Une histoire de savon, de cheveux et de sous-vêtements.

Ema enfonça un peu plus sa tête dans l’évier, rempli d’eau. Elle n’avait nullement l’intention d’utiliser la douche pour se laver les cheveux, même si cela aurait été plus facile. Non, Ema cherchait, une fois de plus, à se compliquer la vie en utilisant le robinet. Elle se cognait la tête en essayant avec tant bien que de mal de mouiller la totalité de ses mèches blondes. Après le massacre du crâne contre les bords ronds de l’évier, ce fut le massacre du « je ne dois pas mouiller le sol sinon je vais devoir tout nettoyer » qui commença. Se laver les cheveux dans un évier sans mettre de l’eau partout était une chose quasi impossible. Mais Ema réussit, en brave fille qu’elle était. Ou du moins, elle faillit réussir. L’eau savonneuse n’avait peut-être pas touché le sol, mais ses vêtements, éparpillés négligemment, avait été souillés. Pauvres vêtements… Elle n’avait pas encore vu le massacre, trop occupée à essayer de rincer tous ses cheveux sans laisser de savon.

Ema pesta. C’est après une demi-heure de bataille qu’elle vit le savon sur ses vêtements. Elle en aurait pleuré de rage tellement ça l’ennuyait de changer de fringues. Il n’y avait que ses sous-vêtements qui avaient été épargnés car elle les avait gardés sur elle. Elle soupira, réfléchissant déjà à ce qu’elle pourrait mettre par la suite. Quoiqu’il en soit, elle penserait à cela quand ses cheveux seront secs. Non, rectification : quand sa mèche sera sèche. Elle se battit encore une fois contre ses cheveux bouclés. Les sécher, c’était dur, surtout la frange qui avait l’art de partir en sucette.

Une autre demi-heure plus tard, elle traînait en sous-vêtements dans sa chambre, insensible au fait qu’elle aurait pu être vue par quelqu’un. Elle fouilla dans son armoire, complètement absorbée. Tellement absorbée qu’elle n’entendit pas le grincement de la porte qui s’ouvrait. C’est après cinq minutes d’attente qu’elle entendit quelqu’un gueuler dans la pièce.

« SALUT LES FILLES ! HYUGA EST LA ! »

Elle aurait du crier, envoyer un truc dans la figure de l’inconnu, se cacher avec des vêtements mais non. Au lieu de tout cela, elle le regarda, impassible, avant d’éclater de rire. Un bon point pour l’inconnu, il l’avait fait rire. Quoiqu’il en soit, elle était toujours en sous-vêtements, accroupie devant son armoire à essayer de trouver des fringues. Mais avant tout, elle brisa le silence.

« Hin, hin. Tu t’es trompé de chambre ? »

Elle se saisit d’un vieux t-shirt blanc sans manche qu’elle enfila avant de passer son vieux jeans troué au genou. Elle se leva et se dressa du haut de son mètre soixante-cinq devant l'inconnu en souriant, comme elle le faisait d'habitude. Ema repoussa sa mèche d'un geste de la main avant de regarder l’inconnu. Mignon, ce fut la première pensée qui l’assaillit.

[Oui, c'est plus court que ce que j'écris d'habitude, mais désolée, je suis un peu à court d'idée en ce moment...]

Son parfum, ses dents blanches, les moindres détails…

Elle le dévisagea avec un brin de méfiance alors qu’il faisait pleuvoir sur elle une avalanche de compliments. Elle qui était modeste, elle allait devoir redoubler d’effort pour le faire changer d’avis. Elle sentait déjà qu’elle allait perdre. Elle perdait toujours quand on lui faisait des compliments, parce qu’elle savait qu’au fond, la personne qui lui adressait les compliments avait raison. Et elle détestait ça. Un autre défaut chez elle : mauvaise perdante. Elle ne voulait que gagner et cherchait toujours une excuse quand elle n’y arrivait pas.

« Je veux dire… T’es plutôt mignonne. »

Elle aurait pu faire comme d’habitude, agiter la main en déclarant un truc du genre « Mais non ! Tu te trompes ! » et pourtant, elle n’y arrivait pas. Peut-être était-ce son ancienne timidité qui revenait à la charge. Non, elle l’avait abandonné depuis longtemps, ça ne pouvait pas être ça. Elle le regarda un peu plus. Ouais, elle ne s’était pas trompée, il était vraiment mignon. Mais elle aurait été incapable de le lui dire. Elle le regarda s’allonger sur l’un des lits. Il passa à côté et son odeur parvint à Ema. Les parfums des mecs, elle adorait tellement ça qu’elle ne se lassait jamais de les sentir. Elle préférait ça aux parfums pour filles qui piquaient les yeux et les narines et qui coûtaient super cher. Non, elle n’aimait que ceux des hommes. Tout comme les vêtements. Elle aimait bien s’habiller comme une fille quand il y avait un truc important ou quoique ce soit mais la plus part du temps, elle abordait un jeans et un sweat, parfois une chemise. Les jupes, elle en avait quelques unes, des roses avec des fleurs ou encore des normales, mais elle ne les mettait pratiquement jamais. Les vêtements décontractés, ça lui allait mieux.


Elle pouffa encore une fois quand elle le vit dans une position qu’elle jugeait marrante. Enfin, elle le faisait souvent, laisser pendre sa tête hors du lit. Elle pencha sa tête sur le côté, chipotant du bout des doigts à sa lèvre inférieure, dévisageant le garçon avec un air incrédule. Elle se ressaisit. Ce n’était pas le moment de jouer la petite fille mignonne.

« Rei et Kana ne sont pas là ? Je les cherchais justement… »

Il fallut un temps dingue pour se souvenir de qui était Kana et de qui était Rei. C’était ses deux colocataires si elle se souvenait bien. Et elle ne les avait pas vu aujourd’hui. Enfin si, elle les avait vues en se levant mais après, Ema était sortie et quand elle était revenue, il n’y avait plus personne.

« Non, elles sont… Je ne sais pas. »

Elle se frotta la joue et en fermant un œil. Il fallait trouver un sujet de conversation. Ou du moins, un truc pour rompre le silence. Elle se laissa tomber sur le sol et croisa ses jambes de manière à être assise en tailleur devant la tête du garçon.

« Alors comme ça, tu t’appelles Hyuga ? C’est joli… »

Elle aimait bien ce prénom. Elle se souvenait qu'en maternelle, elle connaissait quelqu'un qui avait ce prénom. Elle l'avait toujours aimé parce qu'il était vraiment joli à prononcer.

Mes belles dents qui brillent comme des étoiles filantes…

Voir le jeune homme, Hyuga, couché de cette manière fit sourire Ema. Sourire, chez elle, c’était habituel. Elle souriait tout le temps, sans jamais pouvoir se lasser d’étendre ses lèvres pour libérer ses dents blanches. C’est ce que l’on lui disait quand elle était petite : elle avait un magnifique sourire. Et d’ailleurs, elle passait des heures au matin comme au soir à se brosser les dents avec soin. Rire, aussi, elle aimait ça. Elle riait souvent même, à chaque fois que l’opportunité se présentait à elle, elle rigolait. Parfois comme un jouet qui couine mais souvent s’était une avalanche de « haha » qui aboutissait. Et à cet instant, elle n’avait nullement envie de sourire, mais plutôt de rigoler. Ce qu’elle fit, d’ailleurs, quand Hyuga lui demanda si ce qu’elle venait de dire était une technique de drague. A vrai dire, elle n’avait même pas cherché à le draguer et l’idée ne l’avait, pour ainsi dire, même pas effleurée.

« Oui enfin.. C'que j'veux dire c'est que, moi, quand je drague : Je dis tout le temps aux filles qu'elles ont un joli nom. »

C’était une chose de plus qu’elle savait sur lui : dragueur. Une moitié de bon point et une autre moitié de mauvais point. Se faire draguer, ça ne la dérangeait pas, tant que le garçon était mignon et qu’il ne la collait pas encore trop. Mais à partir du moment où il devait vraiment trop ennuyeux ou encore trop collant et entreprenant, elle le plantait. Ema n’était pas vache et elle n’était méchante que quand il le fallait. A vrai dire, Ema n’arrivait pas à être méchante. Même si elle le voulait réellement, elle n’y parvenait pas. Elle se souvint de la fille, cette p*te, qui lui avait volé son copain une fois. Ema avait pleuré pendant des jours, cherchant un moyen quelconque de leur faire vraiment mal. Elle n’avait rien trouvé. Non, elle était trop gentille.

Le garçon sortit Ema de sa rêverie en lui demandant son prénom.

« Moi, c’est Ema. »

Hyuga jeta un rapide coup d’œil à la chambre avant de stopper son regard sur le lit défait d’Ema.

« C’est ton lit ? »

La jeune fille n’eut pas le temps d’acquiescer que le garçon sautait déjà dessus à pieds joints. Sur le coup, elle crut voir un enfant de cinq ans et elle le regarda, visiblement amusée. Et puis, la tentation fut trop forte : elle lui sauta dessus, manquant de tomber du lit par la même occasion. L’instinct animal de son pouvoir, dirons-nous. Elle sourit, dévoilant ses dents.

« Tu ne croyais tout de même pas que j’allais te laisser sauter sur mon lit sans rien faire, si ? »

So raise your glass if you are wrong !

Ema se fit capturer à la seconde même où elle bondissait sur Hyuga. L’étau maigrichon des bras du jeune homme se refermait sur elle alors qu’elle se débattait désespérément. Ce garçon était vraiment sans gêne. Il était entré sans y être invité, il s’était jeté sur un lit sans y avoir été invité et maintenant, il la tenait dans ses bras sans y avoir été invité. Un bon point pour lui. La gêne, c’est le mal ! Elle replongea dans ses souvenirs, à l’époque elle n’était qu’une petite fille blonde avec de grands yeux bleus, cachée dans un coin d’une salle en fête à lire ses livres. Eh oui ! Ema n’avait pas toujours été extravertie ! Dans les fêtes, avant, on ne la voyait jamais. Elle disait bonjour et puis, elle disait au revoir. Entre temps, on ne la voyait pas. Elle passait à quatre pattes sous le buffet pour ne pas qu’un oncle l’invite à danser. Danser, elle avait horreur de ça. Mais plus maintenant. Maintenant, elle dansait quand elle entendait une musique assez entraînante à son goût. Quoiqu’il en soit, elle était bien là, prisonnière, elle avait chaud et c’était douillet. Enfin, elle avait chaud jusqu’au moment où le garçon se releva brusquement pour se mettre debout sur le lit dans une pose triomphale.

« Une minute en tenant une fille dans ses bras sans qu’elle le demande ! Kain va le devoir des Pockys ! »

Ema le fixa, toujours assise sur le matelas, incrédule. Apparemment, c’était un pari. Un bon point. Plus il parlait, plus elle en apprenait sur lui. Et elle commençait à bien l’aimer. Les paris, elle adorait ça. Elle faisait tout le temps avant de déménager à Aomori. Elle jouait avec ses copains. Bah oui, Ema, aussi féminine soit-elle, ne supportait la présence des filles qu’à petite dose. C’est vrai, Ema n’arrivait pas à communiquer avec elle. Après avoir utilisé le stock de parfums, vêtements, garçons, cours et professeurs, elle n’avait plus rien à dire et écoutait distraitement, regardant les garçons du coin de l’œil en se demandant de quoi ils parlaient eux… Elle sursauta quand le garçon se rassit brusquement en face d’elle. Il déposa ses mains sur ses oreilles et la regarda fixement.

« Non, laisse tomber, c’était un pari avec un ami. Oubliiiiiiiie ça ! Oublie, oublie ! »

On aurait dit qu’il cherchait à l’hypnotiser et Ema ne résista pas : elle éclata encore une fois de rire. Elle reprit enfin son sérieux – enfin, si l’on peut dire qu’Ema a du sérieux – et fixa Hyuga.

« J’adore les paris et les jeux débiles moi, je ne me lasse pas d’y jouer. »

I will give to you the love you seek and more !

La tête d’Hyuga changea furtivement et passa d’un regard hypnotiseur à une moue boudeuse. Elle n’avait rien dit de méchant pourtant, juste qu’elle aimait les paris et les jeux que tout le monde jugeait débile. Elle, au contraire, elle adorait ça. C’était le genre de jeux qu’on faisait dans des pyjamas partis ou encore quand on était entre pote et qu’on se faisait chier. Ema n’avait jamais été qu’une fois à une pyjama party. Avant, elle se demandait à quoi pouvait bien ressembler et elle regardait des films avec des fêtes comme ça dedans. Elle avait tout de suite aimé et elle avait attendu avec impatience sa première fête de ce genre. Enfin, elle était arrivée ! Et bon dieu comme Ema l’avait regretté ! Elle s’était ennuyée toute la nuit pendant que les autres filles parlaient people. Ema, elle n’y connaissait rien en people. Ensuite, elles avaient parlé des garçons qu’elles trouvaient trop sexy. Ema, elle n’en avait aucun dans sa ligne de mires. En gros, elle s’était fait chier comme rat mort et elle s’était endormie avant minuit, sans attirer l’attention des filles.

« Alors comme ça, mes paris c’est des jeux débiles ? Oh ! T’vas voir ! »

A peine eut-il fini sa phrase qu’il lui sautait déjà dessus comme un animal. Ema voulut le repousser mais elle n’y parvint pas. De plus, il avait déjà commencé à mettre son plan en action : les chatouilles. Et Ema était très chatouilleuse, au point de devenir violente, sans le faire exprès. Elle se débattait en rigolant, cherchant difficilement son souffle. Et enfin, elle réussit ! Hyuga venait de tomber du lit. Ô miracle ! Elle respira longuement avant de passer sa tête au-dessus de celle du jeune homme. Elle lui sourit alors que ses cheveux pendaient en boucles blondes vers le sol. A peine eut-elle le temps de dire « ouf » qu’un oreiller vint percuter sa tête. Elle recula brusquement, surprise, et se mit à rire doucement.

« Si tu aimes tant que ça les jeux idiots… Un cap ou pas cap, ça te dit ? »

Il lui souriait d’un air presque sadique et Ema lui rendit son sourire quand il lui donna l’oreiller et la consigne. Ema accepta. Ce n’était pas un petit gage comme ça qui allait l’empêcher de jouer ! Elle se leva, remit ses vêtements en place ainsi que ses cheveux et sortit de sa chambre en sautillant, suivie de loin par Hyuga.

Elle trouva sa cible et elle abattit plusieurs fois de suite son oreiller sur la personne en criant comme un guerrier enragé. Elle regarda la pauvre petite demoiselle, apeurée par tant de brutalité, partir en courant, hurlant qu'il y avait une folle dans le bâtiment. Elle retourna dans sa chambre en sautillant, victorieuse.

« J’ai gagné, c’est à ton tour, maintenant. »

Elle rampa sur le sol et sortit un pot de Nutella de sous son lit. Elle le tendit à Hyuga.

« Cap de t’asseoir devant ma porte et de bouffer le pot de Nutella ? Mais attention hein, pas de manière sensuelle ni rien, pas l’air de dire ‘Regarde, j’ai mis du choco là, tu viens lécher ? ‘. Non, je veux un truc bien deg’, tu dois t’en foutre partout ! Alors ? Cap ? »

C’est fou comme elle aimait ce jeu !

Avec le vicomte, on a fait que boire Saint-Jean, Champagne, Saint-émilion, Caviar…

Ema scrutait la scène, cachée contre une porte, elle faisait semblant de s’intéresser à son portable tout en jetant des regards furtifs vers Hyuga qui proposait du Nutella, couvert de chocolat de la tête aux pieds, à un groupe de garçons. Elle avait une terrible envie de rire. Voir un dragueur couvert de Nutella, c’était un spectacle assez amusant. Ce gage, elle l’avait déjà fait avant d’intégrer Aomori. Elle s’était assise sur un trottoir, un jour de fête, et elle avait commencé à se barbouiller de chocolat avec ses copains. Rien à dire, les passants et les touristes les regardaient bizarrement et eux, ils continuaient leur gage. Elle se souvenait même que des touristes les avaient pris en photo, tellement le spectacle était beau à voir. Quoiqu’il en soit, elle regarda Hyuga finir son gage. Les gens essayaient de l’éviter, refusant le pot de pâte à tartiner qu’il leur proposait. Elle pouffa distraitement, faisant mine de téléphoner, pour ne pas que l’on croit qu’elle rigolait toute seule. Hyuga rentra dans la chambre, elle sur ses talons. Elle l’applaudit, un grand sourire aux lèvres, et reprit le pot de choco qu’elle fit rouler sous son lit.

« J’ai hâte de prendre à bain moi… »

C’est vrai qu’à le voir ainsi, il avait grand besoin d’un bain ! Du chocolat sur le nez, sur les joues, dans les cheveux et même sur son sweat ! Il avait fait fort ! Elle contemplait l’étendue des dégâts quand le jeune homme lui tendit sa joue, celle où il y avait le plus de chocolat dessus. Elle comprit à l’avance ce qu’il allait lui demander. Elle sourit.

« Cap de lécher ? »

Elle répliqua par un clin d’œil plein d’assurance.

« Evidemment. »

Elle s’approcha du garçon et passa le bout de sa langue sur sa joue, recueillant par la même occasion le chocolat qui traînait sur la joue du garçon. N’importe qui, en entrant dans la chambre, aurait pu se poser des questions face au geste de la jeune fille. Elle finit vite de ‘laver’ la joue du garçon et maintenant, elle avait le goût du chocolat en bouche. Goût qu’elle n’aimait pas particulièrement, sauf si c’était très léger. Comme le Nutella, elle aimait bien ça, mais de là à bouffer le pot à la cuiller en une journée.

Elle regarda le garçon, sourire aux lèvres, et s’éloigna un court un instant pour disparaître à la salle de bain. Ema revint quelques minutes plus tard, un gant de toilette humide à la main. Elle lava ce qu’il restait du choco avant d’abandonner le gant dans les mains du garçon et de partir à la recherche d’un pull de garçon dans son armoire. Oui, Ema avait des pulls de garçon. Le genre de pulls qu’elle mettait pour dormir ou quand elle ne se sentait pas bien. De plus, elle aimait être habillée d’un vêtement plus grand qu’elle.

« Je sais pas si c'est à ta taille mais normalement, c'est bon puisque l'on fait à peu prêt la même grandeur... »

Après avoir passé le pull à Hyuga, elle se rassit sur son lit, réfléchissant à un prochain gage. Elle attendit qu’il se change pour pouvoir lui proposer le gage.

I don't know what to do

Ema balançait ses jambes dans le vide en attendant que le garçon revienne. Ouais, elle avait trouvé un gage. Maintenant, il n’y avait plus qu’à attendre et savoir s’il accepterait. Elle le regarda se débarbouiller à l’évier, enlevant le chocolat qu’il restait. Elle commençait vraiment à apprécier ce type. Elle ne tombait pas amoureuse, non. Même s’il était mignon mais… Passons. Non, elle commençait vraiment à aimer son côté joueur. Un joueur vraiment doué, qui plus est. Un autre bon point. Elle en était à combien de bons points déjà ? Trois ou quatre points, si elle se souvenait. Oh oui, elle adorerait ce mec. Elle le vit passer sa tête par la petite porte qui donnait sur la salle de bain.

« T’as eu le temps de proposer un nouveau gage ? »

Ema ne s’était jamais sentie aussi sadique de sa vie. Et elle pouvait l’être encore plus. Enfin, c’était vrai, Hyuga choisissait des gages amusants mais tout doux pour commencer alors qu’Ema… Faisait le même en un peu plus brutal. Elle se leva et marcha en direction de son armoire. Elle plongea sa tête dedans, de manière à sortir des vêtements et du maquillage rose. Elle les prit et les étala sur son lit avant de regarder Hyuga, un sourire sadique qui voulait dire quelque chose du genre « T’as compris ? ». Il quitta la salle de bain et s’assit sur le lit, celui à côté du sien.

« Après, faudrait que tu me passes ton numéro de portable, je l’ai pas sur moi là, mais ce serait bien. »

Ema se rassit et remonta ses genoux jusqu’à sa poitrine, genoux qu’elle entoura de ses bras. Elle adorait s’asseoir comme ça, elle se sentait bien, en boule. Elle se saisit du bloc note qui traînait sur sa table de nuit et griffonna un truc dessus avant de le tendre à Hyuga.

« Avec plaisir ! »

Elle se laissa tomber sur le dos, froissant par la même occasion les vêtements qui traînaient – oui, tout traîne !

« J’aimerai bien te connaître, c’est bête que Kana et Rei ne m’ait pas parlé de toi bien avant ~ »

Ema haussa un sourcil avant de répliquer doucement :

« Bah, tu sais, je suis pas ici depuis super longtemps, en fait. Mais j’avoue que tu me plais bien ! »

Sur ces mots, elle rigola avant de fermer un œil.

Une Ema sans maquillage, c’est comme un arbre sans feuillage.

« Me dis pas que tu comptes me maquiller ? … Non… »

Ema continua de le regarder, un sourire presque sadique aux lèvres. Ô comme elle aimait ça ! Ce jeu, ça faisait des mois qu’elle n’y avait plus joué et elle n’avait cessé de penser à lui et aux gages qu’elle pourrait donner. Elle en avait réunis quelques-uns pas trop douloureux pour la personne qui oserait encore jouer avec elle… Quelle gentillesse !

« Mais si ! Allez, je suis sûre que tu seras à croquer ! »

Elle avait déjà maquillé des mecs dans sa vie. Parfois contre leur volonté, mais souvent pour leur bon plaisir. Elle faisait ça dans les anniversaires, quand elle était plus jeune, avec ses copines. Toutes contre le peu de garçons qu’il y avait à la fête. Elles les maquillaient de rose, mettaient du vernis sur les ongles et plein d’autres choses comme des nœuds dans les cheveux, des jupes, des foulards, du parfum, parfois. Comme on dit, le ridicule ne tue pas, sinon, Ema serait morte plus d’une centaine de fois.

« Bon d'acc-d'accord. Mais tu t'habilles en mec dans ce cas là, on échange les rôles ?! Je met tes vêtements et toi les miens. »

Ema sourit encore une fois. Elle hocha la tête en signe de contentement. Puisqu'il fallait se sacrifier, elle le ferait. Mais une chose douloureuse lui traversa l’esprit à ce moment-là. Un mec, ça ne se maquille pas… Et Ema devait justement se ‘déguiser’ en mec. Ô l’horreur. Ema sans maquillage… Même pas du mascara. Le résultat allait faire peur à voir. Enfin, si elle, elle ne pouvait pas mettre de maquillage, elle ne devait pas se gêner pour en mettre sur le visage d’Hyuga. Vengeance !

« Okay, ça marche. »

Elle enleva pour la deuxième fois de la journée ses fringues et enfila celles du jeune homme. Bordel, comme elle aimait les vêtements de mecs. Toujours trop grands pour elle, Ema ne se lassait pas d’en acheter, comme les vêtements féminins. C’est à peine si elle n’achetait pas les sous-vêtements des garçons…

Elle se regarda dans le miroir, accroché au mur. Ce n’était pas si mal finalement, elle se ressemblait. Enfin, elle tourna la tête vers le garçon et manqua d’éclater de rire. Il était clair qu’il n’était absolument pas à l’aise dans les vêtements. Il fallait bien avouer que le slim déchiré le serrait trop et que le t-shirt n’était pas fait pur être porté par un mec. Et les vieilles ballerines… Mon dieu, comme c’était hilarant. Ema rentra dans la minuscule salle de bain et passa son visage à l’eau pour ôter le maquillage qu’elle avait mis après s’être lavé les cheveux.

« Viens pas te plaindre si je fais peur sans maquillage ! »

Elle se retourna et le regarda, sourire aux lèvres. C’était son tour. D’un geste du menton, elle lui désigna son lit et lui ‘ordonna’ de s’asseoir. Elle allait enfin se mettre à l’œuvre.

C'est donc sans gêne qu'ils s'échangèrent leurs vêtement, debout à présent, Hyuga se battait pour mettre le slim de la jeune fille, essayant de ne pas non plus le casser. C'est dingue ce que les cuisses des filles étaient aussi minces, lui à côté avec ses muscles, c'était limite il devait sauter pour rentrer dedans. Enfin, il arriva à mettre le slim, ne pouvant même pas fermer à fond la fermeture éclair à cause de ses hanches trop grandes. Il enfila finalement le long T-shirt blanc, qui faisait un peu moins long sur lui, celui-ci ne lui allant pas du tout. Pour ce qui était des ballerines, il faisait au moins deux tailles de plus, et son talon sortait de la chaussure, Hyuga étant alors obligé de marcher avec le bout de la chaussette dépassant derrière. Pour ce qui était de ses cheveux blonds, il voulait les attacher en couettes sur les côté, mais se regardant lui aussi dans la glace, il pensa que ça n'en était pas la peine.

'' Ça va de ton côté, mes vêtements te vont bien.. Mais moi.. ''

Il baissa la tête pour se regarder. Bon, au moins il ne portait pas de jupe, c'était déjà ça, et il avait put garder son short plutôt que d'enfiler une culotte rose. Relevant ses yeux quand Ema lui disait de ne pas se plaindre sans son maquillage, il la regarda un long moment et lui répondit en grognant :

'' Te plains pas, c'est moi qui va avoir une sale tête avec tout ce maquillage ! ''

En effet, il finit par s'asseoir sur le lit comme lui avait désigné Ema, et regardait tout ces petits objets un peu éparpillés. Il sentait bien qu'il allait souffrir. Alors, avalant sa dernière salive, il ferma les yeux tout en se penchant vers l'avant, et serra ses mains contre les siennes pour faire celui qui prait. Son heure avait sonné, et il savait qu'après cela, Ema lui donnera comme objectif de sortir de la chambre ainsi. Il priait de même pour que Kana ou Rei ne rentre pas au même moment dans la chambre et le voit ainsi : sa virilité auprès d'elle en prendrait un sacré coup. Il se vengera de toute façon, il se vengera.

'' Tu souffriras petite Ema ~ Oh oui, tu souffrira après ça.. ''

Marmonna t-il en riant doucement.

Il ne faut pas voir pour croire mais croire pour voir...

Ema, loin d'être une professionnelle du maquillage, s'amusait comme une petite folle. Elle s'appliquait pourtant à la tâche, ne voulant pas bâcler son travail. Et pourtant, elle ne soignait que rarement ses ouvrages, sauf si cela pouvait lui apporter des points en plus. Dans ces cas-là, elle ajoutait des images, choisissait une jolie police d’écriture et tout, et tout. Mais quand il s’agissait de maquillage, elle s’acharnait. Elle repoussa une mèche gênante sur le front du garçon et se remit à étaler légèrement de l’ombre à paupières. Ema aurait pu être plus sadique encore en optant pour un maquillage plus extravaguant, pleins de couleurs et de paillettes, mais elle était bien trop gentille pour le faire. De plus, elle savait que cela devait être assez embêtant pour son camarade. Elle le sentit rigoler, ce qui lui arracha un sourire.

« Cesse de bouger ! Ou alors, tu seras vraiment ridicule ! »

Elle reprit son travail, contente de son gage. Elle savait qu’elle allait souffrir après cela, qu’il allait trouver et lui donner un gage sadique à souhait. Elle avait peur, un peu, en essayant de savoir ce qu’il réussirait à lui faire subir. Elle se décida quand même à poser la question, par simple curiosité de sa part, en coinçant un pinceau derrière son oreille.

« T’as déjà trouvé un gage pour ta revanche ? »

Elle avait conscience, qui plus est, que l’esprit et la virilité du garçon prendraient de fameux coups, mais la vie faisait souffrir, surtout quand on voulait jouer avec Ema.

« T’inquiète, le ridicule, ça ne tue pas. »

Et le pire, c’est que c’était vrai, sinon, Ema, serait déjà morte et enterrée à leur qu’il est…

Honey ! Honey ! Honey !

Mal au ventre. Mal aux côtes. Mal aux abdos. Tels étaient les symptômes d’une crise de fou rire aiguë. Et comme elle adorait rire, elle était souvent atteinte de ses « maux ». A cet instant, elle rirait comme une baleine dans un vaste océan parce qu’elle venait de créer un chef d’œuvre. Rien que le fait de voir la mine déconfite d’un garçon couverte de maquillage flash à souhait, ça donne envie de rire. Mais là, ce n’était pas un vulgaire garçon, c’était Hyuga ! Et Hyuga, à l’entendre, c’était un dragueur. Le genre de gars qui ne lâche pas l’affaire. Le genre de gars à toujours savoir quoi dire, en toutes circonstances. Ema enviait ce genre de gars. Elle les enviait jalousement parce qu’ils avaient la classe. Elle passait des heures dans les rues à essayer de repérer ces garçons-là. Elle s’asseyait quelque part et elle les regardait voler de filles en filles jusqu’à ce que l’une d’elles accepte le rendez-vous qu’il lui donnait. Ce ballet lui faisait étrangement penser à celui des papillons au printemps. Et elle trouvait ça terriblement touchant ! Mais personne n’abordait Ema dans la rue. Même quand elle avait l’air vraiment paumée, là, toute seule, le cul posé sur une barrière en métal, à attendre sagement que l’on vienne lui parler. La dernière fois que des jeunes gars – beaux comme des dieux, à croire que c’était un jour sacré – étaient venus l’aborder, c’était pour lui demander le chemin à prendre pour aller au cinéma le plus proche. Elle les aurait tué si ils n’avaient pas une aussi belle gueule… Et puis, elle les a regardé s’en aller vers le cinéma. Sauf qu’ils n’ont pas été au cinéma… Ils ont juste trouvé un groupe de lycéennes en chaleur sur le trottoir et ils les avaient draguées. Et c’est sur cette triste image qu’elle était rentrée chez elle, son esprit féminin totalement en miette.

Elle reporta son attention sur Hyuga, des larmes de joie aux yeux. Ca y est, elle pleurait de rire. Heureusement qu’elle n’avait pas de maquillage à ce moment-là… Sinon, le garçon aurait vraiment eu peur. Ema observait son Shibuya boy, un grand sourire aux lèvres, avant de sortir l’appareil photo. Elle se devait d’immortaliser ce moment. Alors que le jeune homme continuait de gueuler comme un… cochon d’Inde, la jeune fille appuya sur le déclencheur, obtenant par la suite une splendide photo d’un « homme » en pleine détresse. Elle continuait de rigoler comme une baleine avant de recevoir un poids lourd dans la figure. PAF ! Et un Hyuga qui t’attrape pour te faire subir un châtiment digne de ce nom ! Les yeux dorés du garçon volaient de droite à gauche. Il devait certainement chercher un gage super gênant pour Ema… Rien que le fait d’y penser, un frisson parcourut son corps. Et puis, les yeux du garçon étincelèrent, annonçant à la jeune fille qu’il avait trouvé un gage et qu’elle devait s’attendre au pire – si ! Les yeux ça dit tout ça ! Il se leva d’un bond et la pointa du doigt, triomphant :

« Je sais ! Cap de crier très fort pour que tout le monde t'entendre : '' OH OUI HYUGA, VAS Y ! JE SUIS UNE GROSSE CHIENNE !! »

Ema avala lentement sa salive, pâle comme une morte. Merde, c’était quoi ce gage ? Même celui qu’elle venait de lui donner était tout gentil par rapport à celui du garçon… Bordel, la honte qu’elle allait se taper si elle le faisait… Mais elle ne perdrait pas au Cap ou pas Cap ! Bon, à trois, on se lance ! Un, deux… Trois ! Non, elle ne pouvait pas le faire. Elle réfléchit quelques instants, se mordit la lèvre avant de se lever et de frapper Hyuga avec son oreiller en gueulant son gage avec une voix grave, comme celle d’un garçon. Quoi ? Il n’avait jamais précisé la manière de dire son gage. Bah oui, elle avait pensé à tout - enfin, Masao a pensé à tout - si jamais elle gueulait avec sa voix la plus grave, les gens du couloir allaient penser des tas de choses sur le jeune homme. En particulier sur sa nouvelle attirance envers le sexe masculin... Bien fait pour lui ! Elle l’avait fait. Ema se laissa tomber sur son lit, les yeux grands ouverts. Elle se redressa sur un coude, un sourire aux lèvres.

« Je l’ai fait. C’est à mon tour maintenant, non ? »

Elle jouait avec les bords du sweat d'Hyuga. Mais non, que dis-je : avec les bords de son sweat à elle ! Ema regarda Hyuga avec un sourire bizarre sur la figure.

« Cap de faire un strip teas ? »

Ouais, Hyuga en caleçon, elle avait déjà vu. Mais Hyuga en caleçon dansant sur de la musique tout en trémoussant son corps de façon sensuelle... Elle allait bien rigoler !

Dédicace à Masao, pour ce magnifique changement de voix lors du gage ! 8D
Dédicaces à Shion et Masao qui voulaient ABSOLUMENT voir Hyuga en caleçon moulant 8D
Oui, tes réponses me manquaient Hyuga XD

[Quelle sal***.. Masao, on aura des comptes à régler ! xD ..]

Un léger petit choc à la tête par un oreiller, suivit de la plus belle voix d'Ema : Celle d'une sale fille imitant la voix du jeune homme, et donc un voix grave, et lâchant la pire phrase qu'il soit au monde. Maintenant, tout le monde prendrons Hyuga d'une autre façon. Enfin, celui-ci espérait juste que personne n'aurait entendu ça, et encore moins Kana et Rei si elles arrivaient au même moment. Se mordant la lèvre, il commença à crier sur Ema qui venait de faire un sale coup, lui donnant ses petites tapes ''amicales'' sur la tête.

« Cap de faire un strip tease ? »

Le jeune blondinet se mit à soupirer très fort, levant sa tête en arrière pour observer quelques secondes le plafond. Quelle jolie petite perverse qu'elle avait à côté de lui. Se redressant, Hyuga prit bien la peine d'aller fermer la porte à clé et commença alors à enlever son long T-shirt blanc qu'il avait pourtant mit longtemps à mettre, faisant quelques petits pas de danse avant de l'enlever complétement, montrant ses beau abdos, si petits soit-il. Hyuga, torse-nu était plutôt pas mal, il fallait l'avouer et cette saleté de Ema pouvait bien se régaler à présent. S'approchant d'elle, le jeune homme commença à déboutonner le slim déchirée qui le serrait déjà bien assez, finissant par l'enlever complétement en jetant l'habit un peu plus loin dans la chambre. Les ballerines, elles, étaient à l'entrée de la pièce déjà enlevées depuis un long moment. Se jetant sur Ema, Hyuga lui lança alors avec un grand sourire :

'' Tu veux en voir plus.. ''

Enlevant sa main de ses cheveux, il alla la poser au niveau de son caleçon, le baissant tout doucement avant de s'arrêter et de rire bêtement en posant sa main contre les yeux d'Ema, pour l'empêcher de voir ses jolis bijoux de famille :

'' Non, non et non ! Tu verras rien d'autre ! C'est déjà bien assez.. Et maintenant. ''

Tel un pauvre dépravé sexuel en calbute, Hyuga s'élança a beau milieu de la pièce pour aller chercher le pot de nutella, le ramenant avec un large sourire aux lèvres presque sadique. Ouvrant le pot à une vitesse incroyable, il posa un peu de chocolat sur son torse, faisant un geste de la main pour amener son amie jusqu'à lui :

'' Tu m'as déshabillé pour en profiter, maintenant.. Subis ! Lèche moi ça ! ''

[ça part en gros bordel xD Heureusement qu'hyuga a fermé la porte /sbaf/]

Il se maquille, pour ressembler à une fille, il met du sent bon et des chaussures à talons…

Ema s’amusait comme une petite folle. Oh ! Comme ça faisait longtemps qu’elle avait rigolé ainsi ! Des années, si pas des siècles. Non, quand même pas des siècles. Elle regarda le garçon effectuer des moues plus bizarres les unes que les autres. Il hésitait. Oui, il ne savait pas s’il devait accepter ou pas. En même temps, elle avait peut-être poussé le bouchon un peu trop loin. Mais maintenant que le gage était donné, il ne restait plus que deux solutions : gagner et pouvoir donner un gage plus pervers encore ou perdre et… Rien. Et puis, personne ne serait mis au courant de ces gages stupides et même, si c’était le cas, ils pouvaient toujours se défendre en disant que c’était un jeu. Ouais, un jeu. Il n’y avait même pas à mentir parce que c’était la stricte vérité. Après tout, ce n’était pas comme s’ils avaient couché ensemble et quand même, s’ils l’avaient fait, c’était privé. Elle observa Hyuga qui n’avait pas l’air de vouloir se décider. Pourtant, elle ne lui avait pas demandé la mer à boire, elle voulait juste le voir se déshabiller en se dandinant. En plus, il devrait la remercier : grâce à elle, il allait pouvoir se débarrasser des vêtements d’Ema dans lesquels il devait certainement être serré comme un poireau entre les tomates et les carottes au Marché.

Enfin, Hyuga bougea en marchant tel une vache allant vers l’abattoir jusqu’à la porte. Comment ? Il partait ? Oh non ! Elle commençait vraiment à s’amuser, ce serait dommage d’abréger un si bon moment. Et puis, s’il partait, qu’est-ce qu’elle allait faire, seule, dans sa chambre ? Lire un livre à cette heure-ci ? Jamais. Non, il fallait qu’il reste ! Le bruit d’une clef qui tourne dans la serrure la ramena à la réalité. Oh ! Il restait ! Il avait juste ressenti le besoin de fermer la porte à double tour ! Comme c’était malin de sa part… Et puis, on n’était jamais trop prudent ! Et à en croire ce geste, il s’était finalement résigné à la provocation d’Ema. Elle sourit, visiblement amusée, en attrapant un oreiller pour le serrer en dessous de sa poitrine. Le spectacle promettait d’être amusant et la jeune fille aimait tout ce que était amusant. Quand elle était petite, ses parents l’emmenaient très souvent au cirque. Déjà parce qu’ils aimaient ça sans l’avouer mais que voir les yeux de leur fille en pleine admiration devant les éléphants – ou devant le dresseur trop sexy, au choix – c’était ça qu’ils préféraient. Et puis, il y avait eu ce putain de divorce…

Hyuga entama sa ‘danse’ sans oublier d’enlever ses vêtements – ou ceux d’Ema, en l’occurrence – au passage. Il bougeait bien… Même terriblement bien. Ema le regardait onduler au rythme d’une musique inaudible pendant qu’il se débattait avec le slim déchiré qu’Ema mettait quand elle n’avait pas l’intention de sortir de la journée. Et là, elle n’avait aucune envie de partir. Pourquoi sortir quand on a un strip teas gratuit et privé, en prime ? On aurait dit un enterrement de vie de jeune fille avant l’heure. Ouais parce qu’Ema ne comptait pas se marier le lendemain et puis encore fallait-il qu’elle se trouve quelqu’un et ça, c’était pas gagné. Quand Hyuga réussit enfin à ôter le pantalon trop serrant, il sauta sur la jeune fille. Alors là, imaginez-vous la scène : une jeune fille pure et sans défense – Ahem – couchée sur un lit en bordel avec un garçon à moitié nu au-dessus d’elle. Hyuga la regarda droit dans les yeux, un sourire moqueur sur les lèvres.
« Tu en veux plus… ? »
Ema cligna plusieurs fois dans yeux avant de lui offrir un sourire ironique.
« C’est une invitation ? »
La main du garçon quitta ses cheveux pour entamer une descende sensuelle le long de son corps jusqu’à son boxer. Alors qu’il commençait à l’abaisser et qu’Ema commençait réellement à avoir chaud, le garçon se retint et plaqua sa main devant les yeux de la jeune fille avant de lancer avec une voix pleine d’entrain :
« Non, non et non ! Tu ne verras rien d’autre ! C’est déjà assez bien ! Et maintenant… »
Sur ces mots, le garçon se leva d’un bond pour courir chercher le pot de Nutella, négligemment abandonné au milieu de la chambre. Il revint alors qu’Ema s’asseyait sur le lit et commença à badigeonner son torse de pâte à tartiner. Heurk.
« Tu m’as déshabillé pour en profiter, maintenant… Subis ! Lèche-moi ça ! »
Oh l’enfoiré ! Il se servait de sa tenue pour recommencer le coup du ‘cap de me lécher’. Et ouais ! Elle était cap ! Elle l’avait déjà fait sur sa joue, pourquoi pas sur son torse… ? Elle n’avait qu’à imaginer que c’était une joue géante… ! Quelle intelligence, Ema. Ouais, mais… non. Elle regarda Hyuga droit dans les yeux en espérant que ses iris bleutés lui témoigneraient tout l’amour qu’elle éprouvait pour lui en ce moment tragique. C’était ironique, évidemment. Elle se mit au travail et le goût du chocolat empoisonna sa bouche après une minute. Dix minutes de calvaire, assise sur les genoux du garçon – Bah ouais ! – à lécher du Nutella dégueu. Le Nut’, elle aimait bien, mais en petite quantité. Dix minutes. Elle avait passé sa pauvre langue, meurtrie par le goût du choco, sur le torse d’un garçon pendant dix minutes. Quand elle eut enfin fini, elle remonta sa tête, du chocolat sur le nez, pour regarder le jeune homme en face.
« C’était l’un de tes fantasmes… ? »
Ouais, ça ne pouvait être que ça. Ou alors, c’était du sadisme envers de pauvres petites papilles gustatives sans défense ! Elle mata regarda Hyuga encore une fois avant de lui sourire de toute ses dents et de s’asseoir à côté de lui. Enfin, après une courte réflexion, elle se laissa tomber en arrière. Sa nuque percuta la cuisse d’Hyuga. Aïe.
« On reprend nos fringues ? »
Ouais, reprendre leur vêtement d’origine. Mais pas de la façon classique. Oh comme il avait l’air heureux en entendant cette phrase ! Mais Ema le coupa dans son élan.
« Cap de me déshabiller jusqu’à ce que je te dise stop ? »
Elle cligna des yeux avec une petite bouille qui voulait dire ‘Non, je suis innocente moi ». Et puis, c’était une manière quelconque de se rhabiller.


Désolée, c'est super long XD J'étais trop inspirée... (A). T'as vu, tu me traites de saleté et moi je dis que tu es sexy ! ;w; C'est injuste ! 8D
Re-merci à Masao 8DD

Il fallait l'avouer, Hyuga était en extase. Une fille qui se mettait à lui lécher le torse, bien sûr que c'était l'un des fantasmes d'un homme, surtout quand cette fille tu l'as connait depuis seulement une heure. En y pensant, il s'imaginait tout les deux une journée ensemble, ça pourrait finir au lit. Enfin, en attendant il profitait de ce moment pour fermer les yeux et rire à chaque coup de langue. Une fois cela terminé, il s'essuya vite fait le torse avec sa main, regardant alors Ema qui lui avait posé une question assez douteuse :

« C’était l’un de tes fantasmes… ? »

D'abord il ne comprit pas ce qu'elle disait, penchant la tête sur le côté, mais en repensant à ce léchouillage de torse, il se mit à rougir en faisant un petit sourire gêné. Oui, c'était l'un de ses fantasmes, faire ça avec une fille et Ema devait bien être la seule folle à faire ça au monde. Enfin, elle lui proposa de s'échanger les vêtements, ce qui d'un côté le rassura car il allait pouvoir remettre ses fringues qu'il adorait tant, quittant ce foutu slim qui lui serrait les cuisses. Mais c'est alors qu'elle lui proposa comme gage de la déshabiller. Levant alors rapidement ses mains pour les poser sur le ventre de la fille, commençant à lever son sweat, il lui répondit avec comme un sourire pervers, les yeux brillants :

'' Alors là.. Je dis pas non ! ''

C'est bon, il ne pouvait pas contrôler sa folie. Ema allait vraiment le prendre pour un pauvre pervers dépravé, déjà qu'il était en caleçon, elle presque sur ses genoux, et voilà qu'il commençait déjà à lui enlever le sweat avec un grand sourire. Heureusement que la porte était fermée. Tout content, il enleva ensuite le T-shirt d'Ema qui lui allait bien, faut dire qu'il font presque la même taille, pour finir par hésiter à lui enlever son jean. Fallait-il le faire oui ou non? Se levant du lit, il attrapa les jambes de la fille, ouvrant alors la braguette de la jeune fille et d'un coup sec, enleva le pantalon pour ... se retrouver tout les deux sans vêtements et presque tout nus. Son pantalon en main, le tenant avec ses deux mains, Hyuga regarda alors Ema sans dire un mot. Un long silence s'en suivit, puis le jeune blondinet se mit à partir dans un fou rire, tombant à terre tant il n'en pouvait plus de ce qui leur arrivaient.

'' Ah p'tain.. J'en peux plus, c'est trop excellent. T'es vraiment une fille bien ! ''

Et dire que Rei et Kana partage la chambre de cette fille depuis un bout de temps, pourquoi ne s'étaient-ils pas rencontré bien avant? hyuga en était presque déçu de ne la connaitre que maintenant. Enfin, il se rhabilla, remettant son jean, son T-shirt et son sweat, recherchant ses chaussures qui devait trainer par terre. Une fois celle-ci retrouvait, son ventre se mit à gargouiller. C'est vrai, il se faisait tards, et il n'avait pas encore mangé. Tournant la tête vers la petite blonde, il lui demanda alors :

'' Dis? Tu as déjà mangé, ou.. ? Parce qu'au pire on peut aller manger ensembles? ''

Ou alors quitter le pensionnat, presque fuguer quoi, et se rendre en ville rien que tout les deux. Hyuga s'imaginait déjà bourré avec elle et nageant dans une fontaine. Un rêve, un.. fantasme ?

Et si l’on rejouait toutes les scènes… ?
Dis-moi encore que tu m’aimes.

Ema devait désormais dire adieu aux vêtements d’Hyuga. Pourquoi devait-elle les quitter ? Elle se sentait bien dedans… Et en plus, elle adorait l’odeur de ‘mâle’ qui se dégageait du tissu. Ema était attirée aux odeurs masculines. Et puis, c’était fait pour ça, les shampooings ou parfums de garçons, pour attirer les jeunes demoiselles. Sauf qu’Ema ne faisait pas que les renifler… Elle en mettait aussi. La demoiselle ne voulait pas particulièrement attirer les filles – parce qu’elle préférait les garçons – mais elle trouvait que ça sentait tellement bon. Et puis, les garçons aussi, ça prend du gel douche de filles ! Si, si ! Quand elle habitait encore avec son père – ce qui remontait déjà à un certain temps – ce dernier utilisait toujours le gel douche à la noix de coco qu’Ema s’achetait. Lui, il avait le beau, celui qui sentait la menthe sauvage et les agrumes, celui où il était indiqué sur le flacon ‘For Men’. Alors, imaginez les disputes amicales entre un père littéralement amoureux de sa fille et entre une adolescente faussement fâchée de voir son gel douche partir à une vitesse grand V. Sauf qu’Ema n’arrivait pas à se fâcher sur son père. Il était peut-être collant, chiant sur les bords et gamin en profondeur, mais bon, avec ce divorce, elle le comprenait : il avait juste besoin de se dire qu’il n’était pas seul, qu’il lui restait sa fille. De plus, Ema ne lui facilitait pas la tâche, en particulier quand elle voulait absolument quelque chose. Mais d’où venait ce trait de caractère… ? Et hop ! Au revoir Monsieur le sweat !

« Alors là… Je dis pas non ! »

Ca y est. Avec ça, elle ne pouvait qu’accéder au rang de perverse accomplie. C’est vrai qu’en y repensant, ils étaient passés des gages tout doux et tout mignons aux gages pervers. M’enfin, c’était le jeu. Et puis, ils n’allaient pas rester au stade des ‘cap de faire trois fois le tour de la fontaine à pieds joints’. Ces gages-là, c’était ceux que l’on donnait dans les pyjamas partis des gamines de douze ans. Bah quoi ? C’est vrai. On n’allait quand même pas leur demander de se faire déshabiller par un garçon… Au revoir Monsieur T-shirt. Et voilà une Ema à moitié habillée dans une chambre à moitié vide. Félicitation, vous venez de gagner le prix de Catin de l’Année ! Non, quand même pas. Et puis, se faire déshabiller par un garçon qu’on ne connaît pas depuis longtemps, ce n’était pas si désagréable à imaginer. Enfin, elle aurait préféré se faire fougueusement embrasser par un inconnu derrière une porte. Que c’était beau de rêver… Au revoir le jeans.

« Tu n’iras certainement pas plus loin, tu peux arrêter. »

Ema soutint le regarder déconcerté d’Hyuga avant de le voir s’écrouler par terre, comme un pigeon mort. Il était totalement mort de rire. Enfin, c’était vrai que la situation était ridicule. Une fille et un garçon en sous-vêtements dans une chambre vide et il ne s’était absolument rien passé. Quoi ? Vous ne le croyez pas ? Bah tant pis. Ema attrapa son t-shirt, qu’Hyuga avait négligemment laissé traîner au sol, et l’enfila, un sourire aux lèvres.

« Ah p’tain… J’en peux plus, c’est trop excellent. T’es vraiment une fille bien ! »

Ema cligna plusieurs fois des yeux avant de se lever et de se diriger vers son armoire, toujours en culotte. Elle plongea sa tête entre les étagères, à la recherche de vêtements corrects. Bah. La seule chose qu’elle trouva fut un slim foncé et un sweat bleu marine. Elle enfila son sweat, méchamment trop large, et passa son pantalon. Traversant la chambre à grandes enjambées, elle arriva bientôt devant son miroir. Quoi ? Vous pensiez réellement qu’elle allait rester sans maquillage ? Non ! C’te blague ! Enfin, elle ne passerait pas trois heures devant son miroir, elle se contenterait de mettre du mascara.

« Dis ? Tu as déjà mangé, où… ? Parce qu’au pire on peut aller manger ensemble… ? »

Ema lui sourit, dévoilant ses dents. C’est vrai que toutes ces aventures lui avaient ouvert l’appétit. Enfin, il en fallait peu pour ouvrir l’appétit d’Ema parce qu’elle était un ventre sur pattes vivant. Elle passait son temps à manger n’importe quoi. Et puis, ce n’était pas pour rien qu’elle était inscrite au club de cuisine, ce n’était pas pour rien qu’elle allait là-bas. M’enfin.

« Pourquoi au pire ? Tu ne veux déjà plus de moi… ? »

Evidemment, c’était ironique et elle n’avait pas pu s’empêcher de dire ça avec le sourire. Et puis c’est vrai, pourquoi ‘au pire’ ?

Ema allait vraiment chercher loin dans ce que lui disait Hyuga. Celui-ci avait dit ''au pire'' sans vraiment y réfléchir, ne pensant pas que cette phrase allait déranger son amie. Enfin.. ''déranger'' était peut être un peu gros, puisqu'elle semblait avoir dit ça avec un petit ton ironique, lui souriant gentiment. Remettant son sweat droit et retroussant ses manches comme il faisait d'habitude, il en profita aussi pour piquer sur la table de chevet de la jeune fille un bracelet qui trainait, le mettant sur son poignet : Hyuga était comme ça, toutes filles qu'il appréciait, il mettait l'un de ses bracelets sur lui. C'était bête, mais c'était comme ça, une habitude qu'il avait prise. Son bras était rempli de plusieurs bracelets : Un à Kana, Rei, Ema (ils sont tous piqués), Rengu qui lui a donné, et un de Kain /bam/
Se retournant pour aller voir Ema se maquiller, il s'asseya sur le rebord du lavabo où elle faisait sa petite affaire -se maquiller, et non se soulager - essayant de lui expliquer bêtement son ''au pire'' :

'' Nan.. T'as pas compris. C'est juste un mot, ou même deux.. Mais ''au pire'' c'est comme je disais ''ou alors'' ? Enfin.. Rho, ça m'embrouille. Oh tien, c'est quoi ça? ''

Tout en continuant de se parler plus à lui même qu'à Ema, il regarda un peu tout le maquillage de celle-ci, les ouvrant en manquant presque de tout gâcher ou tout faire tomber par terre. Quelle était cette manie chez une fille de ce maquiller de la sorte? Encore, elle, elle ne s'en mettait pas des tonnes comme certaines étudiantes ou camarades de l'école, mais elle s'en mettait quand même. Une fille maquillée reste belle que quand elle est très peu maquillée, il faut au moins rester naturelle, et non au final ressembler à une vrai poupée qui en général nous aura effrayée toute notre enfance. Attendant qu'Ema est terminé, Hyuga se leva du rebord du lavabo pour marcher tranquillement au milieu de la chambre, mieux rangée déjà que la sienne avec Kaoru, Shiki et Kain. Ces deux là avait un don pour foutre le bordel en une seconde dans leur chambre, se retrouvant obligés de la ranger tout les soirs, pour l'avoir en bazar le lendemain matin.

'' Bon, alors ? Tu n'as toujours pas répondue à ma question.. ''

Laissant un moment de silence, Hyuga observa vite fait les trois lit qui se trouvait dans la chambre : Celui d'Ema était plutôt détruit par le bordel qu'ils avaient fait, et celui de Kana et Rei semblaient plutôt en état, pas tués par cette sorte de 3ème guerre qu'ils avaient provoqués en seulement une heure. Mais alors, ce quatrième lit était à qui? Si cela se trouve, il connaissait cette personne.

'' On mangent ensembles? ''

La tête de Hyuga dépassa le seuil de la porte de la salle de bain. Il avait posé cette question assez rapidement, apparaissant à côté d'Ema, pour presque lui faire peur. Souriant, il avait attrapé au passage ses chaussures, qu'il n'avait toujours pas mises depuis qu'il avait porté ces foutues ballerines, il les enfila en poursuivant d'un ton calme :

'' Ça ne devrait même pas être une question. '' Petit sourire.