Alors ? On joue ? [Hyuga-Akane-Raimu-Dao-Shigeru]

Age

Si je suis p'tit et bien en chair
J'avoue que j'en suis fier.

« Mains l’air et… »

Ema leva les bras, s’étirant fort, fort, fort.

« … Mains en bas. »

Ema baissa les bras, toucha le sol et releva les bras. Gymnastique du soir. Non, en fait, elle lisait un livre dans son lit, comme une brave jeune fille, tout en envoyant des sms à Hyuga. Une discussion bizarre, en somme. L’impact de l’amour dans la civilisation moderne à partir de 1988. Une discussion intéressante. Très intéressante. Non, en fait, ils parlaient… D’oursons. Imaginez un gars de dix-sept ans et une fille de seize qui parlaient d’oursons sur un ton du style « Et les bébés pandas ? T’as déjà vu un bébé panda ? C’est juste magnifique. » et l’autre qui renchérit en lâchant « Et les ours polaires ! De grosses bouboules de poils blancs ! A-do-ra-bles. » Vraiment, vous imaginez ? Non ? Ne le faites pas, ça fout les jetons. Quoiqu’il en soit, ils avaient vite dérivé sur Winnie l’Ourson, le plus adorable et le plus célèbre des petits oursons. Et Ema s’était mise à chanter. Mains l’air et mains en bas. Ema se levait et s’abaissait sous le regard… Etonné d’Akane. En même temps, c’était la première fois qu’elle faisait ça. Un, deux, trois, les mains en bas et vive la bonne chair.

« Mains en l’air et mains en bas, j’adore les bons re- »
« Ta gueule. »

Ema bascula en arrière sous le coup d’oreiller qui avait atteint son visage. Akane. Oui, c’était Akane. Ayumu était dans la salle de bains depuis plus d’une demi-heure – pauvre d’elle, elle aura raté le remake de Winnie – et Rei ne suivait que dalle à la danse puisqu’elle était trop concentrée à taper sur les touches de son portable. Ah la la… Quelle jeunesse, quand même.

« Akane ! »

Rien n’y fit, Akane s’était replongée dans son bouquin. Ema lui relança son oreiller. Oreiller qui fut intercepté par son propriétaire. Ema plongea sur son lit au moment où Ayumu sortait de la salle de bains, cheveux emmitouflés dans une serviette de bain jaune soleil. Tiens… Elle avait des serviettes de bain jaune soleil ? Ouais. Elle les avait encore prises à Ema. Tant pis. Elle reprit son gsm et répondit à Hyuga. Maintenant qu’elle n’avait plus le droit de faire sa petite danse au milieu de la chambre, elle s’ennuyait.

« Victime du crime, ne tombe plus dans la dépri- »

L’oreiller percuta une nouvelle fois sa tête, avec une force telle qu’Ema plongea dans son oreiller, popotin en l’air. Elle se releva, les cheveux complètement… Décoiffés et regarda Akane.

« Ca va, ça va ! Je me tais ! Charogne ! »

Elle s’attendait à une réplique mais Akane l’ignora. Et Ema se replongea corps et âme dans son sms party avec Hyuga. Mmh… Les Hamsters. Avec Hamtaro. De Winnie et ses Oursons, ils en étaient à Hamtaro et ses Hamsters. Et soudain, une idée. Allongée sur le ventre, jambes en l’air se balançant au vent, Ema venait d’avoir une idée. Elle voulait les voir. Elle voulait jouer avec. Elle se releva et regarda ce qu’elle avait au dos. Son bas de pyjama bleu marine à carreaux rouges. Au-dessus ? Son t-shirt blanc à manche trois quart. Tant pis, elle était trop bien dans son pyjama. Et puis… Ce n’était que des garçons. Et ce n’était pas comme si elle se promenait à poils. Elle se redressa, scruta la chambre, brandit son portable et envoya un sms à Hyuga. Un machin du genre « Rendez-vous devant la chambre A001 du dortoir des mecs. On va jouer. » Maintenant, il fallait qu’il vienne… Elle ajouta un petit mot, un truc auquel il ne pourrait pas refuser. « Cap ? ». Il viendrait. Maintenant…

« AKANE ! VIENS AVEC MOI ! ON VA JOUER ! »

Là, ça foirait. Un regard dédaigneux, un haussement d’épaules et un retour à son bouquin. Elle la houspilla encore un peu mais rien n’y fit. Elle avait beau gueulé son nom, l’autre ne venait pas. Elle attrapa son pied et tira vers elle. Et Akane glissa, tomba sur le sol et glissa encore. Jusqu’à donner un coup de pieds dans le postérieur d’Ema.

« Akaaaaaane ♥ On va voir Raimuuuuuu ~ ♥ »

De quoi l’éveiller ? Peut-être. Non, en fait, non. Elle devait certainement le détester. Mais Ema voulait qu’elle vienne, qu’elle se décoince. Elle la supplia, l’attaqua telle une gamine de cinq ans et attrapa sa main pour la tirer hors de la chambre. Evidemment, ce n’était pas sans peine, parce qu’Akane était forte. Mais Ema vaincrait.

Ema vainquit. On ne sait pas comment, mais elle vainquit. Une trentaine de bleus, des touffes de cheveux blonds sur le sol, des griffes et des morsures. Mais elle réussit. Et Hyuga était là. Elle sourit, se massant le cou suite à la dernière attaque d’Akane. Opération numéro une, réussie. Elle avait amené ses deux cibles. Opération numéro deux.

« Akane, tu restes là. Je te promets de que si tu pars, ton lit – et toi avec – vous allez nager. »

Le genre de menaces qui ne faisait pas peur. Un grognement dans son dos. Akane. Ema haussa les épaules, posa sa main sur la poignée de porte tout en inspirant un grand coup. Elle défonça la porte, sursauta légèrement au claquement du bois sur le mur, pria pour que personne ne soit derrière et gueula. Très chic, très féminin. Et tout ça en très peu de temps. Juste assez pour provoquer une surprise énorme.

« ALLEZ LES GARS ! FINI LA BRANLETTE ! DEBOUT LA-DEDANS ! GARDE-A-VOUS ! »

Ca ne ressemblait à rien. Absolument à rien. C’était une mare de connerie. C’était… Ema.

Elle évita l’oreiller qui volait vers elle pour la troisième fois de la soirée et s’avança dans la chambre, démarche militaire comprise pour sauter sur l’un des lits. Shigeru répondit d’un grognement quand Ema s’étala sur lui. Tant pis. Elle fit signe à Akane et à Hyuga d’entrer dans la pièce. Pourvu qu’ils ferment la porte. Elle se battit un moment avec Shigeru pour enfin s’asseoir comme une brave, en tailleur, sur le lit qui n’était pas à elle, un sourire de chat heureux sur la face.

« Mesdames et messieurs… »

Tour de chambre. Elle a l’air conne. Elle s’en fout.

« Nous allons jouer. »

Nouvelle ronde. Un bâillement se fait entendre. Elle s’en fout.

« Action ou vérité ? »

Elle avait lancé la phrase déclic sans s’adresser à quelqu’un en particulier. Quelqu’un n’avait qu’à la prendre au vol. Très chic, très glamour, très féminin. Très Ema, quoi.

Age

« Putain Dao, baisses le son de ta foutue console ! »

Aucune réponse de l’intéressé. Shigeru se retourna dans son lit en poussant un grognement rageur, ses mains appuyées sur ses cache-oreilles comme si ça allait changer quelque chose. L’ambiance était joyeuse et détendue, la musique du jeu vidéo du Thaïlandais servant de musique d’ambiance à la chambre entière, les gargarismes mécontents du roux servant de contre point. Dans ce charmant tableau de collocation idyllique, Raimu était tranquillement assis sur son lit, affairé à se sécher les cheveux comme il pouvait. La serviette encore trempée sur l’épaule, à moitié vêtu de son pyjama bleu, il se dirigea vers la salle de bain dans le faible espoir d’arriver à discipliner ses mèches châtaines. Pendant ce temps, Otonashi terminait de faire son sac, entièrement habillé en noir pour être moins visible dans les couloirs sombres du pensionnat. Oui, le japonais découchait ce soir, ce qui n’émouvait pas plus que cela ses compagnons de chambre ; ce n’était pas la première fois. Fin prêt, il lança un « Adieu ! » digne de James Bond à une James Bond Girl à Dao et Shigeru - Raimu ne pouvait l’entendre depuis la salle d’eau - et s’en alla sous les acclamations de la foule en délire - bruitage venu de la PSP du petit brun.

« Clack ! »

Nouveau bruit de foule dans le jeu, suivi d’une musique de combat. Shigeru poussa un gémissement sourd, murmurant des paroles meurtrières entre ses dents. Une soirée normale dans la chambre A001bis, en somme.

« Il est parti ? hurla le magicien depuis la salle de bain. »

Le claquement de la porte l’avait averti et aucune réponse ne lui parvenant de l’autre pièce, il suppose que Otonashi était bel et bien parti. Sinon, il se serait fait un plaisir de lui répondre, lui. Se reconcentrant sur son reflet, il plaqua sa mèche folle sur sa tête. L’eau aidant, elle y resta quelques secondes avant de rebiquer, comme à son habitude, bientôt suivie du reste de sa chevelure. Pestant devant cette mutinerie flagrante, il passa la tête sous l’eau froide du robinet avant de se redresser brusquement, les oreilles et la nuque gelées.

« Brrrrr ! »

Très mauvais réflexe, les gouttes se faisant aussitôt un plaisir de couler sur son dos nu, descendant lentement entre ses omoplates et le long de son torse. Il se frotta énergiquement le corps avec sa serviette toujours humide, s’avouant vaincu face à la traitrise avec laquelle ses cheveux le combattait. Tant pis, qu’ils fassent ce qu’ils veulent, c’était pas comme si c’était important.

Un bruit de mastication lui fit tourner la tête et il se dirigea en souriant vers Glaceon, tranquillement installé dans sa cage. Le lapin dressa les oreilles à son approche et vint agiter son museau contre les barreaux, dans l’espoir surement qu’il lui glisse une feuille de salade à manger. Peine perdue, il avait déjà eu sa dose quotidienne. Dans un coin, emmitouflées dans un nid de paille, il compta trois petites souris tranquillement occupées à dormir. Même Jolteon, pourtant la plus énergique, n’ouvrit qu’un œil en l’entendant. Eh bien, c’était la grande fatigue ce soir. Après une rapide étude de ses rongeurs, Raimu conclut que Flareon manquait à l’appel. Il était sans doute le seul à réussir à les distinguer mais il ne se trompait jamais. Bah, il avait dû se rouler en boule dans un autre endroit douillet, ce n’était pas bien important.

Maintenant qu’il s’était assuré que ses protégés allaient bien - l’œil vif, le poil brillant, aucun signe de traumatisme apparent - Raimu retourna à sa propre toilette. Il mit son essuie à sécher et attrapa sa brosse à dent dans le verre prévu à cet effet - la sienne était verte, utile pour la reconnaitre. Après mouillage et étalage du dentifrice, il s’appliqua à se nettoyer les canines en se fixant dans la glace. Spectacle peu glorieux, il faut le croire. Le garçon s’amusa à se faire des grimaces, la bouche plein de mousse et mima même pendant quelques secondes le zombie enragé - heureusement que ses colocataires étaient trop occupés à se chamailler pour venir le déranger. Alors qu’il riait - doucement, pour ne pas en mettre partout - un grand bruit le fit brusquement sursauter. Sans se soucier du trait de dentifrice qui partait du coin gauche de sa bouche jusqu’à son oreille ou presque, il se rua dans la chambre. Juste à temps pour que Ema lui hurle dans les oreilles.

« ALLEZ LES GARS ! FINI LA BRANLETTE ! DEBOUT LA-DEDANS ! GARDE-A-VOUS ! »

Uh, voilà, il était sourd. Pendant que Shigeru la traitait de tous les noms et lui envoyait son oreiller à la figure, Raimu était préoccupé par quelque chose de bien plus important : Flareon ne se serait pas callé derrière la porte tout de même ? Ce crétin en serait capable. Paniqué, il sépara le battant du mur - chose ardue car ils avaient presque fusionné sous la puissance de l’impact - et ne trouva entre les deux que… de la peinture caillée et un morceau de plâtre qui s’était décollé sous le choc. Ouf. Sans prêter attention à Ema qui écrasait joyeusement l’unique roux dans la salle, il chercha du regard sa souris disparue. Il était là, sur son lit à lui, le museau dressé à cause du bruit. Il s’était fait du mouron pour rien. Soupirant, Raimu regarda enfin le monde qui l’entourait. Sa porte, toujours dans ses gonds par il ne savait trop quel miracle, s’était refermée sous son impulsion et il remarquait pour la première fois que la blonde n’était pas la seule intruse dans sa chambre. Déjà un garçon, qu’il ne connaissait pas. En bon hôte, il étira ses lèvres en un sourire amical - et très blanc. Puis continuant son tour de salle, il tomba avec étonnement - beaucoup d’étonnement - sur le visage renfrogné d’Akane qui avait l’air ravi d’être ici.

« Heeeeey ! s’exclama-t-il, content de la voir contrairement à elle. »

Sauf qu’il avait totalement oublié qu’il avait la bouche pleine de dentifrice ainsi qu’une brosse à dent qui gouttait à la main. Donc son sourire fut blanc colgate, ouais, c’est le cas de le dire. Mais la moquette au sol et le pull d’Akane également.

« Oh, merde ! »

Oui, c’était le cas de le dire. Courant dans la salle de bain, la main en coupe sous son menton et une furie brune à ses trousses, Raimu s’en tira sans trop de dégâts - les hurlements d’Akane ne comptant pas. Là il termina de se rincer la bouche en riant et sa compagne en profita pour tenter de se débarrasser des tâches sur son joli pull gris informe. Quel dommage. Il ne lui demanda pas pourquoi elle était là - Ema ne devait pas y être étrangère - et ils se dépêchèrent de retourner dans la pièce principale où la dite blonde se mettait déjà à l’œuvre.

« Action ou vérité ?
_ Action ! s’écria aussitôt Raimu.
_ Nettoie la table !
_ Chef ! Oui chef ! »

Se jetant à genoux au sol, il balaya d’un grand coup de bras tout ce qui se trouvait sur la table basse, l’envoyant valser dans un coin inoccupé de la salle. Shigeru allait encore râler, mais tant pis. Tandis que les autres prenaient mollement place autour, le garçon tourna un regard brillant vers son voisin de droite.

« Dao, action ou vérité ?

Flottement, hésitation, peur, oui, beaucoup de peur.

_ Euh… vérité ?

Huuum, vérité. Vérité, vérité, vérité. Qu’est-ce que Raimu pouvait bien vouloir savoir sur Dao ?

_ Dis moi quels sont tes véritables sentiments envers Glaceon ! Je suis sûr que tu ne le détestes pas, au fond ! »

Qui a dit naïf…?

Age

Ah, un lit, un bon jeu de baston avec des rotules qui pètent presque mieux qu'en vrai, que demander de plus ? Comme d'habitude il n'en fallait pas plus à Dao pour être au comble du bonheur, l'avantage du geek, c'est que c'est facile à entretenir.

« Putain Dao, baisses le son de ta foutue console ! »

Arf, et voilà il venait de se prendre un coup de boule qui avait laissé son perso à moitié assommé, tsss, Shigeru n'avait vraiment aucun respect. Levant le nez de son écran, il jeta un vague coup d'œil à la table de leur chambre, où il apercevait son casque posé au milieu de tout un tas de bordel. C'est pratique d'avoir une table comme ça, bien au milieu de la pièce, tous ceux qui passent à côté vide leur poche dessus et au final ils se retrouvaient avec une montagne de trésors, là juste sous leurs yeux.
Dao vit aussi que Raimu tentait de se… coiffer ? Haha, un Raimu bien coiffé, comme si c'était possible, en plus il avait la brillante idée de faire ça le soir avant d'aller se coucher, comme ça le lendemain il se réveillerait avec une touffe encore plus désordonnée que d'habitude. Mais alors qu'il s'apprêtait à faire à son colocataire une remarque tout en finesse pour souligner que ses remarquables − et même courageuses − tentatives étaient vouées à un échec cuisant, et que de toute façon ce n'était pas ça qui lui ferait conquérir le cœur des filles, celui-ci fonça à la salle de bain. Tant pis, il se replongea dans ses combats titanesques, et n'émit qu'un vague grognement en guise d'au revoir, à moins qu'il ne soit en train de râler contre le jeu, Dieu seul sait.
BAM ! Un énorme fracas le fit sursauter, ça y est, un attentat, une bombe, non, pire.

- EMA !

Dao éteignit de suite sa console, parce qu'un combat de Kratos contre je-sais-pas-qui ne valait pas un Ema vs Shigeru, non, vraiment, les développeurs devraient s'en inspirer. En tout cas il était bien content que la minette vienne leur faire une petite visite, et en plus elle n'était pas seule, y'avait une fête et on ne l'avait pas prévenu ou quoi ? Il fit un petit coucou vaguement désolé à Akane qui semblait une nouvelle fois entraîné dans un plan pas possible contre son grès. Mais bon en même temps elle fréquentait apparemment Ema et Raimu, alors peut-être qu'elle le faisait exprès, par masochisme en quelque sorte. Il regarda ensuite l'inconnu qui était là aussi, il avait vrai l'air sympa comme ça.

- 'Soir ! Moi c'est Dao.

Voilà, après tout, que dire d'autre à un inconnu, et c'est alors qu'Ema prononça trois mots, trois petits mots horribles qui ferait frémir n'importe quelle personne censé, « action ou vérité ». Ce jeu, qui devrait être interdit aux plus de dix ans d'ailleurs, mais bon, c'est Ema, le stressait horriblement à chaque fois. Action, tu prends le risque de se retrouver dans des situations absolument ridicules, vérité, tu dois déballer des détails de ta vie comme ça devant tout le monde. C'était un peu comme devoir choisir entre mourir brûlé ou écartelé en gros.
Il aurait bien voulu filer en douce, mais avec Ema et Raimu, c'était tout simplement mission impossible, et malheureusement James Bond venait de se barrer, personne ne pourra le sauver. Avec plus ou moins de motivation il vint donc s'asseoir à la table.

« Dao, action ou vérité ?

Et c'est partit, gros doutes, sueurs froides, hypothèses sur les situations dans lesquelles il risquait de se retrouver, et finalement il opta pour la vérité, et eut un regard de tueur en manque d'hémoglobine en attendant la question.

- Saleté, tu comptes vraiment pas me lâcher avec ton rat, hein…

Dao regarda le rat en question avec le même air meurtrier, celui-ci leva les oreilles et le fixa avec ses grands yeux, les moustaches frétillant au vent, rien que de le voir il avait envie de…
…
Le grattouiller partout, partout.

- Mouais, j'l'aime bien, vite fais quoi…

Il marmonna ça avec mauvaise humeur, puis regarda les gens autour de la table, Ema avait déjà joué, le gars il voyait pas ce qu'il pourrait demander, Akane souffrait déjà assez comme ça, son regard se posa donc sur Shigeru.

- Action ou vérité ?

« Moi ? »

- Non, le mur derrière toi, banane.

Après que Shigeru ai regardé le mur, sans doute pour vérifier si celui-ci pouvait parler ou non, il choisit action. Hum, Dao se mit à réfléchir et se rappela combien il avait râlé toute la soirée à cause de son jeu. Il se tourna vers son lit, l'air d'essayer de trouver quelque chose dans le bordel, bon non ça lui prendrait vingt minutes, du coup il sortit son portable.

- Je voulais te faire écouter mon mp3 toute la soirée mais je sais pas où il est, tant pis. Ça va être encore pire.

Il lui chipa la prise de son casque et la brancha sur son tèl puis lui lança une douce mélodie.

- Nyan cat, régales-toi. ♥

Age

Cette soirée promettait d'être désastreuse.

Non, vraiment. Comme si le tout n'avait pas déjà suffisamment mal commencé; c'était à croire que quelqu'un, quelque part, ne pouvait s'empêcher de vouloir s'acharner sur lui. Et pourtant, sans doute aurait-il pu éviter la chose. Peut-être. Ou pas; mais maintenant, il était trop tard.

Parce que, déjà qu'il avait du passer une bonne heure à supporter le bruit – franchement plus qu'horripilant, il fallait avouer – du stupide jeu que Dao était en train de jouer, cette sale blondasse de Ema la Tornade c'était ramenée. En criant, défonçant la porte comme elle seule savait le faire. Parce qu'en plus, cette chieuse, elle avait le culot de venir se mettre sur son lit! Non mais vraiment; le savoir vivre, elle connait pas?

Et pire, elle ramenait des gens. Des gens qu'il ne connaissait pas – ou à peine -, sans même demander la permission. Ahah. Il commençait déjà à sentir poindre une migraine, juste entre ses deux yeux; il n'y avait pas à dire, s'il avait pu les jeter dehors à grands renforts de coups de pied au derrière, il l'aurait fait – le tout en profitant de la chose pour lancer la console de Dao par la fenêtre.

Bref, une soirée plus que chiante en perspective. C'est sans doute pourquoi il ne pouvait s'empêcher de se répéter mentalement encore et encore 'Faites que ça finisse et qu'ils dégagent, faites que ça finisse et qu'ils dégagent' alors qu'ils les regardaient jouer à leur jeu stupide, assit un peu en retrait sans rien dire comme s'il espérait ainsi se faire oublier. Et la chose eut l'air de fonctionner. Presque. Enfin, jusqu'à ce que Dao pose son regard sur lui, lui demandant la fatidique question de 'Action ou vérité?'. Clignant des yeux comme un animal prit devant les phares d'un 18 roues, il mit bien quelques secondes avant de répondre, la seule pensée cohérente dans son esprit en cet instant étant 'Euuh... moi?'

-Moi?

Et bien, au moins, il semblait que sa bouche était toujours reliée à son cerveau. Continuant de le fixer, les yeux grands ouvert, il sut aussitôt qu'il lui répondit 'action' qu'il allait regretter son choix. En fait, il regrettait de plus en plus de ne pas être allé s'enfermer dans la salle de bain quand il les avait vu rentrer. Le regardant avec un savant mélange d’appréhension et d'incompréhension alors que l'autre débranchait son casque pour le connecter à son portable, il manqua de s'étouffer lorsqu'il entendit les premières notes de la chanson qu'il venait de lui mettre.

-Merde! Da... Merde, non, non non nonononononon pas ce truc, pas ce... grmph... fit Shigeru dans ce qui ressemblait à un mélange entre un grognement et un gémissement. Non, a... arrête ce truc, s'pas drôle... ajouta-t-il en posant ses mains sur les écouteurs dans un réflexe – plutôt stupide – pour se boucher les oreilles.

Ce qui eut bien sûr comme effet d'amplifier significativement l’horrible son perçant que ce connard venait de lui foutre dans les oreilles. 'J'vais le tuer, j'vais le tuer, j'vais le tuer, tout mais pas ça...' Il aurait bien mit la chose sur 'pause' – en fait, il aurait bien fracassé le portable de son colocataire en petits morceaux jusqu'à ce qu'il n'en reste plus que de la poussière – mais il se doutait bien que s'il le faisait, ils trouveraient quelque chose de bien pire.

-Toi, marmonna-t-il en tournant brusquement la tête en direction de l'adolescent blond dont-il ne connaissait pas le nom, le fixant, les yeux plissés, avec son meilleur regard de tueur en série shooté. T'veux quoi? Action ou vérité?

Le tout avec un air de 'Tu es mieux de prendre moins de deux secondes pour te décider ou sinon je te défonce la gueule à coup de lampe'. Nyan cat tend souvent à vous faire cet effet, après tout. Serrant et desserrant son poing, un peu comme s'il se retenait de mettre ses mains autour du cou de son colocataire et fermer, fermer jusqu'à ce que l'air ne passe plus, il continua de regarder Hyuga, essayant sans y parvenir d'ignorer la chanson qui sortait de ses écouteurs.

Non, vraiment. Il lui fallait une aspirine. Maintenant.

Spoiler:

Age

Alors ? On joue ? [Hyuga-Akane-Raimu-Dao-Shigeru] 682325yyu

Cela faisait bien une heure qu'Hyuga s'emmerdait dans son lit, la tête en arrière et tout son corps tenu contre le mur, à rester ainsi. C'était une position des plus étranges en effet, mais comme il n'avait rien d'autre à faire. Kain n'était pas là, sans doute trop occupé à voir des filles sans même lui avoir dit où il allait. Il ne répondait même pas aux appels d'Hyu, ni à ses sms. Quel idiot ! Enfin, il était assez énervé de sa soirée faut dire. Et quoi de mieux pour se détendre que de parler d'oursons, de pandas et de tout ce qui est petit, mignon et poilu ? Avec Ema en plus. En général, leurs discussions ne sont pas très sérieuses, ne vous attendez jamais à lire de gros patés de 10 lignes sur la vie et la philosophie humaine, ce genre de choses. Non, eux c'est plus : «lé ourse son tro chouu xD». Un truc du genre, Hyuga ne sait pas écrire sur son portable. Enfin, au final, Ema a finit par lui dire de la rejoindre à la chambre A001 du dortoir des mecs. Elle voulait faire quoi au juste ? Peu importe, rien que de lire le mot «Cap?» le fit tout de suite réagir. Il se leva rapidement de son lit, enfila un T-shirt jaune avec des logos noirs dessus, attrapa au passage un jean noir qui trainait par là et commença à courir vers cette fameuse chambre que lui avait désigné son amie. Il remettait un peu mieux sa braguette quand celle-ci arriva du dortoir des filles. Ah, Ema, elle était adorable comme ça, les cheveux toujours aussi défaits et habillés à la wenegan (ça veut rien dire). Hyu ne put s'empêcher de sourire bêtement, jusqu'à serrer les dents, les yeux sortant presque de leurs orbites, un joli sourcil droit froncé accompagnant la jolie grimace. Une grimace montrant un certain dégout, une surprise, une.. Bref. Akane suivait derrière. Ce gars-là, qui est en réalité une fille mais notre jeune blond l'ignore, Hyuga ne pouvait pas le blairer. Pourquoi? C'est idiot mais c'est physique. Et puis il connait certaine personne qu'il ne peut encore moins blairer. Ce qui fait que.. Il ne peut pas blairer. Bref, mieux vaut ne pas chercher à trop comprendre les relations d'Hyu. En tout les cas, il ne comprenait vraiment pas ce qu'elle faisait là avec Akane. Elle l'avait récupéré dans sa chambre? Et là? Elle allait encore récupéré quelqu'un d'autre?

« Akane, tu restes là. Je te promets de que si tu pars, ton lit – et toi avec – vous allez nager. »
« Oh, il peut part... »

Même pas le temps de dire quoi que ce soit. Ema se mit à entrer sans frapper dans la chambre, cassant au passage la porte, ce qui fit brutalement sursauter Hyuga qui recula pour se mettre derrière Akane, avant de la repousser violement en la regardant froidement. Tout deux était là, planté, à regarder Ema sauter sur un rouquin, apparemment heureux de la voir. Enfin, pas tant que ça finalement. Un jeune brun qui était près de la porte regarda si elle n'était pas trop endommagé, enfin c'est ce que pensa Hyuga en le regardant faire, reculant un peu pour lui laisser la place. C'est pas qu'il était un peu perdu dans tout ce bordel, mais quand même. Enfin, il essaya d'observer la scène, un petit bronzé était installé tranquillement, essayant de retenir les coups que se portait les deux gamins sur le lit, et le brun de tout à l'heure, portant une brosse à dent à la bouche, cherchant encore une fois quelque chose. Euh? Un rongeur? wtf? .. Y'a des rongeurs dans la chambre? ..

- 'Soir ! Moi c'est Dao.

Hyuga sursauta à nouveau. Il observait un peu tout le monde, sauf vraiment ce gars aux cheveux assez étrange. Il l'avait salué gentiment, lui disant son nom. Oh, il avait l'air plutôt sympa celui-là. Hyu leva sa petit main et le salua à son tour en soufflant «H-y-u-g-a, enchanté», avant de recevoir comme un truc blanc à la figure. Il était surement trop occupé à parler de loin à ce garçon, qu'il ne vit pas Mr.Brosse à dent arriver et .. cracher tout son dentifrice sur Akane, et quelques restes sur le blondinet. Hyuga ferma les yeux sur le coup pour ne pas s'en recevoir dedans, et s'essuya rapidement en rigolant. C'était assez amusant, ce gars avait oublié qu'il se brossait les dents? En même temps, se balader à chercher ses rongeurs dans la chambre alors qu'il était censé se "laver" ? Enfin, Akane fut plus toucher que lui. Ce qui le ravit énormément..

« Mesdames et messieurs… Nous allons jouer.
Action ou vérité ? »

Le jeune blondinet qui était à présent recouvert de petite tache blanche et ayant fait la connaissance de deux charmants garçons, dont l'un n'est peu ordinaire et l'autre semble adorable, et c'est rare qu'il pense ça des garçons, observa Ema en silence, celle-ci l'invitant lui et Akane à rentrer. Bam. Hyuga empêcha rapidement la travesti d'entrer, la bloquant sur le rebord de la porte et la poussant "doucement" en dehors, avant de voir Mr. brosse à dent enlever d'un simple coup de main, tout ce qui se trouvait sur la table. Dao était déjà installé, il regardait même ce qui se trouvait sur la table, avant que tout ne parte par terre, dans un coin. Euh? Rien de cassé? .. Ema s'était aussi installée, face au grand brun qui semblait tout fou à l'idée de jouer. Seul le rouquin semblait rester un peu en retrait, à grimacer. Hyuga s'installa alors à son tour à côté d'Ema, celle qui lui semblait être la plus proche de lui. Mr. Brosse à dent commençait donc, et demanda à Dao un action/vérité. Il choisit la deuxième option, et le voilà qui devait "avouer ses sentiments" pour un certain Glaceon. Hyuga grimaça bêtement, se demandant qui était donc ce Glaceon? Un surnom? Peut-être le rouquin au coin? Non, car il ne semblait pas avoir bougé. Ah. Ah.. C'est son rat. Hyu pouffa de rire en silence, assez content que personne ne le remarque encore. Au tour du petit roux, qui se retrouva à écouter quelque chose dans ses écouteurs, venant du portable de Dao. Avec le son presque monté à fond, il put entendre la chanson "Nyan Cat". Oh mon dieu, il comprenait parfaitement la douleur que pouvait ressortir le gars à ce moment là. Il en ria bêtement, encore une fois. Étrangement, il se sentait assez à l'aise et s'empressa de se poser de manière très .. beauf ? Sur le sol, se grattant le ventre. Jusqu'à se redresser subitement.

-Toi.
« Hyuga. »

Il avait crut sembler bon de dire son nom. Enfin, il avait fait quelque chose de mal ? Pour qu'il le regarde ainsi? Non.. C'est surement Nyan Cat. Ce truc rend dingue.

- T'veux quoi? Action ou vérité?
« Euh. Euh. »

Il regarda un peu tout le monde autour de lui. Ema, ouais.. Et puis ce Dao, Mr. Brosse à dent, Akane et.. Oh putain le regard.

« Euh. Action ! »
- Lui. Fais lui bouffer de la bouffe de lapin.

Une certaine vengeance pour cette fichue musique très entrainante dans les oreilles? Hyuga aurait put aisément refuser pour dire que c'était trop affreux, et qu'il ne connaissait pas encore Dao pour le faire. Oui, car c'était Dao qu'il visait ainsi, déterminé. Mais bon, après tout c'est un jeu. Et puis, Ema finirait par lui lâcher «Cap?» pour encore plus l'entrainer à le faire. Il se leva donc avec hésitation, tournant en rond et demanda rapidement à ce Raimu où se trouvait la nourriture. Il fallait tenir le pauvre Dao pour ne pas qu'il parte, et Hyu commençait presque à regretter ce qu'il allait faire en prenant la bouffe du lapin dans sa main. Ça à l'air immangeable, horrible. Oh, Mr. Brosse à dent lui prêtera sa brosse à dent dans ce cas, et ça ira mieux?
Hyuga s'agenouilla donc en évitant les jolis coups de poings, et tout en se mettant face à Dao, s'excusa et s'aida de son autre main pour lui ouvrir la bouche et lui mettre la nourriture d'un coup de main rapide. Hop ! C'était fait, il pouvait bien tout recraché, Hyuga avait entendu le bruit des graines craquants entre les deux de Dao. Le blondinet regarda le rouquin, plutôt amusé et heureux que ce ne soit pas lui qui avait morflé. Il se r'installa à sa place tranquillement, priant de ne pas s'en prendre une plus tards par ce mangeur de bouffe pour lapin, cherchant à se venger. Oh non, Hyuga était sûre que ce soir, ce serait ce rouquin et Dao qui allaient morfler le plus.

« Akane. » Regard sombre et menaçant.
« Action ou vérité ? »

Il posait sa main vers la sienne et commença à lui craquer le petit doigt en l'obligeant rien que par un simple regard, à lui faire dire "Action".

« Déshabille-toi.
Comme je suis gentil, tu peux rester en short. »

Et là. C'est le drame.

Age

Akane avait la fâcheuse habitude de faire des cauchemars la veille des jours les moins bons de sa vie. Elle en faisait même souvent, des cauchemars, mais celui qu'elle avait eu dernièrement était le pire depuis un bon moment. Elle ne se rappelait pas de grand chose. Des rayons de soleil... Du jaune partout, et puis une horrible sensation au réveil. Elle était glacé, elle tremblée et elle avait dû rester sous sa couette un moment, demandant même à Ayumu de dire aux profs qu'elle se sentait vraiment pas bien. Bref, elle avait raté deux heures de cours. Et elle avait oublié.

Elle avait oublié que sa journée allait être épouvantable. Alors qu'elle lisait tranquillement, comme tous les soirs, Ema commença à faire des choses digne d'une gamine de six ans, et après maintes essais pour la faire taire, Akane commençait à être agacé. Elle n'avait rien contre Ema. Elle était plutôt gentille. Pas trop féminine. Jolie fille. Par contre, elle ne supporter pas son énergie débordante. C'était vraiment un des trucs qui la rendait insupportable à ses yeux. Et aussi le fait qu'elle croit qu'Akane soit sa pote. Et son pouvoir. BREF, en soit, tout allait bien. C'était une soirée normal où Akane criait à Ema de se taire et où Rei se fichait pas mal de l'ambiance.

Mais, la catastrophe arriva. Ema décida de s'enfuir de la chambre, et au lieu de s'en aller seule ou avec n'importe qui, elle décida de choisir Akane. Bien évidement, celle-ci refusa. Poliment, d'abord, puis avec violence. En partie parce qu'elle ne comprenait pas pourquoi Ema avait besoins d'elle, et aussi parce qu'elle avait un mauvais pressentiment. Mais Akane devait être maudite aujourd'hui, puisque sous le coup de l'agacement, elle sentie son pouvoir qui voulait se manifester. Afin de ne pas se transformer en animal torride et sexy, elle inspira plusieurs fois de l'air tout en restant immobile. Ema profita de se moment de faiblesse pour la traîner devant une chambre... Et devant...

Hyuga. Les rayons de soleil de son rêve revinrent à sa mémoire. Ema et Hyuga avait des putains de cheveux blonds. Voilà d'où allait venir son malheur. C'était le destin. Cette fois-ci, Akane était certaine de s'en aller. Déjà, elle n'avait qu'une envie, c'était de lire le livre qui n'avait pas quitté ses mains, ensuite, elle détestait Hyuga. C'était un arrogant pénible et idiot. Et comme cette relation était réciproque, elle était sûr que personne ne verrait d'inconvénient à ce qu'elle s'en fusse. Évidement, elle se fichait bien de faire plaisir à Hyuga en s'en allant. Puisque son plaisir à elle y serait aussi, et que c'était la seule chose qui comptait. Qu'Hyuga aille faire joujou avec Ema, et qu'ils la laisse tranquille.

Mais Ema ne laissa pas le temps à Akane de faire le chemin inverse. Elle défonça la porte de la chambre, et se retrouva à se battre avec un garçon totalement inconnu. Hyuga la bouscula, et elle grogna à son encontre, comme un ours. Encore un peu de temps avec lui, et elle allait devenir furax. BREF, tout alla très vite. Raimu accourut, lui cracha du dentifrice sur le pull, si beau, si gris, si large, et alors qu'elle respirait plus profondément pour ne pas péter les plombs, elle se retrouva dans la chambre, la porte fermé derrière elle.

Elle rejoignit Raimu, passa un peu d'eau sur son pull, essuya les quelques morceaux de dentifrices sur son visage et cheveux, puis rejoignit le petit groupe. Il était impossible pour elle de s'en allait à moins de se battre. Dao n'allait pas se battre contre elle, mais pas avec non plus. Ema, Raimu et Hyuga allait sûrement fondre sur elle. Ema et Raimu pour qu'elle reste, Hyuga juste par plaisir personnel. Elle ne savait pas qu'elle serait la réaction du roux... L’indifférence, sûrement. Il n'avait pas l'air content d'être là. Et elle le comprenait.

Bref, elle se retrouva enfermé ici jusqu'à nouvel ordre avec des fous. Elle alla donc se caler dans un coi, à même le sol, le plus loin possible de tout le monde, tout en saluant discrètement Dao. Bah ouais, elle était polie. La jeune fille écouta de loin se qui se passait, laissant les abrutis de service dire n'importe quoi. Puis, elle sentie le regard d'Hyuga sur elle, et pendant qu'elle le regardait avec mépris, elle fallit lui répondre qu'elle ne jouait pas à le jeu débile. Sauf qu'elle n'avait pas vraiment le choix. Si bien qu'elle choisit son heure de mort.

La sentence du blond la laissa sans voix. Elle resserra son emprise autour de son corps, entourant ses épaules de ses mains. Puis elle enfonça ses ongles dans sa propre chair, par dessus son pull. Elle fronça les sourcils, puis elle cracha qu'il en était hors de question.

Elle n'avait pas à se foutre à moitié nue. Elle ne le voulait pas. Même les filles de sa chambre ne l'avait jamais vu en sous vêtements. Elle refusait à quiconque de voir son corps, elle même n'y prêtant que peu d'attention.

Mais il y avait tout ses regards sur elle. Une certaine incompréhension de la part de certains. Et la fierté d'Hyuga... Alors, elle se leva. Elle se planta devant le blond, et souleva son pull. Elle lui jeta sur la tête. Puis elle resta un instant en suspens. Elle portait un large tee shirt rouge sombre. Son pantalon de pyjama était trop grand pour elle, dans un tissu ressemblant à du velours. Elle se risqua un sourire carnassier, puis elle agrippa une couverture derrière Hyuga, et la tendit devant elle. Elle s'éloigna, afin que personne ne puisse la voir sous la couverture. Puis, après quelque contorsions, elle retira son tee shirt, qu'elle posa sur le sol, puis son pantalon. Alors, elle entoura soigneusement la couverture autour de sa poitrine, et retira aussi son soutien gorge, qu'elle laissa tomber devant Hyuga. Ensuite, elle se laissa retomber dans son coin, bien à l'abris derrière sa couverture.

"Satisfait ? Après tout, il n'était pas dit que je devais le faire devant vous."

Alors, dorénavant sûr de vouloir faire de ce jeu une enfer pour tout le monde, autant que l'avait été son déshabillage, elle se tourna vers Ema, un regard meurtrier sur le visage.

"J'espère que tu es consciente de l'enfer que c'est pour moi, petite Ema. Action, on vérité ?"

Elle choisit vérité, pour une raison qui lui échappa. Akane n'était pas sûr qu'Ema soit conscience de ce que pouvait lui demander Akane. Elle voulait la faire souffrir un maximum, parce qu'elle même vivait mal ce moment. Et elle voulait le faire payer à Hyuga aussi, mais... Chacun son tour.

"T'as pas l'impression d'être un monstre ? Pas physiquement, hein."

Et elle ne disait pas seulement ça parce qu'elle, oui.

Age

Je ne vous connais pas,
Mais je vous aime.

Ema faisait chier son monde. Elle en était bien conscience et elle savait que venir déranger les gens à l’improviste, sauter sur leurs lits et lancer un jeu puéril à une assemblée d’adolescents dont les trois quarts étaient des garçons hormonalement perturbés à cause de l’âge étaient tout simplement stupides. Elle savait que déranger sa colocataire sans raison valable demanderait réparation et qu’elle allait souffrir. Parfois, elle se demandait si elle tenait suffisamment à la vie pour agir de la sorte. Manifestement, non. Elle prenait sans cesse le risque de faire une chose dangereuse. Et inviter des personnes aux âges variés à jouer au jeu le plus redouté dans les pyjamas partis des gosses était dangereux. Même très dangereux. Au fond, peut-être était-elle plus hormonalement perturbée que la gente masculine. Ce ne pouvait être que ça.

Ema suivait les échanges de gages et de questions. Un peu comme au tennis, quand l’arbitre suivait la balle que les joueurs se refilaient en tapant dedans. Poc. Poc. Poc. Jeu, set et match. Elle n’avait rien compris. Elle n’y avait jamais rien compris. Mais elle s’en foutait pas mal. De toute manière, elle n’était pas la seule. Si certains garçons regardaient le tennis, ce n’était que pour les bruits des joueuses. A la limite de la jouissance. Parce que taper dans une balle, ça… Bref.

Au final, ils avaient l’air de bien s’amuser. Ils avaient râlé au début – sauf Dao et Raimu qui faisaient bande à part dans l’exception positive. Hyuga n’avait pas râlé non plus mais Ema le soupçonnait de cacher son mécontentement à cause de ce petit mot qui faisait toute la différence. Cap. Trois lettres et le sort en était jeté. Alea jacta est, comme disait Jules. Seuls Akane et Shigeru boudaient et pestaient encore. Shigeru s’était assis autour de la table avec eux, encore rigide et sous le choc suite au coup diabolique de ce Nyan Cat qu’il détestait tant. Il en ressemblait presque au chat de Charlotte, dans « La Princesse et la Grenouille », celui que Charlotte déguise en grenouille et qui… Ouais. Bah il ressemblait à ça. Akane avait trouvé un coin où continuer le bouquin qu’elle n’avait pas lâché. Décidément.

Et là, c’est le drame.

Akane contrainte au déshabillage. Mais les voies de l’Action sont impénétrables. Elle le fit, un drap enroulé autour du corps. Au moins, elle avait trouvé une échappatoire. Même Ema, qui pourtant dormait dans la même chambre, n’avais jamais aperçu les sous-vêtements d’Akane. Alors, il ne faut pas dire. Hyuga avait toujours des gages bizarres. Bizarrement débiles. Un long silence flotta dans la pièce. Un long silence d’étonnement. Akane avait osé. Et Ema regarda les vêtements tomber au sol. Elle devait lui rendre. Pas le temps. Akane la regardait avec des envies de meurtres dans les yeux.

« J’espère que tu es consciente de l’Enfer que c’est pour moi, petite Ema. Action ou vérité ? »

Oui, Ema savait ce qu’être déshabillée par un gage faisait. Et le fautif était toujours le même. Ce cher et tendre Hyuga Akamatsu.

« Vérité. »
« T’as pas l’impression d’être un monstre ? Pas physiquement, hein. »

Ema fronça les sourcils. Être un monstre mentalement ? Être un boulet, un fardeau, un poids ? Ne servir qu’à ennuyer le peuple ? La question aurait presque pu la blesser, à l’intérieur. Elle aurait presque pu lui faire perdre le sourire. Presque. L’adverbe avait un sens. Disons que cette vérité atrophia l’étendue de son sourire.

« Si, souvent même. Ca doit être dans les gênes. »

Sa mère était un monstre. Mais sa mère n’avait rien à faire là. Ema n’avait pas le temps de s’apitoyer. Elle attrapa les vêtements d’Akane et les lui lança.

« Habille-toi. Sinon, tu vas être malade. »

Un mouvement de la tête. Ema regarda sa nouvelle victime. Une différente du premier round.

« Shigeru ! Action ou vérité ? »

Elle avait un gage en tête. Un gage, mais aucune vérité. Aucune question spéciale. Heureusement, il était avec elle.

« ... Grmph. Action. »

Une souris remua dans son sommeil. Ema sourit tout en attrapant une bouteille de ketchup /WTF ?/ qui traînait dans un coin, pas très loin d'elle. Elle attrapa également le pied de Raimu et l'attira vers elle pour y déverser une épaisse couche de ketchup sur le petit peton.

« Allez, Shigeru ! On lèche ! Une, deux. Une, deux ! »

Cruauté. Débilité. Le premier gage qui lui passait par la tête. Elle l'avait déjà fait, avec des copines. Et c'était dégueulasse. Vous ai-je dit qu’Ema était une quiche à ce jeu ?

Age

Bon sang.

Il n'aurait jamais cru qu'il aurait pu détester autant une chanson. Ce n'était pas pour rien qu'il ne l'écoutait jamais, cette merde. Trop occuper à vouloir s'arracher l'intérieur de la tête avec ses ongles, c'est tout juste s'il suivit le reste du jeu – manquant toutefois bien de s'étouffer quand l'autre inconnu avait enlevé ses vêtements. C'est sans doute pour ça qu'il mit un moment avant de réaliser que Ema l'avait choisit pour ce tour. Grommelant plus qu'autre chose son choix, il la regardant sans comprendre prendre... une bouteille de ketchup, en mettant partout sur le pied de Buichi. Elle avait changé d'idée et prit quelqu'un d'autre pour faire son gage, ou quoi? Enfin, c'est ce qu'il se dit jusqu'à ce que;

-Allez, Shigeru ! On lèche ! Une, deux. Une, deux !

-Uh, non, répondit-il avant même d'avoir pu prendre le temps de réfléchir à la question.

Sans doute pas la meilleure des réponse à donner, mais sérieusement? Il n'allait quand même pas lécher ce truc du pied de son colocataire, quand même?!

-Shigeruuuuuuuuu ~ Si tu dis non, je te trouve un gage dix fois plus terrible ♥

Et là, tout de suite, il eut terriblement envie de l'envoyer promener. Et il ne pouvait que se demander pourquoi cette blondasse était son amie. Sale chieuse. Roulant des yeux, il se leva bon gré mal gré en bougonnant, se mettant à genoux – la honte, franchement – devant l'autre, lui saisissant brusquement le pied, manquant de le faire basculer vers l'arrière. Puis, fixant la chose d'un air plus que dégoûté, il du bien rester une bonne trentaine de seconde sans bouger, essayant de se convaincre de le faire, avant de grimacer, se décidant à poser sa langue – ouache – sur... ce truc.

Pour finalement se recevoir un coup de pied dans la face.

-Fuck, jura-t-il entre ses dents - devenues vaguement douloureuse sous le coup -, essayant du mieux qu'il pouvait d’immobiliser l'autre. Parce que Buichi, il était vachement plus fort que ce qu'il en avait l'air. Fuck, arrête de bouger, idiot, ajouta Shigeru.

Ou à tout le moins, quelque chose qui y ressemblait, compte tenu qu'il avait du ketchup dans la bouche – bon sang, c'était dégueulasse -, et qu'il essayait tant bien que mal de ne pas le cracher par terre. Déjà qu'il y en avait qui avait coulé du pied de Buichi pour s'écraser sur le plancher – son plancher propre, merde – il allait essayer de l'épargner comme il le pouvait. Ça, et parce qu'il était presque certain que Ema – salope, garce, pétasse, connasse d'Ema – allait lui demander de le laver à coup de langue si jamais ça arrivait.

Il allait la tuer, parce que c'était une sale pute. Et Buichi aussi, parce qu'il ne voulait pas se tenir tranquille et aie, il ne voulait pas arrêter de de lui foutre son pied dans la gueule, lui? Qu'est-ce qu'il en avait à faire que ça chatouille?! Il avait pas besoin de le crier! Il pensait qu'il aimait ça, peut-être?! Et il allait tuer Dao aussi. Parce qu'à cause de lui, il avait l'impression que son cerveau allait bientôt lui couler par les oreilles. Salop.

Mais enfin. Disons juste que les autres étaient mieux d'éviter de trop lui adresser la parole dans les quelques minutes qui allaient suivre s'ils voulaient éviter qu'il ne les étouffe à l'aide d'un oreiller écrasé contre la figure. Laissant échapper un grognement s'apparentant plus à celui du chien que de l'être humain, il finit par lécher le reste de cette horrible mixture rouge du pied de l'autre adolescent, non pas sans au préalable recevoir un dernier coup de talon dans la gueule – ce con.

Essuyant sa bouche, il se redressa, regardant Buichi d'un air signifiant clairement 'Tu parle de ce truc à qui que ce soit et je te bute', avant de retourner s'assoir à sa place. Merde, il avait de la chance qu'il ne lui ait pas cassé une dent. Et en plus, disons que ça n'avait vraiment pas aidé son mal de tête – surtout avec ce stupide nyancat qui continuait de lui chanter dans les oreilles bien trop fort pour que ce soit permit. Se couchant sur le côté à même le plancher froid, se frottant la tempe dans un vain espoir de se débarrasser de sa migraine, il regarda sans trop bouger les gens assit autour de la table. Il pourrait se venger d'Ema tout de suite. Mais si ensuite elle le rechoisissait.... Ce n'était peut-être pas la meilleure des idées. Le blond; il lui avait déjà demandé. Buichi; il préférait éviter de trop lui parler pour le moment. L'autre – si son nom avait été dit il n'y avait pas porté attention – avait du se déshabiller, alors sans doute qu'il ferait mieux de l'ignorer pour le moment, il n'était pas cruel non plus.

Et puis, il devait encore se venger de Dao pour son coup du portable. Il ne pensait pas qu'il allait laisser passer la chose comme ça, quand même? Le fixant d'un regard incendiaire, ne prenant même pas la peine de se rassoir, il le regarda un moment avant de faire;

-Dao. Action. Vérité. Tu prends quoi?

Laissant échapper un vague sourire – pas des plus rassurant, il fallait l'avouer – lorsqu'il lui répondit 'Action', il laissa errer un moment son regard dans la chambre, cherchant ce qu'il pourrait bien lui faire faire. Regard qui finit par se poser sur Buichi, puis sur l'autre qui avait du enlever ses vêtements. Et un vague souvenir de pâte à dents. Ah.

-J'veux qu'tu prennes le tube de dentifrice. Et que tu le vide sur ta tête et qu'tu te shampooines les cheveux avec. Puis que tu le garde pour le reste de la soirée, même si ça sèche; j'te surveille.

Il n'avait pas trouvé mieux. Mais, pour le moment, ça le satisfaisait; il verrait plus tard. Peut-être. Quand il serait capable de réfléchir comme il faut, et qu'il n'aurait plus ce goût de fausse tomate qui lui donnait mal au cœur dans la bouche. Et d'ailleurs, ils faisaient quoi avec cette stupide bouteille dans leur chambre? Mais enfin, une chose était certaine. Après ça, il n'allait plus jamais être capable de regarder du ketchup en pleine face.

Spoiler:

Age

En donnant ce gage a Shigeru, Dao se doutait bien que le rouquin se vengerais, mais il ne pensait pas que ça arriverais aussi vite. Quoi ? Il avait le droit de demander au blondinet de lui faire ça ? Ce n'était pas plutôt à ce Hyuga de bouffer les graines ? Où est l'arbitre ?
Dao se débattit comme il put quand il l'attrapa, essayant même de lui en coller une, après tout, c'était pas son pote, mais comme rien ne semblait l'arrêter il utilisa son pouvoir au moment où il se faisait enfourner les graines dans la bouche. C'est pas demain la veille qu'on lui ferait avaler de la nourriture pour bestiaux.
Ce fut alors au tour d'Akane de se recevoir un gage, et Dao ne trouva plus ce jeu amusant du tout. Qu'un mec demande à une fille de faire un truc pareil devant tout le monde, c'était vraiment pas classe. Et le pire c'est qu'elle le faisait, Dao la regarda d'un air sincèrement désolé, même avec un drap ça ne devait pas être facile, à sa place il se serait barré en traversant le sol… Ah non, elle pouvait pas…
Elle posa ensuite une question bizarre à Ema, qui répondit de façon tout aussi bizarre. Bon, il ne chercha pas vraiment à comprendre, le gage de Shigeru le fit de toute façon oublier tout ça, et il regarda la scène, mort de rire.
Donc au final Dao s'était totalement prit au jeu, mais après tout il était le plus jeune et avait encore presque l'âge pour jouer à ça, alors on pouvait l'excuser. Sauf que son tour arriva à nouveau, Shigeru, le retour de la vengeance. Il se dit d'abord qu'il valait mieux choisir vérité, parce que bon, fallait voir comment il le regardait, s'il avait pu le réduire en poudre d'un regard il l'aurait sans doute fait. Mais Dao avait déjà choisit vérité au tour passé et ne voulait pas passer pour un trouillard, alors il choisit action, non sans un air totalement incertain dans les yeux. Qui se transforma rapidement en un froncement de sourcil meurtrier.
Le truc vraiment vicieux avec action ou vérité, c'est que ce sont les gens qui te connaissent le mieux qui peuvent te faire les pires mauvais coups. Si Dao avait choisit cette douce mélodie pour son camarade, ce n'était pas pour rien, et apparemment Shigeru avait remarqué combien lui prenait soin de ses cheveux − que Hyuga trouvait étrange, je sais pas pourquoi. Enfin bon, Dao adorait ses cheveux, il s'occupait plus d'eux que tout le reste de son apparence et rien que l'idée d'avoir du dentifrice sécher collé dedans…

- J'espère que cette musique va te faire tomber dans le coma !

Dao se leva prestement et donna un violent coup de pied dans la porte de la salle de bain, c'était presque s'il ne donnait pas l'impression d'avoir essayé de faire mieux qu'Ema dans le défonçage de porte. Puis il revint avec le tube le moins remplit qu'il avait trouvé, celui de Raimu. Il se rassit à sa place, dévissa le bouchon avec lenteur, histoire de retarder un peu le moment, puis fut bien obligé de s'étaler tout ça dans les cheveux, d'un air franchement dégoûté. Le pire gage qu'on pouvait lui donner maintenant serait de l’obliger a se regarder dans un miroir.
Une fois fait il chercha des yeux quelque chose pour s'essuyer les mains d'urgence, tiens, un t-shirt qui traîne et qui n'est pas à lui, parfait.

- Bon, alors…

Il allait choisir qui serait le prochain quand un son caractéristique lui fit lever les yeux droit sur Shigeru, son portable, sms.
Anton.
Dao sauta lui sauta dessus et chopa son portable, l'enlevant des écouteurs pour regarder ce qu'il avait reçu, et c'est avec un air beaucoup trop heureux, vu son crâne recouvert de colgate, qu'il retourna à sa place. Et il se mit à pianoter gaiement, et avec un vitesse surprenante, sur son portable.
Tiens c'est marrant tout est devenu calme d'un coup, et les gens ont l'air d'attendre quelque chose de lui…

- Ah oui heu… Action ? Vérité ? Hyuga ?

Il posa la question au premier qui croisa son regard, et celui-ci choisit vérité, dommage, il lui aurait aimé lui donner un gage bien senti pour venger Akane. Difficile de trouver une question à poser à quelqu'un dont il ne sait rien, à part que c'est un pervers totalement irrespectueux de la gente féminine.

- Quelle est la pire humiliation que tu ai reçu de la part d'une fille ?

Mouais bof, ça ne devait pas être super intéressant comme sujet, mais c'est pas grave, puis se faire humilier par une fille, ça peut être douloureux, lui avait eu très mal dans son petit cœur quand Iroha l'avait éclaté à PES. Les filles ça se respecte, mais faut quand même qu'elles restent à leur place

Age

Owi qu'il était méchant. Owi qu'il était malsain. Hyuga avait envie d'en finir avec Akane, de lui foutre la honte devant tout le monde. Et Ô combien il savait qu'il n'avait jamais aimé se faire déshabiller. Il faisait toujours sa fillette, comme s'il se cachait la poitrine ! Lui avec une poitrine? Ahah, ça lui irait tellement bien, une gonzesse pareil. Si ça se trouve, en se déshabillant Hyuga allait découvrir une fille cachée derrière Akane. Impossible d'accord, mais rien qu'en y pensant Hyu' en pleurait presque. Sauf que bon, voilà. On ne change pas une Akane. Intelligemment douée cette petite. Elle avait, malheureusement pour lui, une couette autour d'elle et avait réussi à se débrouiller pour se déshabiller en dessous et sortir ses vêtements au fur et à mesure. Chemise, pantalon, chaussettes aussi, et .. Hyuga écarquilla les yeux en louchant devant ce qui lui touchait les doigts. La première réaction fut brutal, il sursauta même comme si c'était une araignée qui venait de sauter sur lui. Devant lui, par terre, se trouvait le soutien-gorge d'Akane. Première réaction « Putain, il se travesti ce con .. » Mais ça marche pas, car il ressemblerait à une fille, hors non. Deuxième réaction « Putain, il vole les soutien-gorge d'Ema .. ». Ouais, enfin c'est bizarre quand même. Hyuga se mit dans un bug total, attrapant l'arme du crime dont il était la victime, et la regarda pendant un long moment, bouche bée et sans dire un mot. Akane s'était remise par terre, la couette empêchant Hyuga de vérifier qui c'était vraiment.

« Habille-toi. Sinon, tu vas être malade. »
« Habille-toi. Sinon, je vais être malade. »

Hyuga avait dit ça sur un ton de shooté, endormi et sans aucun émotion sur le visage. C'était parti tout seul. Akane avait même posé une question vérité à Ema avant sans qu'il n'y prête trop attention. Il était trop choqué pour ça. Il regardait parfois d'un rapide coup d’œil Akane, puis regardait le soutien-gorge en s'empêchant de vomir, puis Akane, puis. BOUM. Il tomba à l'envers par terre tandis que Raimu se remettait de son chatouillage à la langue par Shigeru, sa jambe pleine de Ketchup. Ema s'était bien amusée. Pourquoi elle ne lui donnait pas un gage à lui? Pourquoi elle ne faisait pas attention à lui depuis le début qu'il était là? Hyuga était couché là à regarder le plafond. Il était fatigué et ne souriait plus, le soutif sur le visage /bam/, qui fut d'ailleurs très vite reprit par sa propriétaire, obligeant Hyu à se relever pour mieux regarder quand elle se rhabillera. Et merde, elle se cache encore derrière sa couette. Enfin, il? Enfin, il ne savait pas. Il regarda alors en direction de Dao et faillit cracher partout, se retenant de rire. Il avait les cheveux recouvert de dentifrice, une petite pointe à la Jimmy Neutron. Hyuga avait posé automatiquement sa main sur sa bouche, se retenant et craquant sa mâchoire. Il l'avait fait, il avait osé. Bon d'accord il avait défoncé la porte en allant chercher le dentifrice, et semblait prêt à tout pour casser la figure à son ami le roux, mais quand même. Il avait osé. Surtout que les cheveux noirs + Le dentifrice blanc = Pas discret. Et oh putain la gueule des cheveux s'il ne va pas tout de suite les rincer à l'eau. Attend une minute... Il va rester comme ça pendant toute la soirée ?

« Action ? Vérité ? Hyuga ? »

Hyuga sursauta brusquement en entendant son nom. Il ne pensait pas qu'il allait être choisi si vite, enfin bon il lâcha «vérité» sans trop réfléchir, préférant ça qu'à un action qui lui avait déjà valut de se prendre des coups de pieds et faire bouffer des graines de lapin. La pire humiliation qu'il est reçu de la part d'une fille? Hé bien. Il regarda directement Ema en se retenant de sourire, le coude posé sur la table et sa joue posé dans sa main. Il la regardait d'un air amusé, essayant de se rappeler si cette fille avait été la pire de toute pour lui foutre la honte, ou si ça avait été une autre. Humiliation, c'est à dire? Gentiment ou méchamment? Qui fait rire ou qui fait pleurer ? Il réfléchit un petit moment, croisant même les bras pour avoir l'air de réfléchir encore plus, mais au fond de lui il savait. Juste qu'il avait honte de le dire franchement. Enfin, c'est pas très grave dans la mesure que toute l'école l'avait vu comme ça. Leur dire ne ferait que leur rappeler peut-être qui il était à ce fameux bal. Le jour de l'anniversaire du directeur d'Aomori :

« La pire humiliation c'est d'avoir était au bal de début d'année en prostituée.
Ema m'avait rasé de partout, et j'étais allé là-bas en mini-jupe, chaussure à talon et je crois avoir finit ma soirée bourrée en string .. »

Une longue histoire passionnante. Quoi qu'il en soit c'était bon. Ces trois gugusses allait le prendre pour un sale pervers. Pour ce qui était d'Akane, elle le savait déjà aussi, c'était même leur première sujet de dispute. Hyuga disait toujours de lui.. elle? Que c'était une coincée. Un gay. Une lesbienne? Euh. Bon, il s'embrouilla directement l'esprit. C'était à son tour, et il faisait un peu attendre tout le monde avec tout ces souvenirs qui revenait et cette fichue Akane qui l'embrouillait à présent. Il chercha quelqu'un du regard. Mr. Brosse à dent. Il n'avait presque rien eu comme gage à faire depuis le début de la soirée. Tout le monde s'en était prit plein la gueule sauf lui. Euh. Peut-être que si avec le Ketchup, mais Hyu avait envie de l'emmerder un peu. Il avait l'air sympa comme gars, autant voir sa réaction devant ce qu'il allait lui proposer. Hyuga le regarda dans les yeux, assez pour lui faire comprendre que c'était lui qui avait été choisi pour en chier.

« Action, ou vérité ? »

Action : Il devait embrasser Akane. Vérité : Il devait leur dire le plus gros défaut qu'il trouvait à Akane. Au final, c'était toujours la même qui en chiait avec lui. La pauvre. Enfin bref, maintenant que c'était fait, il allait bien voir ce qu'il allait se passer.
Hyuga ou comment être prit pour un détraqué sexuel qui demande à une fille de se déshabiller et à un gars de l'embrasser.

Age

Raimu avait ri. Ri du gage de Shigeru, pourtant si atroce pour ses pauvres oreilles sensibles. Ri, aux éclats, de celui du prénommé Hyuga et de la véhémence avec laquelle s’était débattue Dao sans pouvoir rien faire. Il lui avait indiqué avec joie l’emplacement des graines qu’il réservait à Glaceon et ses autres protégés et avec ce même sourire avait attendu que le blond donne son gage à Akane. Là, il avait plus ri du tout. Parce que c’était pas drôle et du pire des mauvais gouts. On demande pas à une fille de se déshabiller. L’estime qu’il avait pour Hyuga retomba, d’un coup d’un seul, tout au fond de ses chaussettes.

Alors que Akane crachait qu’elle ne ferait jamais une chose pareille, elle se redressa brusquement pour mettre son gage à exécution. Trop choqué, aussi bien par ce qui s’était passé, se passait et allait se passer, Raimu resta muet, les yeux exorbités. Elle allait pas…? Eh bien si. Avec une couette - la sienne, grmpf - mais si. Le garçon rougit jusqu’aux oreilles et fixa ses yeux sur le sol. Et il les y garda, attendant dument que la jeune fille rhabillée pour les relever. Il n’écouta pas la vérité d’Ema, pas plus que le gage qu’elle donnait à Shigeru. Attrapant la première chose qui lui passait sous la main - tiens, la console de Dao, Shigeru serait content - il la balança à la tête de Hyuga avec un regard noir. Ça lui apprendrait à demander à une fille à enlever ses habits ! Raimu eut tout juste le temps de voir le regard étrangement choqué du blond - merde, il savait pas que c’en été une ? - qu’une main lui attrapait soudainement le pied pour le tartiner de ketchup.

« Allez, Shigeru ! On lèche ! Une, deux. Une, deux !
_ Qu-quoi ?! »

Et alors que le garçon regardait avec horreur son pied désormais tout rouge, Shigeru finit par se résigner. Raimu se mis aussitôt à hurler de rire, oubliant le désagrément que lui avait donné le gage tout à fait déplacé de Hyuga. Bourrant son colocataire de coups de pied, il tenta tant bien que mal de se dégager des chatouilles affreuses qu’il lui faisait subir. Quand le supplice fut enfin terminé, il resta par terre, le souffle court d’avoir trop hurler, sans même voir le regard noir que lui jetait le roux. Reprenant son souffle, il suivit d’un œil à peine le gage de Dao, sans même réaliser que le tube de dentifrice qu’il se vidait sur la tête était le sien - il avait intérêt à lui en racheter ! - et il était en train de se relever quand son portable sonna. Hum ? Gardant cette information dans sa tête, pour plus tard, il écouta avec une lueur moqueuse le récit de Hyuga.

« La pire humiliation c'est d'avoir était au bal de début d'année en prostituée. Ema m'avait rasé de partout, et j'étais allé là-bas en mini-jupe, chaussure à talon et je crois avoir finit ma soirée bourrée en string .. »

Raimu ria doucement, imaginant la scène sans peine ; le blond, nu comme un ver à l’exception de son string, en train de se déhancher sur une table en talons hauts. Vraiment, il regrettait de n’être arrivé qu’en cours d’année et d’avoir raté ça ! Tout à son hilarité il ne remarqua que bien trop tard le regard de ce dernier sur sa personne.

« Action, ou vérité ? »

Raimu ne réfléchit pas avant de lui répondre. Grand mal lui prit.

« Action, bien sûr ! »

Parce qu’il prenait toujours action. Il était un homme d’action. Un homme qui agissait avant de penser. Malheureusement. Il ne savait pas encore que Hyuga allait le dégouter à vie de l’« action ».

« Embrasse Akane.
_ … pardon ? »

Ça comptait, ça ? Il lui lança son regard le plus estomaqué avant de le faire courir à la cantonade. Il avait pas le droit de lui demander ça, n’est-ce pas ?! Apparemment si. Avalant sa salive de travers, il jeta l’ultime regard à Akane elle-même. Elle allait bien se lever, hurler, le frapper, non ? Puis, vu que personne ne se décidait à agir, il sentit que ses oreilles commençaient à le brûler en même temps que les tenants et aboutissants se mêlaient dans son esprit.

« J-je peux pas faire ça…! »

Peut être que ça manquait un peu de conviction dit comme ça, mais il le pensait vraiment. Après tout, c’était son deuxième baiser, il ne pouvait pas le perdre de la sorte ! Déjà que son premier lui avait été volé dans une chute d’escalier, il espérait une ambiance plus… moins… quelque chose d’autre pour le second ! Puis son regard accrocha celui tout aussi vert d’Akane. Il pensait qu’à lui, mais elle là-dedans ? Elle s’était bien déshabillée, c’était cent fois pire que d’embrasser quelqu’un. Prenant son courage à deux mains, et sans oublier de lancer un regard noir à celui qui l’avait mis dans cette galère - j’ai nommé Akamatsu Hyuga -, Raimu se pencha et exerça une rapide pression sur les lèvres de la brune avant de revenir promptement à sa place. Rouge tomate. Il allait s’évanouir, il allait s’évanouir, il allait s’évanouir, il allait s’évanouir, il allait s’évanouir, il allait s’évanouir, il allait s’évanouir. Non, courage !

Secouant la tête pour retrouver une vue normale et rafraichir ses joues brûlantes, il foudroya le blond du regard. Son deuxième baiser. Il allait le lui payer.

« Hyuga, action ou vérité ?

Action. Bon. Une idée. Vite. Vite. Rah, il était vraiment trop nul lorsqu’il s’agissait de trouver un truc cruel à faire. Bon, autant s’inspirer des idées des autres.

_ À ton tour de te déshabiller. En calbut, et interdiction de te rhabiller. J’espère que tu vas attraper froid, ajouta-t-il d'un ton boudeur. »

Même énervé, Raimu restait Raimu.

Age

Dieu que c'était amusant, et cruel à la fois. Faire embrasser un garçon avec un autre garçon. Enfin là c'était quand même un peu bizarre ce qu'était Akane. Cet idiot n'arrivait toujours pas à capter qu'en réalité, ce gars qu'il détestait tant et qu'il trouvait très gay, était en réalité une fille habillée en mec. On le pardonne, il est blond. C'est pour ça.
Raimu semblait tout gêné. Il regardait le fautif, tout rouge, et balbutiant en regardant parfois Akane de côté, essayant de réfléchir à la situation. Il l'avait bien cherché. Quoi que non, mais bon Hyuga ne s'attendait pas à ce qu'il soit aussi gêné par le fait de faire un baiser. En fait, il ne s'attendait pas à ce qu'il soit aussi coincé. Il pensait que c'était même le genre de type à aller draguer sans arrêt les filles comme lui aussi faisait. Mais vu le temps qu'il lui fallut pour juste poser ses lèvres sur celle de l'extra-terrestre, c'était vraiment.. drôle? Enfin bref, il l'avait fait. C'était déjà ça. Et Hyuga espérait bien avoir tout autant déboussolé Akane.
Raimu demanda bien vite un Action/Vérité au blondinet. Il ne s'attendait pas à être vite rechoisit, mais apparemment il était prêt à se venger. Tel un vrai masochiste, Hyuga répondit par action, regardant à présent Mr. Brosse à dent réfléchir sur comment il allait bien pouvoir le faire chier. Il était prêt à tout. Du meilleur, comme du pire. Et les autres attendaient eux aussi.

_ À ton tour de te déshabiller. En calbut, et interdiction de te rhabiller. J’espère que tu vas attraper froid. »

Le blondinet sursauta. Non pas parce qu'il allait devoir se déshabiller, mais parce qu'il pensait recevoir pire comme punition. Soit ce Raimu était d'une gentillesse extrême au point de ne pas réussir à être sadique avec lui, soit il était complétement con. Hum, peut-être la deuxième proposition? En tout cas, cela ne sembla pas gêner plus que ça Hyuga, qui était un exhibitionniste dans l'âme. Presque tout le pensionnat la vue torse nu ou même complétement à poil. Suite à de drôles de soirées alcoolisés, et des photos très compromettantes dont il traquait ceux qui avait osé le prendre. Il se mit donc debout, détacha sa ceinture, ouvrit sa braguette, descendit son pantalon pour montrer un magnifique caleçon jaune avec des croix noir dessus et des jolis petits mots du genre "SEX" dessiné dessus. Au tour du T-shirt et il était à présent presque tout nu. L'idiot qui osait lui descendre son calbute allait en chier.. Il se rassit calmement, enlevant même ses chaussettes pour en lancer une sur Ema, et l'autre sur Raimu. Akane eu droit à son pantalon, et son T-shirt se retrouva... Où ça ? Il ne faisait pas attention.

« Bon. Alors. Ema.. »

C'est vrai que depuis le début, en dehors de la question "idiote" d'Akane, elle n'avait rien reçut. Et Hyuga allait se faire un plaisir de soit la maltraiter, soit lui poser la pire question au monde, très indiscrète. En fait, tout le monde allait en chier avec lui. Au point de le détester, peut-être, mais il s'en fichait bien. Craquant son cou, avec un large sourire, il lui demande un Action/Vérité et attendit avec joie sa réponse.

Age

On a tous des secrets.

Décidemment, Ema était de plus en plus fière d’elle. Demander à Shigeru de lécher les pieds de Raimu. Quel sadisme. Quel spectacle. Quel bonheur. Certes, elle avait eu pitié d’eux. Mais elle l’avait fait. Elle savait que cela faisait de s’abaisser à un pareil gage. Elle avait fait bien pire. Peut-être pas. Pour elle, c’était sûr qu’il y avait quand même pire. Bouffer un petit… Elle nota ce gage dans un coin de sa tête. Ca pouvait lui servir. Un retour à l’envoyeur. Seulement si elle avait un gage vraiment sadique. Ce qui ne risquait pas d’arriver. Jusqu’à présent, elle n’avait rien eu. Une question de la part d’Akane. Rien de spécial, en somme. Et personne ne l’avait interrogé par la suite, pour essayer de comprendre ce qu’elle voulait dire par « ça doit être dans les gênes ». Elle ne voulait pas en parler, de toute façon.

Elle plissa son nez en observant Dao shampooiner ses cheveux avec du dentifrice. Mmh… Elle l’avait déjà fait aussi, ça. Mais avec du ketchup. C’était moins atroce et ce genre de gage, elle le faisait sans rechigner. Oui, Ema avait fait plein de chose quand elle était plus jeune. Avoir des amies sadiques l’avait aidé, si l’on pouvait dire ça de cette manière. Mais le dentifrice, quoi. Du dentifrice à la menthe, quoi ! Au moins, elle voyait un point positif à tout cela. Le dentifrice, ça sent bon, alors que le ketchup… Ca pue, c’est infernal, c’est insoutenable.

Ema pouffa en entendant la « pire humiliation qu’Hyuga avait reçu d’une fille ». Franchement, elle était loin de se douter que c’était la sienne à elle, la pire. La fois où elle l’avait joyeusement épilé à la cire chaude. Elle repoussa ses mèches blondes. Ouais. Mais en retour de cette « humiliation », il n’avait pas raté sa revanche. Elle avait passé sa soirée à transpirer de manière dégueulasse dans un déguisement de pédophile hyper louche dix fois trop grand pour sa petite taille. Et ce sans la moindre trace de maquillage. Le drame, quoi. Même pas un coup de mascara. Elle avait même du retirer son vernis brun ! L’horreur. Mais… Elle avait encore les photos qu’elle avait prises d’Hyuga ce jour-là. Hyuga, dans sa magnifique tenue de pute volée dans un magasin pour mecs. Et lui, n’avait jamais réussi à mettre les mains dessus. La cachette n’avait jamais été dévoilée. Personne ne le savait. En même temps, qui pouvait connaître le livre préféré d’Ema en sachant qu’elle changeait chaque semaine ? Personne. Le secret était bien gardé. Trop bien gardé.

Elle survola les autres gages. Bien sûr, faire embrasser Akane par Raimu, c’était purement dégueulasse de la part d’Hyuga. Mais il était capable de faire pire encore. Elle en avait été témoin une bonne centaine de fois. Elle observa Raimu, tentant vainement de faire annuler le gage ou, dans le pire des cas, de retarder l’échéance. En fin de compte, il l’avait fait. Un quart de secondes, chrono en main. Le temps d’un battement de cœur ou de cils. Le plus important, c’était la réalisation du gage, pas le temps. Il l’avait fait, il avait gagné. Et c’était à lui de demander à…

… Hyuga de se déshabiller. Ema ne sourcilla pas, ne s’étouffa pas avec sa salive et ne tomba pas les pommes. Elle oublia de rougir. Demander à Hyuga de se déshabiller, c’était le… Elle compta sur ses doigts. Peut-être le cinquième gage qu’elle lui avait donné, à leur première rencontre. Ce jour même où ce jeu stupide avait débarqué de manière permanente dans sa vie. Cap. Ou pas cap ? Chaque jour, au moins un Cap lui tombait dessus. Jusqu’à présent, elle avait toujours été cap, même si elle devait…

« …Sortir de la chambre avec nous pour dire aux passants qu’on va tous les baiser comme des lapins ce soir. »

Ema sourit. Ca lui prenait souvent ? Oui, souvent. Elle ne s’était même pas rendue compte qu’elle avait répondu « action ». Mais elle l’avait fait. Elle se leva, tendit ses bras vers le plafond et s’étira, replaçant une énième fois ses cheveux en place. Elle ronronna en se glissant jusqu’à la porte. Porte qu’elle ouvrit plus délicatement que d’habitude. Oui, elle n’avait personne à surprendre. Quoique… Elle la referma, inspirant un grand coup, et la rouvrit brutalement, un sourire de folle furieuse sur le visage.

« VOUS ! »

Sursaut des personnes devant elle. Un petit groupe de garçons. Ils la regardèrent, abrutis. L’un d’eux pointa son doigt vers son propre visage, comme dans les dessins animés.

« OUI VOUS ! ON VA TOUS VOUS BAISER COMME DES LAPINS ! »

De quoi faire peur à n’importe qui. Les garçons n’éclatèrent pas de rire. En fait, ils la regardaient comme si elle sortait d’un asile psychiatrique. Ema les laissa planter là et s’en alla finir son gage dans le couloir, gueulant comme une démente qu’elle allait tous les baiser. Tous ! Jusqu’au dernier. Miaou ~

Elle reprit sa place autour de la table, souriante. C’était pas si terrible que ça. Il y avait pire. Elle les observa reprendre place, un sourire de minou bizarroïde sur son visage. Quand ils furent tous assis, Ema se balança d’avant en arrière. C’était à elle, de faire tomber la sentence.

« Akane ! »

Et oui. Le tour était pour elle.

« Action ? Ou… Vé-ri-té ? »
« Vérité »

Elle sourit.

« Akane. Je me suis toujours posée la question : POURQUOI t'habilles-tu en MEC ? Un complexe corporel ? »

Age

Akane regarda les autres sans broncher. Elle rattrapa ses fringues, qu'elle garda dans ses mains un instant. A quoi bon ? Elle ne leva même pas les yeux une deuxième fois vers Hyuga. Elle s'en fichait. Elle n'écouta que d'une oreille Ema. Bien sûr, un monstre. Toute sa famille pouvait-elle se transformait en chat ? Akane ne le savait pas. Elle, elle était la seule. La seule qui soit un monstre. La seule. Et la voilà entouré d'autres monstres. Et elle ne voulait pas en être entouré. Pas parce qu'elle était trop bien pour eux. Mais simplement parce que c'était des monstres et qu'elle n'aimait pas les monstres. D'autant plus qu'elle était encore plus monstrueuse qu'eux. Si eux pouvaient voir ce qu'elle était, et qu'ils en avaient peur, elle ne saurait si elle pourrait rester calme plus longtemps. Car si même les monstres ne l'acceptent pas, elle ne saurait où aller.

Elle se rhabilla enfin, gardant tout de même la couverture avec elle. Elle regarda alors à qui elle l'avait prise, et elle se rendit compte qu'elle appartenait à Raimu, et que celui-ci était encore un peu rougissant. Si le gage n'avait pas plut à la plupart des personnes présentes, Raimu avait carrèment dû en souffrir. C'était comme s'il était en train de regarder un film porno et que sa chère grand mère rappliquait. La honte totale plus le rouge aux joues, l'envie de se flinguer, pas savoir où on peut se mettre. Et voir cette tête de désorienté ne la fit même pas rire. Elle n'en avait que faire. Hyuga était un putain de salaud désobligeant. Personne ne pourrait essayer de lui faire croire le contraire. Le pire salaud de la terre entière. Elle ne comprenait pas pourquoi tous l'acclamait, le trouvait beau et puissant. Elle pouvait concevoir sa beauté. il avait un certain charme, elle n'en doutait pas. Mais même son visage suintait la complaisance. Elle le détestait. Et c'était mauvais pour son calme. Qu'il disparaisse.

Elle regarda d'un oeil lointain les cheveux de Dao s'emplir de blanc. Elle grogna un peu parce qu'elle n'aurait pas aimer non plus, malgré son manque totale de discipline capillaire. Elle tenait tout de même à sa chevelure. Elle devait avoir un bon paquet de nœud, mais elle aimait bien ce jeu complexe.

Elle ricana telle une sorcière lorsqu'Hyuga eut à répondre, simplement par esprit de vengeance. Si elle avait eu le plus beau mal du monde à se foutre presque nue, elle venait de reprendre une partie d'elle même. Elle ne pouvait se laisser aller à ses sentiments négatifs sans rien faire. Qu'elle le déteste dont, mais avec froideur, et qu'elle tourne sa haine du bon côté. Elle allait devenir très imaginative pour le réduire en cendre. Ne pouvait-il pas user du feu ? Qu'il se retourne contre lui. Que toutes ses armes se retournent contre lui,e t qu'il ne lui reste même plus ses yeux pour pleurer. Qu'il crève, enfin. Mais lentement, empli de souffrance.

Akane resta interdite. Pas parce que cela la gênait, mais parce qu'elle n'avait rien à dire. C'était bien un gage contre Raimu, mais pas contre elle. Elle n'en avait rien à foutre d'embrasser ce petit brun. Elle avait fait bien plus avec des gars bien plus grand que celui là. C'était pas un baiser qui allait la rendre folle de colère. Elle aurait même put embrasser les personnes présentes, toutes sauf Hyuga sans rien ressentir. Bien sûr, elle n'allait pas aimer ça. Elle n'était pas obliger. Mais elle pouvait très bien le faire, elle s'en fichait. Hyuga avait peut être perdu en créativité destructrice.

Il se pencha vers elle, laissa juste un instant ses lèvres sur les siennes puis repartie, la queue entre les jambes. C'était bien un gage foutrement embarrassant pour lui. C'était un peu vexant pour elle, mais elle s'en fichait. Elle posa donc ses yeux sur Hyuga, pour lui montrer le vide dans ses yeux, le néant d'émotion devant cette piètre démonstration. Puis, elle eut un sourire malsain, avant de lui montrer toute la haine qu'elle gardait pour lui. Sûr que cela ne ferait rien. Si c'était Raimu qui se prenait sans dans les dents, il pourrait peut être en tomber. Mais Hyuga... Peut être même allait-il trouver cela drôle. Putain de masochiste.

Raimu tenta vainement de rendre la pareil à Hyuga, mais cela ne pouvait marcher. Hyuga n'avait pas vraiment la même vision des choses du mot embrassant. En plus, il venait de dire s'être promener en string. Alors se promener en caleçon, devant si peu de personne. Hyuga était un exhibo, ce n'était pas cela qui allait le rendre mal à l'aise. Loin de là.

Ema sortit par la suite, criant des insanités qu'Akane elle même n'avait pas dite à ses amants. Des trucs, elle en avait dit. Pour faire plaisir à son compagnon, une histoire d'un soir, des mots d'un soir. Mais elle n'avait quasiment jamais été vulgaire, et ses mots n'étaient que des mots. Jamais de phrase complète, c'était contraire à son personnage.

La jeune fille regarda Ema. N'avait-elle donc pas reçut de cerveau lors de sa conception, ou même à sa naissance ? Elle avait bien envie de lui foutre son poing dans la gueule, juste pour la forme. Elle n'en fit rien.

"Parce qu'être une fille, c'est nulle. C'est dégueulasse, même. Tu peux appeler ça complexe, parce que j'ai des seins et que j'en voudrais pas. Je m'en fous. Je veux juste pas être une fille."

Parce que ça ne plaît pas à mon frère aussi. Pointe de tristesse. Beaucoup de colère, aussi. Elle ne pouvait pas lui expliquer, leur expliquer à tous le pourquoi du comment. Elle ne voulait pas. Elle ne voulait pas que tous sache. Qu'Ema demande, ou que Raimu se pose la question, elle pouvait concevoir. Mais que chacun dans cette pièce, surtout Hyuga, sache cela, elle ne l'aurait pas voulut. Ema, salope.Derrière ton visage angélique se cache une méchant sorcière. Akane n'était pas cruelle naturellement. Mais elle pouvait le devenir.

"Shigeru."

Il avait rien fait. Mais il pouvait toujours faire quelque chose. Un truc malsain. Super cool, quoi. Il fallait juste qu'elle trouve une idée. Tout de suite, maintenant. N'importe quoi. Juste montrer à Hyuga qu'elle commençait à devenir gentillement sérieuse. Toujours y aller doucement. Pas comme lui. Il lui avait montrer le pire de ce qu'il pouvait. Sérieusement, personne ne pouvait faire pire que ça. Sauf peut être la faire utiliser son pouvoir. Mais comme elle n'y arrivait pas sans l'aide de ses émotions... Bonne chance.

"Prends les fringues de ce truc blond insupportable, tu prends une paire de ciseaux, tu fais un truc artistique et tu les jettes par la fenêtre. Si y a une flaque d'eau, vise la."

Et une fois les fringues au sol, je t'y jetterais personnellement, par la fenêtre. Elle pouvait le lui demander, non ? S'il osait dire action ? On allait voir s'il savait voler. La jeune fille resta neutre, avant de se remettre confortablement contre son mur et de ne plus bouger. Elle regardait ailleurs, comme si tout cela ne lui faisait rien. Strictement rien.

[HRP:Ceci est fait pour que je me rappelle du gage que je veux faire à Hyu-Hyu, quand Dao sera reviendu. S'il reviende un jour.

Spoiler:

]

[Edité parce que on sait pourquoi.]

Age

Toujours étendu sur le flan, les yeux fermés, essayant d'ignorer du mieux qu'il pouvait ce qu'il se passait autour de lui, Shigeru ne pouvait que maudire pour la énième fois celle qui avait eut l'idée débile d'organiser ce truc. En plus, il ne voyait même pas en quoi la chose était amusante – même s'il ne pouvait nier le léger sentiment de satisfaction qu'il avait ressentit au moment de sa 'vengeance' avec Dao. Et sans doute aurait-il finit par s'endormir sur le parquet si les autres avaient bien voulut se taire un moment – enfin, avec le la chance, on allait finir par ne plus penser à lui s'il se tenait suffisamment tranquille. Quoi que, c'était sans doute sans compter sa capacité à faire ça n'importe où et n'importe quand. Après, il ne faut pas trop s'étonner s'il perdait le fil de la moitié de ce qui était en train de se passer, trop occupé à presque-dormir-mais-pas-tout-à-fait par terre sur le plancher.

-Shigeru, entendit-t-il soudainement non loin de lui au travers du nuage brumeux qu'était devenu son cerveau en cet instant – merci à l'oreille sélective.

Un vague grognement fut la seule indication qu'il donna comme quoi il avait bel et bien entendu qu'on s'adressait à lui. ''Roh... peuvent pas me foutre ma paix, putain...'' Enfin, au moins, il n'avait plus autant l'impression qu'on était en train de lui gratter le cerveau avec une fourchette. Ouvrant un œil, histoire de voir qui était en train de lui parler, il finit par poser son regard sur la jeune fille dont il n'avait toujours pas réussi à capter – ou retenir – le nom. Et elle lui voulait quoi, elle? Tout d'un coup, il ne pu s'empêcher d'espérer qu'elle avait seulement quelque chose à lui dire, ou qu'elle n'était que prise d'une envie soudaine et inexplicable de prononcer son prénom.

-Prends les fringues de ce truc blond insupportable, tu prends une paire de ciseaux, tu fais un truc artistique et tu les jettes par la fenêtre. Si y a une flaque d'eau, vise la, finit-elle par lui dire.

''Oh, bah, valait bien la peine d'espérer, hein...'' Roulant des yeux, il soupira avec agacement en roulant sur le dos, évaluant un instant ses chances de s'en aller de la chambre pour aller perdre son temps ailleurs sans que personne ne l'en empêche. Nul besoin de préciser qu'elles étaient très faible, si pratiquement non existantes. Il n'en avait pas envie. À vrai dire, pour l'instant, il n'avait envie de rien, rien d'autre que tous ces imbéciles dégagent de son dortoir – Buichi et tête de brosse à dents inclus – pour qu'il puisse aller se foutre dans son lit et dormir jusqu'à demain soir. Seulement, c'était plus facile à dire qu'à faire. Mais enfin, tout était mieux que de jouer à ce truc; de toute manière, ça, c'était un gage débile.

Et puis, il visait comme une grosse merde manchote.

-J't'emmerde avec ton bricolage à la con, j'ai plus six ans, merde, marmonna Shigeru en s’asseyant finalement, saisissant la première paire de ciseau qu'il vit dans le tas informe de cochonneries que Buichi avait balancé par terre plus tôt – salop -, cherchant des yeux les vêtements de Hyuga.

Le tout en étant particulièrement rassuré, tout d'un coup, de voir que ces derniers ne se trouvaient plus sur celui-ci – il en avait vraiment manqué un bout, lui. Fouillant la pièce des yeux, pestant à mi-voix lorsqu'il identifia ce qui devait probablement être les habits de l'adolescent blond étendus un peu partout, il se leva à contre coeur, ramassant un t-shirt et un pantalon – il était hors de question qu'il touche à ses chaussettes sales, peu importe ce qu'on allait lui dire -, avant de se rasseoir par terre.

Se laissant tomber lourdement juste à côté d'Ema, il s'étendit de nouveau par terre, posant sa tête sur la jambe de la jeune fille. Tant qu'à l'avoir fait chier, cette connasse pouvait bien lui servir à quelque chose – quitte à ce que ce soit d'oreiller – pour le temps d'un instant. Lançant un dernier regard noir en direction d'Akane, histoire de bien lui faire sentir que s'il le pouvait, il lui aurait fait avaler le t-shirt par les narines, il se mit à découper dans celui-ci, semblant soudainement un rien trop concentré pour ce que la difficulté de la tâche exigeait. Moyen sans doute un peu foireux d'essayer d'éviter qu'on ne lui adresse la parole – et donc, que quiconque finisse avec une paire de ciseau planté dans un œil.

Continuant de découper dans le bout de tissu, grimaçant malgré lui en voyant les retailles qui tombaient sur son plancher, il finit par passer à l'autre morceau de vêtement, trouant consciencieusement celui-ci en ce qui ressemblait à un chat. Ou du moins pour lui, les autres devant, quant à eux, sans nul doute ne voir qu'un machin informe rappelant vaguement un carré avec une queue. Une bonne dizaine de trous plus tard, finissant enfin par être satisfait du résultat – ça, ou ayant enfin terminé de passer sa frustration sur le pantalon qu'il avait entre les mains -, Shigeru se redressa, fixant sans grand enthousiasme la fenêtre. Parce qu'il allait devoir se lever. Et qu'il n'en avait pas envie. ''Stupide gage de...''

-Hey... fit-il soudainement en tournant brusquement la tête vers Akane, tu m'as même pas demandé si j'voulais un gage ou pas! Non mais bordel, va te faire voir, c'est d'la triche! ajouta-t-il en lui balançant les ciseaux par la tête – et ratant cette dernière d'au moins deux bons mètres.

Non mais c'était vrai! Surtout considérant le fait qu'il aurait prit vérité si on lui avait laissé le choix – il commençait à en avoir marre de se faire chier, quoi. Grommelant entre ses dents, il se dirigea vers la fenêtre, l'ouvrant un rien violemment avant de balancer chandail et pantalon – ceux-ci ressemblant maintenant étrangement à un morceau de gruyère – dans le premier buisson venu. Puis, retournant à sa place, se couchant une nouvelle fois à moitié sur Ema, il dévisagea chacun des autres occupants de la pièce, cherchant la prochain victime de ce jeu d'attardés mentaux. ''Mh. Pourquoi pas...''

-Buichi, t'choisis quoi? dit-il en regardant ce dernier, donnant plus l'impression qu'il cherchait à se débarrasser d'une tâche emmerdante qu'autre chose.

-Huuuum... vérité !

''Pff...'' Bien sûr qu'il ne pouvait pas s'empêcher de faire chier, et donc prendre quelque chose qui lui demandait de réfléchir – et qu'il avait encore un peu trop la tête dans le coton pour vraiment arriver à penser efficacement. Et surtout, que voulait-il savoir qu'il ne savait pas déjà? Sans doute pourrait-il lui demander quelque chose par rapport à sa famille, mais en même temps... quel est l'intérêt de connaître ce genre de détails quand tout le monde est au courant? Pas très grand, avouons le – ça, et qu'il n'avait pas encore de vœux de mort.

-Nhg... Genre, j'sais pas moi... c'est qui qu'tu déteste le plus, ou qu't'aime le moins, dans la pièce? Et puis, pourquoi, ouais. Et t'as pas le droit d'répondre 'personne'.

Okay, c'était nul, il le concédait. Mais enfin, avec de la chance, ça allait les occuper pour, oh... une bonne trentaine de secondes. Yay.

Age

Malheureusement pour notre petit brun, son gage n’eut pas vraiment l’effet escompté. D’un autre côté, à quoi il s’attendait, hein ? On pouvait bien se le demander. Lui-même n’aurait pas sourcillé si on lui avait demandé de se mettre en caleçon devant toute l’assistance - d’ailleurs, il était déjà torse nu vu qu’il n’avait pas eu le temps de mettre son haut avant que toute cette population n’arrive dans sa chambre - alors un être aussi fou et étrange que ce Hyuga… Non, vraiment, il aurait dû être plus inventif. Il le regrettait maintenant.

Et pour se déshabiller, le blond se déshabilla. En fait, ça s’apparentait plus à un striptease qu’à un simple déshabillage et c’est sûrement à cet instant précis que Raimu compris l’égo démesuré que cet individu devait sûrement avoir. La prochaine fois, il saurait. Et la prochaine fois, il serait bien plus sadique.

« Bon. Alors. Ema.. »

Ah. C’était donc à son tour. Le garçon resta cependant perplexe devant le gage qu’on venait de lui donner. Allez… hurler à des inconnus qu’on allait les baiser ? Quelque part au fond de lui, un coin de sa personnalité admira le génie sadique de Hyuga pour trouver les gages les plus horribles possibles. Quoique, il trouvait ça cent fois plus facile d’aller crier des vulgarités à des passants que d’embrasser la fille en face de lui. C’était quoi ce favoritisme, non mais oh ? Ema sourit et se leva, apparemment pas plus dérangée que ça par son texte. Alors qu’elle ouvrait la porte en coup de vent, Raimu ne pu s’empêcher de pencher la tête pour essayer de voir ce qu’il se passait dans le couloir.

« VOUS ! OUI VOUS ! ON VA TOUS VOUS BAISER COMME DES LAPINS ! »

Pouffant malgré lui, il appuya une main sur sa bouche pour ne pas se moquer ouvertement de ces garçons qu’il ne connaissait pas. Parce que c’était méchant, malpoli et dangereux. Quoique, surtout méchant et malpoli vu qu’il doutait grandement qu’ils arrivent à lui faire quoique ce soir ; mais prudence est mère de sureté, mieux valait rester dans le politiquement correct. Alors que la blonde revenait s’assoir, il était encore en train de sourire des têtes de ses pauvres victimes, ses malheurs momentanément oubliés. Décidément, il faudrait qu’il apprenne à être un peu plus rancunier, même si sans doute que cette soirée le hanterait longtemps dans ses cauchemars. Ou dans ses rêves.

« Akane ! »

Il ouvrit un œil vert et pétillant. Oui, ça l’intéressait.

« Action ? Ou… Vé-ri-té ?
_ Vérité »

Elle avait choisi le moindre mal. Ou pas.

« Akane. Je me suis toujours posée la question : POURQUOI t'habilles-tu en MEC ? Un complexe corporel ? »

Encore une fois, Raimu fut impressionné par le gage de son amie. Mais POURQUOI tout le monde trouvait-il des gages sympas et/ou instructifs à donner alors que lui-même n’y arrivait pas ?! Sans doute parce qu’il était trop extrême pour faire dans la demi-mesure. On ne l’avait pas vraiment éduqué dans l’optique que, plus tard, il ferait des soirées pyjamas rigolotes avec ses copains de l’internat, loin de là. Il n’osait même pas imaginer l’horrible gage qu’il donnerait si quelqu’un qu’il détestait vraiment était dans cette salle. Mieux valait ne pas y penser.
Le regard que lança Akane à Ema était sans conteste meurtrier. Raimu remercia le ciel de ne pas être à sa place.

« Parce qu'être une fille, c'est nulle. C'est dégueulasse, même. Tu peux appeler ça complexe, parce que j'ai des seins et que j'en voudrais pas. Je m'en fous. Je veux juste pas être une fille. »

Le brun ne dit rien. En fait, avec cette réponse, il venait de comprendre beaucoup de chose. C’était la première fois qu’il réalisait - enfin - que Akane faisait exprès de se faire passer pour un garçon. Lui avait toujours pensé qu’elle s’habillait sans regarder et que l’aspect masculin qui ressortait du tout était involontaire. Maintenant, tout s’éclairait. Mais si cette phrase lui apportait une réponse, elle amenait aussi avec elle son lot de questions. « Pourquoi ? ». Il aurait aimé lui demander, mais sans doute qu’il ne le saurait jamais.
La jeune fille détourna la tête, toujours aussi énervée.

« Shigeru. Prends les fringues de ce truc blond insupportable, tu prends une paire de ciseaux, tu fais un truc artistique et tu les jettes par la fenêtre. Si y a une flaque d'eau, vise la. »

Seul un grognement lui répondit, venant de toute évidence de la forme étalée au sol. Shigeru se releva néanmoins et balaya la salle de son regard d’ours mal léché habituel. Raimu sourit. Parce que Shigeru ne changerait jamais et aussi parce que le gage était bien trouvé. Un jour, il arriverait à faire aussi bien. Un jour.

« J't'emmerde avec ton bricolage à la con, j'ai plus six ans, merde. »

Toujours aussi classe. Ce qui ne l’empêcha pas de partir à la chasse aux vêtements et d’entreprendre que les découper avec application - même si le résultat n’en valait pas vraiment la peine, hum - en se servant d’Ema comme oreiller. Tant qu’ils faisaient pas ça sur son lit ils pouvaient roucouler autant qu’ils voulaient, Raimu ne dirait rien. Alors qu’il venait de terminer quelque chose ressemblant vaguement à un… carré ? le roux se redressa une nouvelle fois en fixant la fenêtre, comme si cette dernière allait approcher pour lui éviter le moindre effort. Il se tourna brusquement vers Akane, s’énerva sur elle le temps de quelques secondes, lui jeta les ciseaux - ce n’était même pas dangereux vu à quel point il visait mal - avant d’aller balancer ses vêtements en lambeaux et de revenir s’installer sur la blonde. Raimu souriait, innocent comme l’enfant qui vient de naître.

« Buichi, t'choisis quoi ?

Il se crispa. « Ne m’appelle pas Buichi. ». Voulait-il lui répondre. Mais aussi de chercher quelqu’un d’autre pour son gage. Il était acculé de toute façon et Hyuga l’avait dégouté de l’action à vie, le choix était vite fait.

_ Huuuum... vérité !

Sueurs froides. Pourvu qu’il n’ait pas d’idée. Pitié.

_ Nhg... Genre, j'sais pas moi... c'est qui qu'tu déteste le plus, ou qu't'aime le moins, dans la pièce ? Et puis, pourquoi, ouais. Et t'as pas le droit d'répondre 'personne'. »

Soupir, soulagement. Si ce n’était que ça, ça irait. Le dos droit, il fit rapidement le tour des visages présents - mais évita avec soin les yeux de verts d’Akane, son cœur n’était pas encore prêt - avant de se gratter pensivement la tête.

« Pourtant, je ne déteste personne. Mais bon, si je devais choisir quelqu’un que j’aime le moins…

Nouveau tour de salle. Le choix était vite fait.

_ Hyuga, sans doute. Parce que bon, ça se fait pas de déshabiller les filles sans leur permission, ajouta-t-il avec un ton de grand père moralisateur, pas plus que de voler leur deuxième baiser aux gens ! »

Raimu ouvrit aussitôt grand les yeux, plaquant une main sur sa bouche. Oh putain la gaffe. Plus qu’à espérer que ça n’intéresserait personne de le taquiner avec ça. Que faire maintenant ? Ah, oui, vite, détourner leur attention, vite.

« Ema, action ou vérité ? demanda-t-il en tournant subitement la tête vers elle. »

Spoiler:

Age

Oh I love you Ken !
Ah ! Tu as entendu ça, Ema ? Être une fille, ce n’est pas que nul. C’est dégueulasse, même. Pour reprendre ses mots. Sur le fait qu’être une fille était absolument ignoble, elle était d’accord. Mais rien qu’une fois par mois. Quand Dame Nature faisait son office. Quand on entrait en semaine tomate. Quand les indiens traversaient la mer rouge. Et bien d’autres périphrases souvent mises en pratique par les jeunes filles en période réveil. Bien sûr, une fille pouvait se montrer encore plus infâme qu’un garçon. Non pas qu’un garçon soit infâme… Bref. Tout variait. Il y en a toujours qui sont pires que d’autres et vice versa. Ca dépendait juste des personnes. Ema, tu es conne ou tu le fais exprès ? Laisse cette pauvre fille tranquille, elle mène la vie qu’elle veut après tout. Toi aussi, de toute manière, tu prends parfois des fringues de mecs. Des chemises, des t-shirts. Même si en ce moment, tu deviens une fille. Même sans jupe. Et tu bailles à t’en décrocher la mâchoire. Oui Ema. Tu poses vraiment des questions bizarres. Et gênantes. Regarde-les. A pine s’ils savent où se mettre. Elle voyait bien que Raimu voulait en savoir plus. Pour sa part, elle en avait assez entendu. Oh. Tu peux détourner la tête, Akane. Tu peux m’énerver, t’énerver, me frapper et même m’assassiner. Je reviendrai toujours. Aussi collante qu’un chewing-gum jeté trop tôt. Aussi stupide qu’un Bisounours. C’est la vie. Un cycle infernal. Comme un chiot qui court en rond après sa queue. Et de toute manière, je vivrai deux cents ans.

Ema eut peur quand Akane ordonna à Shigeru de prendre les vêtements de ce ‘truc blond insupportable’. Il fallut un moment à Ema pour qu’elle comprenne que ce n’était pas d’elle qu’on parlait. Qu’elle, elle était un autre truc blond et insupportable. A croire que tous les trucs blonds dans la pièce étaient insupportables. Vous croyez qu’il y a un féminin à truc ? Un machin du genre ‘trucque’. Ce n’est jamais qu’une hypothèse, hein. Elle grogna lorsque la tête de Shigeru percuta sa cuisse. Non mais ce n’est pas bientôt fini ce bordel ? Et découpe un peu correctement, tu veux ? Parce que ouais, un carré, c’est tout sauf artistique. Même les carrés à la Picasso.

« Essaie de faire un bonhomme ! »

Essaie de t’acheter un cerveau, blondasse. Et un nouveau grognement. Une hybridation parfaite entre un ours, un dragon et un Ruru. Se penchant vers le visage grognon de son ami, Ema, avec toute la maturité du monde, se mit à le chatouiller avec ses longues mèches blondes. Oui, vraiment. Elle n’avait pas peur de se prendre la paire de ciseaux dans la figure. Tout le monde le savait : même de près, Shigeru vise mal. Heureusement d’ailleurs. Sinon, elle serait morte au moins vingt fois. Même si, entre nous, une fois aurait largement suffi. Un énième grognement, plus long que les autres, pour gueuler sur Akane. Mh. C’est vrai qu’elle ne lui avait pas donné le choix. Elle l’avait directement plongé dans un gage. Ema haussa les épaules. Un coup d’œil vers Hyuga, un sourire voulant surtout dire ‘je suis désolée pour tes fringues mais vu l’état des miennes la dernière fois, tu me dois bien ça.’ Si elle avait pu découper elle-même, elle s’en serait donné à cœur joie. Des étoiles, des lunes, des bonhommes et des tas d’autres formes. Mais pas un stupide carré. Elle tendit sa jambe quand le poids de son ami quitta sa cuisse. Non pas que sa tête – malgré tout ce qu’il y avait dedans comme pollution mathématique – soit lourde. C’est juste qu’elle, elle était mal assise. Le temps qu’il revienne, elle s’était assise correctement, un pu plus confortablement aussi. Elle grogna encore une fois, comme un pouf poire quand on s’assied dedans. Un genre de pssssh. Un ronronnement et elle se gratte le nez, armée de ses longs ongles de pouffiasse mal manucurés. Oh bon dieu, ce que ça faisait du bien ! Pas étonnant que les chats en redemandent. Voler le deuxième baiser des gens ? Bonjour ! J’ai entendu, Raimu ! Mais bon, ce n’est pas bien grave. Ema se concentrait plus sur le fait qu’il ne pouvait pas supporter Hyuga. Toujours aussi populaire, ce Hyu-Hyu.

« Ema, action ou vérité ? »

Ah. C’est ton tour, ma grande. Rejetant une mèche blonde derrière son épaule et remettant son pull en place parce que la tête de Shigeru commençait à la déshabiller lentement, elle réfléchissait à sa réponse. Les gages de Raimu, elle pouvait les supporter sans difficulté. Les vérités aussi d’ailleurs. En gros, elle pouvait tout faire. Comme une super héroïne. Mais dans un élan de paresse…

« Vérité. »

Oh, nice. Elle écouta ce qu’elle devait leur avouer avant d’hausser un sourcil. Tu parles d’un aveu, toi. Son pokémon préféré. Mince alors. Elle n’avait jamais joué aux jeux vidéo quand elle était petite. Et même maintenant, elle n’y jouait pas. Elle n’avait donc pas le fois. Il allait falloir qu’elle se fie aux dessins animés ainsi qu’aux cartes de son enfance.

« Je dirais… »

Et là, une sonnerie. Une sonnerie bien chiante, qui reste dans la tête. Un my little pony accrocheur. Elle se retourna vers la source du bruit, à savoir, le portable de Dao. Dao qui s’empressa de répondre, stoppant ainsi la sonnerie.

« Allô ? »
« BONJOUUUUUUUUUUR ! »

Toute la maturité du monde enfermée dans une boîte crânienne on ne peut plus vide. Elle avait été interrompue dans sa phrase, alors elle gueulait. Et puis, si ça se trouve, elle connaissait la personne. Et le pauvre Mowgli qui ne sait plus où se mettre. Il se leva en demandant au copain au bout de sa ligne d’attendre deux minutes.

« Je… Je sors. Le temps de répondre. Je… »

Eh. Des trucs à cacher, Dao ? Voyons, tu sais que tu peux tout dire à ton papa ours ! Et sans attendre de réponse, il sortit à toute vitesse. Les jambes à son cou. Au revoir Dao ! Reviens vite ! Ema reprit son inspiration.

« Mince. Qu’est-ce que j’allais dire, moi ? Ah ouais ! Psychokwak. Je crois que c’est mon préféré. »

Elle n’en pouvait rien s’il était stupide. Au moins, elle n’avait pas dit pikachu. Même si elle l’aimait bien lui aussi. Bref. Allez, on avance. A qui le tour ? Pif. Akane. Paf. Shigeru. Puf. Raimu. Pef. Dao. Pouf. Oui, pouf.

« Hyuga. Action ? Vérité ? »

Oh, comme sa réponse avait intérêt à commencer par un A. Pour l’opération ‘les indiens traversent la mer rouge’. Sinon, le résultat sera désastreux.

Spoiler:

Age

Ce qui est cool avec Ema, c'est que contrairement aux autres dans cette chambre, elle rigolera du gage ou n'hésitera pas à répondre la vérité. C'est une fille qui sait ne pas avoir honte, elle s'en fout. Comme si elle avait subit les pires hontes de la terre, comme lui, et était maintenant préparée à toute éventualité. Raimu lui, il bug, il est gêné. Akane fait la gueule, tout comme Shigeru qui lui rage, et Dao qui veut direct se venger. Non, elle Ema, elle rigole et fait le truc sans broncher. C'est pour ça qu'Hyuga l'admire énormément et en fait sa petite sœur, ou sa meilleure amie. Bref, c'est quelqu'un qu'il adore. En plus elle fait chiiiier son mooonde ~
C'est donc bien partie, qu'elle alla dans les couloirs accomplir la mission qu'il lui avait donné. Elle s'élança sur plusieurs groupes de jeunes, garçons comme filles -et ouais- et leur cria que ce soir ils "allaient tous baiser comme des lapins". Tout en délicatesse et finesse. Comme Hyuga aime.
De retour, elle se réinstalla, et demanda à Akane. Ah oui, celle là, il l'avait presque oublié dans tout ça. Alors? Fille ou garçon? Lesbienne ou travesti ? .. Enfin, dans les deux cas cette fille le dégout. Ou mec ? Ou .. RHA.

« Akane. Je me suis toujours posée la question : POURQUOI t'habilles-tu en MEC ? »

Ok. C'est une fille. Hyuga resta un long moment seul, perdu, perplexe. Bref un piqué à poil -en caleçon en fait- qui bug totalement en regardant la table. Un complex corporel hein? .. Probablement. Les tomboy, c'est juste des lesbiennes qui rêvent d'être des mecs. des garçons comme lui quoi, des beaux gosses. Ok, j’exagère un peu.
Akane fixait à présent encore plus lourdement Ema qu'elle n'avait fait pour lui. Sa réponse : Parce qu'être une fille c'est nulle, "dégueulasse", elle veut pas de ses seins, elle veut pas être une fille. Quoi? Une fille? C'est dégueux ? ... Euh ? Un jour une fille lui a dit qu'elle détestait avoir ses règles car c'était dégueux, peut-être qu'elle parle de ça? Tien, Hyu' pensa même que cette fille en question, c'était Ema justement. Bah, pour dire des trucs aussi élégant, y'a qu'elle quoi. Sur-ce, Akane demanda à Shigeru de couper en morceaux ses affaires et les jeter par la fenêtre, ce qu'il fit après avoir râlé, comme d'habitude ... Pendant ça, Hyu' s'approcha furtivement d'Akane et lui souffla des mots à l'oreille sans laisser les autres entendre ce qu'il disait. Des mots franchement durs, qui le fit sourire; sadique.

Spoiler:

Quand il se redressa pour voir ce qu'il se passait, après avoir échangé un long regard "complice" avec Akane, il remarqua le petit roux debout, criant sur la dernière en n'oubliant pas de jeter des bouts de tissus dehors, par la fenêtre. Ah oui, c'est vrai .. il avait oublié ce gage là. Mince, voilà qu'il se retrouvait comme ça, sans vêtement. Pas grave, il allait pouvoir user de ses gages pour avoir les vêtements d'Akane en retour. Après tout... c'est des fringues de garçon, non? Ah.
Raimu s'élança et choisit le blondinet comme la personne qu'il aimait le moins dans la pièce. Lui ? Lui !? Pour de vrai ? Parce qu'il l'agresse lui et Akane? Oh non, pauvre chou. C'est pourtant gentil, ton deuxième baiser... Tu comptes rester puceau toute ta vie ? la vue d'Akane ne te plait pas ? ses lèvres non plus. Mince. Ma foi, ça se comprend tellement. Hyuga était d'humeur à emmerder son monde aujourd'hui, de la pire façon qui soit. Heureusement que Dao était parti, sinon lui aussi allait subir. Les jeux d'Hyuga ... il finit toujours par y trouver du plaisir, et gâcher l'envie de jouer aux autres. Ahah, immonde.
Une fois qu'Ema est répondue au gage de Raimu, dire quel pokemon elle préfère -bonjour l'originalité, mais bon ça fait vite passer les tours jusqu'à lui- elle se tourna, Ô comme pensées exaucées, vers Hyuga. Celui-ci souria.

« Hyuga. Action ? Vérité ? »
« Action. Je suis un homme d'action, alors vas-y lance toi ! »

« Prends la bouteille de ketchup qui traine pas loin, choppe un slip dans un des tiroirs et tapisse le fond du slip d'une belle et épaisse couche de ketchup .. avant de mettre le slip sur ta tête, ketchup côté cheveux ! »

Malsaine. Enfin bon, c'est pas vraiment ça qui va arrêter le jeune Hyuga Akamatsu, loin de là. C'est ainsi qu'il se leva de là où il était et chercha dans les tiroirs un slip, s'amusa à sortir certain qui pourrait foutre une certaine honte à Ruru, Raimu ou même Dao. Puis il en choisit un à Shigeru, au hasard finalement puisqu'il ne savait pas à qui était les tiroirs - il en conclua seulement par le style assez simple - bref, pas besoin de choisir longtemps, il devait vite donner son gage ensuite. Pof, ketchup sur la table avec le slip à côté. Il déposa le ketchup de sorte à faire une jolie bouillie de rouge rappelant étrangement des .. des règles. Il s'amusa à lécher le ketchup sur le slip à un moment donné, pouvant facilement dégouter toute la salle. Ema l'aida par la suite, apparemment intéressé par le faire de tout renverser sur le slip. Amusé, il souleva la chose qui ressemblait plus trop à rien et dont la tache resterait pour toujours même après 3000 lavage à la machine la plus performante au monde. Hyu' se tourna vers Akane. Il la regarda en souriant, et lança :

« Ahah, on dirait toi les jours de règle. Je suppose que tu met pas de culottes ? Si? .. »

Puis il posa le joli slip sur sa tête, de façon à se faire un magnifique bonnet, seul chose qui le réchauffe. Voilà. Il est torse nu, les jambes à l'air, en caleçon, avec du ketchup plein les cheveux et autour de la bouche, un slip sur la tête. C'est tout à fait normal ..
Ainsi, du plus grand sérieux qui soit, il se retourna à nouveau vers Akane sans la quitter des yeux. Toi, tu en as marre de moi? Un gage ça te dit ? Action? Non? .. Tu veux pas, t'as peur ? Pourtant ça te sauverait la vie. Mais bon, si tu préfères vérité.

« Akane ?
Tu dis quoi ? Action ? ... Vérité ? »

Spoiler:

Age

Akane ne sourcilla pas. Bien sûr qu'elle ne lui avait pas laisser le choix. Elle voulait simplement laisser ses pulsions sortirent un peu, pour pouvoir se calmer. Ce chien jaune avait la fâcheuse tendance de l’énerver bien trop vite. Et ce n'était pas l'énervement qu'elle ressentait avec Rai, celui là était bien plus doux. Hyuga avait le talent de la mettre dans tous ses états, et elle n'avait aucune envie de lui donner cette faveur. Qu'il aille au diable, lui et ses cheveux blonds.

La jeune fille respira un peu lorsque Shigeru eu terminé, et elle resta imperturbable pour le reste des événements. Elle laissa Raimu s'exprimer, bien qu'elle ai envie de lui dire que cela n'allait pas le tuer de dire qu'Hyuga était un putain de salaud sans cœur, même pire qu'elle, car elle ne cherchait pas la merde là où il n'y en avait pas, et qu'en plus, c'était un crime d'être mignon quand on avait ce caractère. D'ailleurs, cela lui faisait penser qu'il était mignon, tel un enfant... Hyuga avait un physique enfantin, selon elle. Elle se demandait si ne devait pas complexer un peu avec cela... Elle était sûr qu'en fille, il serait charmant, car ses traits n'avait rien de viril. Et comme il lui avait fait comprendre, il était fier d'être un homme. Hum... peut être une corde sensible ?

La suite n'avait rien de bien intéressant. Raimu n'avait aucune idée de gage, et Ema était trop honnête. C'est lorsque ce fut à Hyuga de prendre son tour qu'elle tiqua. Elle était sûr que ce salaud avait déjà trouvé de quoi la faire chier. Elle regarda donc d'un œil critique toutes les actions se passer autour d'elle, et elle ne put réprimer son dégoût devant les idées d'Ema. Elle se demandait si ces deux là avait grandis un jour. Elle avait l'impression de faire face à des enfants de six ans. Et encore, elle était généreuse.

Elle en était sûr. Elle regarda Hyuga froidement, alors qu'il lui adressait de nouveau la parole. Elle attendit quelques secondes, afin de pouvoir répondre à toutes ses attentes.

"Pour ta gouverne, je porte des boxer. Deuxièmement, une fille en période de menstruation porte des protections qui évite que cela donne un effet aussi peu élégant. Troisièmement, je choisis action."

La jeune fille attendit la réponse d'Hyuga, et devant son gage, elle eut un effet de surprise, simplement car elle pensait à quelque chose de pire. Bien qu'elle n'ait aucune envie de voir ce porc de paille porter ses fringues, qu'elle allait sans doute ne jamais revoir, ou qu'elle allait jeter ensuite, elle trouvait qu'il était bien doux pour une fois et elle resta sur ses gardes. La prochaine fois, elle sentait que cela ne serait pas aussi gentil. Elle ne savait pas à quoi il pensait, mais elle allait certainement ne pas aimer du tout.

La jeune japonaise se leva, porta ses fringues à Hyuga, et s'arrêtant à sa hauteur, elle pressa sa bouche conte son oreille, soufflant délicatement à l'intérieur, puis répondit à sa première provocation, de la même manière que lui.

"Jaloux qu'autant de filles veuillent me sauter mon petit ? Oh, ne t'en fait pas, j'aime aussi les hommes, bien plus que les femmes. Mais j'aime les vrais hommes, ceux qui savent s'en servir... Tu n'as donc aucune criante à avoir, jamais une chose aussi dégoutante que moi ne posera un seul doigt sur toi..."

Et elle de se décala, ne posant même pas ses yeux sur lui, l'ignorant superbement par la suite. Elle n'avait l'air ébranlé par les mots d'Hyuga, et il y avait une raison. Une seule et unique. Bien que ce genre de mots lui fassent toujours du mal, ceux là venait d'Hyuga, et elle n'avait aucune considération pour lui. Il pouvait la mettre en colère, mais pas la blesser. Il avait déjà choisit son pouvoir sur elle, et il n'avait peut être pas choisit le bon...

"Raimu, peux tu me filer des fringues ? Ah, et action ou vérité ?"

Elle n'llait tout de même pas rester ainsi toute la journée...

[Rai: Action: - fais un tour de magie. Vérité: Penses-tu qu'Hyuga à l'air d'un gamin ?

Je vous aime, je m'excuse de mon retard et ENJOY.]

Age

Ema était sur le point de répondre quand le téléphone se mit à sonner subitement. Raimu le fixa avec un sourcil levé, plus étonné par la sonnerie – c'était pas ça avant, qui avait bien pu la lui changer sans prévenir ? - que par l'appel si tardif. Après tout ces derniers temps Dao passait des heures collé à son portable, ça ne l'étonnait plus maintenant. Et alors que le garçon répondait, cette fois c'est Ema qui l'interrompit en hurlant dans le combiné, sans doute pour se venger ou un truc du genre. Raimu sourit et se moqua intérieurement de son pauvre colocataire, obligé de fuir sa chambre pour trouver un semblant d'intimité.

« Mince. Qu’est-ce que j’allais dire, moi ?

En effet, revenons à nos moutons.

_ Ah ouais ! Psychokwak. Je crois que c’est mon préféré. »

Psychokwak. Un choix intéressant. Qui méritait réflexion. Mais qui collait si bien à Ema que c'en était presque évident.

« Hyuga. Action ? Vérité ? »

L’intérêt de Raimu se réveilla vaguement. La blonde semblait particulièrement douée pour les gages et Hyuga avait eu la bonne idée de choisir action. Il se demandait quelle sorte d'idée saugrenue allait bien lui passer par la tête cette fois encore. Il l'enviait d'une certaine façon, lui qui n'arrivait jamais à trouver le moindre gage amusant à donner, il se contentait d'admirer le génie des autres. Enfin, ça restait distrayant quand même, surtout quand on pouvait allègrement se moquer de la victime.

« Prends la bouteille de ketchup qui traîne pas loin, choppe un slip dans un des tiroirs et tapisse le fond du slip d'une belle et épaisse couche de ketchup .. avant de mettre le slip sur ta tête, ketchup côté cheveux ! »

Le japonais resta bouche-bée, les yeux brillant d'admiration. Un vrai don. Il devrait penser à prendre des notes un jour.
Le blond se leva sans se démonter et se dirigea directement vers les tiroirs des occupants de la chambre, fouillant les uns après les autres à la recherche du slip demandé. Raimu vit voler certaines de ses affaires, son caleçon-canard entre autres, mais ne possédant pas de slip – outre celui de bain obligatoire, bien sur – il savait d'avance que Hyuga ne trouverait pas son bonheur dans ses sous-vêtements. Et l'heureux gagnant fut Shigeru, qui regarda d'un œil noir le ketchup tapisser le fond de son bien avant que ce dernier ne se retrouve sur la tête de l'énergumène. Le garçon poussa même le vice jusqu'à en lécher une partie sous les regards dégoûtés de l'assistance. Raimu frissonna même, le sang le mettant rarement à l'aise. Mais c'est vers Akane que Hyuga décida de se tourner, histoire de lui lancer un énième pique provocatrice.

« Ahah, on dirait toi les jours de règle. Je suppose que tu mets pas de culottes ? Si ? .. »

Et slpotch, plein de ketchup sur les cheveux blonds. Charmante vue. Akane ne tiqua même pas.

« Akane ? Tu dis quoi ? Action ? ... Vérité ?
_ Pour ta gouverne, je porte des boxer, répondit-elle après quelques secondes de silence angoissant. Deuxièmement, une fille en période de menstruation porte des protections qui évite que cela donne un effet aussi peu élégant. Troisièmement, je choisis action. »

La jeune fille eut un vague mouvement surpris puis se leva gentiment pour lui apporter les vêtements demandés. Elle s'arrêta un moment au niveau de l'oreille du blond avant de revenir s'asseoir comme si de rien n'était. Superbement hautaine, comme toujours. Raimu continua de l'observer, jusqu'à ce qu'il réalise qu'elle le fixait aussi et s’étouffe avec sa propre salive. Vachement moins classe.

« Raimu, peux tu me filer des fringues ? Ah, et action ou vérité ? »

Incapable de parler à cause de sa toux, le garçon hocha un visage tout rouge en se levant en même temps.

« O-ouais, keuf, bien sûr ! »

Il retourna fouiller dans les tiroirs si joliment dérangés par Hyuga et revint avec un t-shirt et un short, tous les deux trop grands d'au moins deux tailles. Pile comme Akane les aimait en somme.

« Tiens, tu me les rendras quand tu voudras. Comme toujours. »

Après tout, n'avait-elle pas encore ce t-shirt qu'il lui avait prêté lors de ce fameux après midi à la plage ? Mais passons. Choisissant action, Raimu fut surpris par la facilité du gage avant de sourire jusqu'aux oreilles.

« Trop facile ! »

Attrapant la couverture sur le lit le plus proche, il la tira et la posa sur ses jambes croisées.

« Comme vous le voyez, j'ai rien sur les jambes, dit-il en la soulèvement brièvement, rien sous moi et rien dans les manches.

Tu es torse nu, idiot.

_ Et maintenant ... »

Il passa plusieurs fois ses mains au dessus de la couette, dans un geste censé être mystérieux, avant de la soulever d'un coup. Tranquillement installé là, Glaceon leva son museau frétillant vers l'assistance.
Auréolé par le succès de son tour de magie, c'est sans cesser de sourire que Raimu se tourna vers Hyuga.

« Action ou vérité ? »

Spoiler: