TAKE CARE, STALKER INSIDE.

feat - Kuhouin Arisa / Guilty Crown.

• NOM Kurodai. • PRÉNOM(S) Reika. • AGE 17 ans. • CIVILITÉ Célibataire endurcie. • SCOLARITÉ Troisième année. • SEXUALITÉ Hétérosexuelle. • GROUPE Jokers. • POUVOIR Détection de pouvoirs.

Take a look at me now

« Oh dear, what can i say ? »

L’expression « gâtée par la nature » vous évoque quelque chose ? Tant mieux, parce que ça résume assez bien le tableau. Elle pourrait tout aussi bien être modeste en vous disant qu’elle n’était pas plus jolie que vous, mais non. Elle était canon, elle le savait.Ca ne faisait que la conforter dans son impression de supériorité, mais ça, on aura tout le temps d’en parler plus tard. Un joli brin d’fille, donc. De longs cheveux blonds en cascade sur ses épaules, des traits fins, de jolis yeux noisette, une vraie gueule d’ange, pour faire bref. Ceci étant dit, si vous êtes un garçon en pleine force de l’âge, ce n’est pas forcément ce que vous remarquerez en premier, si vous voyez ce que je veux dire. Il n’y avait qu’à voir les regards pour le moins éloquents que lui lançait la gent masculine ou le mal qu’ils avaient à la regarder dans les yeux quand elle daignait leur adresser la parole. Enfin bref, j’vais pas non plus vous faire un dessin. Pour faire simple, on aurait pu l’habiller d’un sac poubelle que les têtes auraient continué de à se dévisser sur son passage. Bien sur, côté vestimentaire, elle préférait largement les chemisiers savamment décolletés aux fameux sacs poubelles. Quand aux minijupes qu’elle affectionnait tant ? Bah, elle pouvait très bien se le permettre, moyennant ses jambes parfaitement sculptées par des heures d’exercice. Son poids n’était pas non plus un problème, elle avait même une bonne marge avant de commencer à s’en inquiéter.

Pour en revenir à cette histoire de modestie ou non, Reika ne voyait pas l’intérêt d’être humble. Son port de tête altier, sa moue hautaine en permanence collée sur le visage, sa démarche assurée, tout ceci ne faisait que le prouver. Pour faire simple, si vous la croisiez dans les couloirs, un simple regard de sa part vous annonçait clairement « je n’suis pas n’importe qui, et j’ai décidé de le prouver ». Et sa grande taille n’est qu’un détail supplémentaire qui lui permet de vous prendre de haut, au sens propre comme au sens figuré.

welcome to my mind

« if you're such a someone, why do you give nothing to anyone ?»

Ce soir-là, dans sa petite chambre à Aomori, Reika pensait à Haruna. C’était un sentiment assez particulier que celui de se sentir aussi proche d’une personne qu’on n’avait au final pas connu. Haruna, c’aurait du être sa sœur jumelle, la personne dont elle aurait été plus proche que de n’importe qui, sa confidente, enfin vous voyez le tableau. Sa vie s’était arrêtée quelques heures à peine après qu’elle ait commencé, au cinquième étage d’un hôpital de Tokyo. Le médecin avait laissé échappé quelque chose du style ; quand on donne naissance à deux gamines prématurées de deux mois, on peut déjà se réjouir d’en voir une survivre. Selon les statistiques médicales, Reika était donc supposée se réjouir toute sa vie d’être à même de pouvoir le faire. Bah voyons.

Malgré le fait qu’elle ne l’ait jamais connu, dire que la mort d’Haruna ne l’avait pas influencée, c’aurait été un sacré mensonge. La vérité, c’est qu’à défaut de se considérer comme responsable et de flinguer les seize premières années de sa vie sous prétexte qu’elle était une survivante, Reika avait décidé de prouver à la face du monde qu’elle méritait d’exister et qu’elle n’avait volé la place de personne. Pour que personne n’ose un jour penser qu’il aurait peut-être mieux valu que ce soit elle qui crève ce jour là, elle avait décidé d’être parfaite. Certains seraient devenus emos, d’autres bonnes sœurs, et bah voila. Elle, elle était devenue la petite fille modèle, celle dont les autres parents citaient le nom quand ils réprimandaient leur propre gosse. Celle dont on demande la note au dernier contrôle de maths, tout en sachant parfaitement qu’elle avait au moins cinq points de plus que le deuxième. Quelque part, c’était pas plus mal comme ça.

La meilleure, donc. Elle était la meilleure. Dans tout ce qu’elle entreprenait, c’était toujours pareil. Elle s’investissait à fond, se donnait les moyens de réussir, et elle y arrivait. De cette habitude de tout réussir à la perfection se dégagea bien vite une fâcheuse tendance à se considérer comme quelqu’un de supérieur à la moyenne. Sentiment de supériorité qui se transforma, avec le temps, en une confiance en elle un brin surdimensionnée. Pour ne pas dire une haute estime d’elle-même. Très haute, l’estime, même. Sans doute un peu trop. La découverte de son pouvoir fut loin d’arranger les choses : Même s’il lui permit de découvrir qu’il existait des gens comme elle, des gens plus puissants qu’elle, bref, qu’elle n’était pas unique, il ne faisait que confirmer le fait qu’elle n’était pas une personne ordinaire. Elle était au dessus du lot, tout simplement.

Du coup, l’espèce humaine en général paraissait bien fade en comparaison avec la grandiose personne qu’elle était. C’était là la vérité : Les gens ne l’intéressaient pas. Ni les mecs qui se retournaient sur son passage avec toute la discrétion dont est capable de faire preuve un garçon de seize ans en proie à ses hormones, ni le genre de pimbêches qui haussaient les sourcils en la regardant passer et en se demandant ce qu’elle avait de plus qu’elles. Ils n’étaient qu’une sorte d’arrière-plan. Elle n’était pas hautaine pour autant : Demandez-lui n’importe lequel des services, elle se mettait en quatre pour vous aider. Tant que ça restait dans le domaine de la cohabitation raisonnable, pas de problème.
Sur le plan affectif, en revanche, c’était autre chose. Dire qu’elle appréciait la solitude était un euphémisme : Le fait est qu’en réalité, elle n’avait carrément pas d’amis. Les prétendants au poste ne manquaient pas, bien au contraire. C’était juste qu’elle n’en voyait pas l’intérêt. Elle était forte, elle n’avait besoin de rien ni de personne, alors pourquoi s’encombrer d’amis aussi banals qu’ennuyeux ?

Il faut cependant nuancer ce dernier point : En réalité, bien qu’elle enrage de devoir l’admettre, il y a une petite catégorie d’êtres humains qui trouvent parfois grâce à ses yeux. Les gens qui résistent à son pouvoir en premier lieu, ceux qui la surpassent dans un domaine quelconque en deuxième. Ceux dont elle ne peut pas discerner le don. Ca, ça lui foutait la rage. Généralement, l’heureux élu se retrouvait poursuivi H24 à son insu, jusqu’à ce que mademoiselle Kurodai découvre de quoi il en retournait. A ce moment là, soit elle décidait qu’elle vous aimait bien malgré tout, soit vous sombriez dans les abysses de son mépris et retrouviez au plus profond de celles-ci la foule des gens lambda dont l’existence l’indifférait au plus au point. Et puis, parfois, il y avait les petits emmerdeurs qui réussissaient à cacher leur jeu, même si elle consacrait une semaine complète de sa vie à les stalker. Et là, soit vous saviez rester humble devant votre puissance sans égal, auquel cas elle envisagerait peut-être l’improbable idée de devenir votre amie, soit, au contraire, vous en profitiez pour la narguer, et, le cas échant, la haine qu’elle vous vouait dès lors ne connait pas encore d’égal.

this is my life

« And tell me how will it feel when no one cares that you're not around ? »

Comme il est dit précédemment, les jeunes années de la vie de Reika se passèrent comme celles de n’importe laquelle des gamines. A neuf mois, elle disait « papa » ou « maman » devant deux géniteurs émerveillés. A trois ans, elle pleurait parce qu’elle ne voulait pas rentrer en classe pour son premier jour d’école. Six mois plus tard, elle fabriquait un collier de nouilles pour la fête des mères, avec sa meilleure copine Shiki, et même que plus tard elle se marierait avec Kasuka et qu’ils auraient trois enfants. A cinq ans, elle décréta qu’elle voulait faire de la danse, plus par admiration devant le joli tutu que devant le sport lui-même. Et ainsi de suite. A treize ans, elle était toujours la petite fille idéale, n’avait jamais bu, jamais fumé, ce qui constituait encore une fois un affront sans pareil aux statistiques. Au lycée, elle était déléguée de classe, les garçons fantasmaient sur sa poitrine et si elle avait vécu aux Etats-Unis, elle aurait même probablement été la capitaine de l’équipe de cheerleaders. Si ça vous tente, vous pouvez sortir les violons. Pendant les quinze premières années de sa vie, elle dut prononcer le nom d’Haruna une dizaine de fois, grand maximum. Un espèce d’accord tacite régnait entre père, mère et fille, voulant qu’on n’évoque pas les mauvais souvenirs. Chacun s’en accommodait à merveille, et c’était bien plus facile comme ça.

Les vrais problèmes, tant et si bien qu’on puisse les qualifier ainsi, se manifestèrent à l’âge ingrat de quinze ans, quelques mois après le divorce de ses parents. Si vous êtes amateurs de psychologie inversée, vous trouverez peut-être un lien entre la séparation et ce qui va suivre, mais Reika quand à elle n’en voyait aucun. L’incident, donc se produisit en cours d’économie, pendant sa première année de lycée. A côté d’elle, c’était Michiyo Tsugumi, une fille de sa classe. Absolument pas son ennemie, pas franchement son amie, une simple connaissance. La seule chose qu’on pouvait lui reprocher, c’est qu’elle venait en cours les poches encore plus vite qu’un touriste après un passage dans les mauvais quartiers de Tokyo. Ce jour-là, pour la troisième fois de la journée, ladite Tsugumi lui demanda, la voix traînante, si elle pouvait pas lui prêter un stylo parce que « tu comprends, j’suis partie à l’arrache ce matin et je sais qu’t’en as toujours deux ». Au moment de lui donner le fameux stylo, Reika lui effleura la main, allez quoi, deux secondes ? Même pas. Pourtant, immédiatement, une sensation étrange, comme un léger malaise, l’avait envahie. Si elle fut déstabilisée quelques secondes, la jeune fille se reconcentra bien vite sur la théorie de Ford sur le travail à la chaîne, notion fort passionnante du programme d’économie.

L’incident ne lui revint en mémoire que plus tard dans la journée, quand elle effleura la main du chauffeur de bus pour lui rendre la monnaie. Puis, quand elle claqua la bise sur les joues de son père. C’était un peu comme si, dans sa tête, une voix off lui disait qu’il n’y avait « rien à signaler » à chaque fois qu’elle entrait en contact physique avec quelqu’un. Un truc tordu du genre, en tout cas. Les semaines qui suivirent, Reika s’interrogea. Elle faisait du yoga, ne consommait pas de substances illicites, pratiquait un sport régulièrement … Alors qu’est-ce qui déconnait dans ses neurones ? Elle n’eut la réponse que quelques temps après, alors qu’elle trainait en ville. C’était les soldes privées d’une boutique dans laquelle elle avait ses habitudes, et elle était simplement en train de régler ses achats. Lorsque sa main effleura celle de la vendeuse pour lui donner sa carte bancaire, l’étrange sensation de malaise l’envahit de nouveau. Cette fois-ci, c’était plus fort. Et dans sa tête, la petite voix-off murmurait autre chose.
Cette fille … a le don de se téléporter sur quelques mètres ?

Et s’il n’y avait qu’elle. La semaine d’après, c’était le flic venu faire une intervention sur les dangers de l’alcool au volant. En lui serrant la main pour le remercier d’avoir fait le déplacement, la petite voix se réveilla dans sa tête. Celui-là, il pouvait se rendre invisible pendant un laps de temps limité. Bah voyons, quoi de plus normal ?
Reika n’était pas vraiment de nature sceptique. Plutôt que de s’interroger pendant des heures sur la probabilité qu’une chose soit possible, elle préférait se renseigner directement. Ce qu’elle fit ce soir-là, en rentrant chez elle. Une bise sur les joues de son père, qui, selon la voix et à son plus grand soulagement, n’avait toujours pas développé de capacité surhumaine, et la jeune femme fila dans sa chambre, bien décidée à écumer tout les sites internet de la création pourvu que l’un d’entre eux puissent le renseigner sur une forme éventuelle de schizophrénie qui feraient croire au patient qu’il fonctionnait un peu comme un détecteur à métaux, version pouvoirs supernaturels. Si la plupart des résultats qui lui furent proposés étaient des blogs gérés par des illuminés qui croyaient encore au père Noël et à la Dame Blanche par la même occasion, une mention attira son attention au bas de la troisième page de résultats.

Pensionnat Aomori.
Rien n’est normal. Ni vous, ni moi.
Allons bon, qu’est-ce que c’était que ces conneries encore ?

Une heure plus tard, après avoir lu l’intégralité du site sans omettre le moindre mot, Reika avait pris sa décision. Le plus dur serait de convaincre son père, quoique ce dernier ne fût pas franchement porté sur les choses rationnelles non plus. Effectivement, lorsque monsieur Kurodai appris que sa fille de quinze ans se pensait dotée d’un pouvoir hors norme et envisageait de rejoindre un établissement scolaire qui prétendait héberger un tas de gens comme elle, son père exprima à peine plus de surprise que si elle lui avait annoncé qu’elle avait officiellement décidé de se teindre les cheveux en rose fushia. Sa mère n’étant pas aussi ouverte d’esprit, ils décidèrent tout les deux d’omettre de préciser à cette dernière qu’il ne s’agissait pas d’un internat comme les autres. C’était beaucoup plus simple comme ça. Bref, à l’époque, on était au mois de juin.
La même année, au mois de septembre, Reika revêtait pour la première fois l’uniforme scolaire du pensionnat Aomori.

Deux ans ont passé, depuis. Au début, Reika se sentait assez mal à l’aise ; ne connaître personne et ne rien savoir sur qui que ce soit, ça l’emmerdait. Elle a donc consacré sa première année au développement de son don, parce que non, elle ne comptait pas serrer la main de tous les élèves uns par uns simplement pour se renseigner. Au bout de quelques mois, puis d’une année, ses efforts finirent par payer : Elle n’avait désormais besoin que de regarder fixement la personne, si possible dans les yeux, pour découvrir de quoi il en retournait.
Sa deuxième année à Aomori, elle la passa donc à stalker le plus de monde possible, et à noter tout ce qu’elle apprenait dans son précieux téléphone portable. Quand à ce à quoi elle allait s’occuper pendant cette troisième année, ma foi, qui sait ?

I'M WATCHING YOU.

« wise one, if you knew the answer, why'd you ask the question ? »

Bien qu’elle ait longtemps considéré son pouvoir comme une tare totalement inutile, à force de se rendre compte de l’importance qu’accordaient les autres aux leurs, Reika a fini par le considérer comme un atout non négligeable. C’est d’ailleurs à cette période là qu’elle a intégré Aomori, dans le but clair, net et précis de faire de son don une arme redoutable. En effet, quand on ne mise que sur son pouvoir et qu’on se retrouve en face d’un adversaire qui n’a aucun mal à le déjouer, la surprise est de taille.

En quoi consiste-t-il ? Tout simplement, à détecter celui des autres. Si, au cours de ses deux premières années à Aomori, un contact physique était nécessaire à la jeune femme pour utiliser son don, au fil de son apprentissage, elle a appris à le développer, si bien qu’il ne lui faut aujourd’hui qu’un simple regard dans votre direction pour identifier votre don à vous. Pratique, certes.
Néanmoins, une fois qu’elle sait que vous pouvez entamer une conversation avec son ombre, voir à travers ses vêtements, déclencher une tempête de grêle ou faire quelque chose de tout aussi fascinant, elle n’est pas franchement très avancée. Pour que son pouvoir soit vraiment utile, Reika a besoin de vous observer un peu, afin de découvrir vos points faibles. A ce moment-là, la contrer deviendra tout de suite beaucoup plus compliqué. Certains appellent ça un stalker, elle préfère qualifier ça de nécessité.

A première vue, certains pourraient croire que son pouvoir, bien que peu dangereux (pour votre santé), ne présente aucune faiblesse. Pourtant, il arrive parfois que, pour une raison inconnue, certaines personnes y résistent. C'est votre cas, peut-être ? Dans ce cas-là, préparez vous : La jeune femme compte bien vous poursuivre H24 jusqu'à ce qu'elle ne perce à jour votre petit secret. C'est ça, la persévérance.

A part ça, que dire … Ah, oui. Tout ce que Reika apprend sur vous, elle le consigne soigneusement dans son téléphone portable, qu’on pourrait croire greffé à sa main droite. A ce propos, un conseil : si vous tenez à la vie, n’essayez même pas de poser vos (sales) pattes sur le précieux appareil. Son pouvoir n’a beau avoir aucune qualité offensive, un bon coup de pied bien placé, c’est vite parti et toujours très efficace. (surtout chez nos amis du sexe opposé) ♪

JE SUIS UN AVION

« i could really use a wish right now, wish right now, wish right now. »

• PRÉNOM ou PSEUDO Sarah, Saravion, Rasah, Sarinsérer-un quelconque-verbe-en–ra-ici, la niaise, etc. • ME DÉCRIRE EN QUELQUES MOTS Tout simplement géniale. • PARRAINÉ ? Disons par Gabriel Evans. Même si j’l’aime pas. ♥ Il sait pas que je suis venue, alors faut pas lui dire. o/ • DOUBLE COMPTE ? Nope. • CODE ? Sasy passe pour dire que tout baigne sur ce point ♥ • C'EST MON DERNIER MOT JEAN-PIERRE Parasismie. Je vous laisse méditer sur la profondeur de ces paroles totalement awesome.