comme pour communiquer au sous-vêtement impassible la terrible haine que leur inspirait un homme qui n'était même pas présent.

« Quoi qu'il en soit, il va payer... »

Elles se regardèrent, animées par le même sentiment de profonde rancune, liées par un profond désir de nuire à leur ennemi commun.

En bref, Hikari avait bien envie de taper, et étant donné que Sakura allait l'aider à encore mieux taper, elle avait intérêt à ne pas la taper.

Les long-métrages traitant de guerres de gangs, les faits divers visionnés à la télévision, les romans traitant d'affreux règlements de compte dans la rue ; les souvenirs affluèrent, et un sourire démoniaque étira les lèvres minces de la blondinette. Tout compte fait, elle allait bien s'amuser. Elle avait une excuse pour foutre la misère à son prof sans risquer de (trop) terribles punitions. Après tout, c'était légitime défense d'un caleçon malodorant.

« Bon, on va dans sa chambre ou tu veux passer ta nuit dans cette cuisine ? »

... Rectification : fantastique symbiose dans la haine et le péché ou pas, Hikari ne pouvait toujours pas se sentir la vache à lait aux cheveux rose bonbon. Sans pitié, l'adolescente empoigna la chaîne qui la reliait à l'autre et la tira le plus fortement possible, faisant trébucher sa partenaire.

« Commence par te bouger le cul. »

Et elle s'approcha à grands pas de la porte de la cuisine, donna une violente secousse à la poignée qui tournait difficilement et sortit dans le couloir... Avant de s'arrêter aussi brutalement qu'elle était partie.

« Oh, on devrait peut-être prendre des armes, ou alors quelque chose pour dégueulasser sa chambre... » Elle parcourut la salle des yeux, cherchant une arme fatale. « Bon, moi je prends ça. »

Et elle s'empara d'un tupperware rempli de porridge raté, qu'elle avait vu traîner sur une table la veille.

« On y va ? »

« Bien le bonsoir mesdemoiselles, tout en beauté ce soir à ce que je vois. ♥ »

Qfslfkez... LQSJTKLEZ !

Ce fut à peu près tout ce que fut capable de penser Hikari face à ce professeur tant abhorré. Ses émotions formaient comme un furieux et gigantesque maelström, où se mélangeaient fureur et frustration ; mais une pensée se détachait de cette tempête de sentiments enragés, une pensée bien simple, très claire et nette dans son esprit, d'une poésie à couper le souffle. « Je vais lui faire bouffer ce sourire, lui foutre les doigts dans le nez, les enfoncer jusqu'au cerveau, lui lacérer la peau, le dérouiller à coups de pieds, l'étrangler, l'étouffer, et le démolir à coups de poings, et il ne pourra plus rire, tout défiguré, et son clin d’œil il pourra se le mettre là où je pense, l'espèce d'enfoiré, de bâtard ! »

« Je suis sûr qu'aucune de vous ne peux m'attraper. »

Déjà bien irritée par les événements, la blondinette fut piquée au vif. Oubliant la présence de la chaîne très douloureuse et encombrante qui lui enserrait le cou, elle se rua en avant, les mains tendues vers le professeur - sans doute dans un désir acharné d'étranglement, un besoin pressant de tuer, du moins quelque chose qui se situait dans ce magnifique panel de sensations réjouissantes -, mais n'eut pas le temps d'exécuter son plan - non planifié - diabolique... Qu'elle était étranglée par la chaîne, recouverte des pieds à la tête d'une poudre blanche, plongée dans le brouillard le plus total, et secouée de quintes de toux irrépressibles.

« Qu'est-ce que... Mais... Keuf... TACHIBANA JE VAIS TE - keuf - TUER ! »

Les yeux plissés, les bras en l'air, couverte de farine, hurlant comme une possédée, Hikari avait tout l'air d'une apparition cauchemardesque pour la nuit de Halloween. Elle tirait sur les menottes, essayant de partir à la poursuite du professeur ; mais elle devait être partie dans la mauvaise direction, puisqu'elle se cogna violemment contre ce qui avait tout l'air d'un mur, et que Sakura tirait dans le sens opposé.

« MAIS FAIS QUELQUE CHOSE SAKURA PUTAIN ! OU IL EST LUI ? »

Le nuage de farine retombait enfin quelque peu, et on commençait à y voir plus clair. L'adolescente eut tout juste le temps de voir une tignasse blonde disparaître au coin du couloir ; elle se précipita à sa suite, trébucha, tomba au sol, entraîna sa camarade dans sa chute, puis se mit à ramper par terre pour continuer son avancée. Dans cet instant bref mais intense, Hikari, sans s'en rendre compte, envoya valser son tupperware mal fermé dans la tête de sa partenaire ; une giclée de porridge s'était répandue sur Sakura, l'éclaboussant légèrement par la même occasion. Mais dans le désordre, elle ne s'était rendue compte de rien.

En attendant, elle suffoquait, ne comprenait plus rien à la situation et faisait n'importe quoi.

Elle le fixait. Son regard plus noir que jamais, plus foudroyant que milles éclairs, elle le fixait, sans rien dire.

« Bien le bonsoir mesdemoiselles, tout en beauté ce soir à ce que je vois. ♥ »

Elle serrait les poings. Le frapper, c'était l'une des seules choses dont elle avait envie. Le frapper. Lui faire regretter. Elle allait lui faire ravaler son clin d'œil, lui faire bouffer son caleçon et son sourire par la même occasion, à ce petit enfoiré de première. Oh oui, elle allait y prendre un plaisir inédit à lui faire souffrir, d'un manière tellement unique qu'elle même en avait plus que hâte, à telle point qu'elle en tremblait d'excitation. Il allait plus que regretter ce qu'il avait fait, elle s'en chargerait, avec Hikari ou pas.

« Je suis sûr qu'aucune de vous ne peux m'attraper. »

Elle n'eut pas le temps de l'envoyer chier à sa manière qu'elle vit un seau recouvert d'une poudre blanche, et dont justement le contenue fut balancé vers elles. Par réflexe, elle mit son bras devant ses yeux, évitant ainsi à ces dernier d'être exposées à la poudre, et sentit alors sa chaîne tirée vers l'avant, la blonde étant sûrement en colère et piqué au vif. Mais qu'est-ce qui lui prenait à celle là, elle pouvait pas garder son calme ?!

« Qu'est-ce que... Mais... Keuf... TACHIBANA JE VAIS TE - keuf - TUER ! »

C'était Sakura qui allait la tuer avant ! Limite étouffée sous la chaîne, elle se mit à tousser violemment, non seulement à cause du morceau de métal qui l'encombrait plus que nécessaire, mais aussi à cause de la farine. Non, en fait, elle allait tuer ce prof avant. Et ensuite, elle s'occuperait de cette blondinette pour le moins vraiment chiante. Elle tirait sur la chaîne, tandis qu'elle entendait la blonde se cogner contre un truc, et mit une des ses mains devant ses yeux. Secouant cette dernière pour pouvoir voir ce qu'il y avait devant elle, la farine qui leur brouillait la vue commençait à se dissiper. Une bonne chose de faite.

« MAIS FAIS QUELQUE CHOSE SAKURA PUTAIN ! OU IL EST LUI ? »

Elle eu envie de lui hurler de se la fermer, mais se retint. Si elles perdaient du temps à se crier dessus, elles n'arriveraient pas à rattraper cette espèce de bâtard de prof. Donc, première chose à faire, partir à la recherche de cet enfoiré fini. Elle n'eu pas le temps de faire un geste qu'apparemment la blonde vit que le nuage de farine s'était dissipée, et donc, elle courut à la poursuite de ce prof à la con, et donc, entraîna Sakura avec elle. Dans sa chute aussi d'ailleurs, et la rose ne comprit pas de suite pourquoi elle se retrouva avec du porridge dans les cheveux, en plus de la farine.

Elle se releva lentement, puis foudroya la blonde à son tour. Alors elle... Elle fronça les sourcils. Non, elle n'allait pas user de son don contre elle, pas maintenant. Regardant un truc autour d'elle pour vite s'essuyer les cheveux, elle remarqua que la seule chose qu'elle avait était ce caleçon qui puait. Elle était dégoûtée, mais elle se félicité à elle même d'avoir attachée ses cheveux en chignon ce jour là. Enfin, à moitié défait à cause de la course et tout le reste, mais les dégâts n'étaient pas aussi considérable.

Seulement, elle n'allait pas laisser la blonde s'en sortir comme ça. C'était son porridge, alors elle allait le reprendre. La fixant droit dans les yeux, ses réflexions n'avaient pas durées plus de quelques secondes. Mais sa haine pour ce prof grandissait, ainsi, le fait d'avoir de la farine en plus d'un truc plus qu'immonde dans les cheveux ne la fit ni chaud ni froid juste après.

Non, il fallait rattraper ce prof. Elle se releva; tirant sur la chaîne par la même occasion, mais elle s'en foutait. Regardant dans le couloirs, elle attendit que la blonde se relève aussi, avant de se mettre à courir. Elle n'était pas très bonne en sport, mais quand il s'agissait de courser quelqu'un qu'elle détestait pour le lui faire payer, elle était pour le mois plus rapide qu'on pouvait le penser.

La pression sur son cou l'étrangla une fois de plus, et elle fut contrainte de se relever tant bien que mal, les pieds dérapant sur la farine étalée sur le sol. Elle n'eut pas le temps de se remettre de ses émotions qu'un coup violent lui tordit la nuque ; voilà que Sakura repartait de plus belle, et sans l'attendre ! Furieuse d'être traitée comme du bétail - sans se soucier du fait qu'elle avait exécuté les mêmes gestes quelques instants plus tôt -, elle s'élança en avant, les yeux à moitié fermés, fonçant sans réfléchir, espérant qu'en hurlant et en agitant les bras en l'air, elle finirait, par miracle, par atteindre sa cible.

Tachibana était certainement parti se réfugier dans sa chambre, à moins qu'il ne se soit caché quelque part dans le pensionnat - et tous les étudiants savaient à quel point l'académie regorgeait de cachettes potentielles ! -, auquel cas il serait impossible de le retrouver. De toutes manières, professeur ou non, elle comptait bien saccager son petit appartement luxueux.

Aussi Hikari, empoignant la chaîne qui la retenait à Sakura, orienta violemment leur course vers les escaliers. Elle grimpait les marches quatre à quatre, avec cette agilité de singe qu'elle avait peu à peu acquise à force d'acrobatie ; parfois elle trébuchait, se rattrapait avec les mains et continuait son avancée à quatre pattes, sans perdre en rapidité. Elle était toutefois handicapée par ces fichues menottes qui entravaient sa respiration ; elle s'arrêta, pantelante, sur le seuil du premier étage, incapable de réfléchir convenablement.

« Les chambres... Quel étage ? Lui, il est où ? Porridge ? Où est mon porridge ? »