le petit oiseau va sortir ~

feat - Rainbow Dash / My Little Pony : Friendship Is Magic

• NOM Fever • PRÉNOM(S) Cherry Apple Lemon • AGE 17 ans • CIVILITÉ Célibataire • SCOLARITÉ 2eme année • SEXUALITÉ Lesbienne. Elle joue avec les hommes mais le premier qui la touche se prend son poing dans la figure. • GROUPE The Jokers • POUVOIR Porte Chance

ma poire belle Hélène

« salade de fruits jolie jolie jolie ♪ »

Taille : 1m72 Yeux : Marrons, virant sur le rose Latéralité : Gauchère

Poids : 51 kg Cheveux : Bruns, mais teints Caractéristique : Myope, porte des lunettes

Une asperge. Jamais cette métaphore n’a aussi bien collé qu’à Cherry.
Car Cherry est grande. Elle dépasse de loin la moyenne nationale pour les jeunes filles, allant même jusqu’à égaler celle des messieurs. Même son père ne la dépasse que de deux pauvres centimètres. Mais cette taille est loin de la gêner, au contraire. Elle lui permet de dominer la foule, de sortir de la masse, de se distinguer de cette cohue de petites têtes brunes. Ça la change des rues bondées de New York, là où même le clochard le plus miséreux ne l’aurait pas remarquée, noyée comme elle était dans cette avalanche de formes et de couleurs provoquée par la ville et ses habitants. Ici, où qu’elle passe, on la voit. On lui a même proposé à deux reprises de faire du mannequinat - alors qu’elle n’avait pas la taille nécessaire en Occident, quelle ironie !
Mais la longueur n’est pas la seule caractéristique de l’asperge, nous le savons. Si Cherry est élancée, elle est également… maigre. Non, ce n’est pas le mot. Mince. Disons qu’elle a tout juste ce qu’il faut sur les os, une fine épaisseur de muscles secs et nerveux en plus. Son médecin s’alarme régulièrement de son poids, si bien qu’elle a fini par ne plus aller le voir ; elle n’y peut rien, c’est sa corpulence normale. N’allez pas croire qu’elle suit un régime strict, au contraire, elle s’empiffre et avale tout ce qui lui passe sous la main. C’est un poids plume doublée d’un squelette d’oiseau et elle emmerde tout ceux qui la traitent d’anorexique. Merde.
Bon, comme on pouvait s’en douter, qui dit jeune fille fine et grande, dit forcément poitrine menue. Non, ce n’est pas une planche à pain. Elle est menue, j’ai dit. Pour faire simple, disons que son bonnet B n’ira pas assommer grand monde, mais qu’il est assez présent pour être remarqué. Cherry possède également de grandes mains, de petites fesses et des hanches étroites, rien qui n’attire vraiment le mâle dominant en somme. Chouette, elle n’en veut pas !
En fait, on peut en conclure que la jeune fille n’est pas très jolie à regarder - sauf si on aime le style mannequin sur échasses - mais possède néanmoins un point fort : ses jambes. Cherry a de belles et longues jambes. Faut bien qu’il y ait quelques avantages à être une asperge !

Bien, maintenant que son corps de voluptueuse divinitée grec vous a été décrit sous tous les angles, passons à quelque chose de plus intéressant comme son… visage. Elle a un visage mature, un peu long, dont seuls les grands yeux trahissent la jeunesse effective. Ses yeux. Ah, oui, ses yeux. Ils sont marrons, bruns, châtains, légèrement en amande, frangés de longs cils tout aussi foncés, terriblement asiatiques quoi. Mais quand un rayon de soleil décide de passer par là, ils prennent alors une étrange et lumineuse teinte… rose. Si, c’est naturel. Ne cherchez pas à comprendre, les mystères de la Nature sont impénétrables. Ils sont généralement voilés par des lentilles de vue, car la demoiselle voit flou tout ce qui est à plus de 2 mètres d’elle. En classe, elle porte habituellement des lunettes à la couleur de monture changeante, selon ses envies. Enfin bref, revenons à sa frimousse à proprement parler. Lorsqu’elle souri, ses joues se transforment en deux pommes d’amour marquées de fossettes, jetant définitivement aux oubliettes cet air d’adulte qui lui colle à la peau. Ses sourcils sont aussi bruns que sa couleur naturelle, son nez droit, ses lèvres pâles, ses oreilles percées de deux trous chacun plus un au cartilage droit, ses paupières sans fard, à peine une touche de mascara, des dents blanches, une peau rosée et un cou laiteux, un menton pointu et volontaire.
Voilà, je crois que nous avons fait le tour, non ? Ah mais oui, ses cheveux. Comment les oublier, n’est-ce pas ? Je ne pousserai pas l’effronterie jusqu’à vous dire que, si bien sûr, elle est née avec des cheveux couleur arc-en-ciel ! il faut pas abuser non plus. Cherry a une mèche qui lui retombe sur le front et qu’elle attache à l’occasion avec une barrette, puis ses cheveux mi-longs lui cascadent sur les épaules et dans le dos, nimbant ses clavicules de boucles colorées. Car vous n’aurez pas manqué de le remarquer, tout dans sa tignasse est coloré. Ses cheveux sont, respectivement, rouges, oranges et jaunes pour sa mèche, bleus, verts et violets pour le reste, un épi intrus se mêlant parfois à une couleur autre que la sienne. Bref, un bel arc-en-ciel sur pattes et je vous raconte pas le temps qu’elle met lorsqu’elle doit se refaire sa couleur mensuelle.

Terminons cette description physique par le style vestimentaire de cette chère Cherry. Un style à son image, bariolé et extravagant. Rock’n’roll jusqu’au bout des ongles, elle n’hésite pas à orner ses poignets de quelques lanières de cuir, mais jamais trop. Le surplus, très peu pour elle ! Elle préfère la simplicité d’une robe unie agrémentée de bas résilles, le t-shirt voyant avec la phrase choc, les baskets confortables aux semelles taguées. Le détail, voilà ce qu’elle recherche, ce petit détail qui fera la différence. Si bien que, que soit avec un mini short en jean et des bottes d’équitation, une salopette pleine de peinture, un baggy qui se lève sur des chaussettes à motifs, un jean serré et déchiré, toujours, on la remarquera. Et pas seulement à cause de sa coiffure, comme on pourrait le croire. Même son uniforme scolaire elle se l’est approprié. Enfant de la débrouillardise un jour, enfant de la débrouillardise toujours, comme elle se plait à le dire.

mylife.com

« ôtons nos masques le temps d'un instant »

Prénoms : Cherry Apple Lemon
Citation : Les contes de fées sont les romans érotiques des enfants.
Qualités : Energique x Fidèle en amitié x Festive x Sûre d’elle x Pragmatique x Travailleuse x Logique x Débrouillarde x Musicienne x un peu Généreuse x Charitable à petite échelle x Bien dans sa peau
Défauts : Egoïste x Vulgaire x légèrement Fouineuse x Rentre dedans x Flemmarde x Volage x Superficielle x Impulsive x Charmeuse x Possessive x Fataliste x Violente x Profiteuse vis-à-vis de son pouvoir x Sévère avec les enfants x Gourmande x Dure x Jalouse x d’une Patience limitée et sélective x Têtue x Taquine voire Moqueuse

Chaque jour que Dieu fait, Cherry remercie le ciel que sa mère n’ait pas aimé les fraises. Déjà que « Cherry » c’est pas évident à porter, alors vous imaginez « Strawberry » ? Car oui, ses prénoms sont en fait les fruits préférés de sa mère. Et Cherry éprouve une sorte de haine douce-amère pour sa génitrice, mélangée à cette espèce d’affection condescendante que l’on éprouve pour les petits enfants. Bref, il n’est pas difficile à deviner en voyant ça que la jeune fille ait développé un rejet naturel pour tous les fruits dont elle porte le nom. Aussi bien les cerises, les pommes, les citrons et même les fraises et les framboises, elle n’aime pas. Les prunes ça, par contre, c’est bon. Pourquoi elle ne l’a pas appelée Plum, hein ? Plum, au moins, c’est la classe. Enfin, tant pis. C’est fait, c’est fait.

Sa mère - et la vie qu’elle lui a fait mener - sont, sans doute, à l’origine du caractère de Cherry. Tout feu tout flamme, comme elle. Passant de la misère la plus extrême à la richesse la plus opulente, de l’orphelinat minable à la belle maison de banlieue chic, elle a été obligée de s’adapter comme elle a pu.
Sa petite enfance a été la plus dure, si bien qu’elle a grandi vite, trop vite. Forcée de devenir adulte avant l’heure, c’est pourquoi elle a du mal avec les enfants. Elle a envie de leur coller des baffes, de leur ouvrir les yeux, leur dire que ni le Père Noël ni la Petite Souris n’existent, mais n’est pas cruelle à ce point. Donc elle se tait, ce qui ne l’empêche pas de les traiter un peu durement. La candeur de leur monde la laisse pantoise et, parfois, elle voudrait que tous aient vécu les mêmes choses qu’elle. Égoïstement, oui. « Si j’ai été malheureuse, pourquoi pas eux ? » voilà ce qu’elle se dit à longueur de journée. Mais plutôt que de s’enfoncer dans la colère et la rancœur, elle a décidé de vivre au dessus de tout ça. Sa vie, c’était de la merde, mais au moins ça lui a forgé un caractère en acier trempé.

Cherry est forte. Aussi bien physiquement que mentalement. Elle n’hésite pas à frapper si c’est nécessaire, là où ça fait mal de préférence. Avec les poings, avec les mots, elle vous couvre de coups et d’insultes en même temps. Une façon comme une autre de se défendre. On ne lui a pas enseigné les bonnes manières assez tôt, malheureusement, ou bien elle s’est empressée de les oublier ; ça sert à rien, c’est connu. Vulgaire, dans ses propos et dans son comportement aussi, parfois. Provocante serait plus exact. En tout cas, on ne risque pas de lui marcher dessus par mégarde, ça c’est sûr. La demoiselle a l’habitude de rentrer directement dans le vif du sujet, surtout s’il la concerne. Si quelqu’un a quelque chose à dire, qu’il le fasse et sans détour. Sinon, elle se chargera elle-même de lui tirer les vers du nez. La patience n’est pas son fort et il faut dire qu’elle n’essaye pas non plus de s’arranger sur ce point là. Il n’y a que de rares choses pour lesquelles elle accepte de patienter. Et d’encore plus rares personnes. C’est une des seules façons de savoir si elle apprécie vraiment quelqu’un ou pas - même elle ne s’est pas encore rendue compte de sa transparence à ce sujet.

Et bien sûr, ces personnes là elle ne risque pas de les laisser partir. Ni les autres, en fait. Cherry est très possessive, aussi bien avec ses affaires que les gens qu’elle affectionne ou hait. Même son ennemi est à elle, elle ne supporterait pas qu’il l’oublie pour s’en prendre à quelqu’un d’autre. Jalouse, oui. Elle veut bien prêter, mais pas donner. Qu’ils aillent voir ailleurs, tant qu’ils lui reviennent à la fin tout ira bien. Par contre, les êtres dont elle se désintéresse totalement, elle s’en désintéresse totalement. Elle ne leur courra pas après. En fait, elle ne courra après de personne. Peut être qu’elle ira frapper quelques murs, crier sur deux trois passants et finira par aller dire ses quatre vérités à la personne qui a osé lui voler son bien. Mais son bien, en lui-même, elle ne lui dira rien. Vous savez, comme ces gamins qui vous crient de partir alors que tout leur corps exprime le contraire ? Voilà, pareil. Comme quoi, au fond d’elle, Cherry reste la petite fille capricieuse qu’elle n’a jamais pu être.

Mais, soyons clair, tout ceci se cantonne à ses relations amicales. J’entends par là que, le grand amour, vous pouvez vous le carrer là où elle pense. Des amis, c’est pour la vie. C’est des frères, des sœurs, une épaule sûre au quotidien. Elle ne trahira jamais un ami, jamais. On pourrait lui casser les doigts un à un qu’elle resterait muette. L’amitié, c’est sacré, mais l’amour… L’amour, ça n’existe pas. Ou en tout cas, c’est pas pour elle. Bien sûr, si sa copine la trompe elle se mettra en colère. Mais elle ne se jettera pas à ses pieds pour lui demander de rester. La jeune fille ne se jette aux pieds de personne, non mais. Elle fera une bonne vieille crise de hurlements, la plaquera et partira. Ça marche aussi si c’est elle qui se fait plaquer, ça ne lui fait ni chaud ni froid. Volage par nature, elle trompe régulièrement sa petite amie du moment. Tromper mais pas être trompée, c’est exactement ça. Cherry n’est jamais amoureuse, seulement attirée. On peut dire qu’elle ne juge que sur l’apparence, sur ce point là. Aussi bien elle se défiera de la première impression dans une rencontre banale, aussi bien elle ne demandera à sa copine que de correspondre à son type de femme ; on s’en fout qu’elle soit conne, tant qu’elle est belle. Et si elle est belle, elle l’aura. Son maintien, sa façon d’être si sûre d’elle, son côté direct, tous ces points en font une charmeuse née. Elle dit sans embardée ce qu’elle pense, avouant tout simplement à la fille qu’elle la trouve mignonne à croquer et souvent cette simple franchise - ou plutôt ce côté rentre dedans, vue qu’elle ment aussi quand elle le souhaite - suffi à la faire tomber. Moquez-vous, elle a déjà converti plus d’une hétéro de cette façon simple et brutale à la fois.

Dis donc, elle n’a que des défauts cette petite ! Et pourtant, je vais devoir en ajouter un nouveau : égoïste. Comme vous devez vous en douter arrivé à cet endroit de son caractère, Cherry est profondément égoïste. Tout ne tourne qu’autour d’elle. Si quelque chose l’intéresse ou a un certain intérêt à ses yeux, elle fera tout pour se l’approprier. Déployant des montagnes d’énergie, de travail et de ruse, elle ne lésinera pas sur ses effort pour l’obtenir. Mais que sa colocataire vienne lui demander son aide pour un devoir de math et elle l’enverra paitre. Flemmarde quand elle n’a rien à y gagner, elle reste simplement amorphe, allongée sur son lit. Cependant, s’il faut bien lui accorder une chose, c’est qu’elle ne fait pas ça méchamment. Son enfance a été marquée par la loi du plus fort et c’est dans cet état d’esprit qu’elle a grandi. On pense d’abord à soit et après aux autres. Ce n’est pas le travail qui lui fait peur, loin de là, c’est plutôt l’idée de gaspiller ses forces inutilement et gâcher son avenir à cause de ça. Aussi surprenant que ça puisse paraitre, la demoiselle est même une grande travailleuse. Elle fait toujours ses devoirs, ayant une prédilection pour les matières scientifiques - une vraie matheuse - et se retrouve toujours dans les premiers aux examens. Pourquoi ? Cherry veut devenir pilote. Et, têtue comme elle est, elle n’en démordra pas avant d’être aux commandes de son premier jet. Mais c’est un autre sujet, revenons à son caractère. Débrouillarde, elle arrive à se tirer d’à peu près toutes les situations, aussi tendues qu’elles soient. MacGyver fait femme, si on puis dire.

Son sens du « je passe avant tout » explique bien sa manière de penser en somme. La générosité, la charité, elle veut bien, c’est joli et ça donne bonne conscience, mais c’est un truc de riche. Alors elle donne, elle aide, mais un peu. Elle ne peut pas se permettre plus sans se pénaliser. Quand elle touchera son héritage, là elle s’en donnera à cœur joie. Mais pour l’instant elle préfère rester radine, ça lui convient parfaitement.

Sinon, parlons un peu de son pouvoir. Honnêtement, elle le déteste autant qu’elle l’aime. Elle le déteste par égoïsme et l’aime par philanthropie. Assez contradictoire, tout ça. Porter chance, c’est tout de même assez vague. Et c’est là qu’est le problème. Il est si vague qu’il en devient incontrôlable. À force de voir des choses fabuleuses arriver aux autres grâce à son don, Cherry en est venue à observer d’un œil terne tout ce qui lui arrivait à elle. Action-réaction, cause-effet, elle ne pense que comme ça. Pragmatique, elle mesure et analyse plutôt que ne ressent. Ce qui ne l’empêche pas d’être impulsive au possible - elle écoute rarement sa raison, sauf si la situation est particulièrement sérieuse. D’une logique implacable, ce n’est pas pour rien que les mathématiques n’ont aucun secret pour elle. Seulement, en plus de la doter d’un esprit de déduction exceptionnel, son pourvoir l’a rendue également légèrement fataliste. Très légèrement. Cause-effet, si la cause est lancée l’effet ne va pas tarder à se faire sentir. On y peut rien.
Mais voyons le côté positif des choses : elle n’hésite pas à profiter avantageusement de son don. Elle a un contrôle en japonais ? Elle vend à 100 yens la poignée de mains, 500 le câlin. Des problèmes en amour ? Tarif double, parce que l’amour c’est plus délicat. Une personne gravement malade dans la famille ? Tarif triple et câlin plus long, pour maximiser les chances. Comme quoi, même le pire des pouvoirs peut rendre riche. Très riche.

Clôturons cette descriptions avec ce qu’il reste ; ses qualités et ses moindres défauts.
S’il y a bien une chose qu’il faut accorder à Cherry, c’est qu’elle sait se lâcher. L’art de la fête, elle l’a dans le sang. Elle ne réfléchit pas à deux fois et saute sur toutes les sorties qu’on lui propose, la boîte de nuit étant son lieu de prédilection. Car elle aime la musique. Celle sur laquelle on se trémousse - bien dans sa peau, agiter son popotin en rythme ne l’a jamais gênée - et celle qu’on chante. Il faut savoir que la jeune fille joue de la guitare avec brio et qu’elle pousse régulièrement la chansonnette en même temps. Plutôt rock, on découvre à ce moment là qu’elle a une culture musicale bien plus étendue et bien plus ouverte que ce à quoi on pourrait s’attendre d’une fille comme elle.
De plus, Cherry est une personne curieuse. Curieuse de tout et surtout de ce qu’elle ne devrait pas savoir, surtout si la chose en question est cachée dans un coffre fort fermé d’un cadenas ou se trouve derrière une porte « entrée interdite ». Là, elle voudra à tous les coups savoir. Et, tel MacGyver dont nous parlions plus tôt, elle finira par trouver le moyen d’arriver à ses fins. Imparable. Fataliste, je vous dis.
Enfin, son péché mignon : les gâteaux. C’est une gourmande et une de la pire espèce : une gourmande qui ne grossi pas et donc n’a aucune raison de s’arrêter. Pour tout vous dire, elle cache même des provisions sous son lit. Mais chut ! je ne vous ai rien dit ! Sinon, elle risque bien de me faire la peau…

PÈRE CASTOR ♪

« il est temps d'arrêter le temps »

Le médecin se pencha sur son bureau, s’appliquant à prendre quelques notes de son écriture illisible. Cherry, du haut de ses 7 ans, tendit le cou pour essayer de lire mais sans succès. Relevant la tête, l’homme s’adressa à sa mère :
« Vous avez le carnet de santé ?
_ Voilà. »
Il le prit et le lut en diagonale.

Date de Naissance : 1er Janvier
Lieu de Naissance : New York City
Mère : Ella Fever
Père : inconnu

Une lueur que la petite fille n’arriva pas à identifier passa dans le regard du docteur mais Ella, assise près d’elle, serra imperceptiblement les poings. Il se pencha et recommença à écrire avant de le lui rendre.
« Madame, votre fille est incontestablement myope. Ça m’étonne d’ailleurs que nous ne l’ayez pas remarqué plus tôt.
_ J’avais bien vu qu’elle était un peu empotée, mais je ne pensais pas que c‘était à cause de ses yeux.
_ Il va lui falloir des lunettes. Vous devriez prendre rapidement rendez-vous chez l’opticien, je peux vous en conseiller quelques-uns si vous le souhaitez.
_ Mais je n’ai pas les moyens pour ! C’est à peine si j’ai de quoi payer vos honoraires !
_ Madame, elle ne voit rien à plus de 2 mètres !
_ Eh bien tant pis.
Elle se leva, attrapa la main de la petite et la tira vers la porte.
_ Pour ce qu’il y a à voir, de toute façon, elle ne manque rien. »
Ce jour-là, elles partirent en courant de l’hôpital. Ella n’avait pas payé et voulait mettre le plus de distance entre elle et l’infirmière qui ne tarderait pas à s’en rendre compte, serrant la main de sa fille quitte à lui faire mal. Par chance, les infirmières ne le réalisèrent jamais et personne ne les poursuivit.

Cherry avait été habituée très tôt à ce genre de cavalcades par sa mère. Depuis aussi loin qu’elle se souvenait, elles avaient toujours manqué d’argent et payer les courses ou les soins n’était même pas envisageable. Toutes les deux vivaient dans un petit appartement d’un quartier sombre et humide de New York. La mousse y pullulait presque autant que les rats et les traine-misères, condamnés à l’ombre par les grands buildings qui leur cachaient le soleil à toute heure du jour. Mais même si les médias le disaient malfamé, l’enfant n’en avait jamais eu peur ; elle connaissait les règles, les lois qui s’y appliquaient et tant qu’elle les respectait il ne lui arriverait jamais rien, elle le savait. Ella, par contre, passait la majorité de ses journée à s’en plaindre. Se plaindre de cette vie, de cet appartement misérable, du sort qui s’acharnait contre elle, de ces patrons qui refusaient de l’embaucher et des autres qui la viraient, de ce loyer trop élevé, de ce connard qui l’avait quittée, du barman qui refusait de lui offrir des verres, des chiffres du loto qui n’étaient jamais ceux qu’elle voulait, de ce gosse qu’il avait fallu qu’elle mette au monde, du père dont elle avait oublié de noter le nom, de ses parents qui avaient coupés les ponts et de toutes les autres catastrophes quotidiennes qui rythmaient son existence depuis 26 années. Car Ella s’était toujours plainte. À tout époque et de tout temps, jamais elle n’avait eu ce qu’elle voulait et Cherry ne s’était jamais vraiment étonnée de ne pas connaître ses grands parents. À leur place, elle aussi aurait mis de la distance entre elle et une fille pareille.

À quel âge son pouvoir s’est-il déclaré ? Comment le savoir ? Est-ce quand, après avoir bousculé quelqu’un dans la rue, cette personne a trouvé un billet de deux dollars sur le sol ou, alors qu’elle attendait au carrefour avec sa mère, un autre de cent est venu se coincer dans ses chevilles ? Personne ne le sait, elle encore moins que les autres. Mais elle se souvient très bien que, après cette découverte, Ella lui a enjoint de rentrer seule à la maison pendant qu’elle allait se payer un peu de bon temps. Rien à faire de la facture d’électricité impayée, rien à faire du frigo vide. Cherry a donc retrouvé l’appartement plongé dans le noir et s’est allongée sur le sofa, attendant patiemment le retour de sa génitrice. La nuit était tombée depuis longtemps quand elle poussa enfin la porte, l’haleine alcoolisée et un sac plastique plein de choses inutiles dans la main. Vernis variés, crème pour le visage et un ticket de loterie. Cherry jeta le tout à la poubelle avant même de savoir si le ticket était gagnant ou pas ; ils ne l’étaient jamais.

C’est donc dans cet environnement des plus appropriés que la jeune fille a grandi. En devant s’occuper d’une mère encore en pleine crise d’adolescence, marchander avec le propriétaire qui tentait régulièrement de les expulser, voler quand il n’y avait plus rien à manger, fritter avec les délinquants du quartier. Seule l’école était là pour elle. L’école, ce lieu béni où elle pouvait enfin être une enfant. Là, on lui avait appris que son avenir ne dépendait que de elle et que si elle travaillait dur, tout était possible. Le rêve américain. Alors Cherry travaillait. Assidument. Assise par terre, dans la queue du supermarché, contre la vitre du bus. Jamais la maitresse ne s’était plainte d’elle. Ou du moins, pas à cause de ses devoirs en tout cas, car les bagarres qu’elle provoquait étaient plus que fréquentes. Mais dans un milieu comme celui-ci, où la tension est permanente, il ne pouvait en être autrement de toute façon.
Cherry rêvait du ciel. Coincée entre les immeubles hauts de centaines d’étages, elle n’en avait jamais eu qu’un bref aperçu et cet espèce de mystère qui l’entourait ne faisait que rajouter à son envie d’un jour le rejoindre. Comme tout devait être petit, vu de là-haut. Un jour elle décollerait et laisserait tout ses problèmes loin derrière elle ; sa mère, sa guerre quotidienne pour survivre, cette bonne fortune qui s’acharnait autour d’elle mais sans jamais la toucher. Oui, elle avait remarqué. Les gens qu’elle côtoyait au quotidien semblaient régulièrement touchés par la chance ; de l’argent trouvé par terre, des offres d’emploi, des mutations ou promotions, des bonnes notes sans avoir révisé, des histoires d’amour idylliques, des banques généreuses… alors que elle, rien. Rien. Rien. Rien.

Bien sûr, si Cherry avec ses neuf années d’expérience s’en était rendue compte, rien de moins étonnant à ce que Ella aussi. Sa fille, ce bébé rose et pleurnichard qui lui avait pourri sa jeunesse, était en réalité une porte bonheur. Comme quoi, la vie n’était pas si injuste ! L’Univers avait dû se rendre compte à quel point elle souffrait et lui avait accordé un peu de chance pour se faire pardonner ! Rien d’étonnant à ce que la petite soit devenue si égoïste avec un exemple maternel pareil.
Aussitôt qu’elle l’eue remarqué, Ella ne la lâcha plus. Elle la prenait dans ses bras, lui tenait la main, l’amenait à l’école et passait la chercher une fois celle-ci terminée, à chaque minute de la journée elle était en contact avec elle. Et ça finit par payer. Elle trouva un emploi, leur propriétaire s’enticha d’elle et se mit à lui faire des prix sur le loyer, la centrale électrique se trompa si bien qu’elles eurent de l’électricité gratuite pendant quelques mois avant qu’ils réalisent leur erreur, plusieurs des tickets de loto de Ella s’avérèrent gagnants et, avec la destruction d’un immeuble jugé trop vieux, un rayon de soleil passait désormais par leur fenêtre de 14 à 15h.

Ella était aux anges, Cherry devint parano puis fataliste. Le monde avait perdu de sa saveur, de son inattendu. Tout, absolument tout était de sa faute. Ses contacts avec les gens rythmaient le cours du quotidien ou, du moins, du sien. Les habitants du quartier commençaient à la connaitre et quelques courageux ont même tenté de l’approcher pour en savoir un peu plus. Heureusement, sa mère l’avait toujours protégée. Pas par amour maternel, non, mais parce qu’elle avait peur que son pouvoir ne s’épuise si jamais trop de gens en profitaient. Mais une protection reste une protection et il fallait être fou pour cracher dessus.

Et puis un jour, le miracle se produisit.
Cherry avait 11 ans et sa mère venait de l’emmener, une fois n’est pas coutume, au loto. Elles étaient maintenant assises l’une en face de l’autre au bar du coin, Ella son ticket entre ses mains tremblantes et l’enfant sirotant un soda glacé. Puis soudain, le flash info se terminant, le présentateur préféré de sa mère s’empara de l’écran. Jeune, beau comme un dieu, mais cantonné au petit écran et la présentation des résultats du loto. Cherry ne doutait pas qu’il était également con comme ses pieds.
« Voici donc pour ce mercredi les résultats du Loto ! Le 01 !
Rapide coup d’œil au papier ; oui, il y était. Mais c’était un hasard. La petite tilta à cette pensée ; hasard ? Existait-il encore pour elle ?
_ … Suivi du 32 ! … le 87 ! … le 13 !
Ella s’était levée, le regard rivé sur l’écran, son ticket plus serré que jamais dans son poing maigre. Un frisson de mauvaise augure parcourut sa fille.
_ … le 41 ! Et pour finir… le 18 ! »
Ella se mit à pleurer. Cherry sut tout de suite que quelque chose d’horrible venait de se passer. Elle avait défié l’Univers et ses lois, il ne resterait certainement pas sans réagir.

Le soir même tout le voisinage était au courant ; Ella Fever avait gagné au loto ! Elle fit la fête toute la nuit, offrant tournée sur tournée, le barman acceptant, pour une fois, de lui en avancer le prix. Jamais la petite fille n’avait vu sa mère aussi heureuse. Elle riait, souriait à tout va, remerciait sans arrêt le ciel et elle ne savait quelle entité de ce coup de chance extraordinaire. Mais pas sa fille, non. Car, bien sûr, tout cela lui était dû. Elle méritait d’être riche et heureuse, seul le Monde avait le pouvoir de le lui accorder, donc aucune raison de remercier son enfant qu’elle avait trainé avec elle, jour après jour, partout où elle allait. Mais Cherry ne lui en voulu pas. Elle avait l’habitude.

Comme toujours dans ce genre d’évènement, Ella renvoya la petite à la maison sans la raccompagner ; elle ne pouvait pas faire la fête convenablement avec une gamine dans les pattes. Alors elle prit son manteau et sortit dans la rue noire. Elle n’avait pas peur, elle l’avait déjà fait à de nombreuses reprises. Seulement, ce soir là ce n’était pas comme d’habitude. C’est avec un nœud au ventre qu’elle traversa la route et serrée contre le mur qu’elle se dirigea vers chez elle. Le quartier était désert, pas âme qui vive, seules les lumières du bar rappelant que des êtres vivants habitaient les lieux. Terrifiée désormais, elle accéléra le pas et c’est d’une traite qu’elle parcourut les nombreuses rues qui la séparaient encore de sa porte. Finalement, c’est en apercevant cette dernière qu’elle se calma enfin, ralentissant un peu pour reprendre son souffle. Et c’est à ce moment là que la main s’abattit sur son épaule.
Cherry hurla mais la deuxième se posa aussitôt sur sa bouche, la soumettant au silence. On ne peut pas lui enlever qu’elle se débattit comme un fauve. Frappant l’homme qu’elle avait du mal à voir à travers ses larmes, elle le rua de coup, lui mordit sauvagement la main, mais sans effet. Pauvre fillette de 11 ans qu’elle était, pas plus épaisse qu’une brindille, que pouvait-elle espérer faire contre un homme adulte en pleine possession de ses moyens. De toute la mégalopole qu’était New York, elle était tombée sur le seul psychopathe actuellement en liberté. Voilà, l’Univers la punissait.
Aujourd’hui encore, la suite relève plus du cauchemar que de la réalité. La douleur violente et subite, les bleus qui fleurissent sous sa peau, la brûlure là où il la tient, cette sensation d’impuissance désespérée et, pire que tout, le bruit des vêtements qui craquent et se déchirent, précédant l’intrusion des doigts là où nul ne devrait aller. Et ç’aurait été bien pire si un policier, alerté par son premier cri, n’était passé par là. Lui aussi cria, mais d’un ton plus menaçant qu’elle apparemment, car l’autre leva aussitôt la tête. Une lame brilla mais le coup de feu partit avant. Il tomba dans un bruit sourd, son sang éclaboussant les murs de la ruelle. Cherry resta prostrée dans un coin durant les dix minutes qu’il fallut aux urgences et autorités pour arriver.
Elle dû attendre le lendemain matin pour que sa mère, enfin retrouvée, ne vienne à son chevet.

L’affaire défraya la chronique. La fille de la gagnante du loto, désormais l’une des femmes les plus riches de la ville, s’était faite agresser en rentrant chez elle. Ella lui paya le meilleur avocat de toute la côte Est et engagea des poursuites contre le dangereux individu. Non, il n’était pas mort, la balle l’avait cueilli à l’épaule. Beaucoup de sang mais facilement soignable de nos jours. Son histoire servit d’excuse pour relancer le débat sur l’insécurité régnant dans les rues de ville, certains candidats au poste de Maire allant même jusqu’à lui rendre visite entourés de caméras. Cherry refusa de leur serrer la main, tous autant qu’ils étaient ; elle ne voulait pas porter chance à des gens qui se servaient de ses malheurs pour promouvoir leur campagne. On parla beaucoup du policier aussi et de la veine qu’avait eue la petite que cet homme soit dans les parages alors qu’il ne travaillait pas ce soir là. De la veine ? Quelle veine ? Elle l’avait bousculé la veille et, grâce à cette arrestation retentissante, il avait eu une promotion. Non, vraiment, c’était lui le veinard que son coup de feu mal tiré ait fait mouche
Cherry elle-même s’en était tirée sans trop de dommages, du moins physiques. Une pommette fracturée, des contusions et hématomes un peu partout, son bras était bleu là où il l’avait tenue. Que des bagatelles de tout ça, ses vraies blessures étaient psychologiques. Être à deux doigts de se faire déflorer à 11 ans, ça a de quoi marquer l’esprit le plus fort. Elle sortit de l’hôpital au bout de deux semaines, retourna à l’école après un mois, sortit dans la rue la nuit au bout de deux, mais jamais ne retrouva un sommeil paisible.

Pendant son hospitalisation, sa vie avait changé à un point qu’elle n’imaginait même pas. Terminé, l’appartement miteux dans un quartier sans soleil. Terminées, les années de galère à chiper de la nourriture un peu partout. Terminées, les factures impayées et les menaces d’expulsion. Désormais, elles habitaient une grande maison dans une banlieue chic, achetée comme il se doit, et sa chambre était plus grande que le supermarché où elle avait l’habitude d’aller. Mais tout ceci n’était qu’accessoire vu que, comble du bonheur, Ella avait enfin consenti à lui payer… des lunettes. Rien que pour ce nouvel horizon, Cherry était contente de leur richesse subite, même si parfois elle se demandait si ses nuits n’étaient pas trop chères payées pour une vue plus étendue. Sa mère, elle, semblait très bien s’adapter à leur nouveau rang social. Alors que l’enfant retournait à l’école, elle arrêta de travailler pour se consacrer à sa nouvelle vie mondaine. Après tout, elle avait rêvé de ce monde toute sa vie, pourquoi s’en priver maintenant qu’elle l’avait ?

Le temps passa et l’année avec lui. Cherry s’habitua progressivement à cette nouvelle maison, ses nouveaux camarades tandis que Ella nageait en plein bonheur. Et finalement, le jour arriva ; celui du procès. Pour la première audience, sa mère vint avec elle, mais comme les choses s’éternisaient et que le procès en lui-même était toujours reporté, elle finit par ne plus venir. Ça ne la dérangeait pas, ça faisait longtemps qu’elle avait appris à se passer d’elle. Ella était donc absente quand, enfin, le verdict tomba. Le président du juré était entré dans la salle et on avait remis sa décision au juge. L’assemblée se leva, Cherry le regard rivé sur le bout de papier qui contenait la sentence.
« Nous déclarons l’accusé coupable. »
Un brouhaha indicible envahit la salle et la petite se laissa tomber sur son siège ; ses jambes ne la portaient plus. Un soulagement sans nom s’empara d’elle, accompagnée d’un sentiment chaud et inhabituel. Le bonheur. Elle était heureuse, un sourire éblouissant étirant ses lèvres.
Loin, loin de là, à des kilomètres de New York Ella était en train de conduire sa nouvelle décapotable rouge à une vitesse plus qu’interdite par la loi. Elle prit un virage serré ; elle n’avait peur de rien, elle était invincible, la chance était avec elle ! Les roues de la voiture quittèrent le sol et l’engin ainsi que sa propriétaire partirent dans des tonneaux aériens. Quand les secours arrivèrent, il était trop tard. La chance l’avait abandonnée.

L’orphelinat s’appelait « Le Clos Doré » mais ses pensionnaires l’avaient diminué en « Le Clos » ce qui résumait assez bien la chose, en somme. C’était une maison bien tenue et l’on disait que de nombreuses bonnes familles venaient chercher leur enfant chéri ici. Comme quoi, même les orphelinats pour riches existent. Et riche, Cherry l’était. L’argent que sa mère n’avait pas dilapidé et l’assurance vie colossale qu’elle avait touché en plus faisait d’elle une des plus grosses fortunes de ce côté des Etats-Unis. Seulement voilà, la gamine avait un caractère exécrable - qu’elle arrangeait au possible pour faire fuir ses hypothétiques futurs parents - et au bout de trois couples en pleures, plus personne ne voulu la ramener à la maison. La brindille mordait, apparemment. Et la brindille avait surtout d’autres plans.
Une semaine à peine après son arrivée, elle s’échappa un après midi et se rendit chez un détective renommé (d’après Google). D’abord sceptique, il se montra soudainement plus intéressé en apprenant le montant de l’héritage de la demoiselle.
« Je veux que vous retrouviez mon père.
Ses grands-parents maternels étant morts sans même qu’elle le sache, il ne lui restait plus que lui.
_ Comment ?
_ Je vous dirai tout ce que je sais. Après, ce sera à vous de faire le reste. »
Et elle lui dit. Elle lui dit le jour et l’hôpital de sa naissance, le bar où ses parents s’étaient rencontrés d’après sa mère, la raison approximative de son déplacement en ville - affaires, sans doute, vu son costard cravate - et, surtout, qu’il était typé asiatique. Il n’y avait qu’à la regarder elle pour le savoir.
« Vous voulez que je retrouve un type qui est peut être dans un autre pays ?!
_ Oui. »
Il accepta. Le chèque en valait la peine.

Bien sûr, elle se fit punir pour cette escapade hors du Clos et c’est là qu’elle rencontra Jon ; en récurant les toilettes armés en tout et pour tout de brosse à dents. Jon avait beau être né sous X, sa mère lui avait tout de même transmis sa nationalité japonaise ainsi que son prénom écorché, censé sans doute être « John ». Il était comme elle. Vraiment, comme elle. Un tempérament de feu, à vif, qui vous saute à la gorge sans réfléchir. Leur première rencontre se termina d’ailleurs en bagarre, tout deux trop semblables pour pouvoir bien s’entendre. Puis, d’ennemis jurés, ils devinrent rivaux et, de rivaux, amis fidèles et inséparables. Il était là la première fois qu’elle se teint les cheveux, l’aidant à les rincer dans le lavabo de la chambre pendant qu’elle se protégeait les yeux. C’est ensemble qu’ils faisaient les pires conneries, rendant la directrice chèvre. Avec les autres pensionnaires, ils formaient une grande fratrie qui se serrait les coudes et jamais ne balançait dans le dos des autres.
L’adoption était un rêve et une peur continuels ; et si la famille était méchante ? Comment quitter tout ses amis ? Jon rêvait d’être adopté par son basketteur préféré. Déjà parce qu’il était son idole, ensuite parce qu’il avait épousé une japonaise ce qui le plaçait un cran au dessus des autres à ses yeux. Cherry, elle, voyait l’adoption d’un œil encore plus noir que les autres ; soit son père venait la chercher, soit elle resterait là jusqu’à ses 18 ans. Personne n’était au courant de ses recherches, pas même Jon, c’était un secret qu’elle gardait jalousement, de peur de les blesser. De plus, elle avait vu son premier amour se faire emmener par sa nouvelle famille d’adoption. Elle s’appelait Amber, ses cheveux étaient dorés comme les blés et ses joues parsemées de tâches de rousseur. Depuis, toutes ses copines lui ressemblent étrangement… passons. Cherry eut tout juste le temps de lui arracher un baiser avant que ses nouveaux parents ne partent avec elle, loin dans les plaines américaines, vers le ranch qu’ils y possédaient. Elle pleura toute la nuit qui suivit. Ça non plus, Jon ne le sut jamais.

Cherry grandit. Ses jambes et le reste de son corps s’allongèrent plus que de permis, lui donnant une carrure d’adolescente frêle. Ses cheveux bruns devinrent rouges, puis verts et ensuite bleus avant de finir arc-en-ciel, comme ils le sont maintenant. Déjà maigre, son visage perdit rapidement ses rondeurs d’enfant, lui donnant un air mature dérangeant sur une si jeune enfant. Ses yeux bridés faisaient tâche dans son allure de parfaite américaine, lui donnant un côté exotique que seul Jon partageait. Sa relation avec Jon aussi évolua. De meilleur ami, il passa petit ami. Un changement qui s’était fait en douceur et sans vraiment que l’un ou l’autre s’en rende compte. Ce n’était pas de l’amour, de l’affection de gamins qui n’avaient personne d’autres, tout au plus. Elle avait toute confiance en lui mais il sut faire montre de bien plus de douceur qu’elle ne l’en pensait capable. Malheureusement pour lui, s’il la guérit de sa peur des hommes, il confirma également son goût pour les femmes. Mais ça non plus il ne le sut jamais, car Cherry n’eut jamais le temps de lui avouer. Peu de temps après, le détective privée était venu lui rendre une étrange visite.
Il lui avait fallu deux ans. Deux longues années mais il avait fini par le retrouver ; son père s’appelait Akiko Bankichi, il vivait au Japon, était marié et avait deux enfants. Et, plus que tout, il venait la chercher. La jeune fille ne savait comment réagir. Pleurer ? Mais de tristesse ou de bonheur ? Rire alors ? Avoir peur ? Être heureuse ? Comme elle ne trouvait pas, elle décida d’attendre qu’il soit là. Alors, elle saurait.

Et se furent les larmes qui l’emportèrent. À peine le vit-elle qu’elle se mit à pleurer et c’est avec gêne et maladresse que son père l’étreignit. Ella ne l’avait jamais mis au courant, il n’avait aucune idée d’avoir un enfant de l’autre côté du Pacifique avant que le détective ne vienne le trouver. L’apparence de sa fille avait beau profondément le choquer, il était son père et voulait désormais l’élever comme il aurait dû le faire. Sa femme s’était montrée d’une compréhension rare et toute la famille était prête à l’accueillir à bras ouverts. Elle apprendrait le japonais sur place, même si Jon et elle s’étaient déjà un peu penchés sur le sujet à cause de leurs origines. Cherry ne réfléchit pas, elle accepta. Leur avion partait à la fin de la semaine, elle devait faire rapidement ses adieux, pendant ce temps il règlerait la paperasserie à l’orphelinat. Elle hocha vaguement la tête, lui disant qu’elle comprenait.
Les jours qui suivirent, elle les passa avec Jon et exclusivement avec lui. Si tout les pensionnaires étaient ses frères et sœurs, lui était bien plus. Elle le colla au point qu’il en devint fou, dormant avec lui et l’étreignant de toutes ses forces. Pour une fois, Cherry voulait que quelqu’un profite de son pouvoir. Elle voulait que Jon se fasse adopter par le basketteur qu’il adorait et soit heureux dans sa nouvelle famille. Le matin du départ, elle quitta leur lit sans le réveiller et fila au portail où son père l’attendait. Elle ne lui avait pas dit au revoir. Elle avait bien trop peur des adieux.

Son voyage en avion fut l’un des plus beaux moments de sa vie et à n’en pas douter que son pouvoir s’annula tout le temps qu’elle passa en l’air. Le Japon se révéla un petit pays, grisâtre et uniforme en comparaison du foisonnement New Yorkais, mais tellement riche de part sa culture et ses coutumes qu’elle l’oublia bien vite. Inscrite d’office dans un cours du soir pour apprendre la langue du pays, pendant cette période où elle ne comprenait absolument rien à tout ce qui se passait autour d’elle Cherry se raccrocha davantage encore aux sciences dont le langage était universel.
Comme promis Kinu, la femme d’Akiko, fut accueillante et c’est avec surprise qu’elle reconnut ses traits dans ceux de ses deux petits frères, des jumeaux, Muro et Maki. Si parfois ses amis de l’orphelinat lui manquaient, ces deux monstres là lui changèrent rapidement les idées.
Hésitante au début, elle finit par raconter son histoire à son père et son épouse. Ella, New York, le manque d’argent, le loto, l’agression, l’orphelinat, l’héritage colossale qu’elle toucherait à ses 18 ans et, bien sûr, son pouvoir. Un peu sceptiques, ils finirent par l’accepter comme un fait au fil des jours et semaines qui suivirent ; Cherry tomba dans les escaliers sans raison apparente. Deux côtes fêlées et une famille paniquée autour d’elle, mais elle sourit ; Jon venait d’être adopté.

C’est Akiko qui trouva Aomori. Bien qu’il soit le seul apparemment immunisé contre l’étrange pouvoir de sa fille, il était aussi le plus inquiet depuis sa chute dans les escaliers. Il lui apporta le tract un soir, alors qu’elle avait 16 ans. Ses cheveux teints le rendaient fou ainsi que ses manières tout sauf japonaises, mais il l’aimait et voulait le mieux pour elle. Ils restèrent longtemps à en parler, des pours et contres et finalement Cherry accepta.
Deux mois plus tard elle quitta son père, sa femme, ses frères et passa la porte du pensionnat comme elle avait passé celui de l’orphelinat ; droite, décidée à surmonter cet obstacle comme elle avait surmonté tout les autres. Mais elle fut agréablement surprise, l’école s’avérant plus sympa qu’elle ne l’avait imaginé et ses colocataires également. L’ambiance était trop joyeuse pour que ce soit normal, le directeur semblait totalement allumé et on se moquait régulièrement d’elle pour ses lacunes en japonais et ses défauts d’élocution, ce qui n’empêchait pas le tout de lui plaire étrangement.

Ça fait maintenant un an et quelques mois que Cherry se trouve à Aomori. Si tout dans le lieu continue de lui plaire, son pouvoir lui l’exaspère de plus en plus ; toujours aussi indomptable, elle ne sait plus quoi faire pour le maitriser. De plus, depuis peu, ses amis de l’orphelinat recommencent à lui manquer alors que le vide qu’ils avaient laissé en elle s’était un peu atténué ces dernières années. Pourquoi ? Elle ne le sait pas.
L’année qui arrive semble être pleine de promesses.

SO AWESOME

« je suis comme je suis, à prendre où à laisser »

Porte Chance

Porte Bonheur, Trèfle à quatre feuilles, Patte de lapin, Fer à cheval, Bonne étoile, appelez-la comme vous voulez, toujours est-il que le fait est là : Cherry porte chance. Et elle ne porte chance qu’aux autres. Petites explications :
La jeune fille est un véritable réservoir ambulant de bonne fortune et tout ceux qui la touchent en sont aussitôt éclaboussés. En effet, son pouvoir ne marche que lors d’un contact physique. Que ce soit une caresse ou un coup, la personne ainsi touchée voit sa chance augmentée. Bien sûr, je ne parle pas d’un soudain héritage de quelques milliards de yens, mais plutôt d’un billet trouvé par terre ou d’une bonne note aux examens. Cherry ne contrôle pas son pouvoir, si bien qu’elle ne peut prédire ce qui arrivera à l’heureux élu, mais dans tous les cas ça pourra ne lui être que bénéfique.

Un autre point à savoir, c’est que cette chance est cumulable. Ainsi, les gens qui vivent avec elle à longueur de journée, qui la touchent souvent même sans faire exprès, ceux là sont les plus veinards. Seulement, vu que son pouvoir est incontrôlable et, surtout, incontrôlé, impossible de savoir à combien exactement s’élève le quota d’aubaine de chacun. Elle a également remarqué que certaines personnes sont plus ou moins réceptives à son pouvoir. Par exemple : sa mère ne vivait que par la chance que lui distillait sa fille alors que son père, lui, semble y être totalement hermétique si ce n’est pour préserver sa petite vie pépère. Peut être que les personnes plus malheureuses sont plus sensibles au contraire de celles comblées ? Qui sait. Nous ne sommes pas tous égaux devant la Nature et bien devant la Chance non plus, apparemment.

« Quel pouvoir sublime ! » vous vous dîtes sûrement. Pour vous, oui, c’est sûr. Mais pour Cherry il est loin de l’être. Car si la demoiselle est un émetteur de bonnes ondes sur pattes, il se trouve qu’elle y est elle-même totalement immunisée. Eh oui, sa chance à elle ne dépasse pas celle de monsieur tout le monde et ne dépend que du hasard ! Si bien que maintenant, à chaque fois que quelque chose de bien lui arrive, elle essaye de remonter le cours des évènements pour savoir à quel moment son instable pouvoir a bien pu intervenir. Elle voit le monde comme un espèce d’effet papillon continuel et il n’est pas rare de l’entendre s’adresser à l’Univers lorsqu’elle parle toute seule. Non elle n’est pas folle, juste un peu trop terre à terre.

S’il n’y avait que ça ! Car, en plus d’être totalement inutile, son don est à double tranchant. Si les petits coups de pot de tous les jours ne lui coûtent rien, ce n’est pas le cas des chances de pendu. Pour être plus clair, quand elle provoque un grand bonheur elle peut être sûre, elle, de se prendre un grand malheur en contre partie. À cause de cela elle évite du mieux qu’elle peut tous les casinos et salles de jeux, sans parler des hôpitaux et sièges de la bourse. Son dernier miracle en date lui a valu deux côtes fêlées, donc elle ne risque pas de l’oublier. On peut dire que, d’une certaine manière, son pouvoir pompe dans sa réserve personnelle de chance pour la refiler à un autre bénéficiaire. Elle, elle dit juste que « l’Univers la punie ». Fataliste, un peu.

Enfin, il faut savoir que son pouvoir s’annule quand elle est heureuse. Quand la vie lui souri, que le ciel est bleu et les oiseaux chantent, quand elle danse comme si elle était l’héroïne d’un Disney, dans ces moments là son pouvoir arrête de fonctionner. Les gens qu’elle a touché retrouvent leur veine habituelle, parfois ça fait mal et parfois ils ne s’en rendent même pas compte. Puis dès que le moment de liesse est passé - soyons réaliste, le bonheur est une utopie jamais atteinte, ou du moins pas durablement - son don reprend du service et tout redevient comme avant. Pour le meilleur et pour le pire.

Pour conclure, nous dirons que Cherry ne contrôle absolument pas son pouvoir. Il la désespère et l’énerve mais elle vit avec. La seule chose qu’elle sait faire c’est attraper les gens qu’elle aime bien et les serrer fort fort dans ses bras, leur donnant autant de bonne fortune qu’elle le peut. Mais pas trop, elle ne veut pas se retrouver à l’infirmerie. Bref, elle ne sait plus quoi faire et sèche allègrement les cours de CDP et ADP. Du moins, quand elle ne se fait pas attraper et emmener de force.

J’AIME… PAS !

« ouais, j’ai des goûts de luxe »

Cherry n’aime pas :

• Les cerises, pommes, citrons, fraises, framboises. Tout ce qui rentre dans la composition de son prénom elle n’aime pas, ainsi que les fruits rouges les plus courant trop près de la cerise à son goût.
• Qu’on lui marche sur les pieds. Personne ne piétine Cherry, personne. Sous peine de se prendre un revers dans les dents.
• Qu’on la réveille en pleine nuit. Il n’y a pas de moyen plus sûr au monde de la mettre de mauvaise humeur. Et, généralement, on en ressort pas indemne ( ne serait-ce que vos oreilles qui se retrouvent alors abruties de surnoms plus fleuris les uns que les autres ).
• Son téléphone portable. Vu que son acquisition est très récente, Cherry n’est absolument pas habituée à ce maudit appareil qui semble n’en faire qu’à sa tête. Après en avoir cassé deux et s’être fait sermonner par son père, elle a finit par accepter de prendre soin du troisième. Enfin, s’il tombe accidentellement dans les toilettes ce sera pas sa faute…
• Qu’on la touche sans sa permission. Un rejet naturel qu’elle doit aussi bien à son agression qu’à son pouvoir. Entre les pervers et les arrivistes qui veulent profiter d’elle, elle ne sait pas trop lesquels sont les pires. Il faut donc soit un grand courage soit une connerie sans nom pour oser poser le doigt trop longtemps sur Cherry. Sauf si vous faites partie des rares privilégiés autorisés, bien sûr.

Cherry aime :

• Les prunes. Son fruit préféré, elle en raffole et pourrait en manger par cageots entiers.
• Les licornes. Ça peut paraitre con dit comme ça, voire même un peu bizarre en comparaison de son aspect revêche, mais Cherry adore les licornes. Des animaux fabuleux, purs, attirés par les vierges et la douceur. En fait, elle aurait adoré en être une.
• Les couleurs. Elle ne supporte pas d’être comme les autres, fade et grisâtre, et arbore donc des tenues colorées quand ses cheveux ne lui suffisent plus.
• Les chansons d’amour. Oui, bon, c’est vrai. Mais Cherry ne l’avouera jamais. Après tout, ça colle tellement peu avec son personnage ! Volage et dénuée de tout romantisme, ça ne l’empêche pas de pleurer à chaudes larmes en écoutant une bonne chanson d’amour. Heureusement, très peu sont au courant et ceux là tiennent bien trop à la vie pour le révéler.
• L’altitude. Logique. Elle veut devenir pilote, ce n’est pas pour rien ! Cantonnée aux trottoirs en béton de New York, le nez levé vers les grattes-ciel, Cherry a développé une véritable passion pour ces lieux en hauteur si éloignés. Depuis, elle aime tout ce qui est haut, le vide ne lui fait pas peur et s’il y a du vent c’est encore mieux ; comme ça, elle a l’impression de voler.

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« scintillante pixellisation »

• PRÉNOM ou PSEUDO Chérie • CE QUE TU AIMES FAIRE DANS LA VIE Manger, boire, dormir, lire, écrire, dessiner, geeker sur mon ordinateur, regarder la télé, baver sur mon oreiller, chanter dans ma chambre, danser sur mon parquet, faire des conversations skype jusqu’à 4h du matin, écrire des lettres pour l’outre atlantique et le bout de la France, mater les fesses de Tuto, caresser ma chatte, regarder le vent sur mon étang, acheter des mangas à 1 euros, prendre des photos débiles dans un photomaton, dire à mes ami(e)s que je les aime • PARRAINÉ ? … par moi ? (a) • DOUBLE COMPTE ? Yes sir. (Hikari a dit oui ) • CODE ? Aux dernières nouvelles, c’était Ohweah, Hikari a dit oui (encore) il me semble ! • C'EST MON DERNIER MOT JEAN-PIERRE À l’abordage !